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    Théorie du mariage (A. Debay, 1848)

     
     
    « D'après l'expérience des anciens et des modernes, il est reconnu que l'époque la plus favorable au mariage et à ses fruits est, en général, de vingt-cinq à quarante ans pour l'homme, et de dix-huit a trente ans, pour la femme. On appelle précoces les unions faites avant ces âges, tardives celles qui se contractent après, et disproportionnées les unions dans lesquelles l'âge de l'un des contractants dépasse de beaucoup celui de l'autre.

    Mariages précoces. 
     
    — Les parents sont doublement coupables de marier leurs enfants avant le complet développement du physique; d'abord parce que les jeunes gens, emportés par la fougue de leurs désirs, se fatiguent et s'énervent au milieu d'embrassements trop multipliés; ensuite parce que leur progéniture se ressent de cette précocité et de cet épuisement, ce qui est un malheur pour la race.
     
     
    Après l'épuisement qui succède aux pertes vénériennes, la satiété arrive; bientôt les jeunes époux se dégoûtent l'un de l'autre, ou se voient avec indifférence et vont chercher dans l'inconstance l'aiguillon qui doit réveiller leurs désirs émoussés.
     
    Mais c'est particulièrement pour la femme que la précocité dans l'union sexuelle est plus fâcheuse.
     
     
    Par cette précipitation coupable des parents, la jeune fille reste en arrière du complément de ses forces qu'elle était sur le point d'acquérir.
     
    Sa taille et sa gorge sont défigurées ;
     
     
    sa matrice, qui n'a pas acquis le volume nécessaire, ne saurait contenir un fœtus d'un certain volume, ni lui fournir tout ce qui doit servir à son parfait développement. Enfin, la faiblesse des ligaments suspenseurs de ce viscère, le peu de diamètre du bassin et l'étroitesse du passage que l'enfant doit franchir sont des causes bien souvent funestes à la mère et à son fruit. En effet, comment une jeune fille dont l'organisation est encore incomplète pourrait-elle donner le jour à un être complet ?
     
    Aussi n'est-il point rare de voir les victimes de l'union précoce succomber à la suite d'accouchements laborieux, ou traîner plus ou moins longtemps une vie languissante dans un corps délabré.
     
    Mariages tardifs. — Les organes génitaux de l'homme, à quarante-cinq ans, et ceux de la femme à \ trente-cinq, n'ont plus la vitalité, la vigueur dela jeunesse. L'énergie vitale, restée stationnaire pendant les dix années qui viennent de s'écouler, commence à diminuer sensiblement. Nous parlons en général ; car, selon la constitution, le tempérament, la santé, la bonne conduite ou les déréglements, etc., etc., l'époque de cette décadence arrive plus tôt pour les uns, plus tard pour les autres.
     
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    Alors les érections de l'homme ne sont plus aussi complètes, aussi soutenues ; le fluide séminal n'est plus sécrété aussi abondamment ni lancé avec autant de force, et peut-être même a-t-il perdu un peu de ses qualités viriles.
     
     
    Quoique le corps soit bien portant, les appétits vénériens ne sont ni aussi fréquemment ni aussi impérieusement ressentis ; ce n'est plus l'instinct qui parle, c'est l'imagination.


    Les mêmes phénomènes se passent chez la femme, hormis les exceptions ;
     
    l'amour physique n'exalte plus son cerveau ; le besoin du rapprochement sexuel ne l'aiguillonne plus, et les désirs amoureux, si parfois ils naissent, ne sont qu'un pâle reflet des transports d'autrefois.
     
    La plupart des femmes de trente-cinq à quarante ans ont pris de l'embonpoint, et l'on sait que l'embonpoint est un signe de décadence génitale; aussi les femmes de cet âge ne songeraient que rarement au coït, si leurs maris ne réveillaient par des caresses la partie qui sommeille.
     
    En résumé, aux âges précités, les organes génitaux de l'un et de l'autre sexes ont perdu considérablement de leur ardente vigueur de vingt-cinq ans.

    D'après cet exposé, on conçoit facilement que les fruits provenant des mariages tardifs doivent être moins vigoureux,moins beaux, que ceux des mariages contractés dans la force de l'âge.
     
    Du reste, les faits prouvent mieux que les meilleurs raisonnements et l'on ne saurait nier que la plupart de ces êtres chétifs de l'un et l'autre sexes qui promènent, dans les grandes villes leur santé chancelante, ne reconnaissent d'autre cause de leur constitution débile que celle d'avoir été engendrés par des parents âgés.

    Mariages disproportionnés. 
     
    — Ces unions, ordinairement tristes et immorales, que devraient défendre les lois, sont toujours préjudiciables a la santé du plus jeune et à la constitution des enfants, s'il y a progéniture.
     
    Les jeunes gens que l'appât de la fortune pousse à se marier avec de vieilles femmes épuisent promptement leur vigueur, lorsqu'ils ont affaire à ces femmes déja sur le retour, mais insatiables de luxure, et dont la partie génitale est une fournaise qui dévore tout.
      
    Les jeunes femmes unies à de vieux libertins se fanent de bonne heure, soit parce qu'elles s'abandonnent avec répugnance à la lubricité de leurs époux, soit parce que le vieillard se rajeunit au détriment de leur fraîcheur ; et, si par hasard la conception a lieu, qu'attendre d'un être procréé en de telles conditions ?
      
    Tous les physiologistes sont d'accord sur ce point, qne les enfants procréés dans un âge avancé sont chétifs, doués de peu de vitalité, sujets au rachitisme, aux hémorroïdes, etc.;
     
    ils conservent même, pendant leur jeunesse, quelque chose de taciturne qui n'est point de leur âge; beaucoup n'atteignent point leur second septenaire; ceux qui résistent mènent ordinairement une vie languissante.
     
    Les lois romaines, plus sages que les nôtres, s'opposaient à ces sortes de mariages; elles avaient établi des limites d'âge qu'il était défendu de franchir, à peine de nullité de mariage et d'exil [...].»




     
      
      
    SOURCES : BLOG - 
     
      

     

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    PETITE HISTOIRE DE L’ALLAITEMENT

    L’histoire de l’alimentation infantile est le témoin privilégié de l’évolution de la société. Le lait de la mère a toujours été considéré comme le meilleur aliment pour nourrir l’enfant, toutefois, la nature, la coquetterie, ou la pauvreté pousse certaines mères à trouver des solutions alternatives à l’allaitement.


    L’ALLAITEMENT MATERNEL

    Dès le Moyen-âge, l’habitude est prise de confier son enfant à une nourrice. Les nobles, suivies par la Bourgeoisie et finalement toutes les classes sociales urbaines font allaiter leurs enfants par des nourrices, contre l’avis des médecins de l’époque.

     

    A l’origine, cette pratique concerne surtout les milieux aristocratiques et bourgeois. Il s’agit alors des « nourrices sur lieu », qui viennent à Paris s’installer dans les maisons de familles aisées pour allaiter les enfants. Les « nourrices sur place » se voient quant à elles confier les enfants abandonnés de l’Assistance et les enfants de familles plus modestes, qu’elles élèvent à la campagne.

    L’allaitement est remis en cause par les femmes car cela les épuise et les expose à l’inconvenance, à la réclusion sociale (pour les femmes du monde). Elles y laisseraient leur beauté, leur fraîcheur sans compter les maris frustrés de n’avoir pas de relations intimes pendant la durée de l’allaitement qui peut durer longtemps. En outre, pour les femmes d’ouvriers ou d’artisans qui travaillent, l’allaitement est une contrainte, et elles n’ont pas d’autres choix que la mise en nourrice ou l’abandon.

    Avec la création de l’Assistance Publique au 19e siècle, la mortalité de ces nourrissons, très importante sous l’Ancien régime, baisse de façon significative. Les nourrices sont plus contrôlées, elles sont soumises à des visites médicales régulières, la durée d’allaitement est limitée à deux années, etc.

    Cette profession disparait au 20e siècle avec l’utilisation grandissante du biberon ainsi qu’avec la création d’autres modes de garde (crèches, assistantes maternelles à domicile…) destinées aux femmes qui travaillent. Toutefois, les donneuses de lait vont persister à l’Assistance Publique. Aujourd’hui les lactariums les ont remplacées, alimentés par des donneuses volontaires.

    • Un bureau de nourrices, José Frappa, 19e siècle

    Autre étape importante dans l’histoire de l’alimentation : la création de la première « Consultation de nourrissons ». Constatant un fort taux de mortalité dans les premiers mois suivant l’accouchement, le Docteur Budin crée en 1892 une consultation à l’hôpital de la Charité. Les jeunes accouchées reviennent ainsi régulièrement et gratuitement à l’hôpital avec leur nourrisson afin qu’il soit pesé et examiné. Elles allaitent leur enfant mais pour celles qui ne le peuvent pas, un lait stérilisé leur est fourni. L’alimentation est ainsi contrôlée et les règles de puériculture enseignées aux mères.

    Il en va de même pour les « Gouttes de lait ». Gaston Variot, docteur des hôpitaux de l’Assistance Publique, crée en 1892 La goutte de lait de Belleville. Cette visite au dispensaire se décompose en trois étapes : la pesée, la consultation et la distribution de lait. Devant le succès de ces expériences, l’administration décide de créer d’autres consultations et dispensaires dans Paris.

    • Consultation de nourrissons, début 20e siècle

    A la fin du 19e siècle, devant la recrudescence de cas de syphilis infantile la solution expérimentée par les hôpitaux est la substitution du lait maternel par du lait animal. En effet, les enfants malades ne peuvent pas être allaités par les nourrices par crainte de contagion. Le Docteur Parrot décide donc de fonder une nourricerie d’ânesses à l’hospice des Enfants-Trouvés, le lait d’ânesse étant celui qui se rapproche le plus de celui de la femme. Le nourrisson est placé directement au pis de l’animal de façon à éviter toute autre contamination. Les résultats sont peu concluants : une ânesse produit moins de 2 litres de lait par jour, lait qui se conserve mal et ne suffit pas à sustenter les nombreux petits patients.

    L’expérience ne dure que de 1881 à 1893.

     

    SOURCES / http://aphp.ebl.fr/hopitalimentation/page5.html

    • La nourricerie Parrot, Haennen, 19e siècle

    L’ALLAITEMENT ARTIFICIEL : BIBERONS, TÉTINES…

    L’essor du biberon et de « l’allaitement à la main » se produit au 19e siècle et se trouve directement lié à la 1ère révolution industrielle et à l’arrivée des femmes dans le monde du travail. Les quelques 150 biberons de la collection du musée témoignent de l’évolution des formes et des matériaux. Le biberon suit l’évolution sanitaire des hôpitaux et reflète l’engagement de plusieurs médecins de l’Assistance Publique dans la diffusion d’une nouvelle discipline : la puériculture.

    De l’Antiquité au 17e siècle, le biberon revêt différentes formes : gutti, petit pot en terre cuite, corne de bovin, cuillère en bois… Il n’est alors qu’un simple ustensile réutilisé à des fins d’allaitement.

    • Biberon, terre cuite moulée, époque gallo-romaine

    Le véritable biberon nait au 17e siècle. A l’origine en étain ou en fer blanc, le biberon en verre n’apparaît qu’au 18e siècle. Sa forme évolue de la simple bouteille à une forme plus élaborée comme celle du biberon limande, plat et allongé pour, semble-t-il, faciliter la prise en main de l’enfant.

    • Biberon, étain, 17e-18e siècle

    La tétine est fabriquée à partir d’un simple linge retenu par un lien de coton. L’usage de ce tissu également appelé « drapeau » perdure jusqu’au début du 19e siècle, époque durant laquelle il est remplacé par de véritables tétines. Le tissu est alors concurrencé par l’ivoire, le bois, l’os, ces matériaux permettant la fabrication d’embouts plus adaptés à un débit régulier et à une meilleure hygiène.

    • Tétines, matériaux divers, fin 19e-début 20e siècle

    Aux 19e et 20e siècles, les modèles qui apparaissent présentent la particularité de porter le nom de leur inventeur : c’est la naissance des marques et de la production manufacturée.

    La marque la plus célèbre est Robert. Ce fabricant crée le biberon à soupape et à long tuyau qui permet au bébé de se nourrir seul. Ce biberon connaît un grand succès jusqu’à son interdiction en 1910 : il est en effet la cause de nombreux décès car impossible à nettoyer d’où son surnom de « biberon tueur ».

    • Biberon Robert, plaque émaillée, 1873

    Des médecins de l’institution s’attachent à promouvoir la puériculture et l’allaitement. Ils vont jusqu’à créer des biberons qui répondent aux besoins nutritifs des nourrissons : c’est le cas du Docteur Budin et son galactophore, mais aussi du Docteur Variot et son biberon gradué physiologiquement. Il s’agit du premier de la sorte et il sera utilisé dans plusieurs biberonneries de l’Assistance Publique car il facilite nettoyage et stérilisation.

    « L’asepsie des biberons étant le complément indispensable de la stérilisation du lait, il faut donc délaisser tous les anciens appareils plus ou moins ingénieux imaginés pour régler l’écoulement du lait »

    Dr Variot, 1910

    La stérilisation est facilitée par le matériau et la forme des biberons mais aussi par l’utilisation de nouvelles matières pour les tétines. L’invention de la vulcanisation du caoutchouc par Goodyear en 1839 est une révolution dans le domaine. Par ce procédé chimique, le caoutchouc est ainsi rendu plus souple et résistant.

    • Galactophore du Dr Budin, verre, fin 19e siècle

    Depuis les années 1980, les tétines en silicone et les biberons en plastique (Bisphénol A) se répandent. Légers et joliment décorés, ils sont aussi potentiellement dangereux car leur composition chimique contient des perturbateurs endocriniens qui peuvent altérer la santé notamment la croissance. Aujourd’hui, dans les maternités et crèches du personnel de l’AP-HP, le Bisphénol est proscrit et le biberon à usage unique est la règle.

    • Biberon sérigraphié, Bambéric, fin 20e siècle

     
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  • Quel avenir pour l’Oratoire 
    de l’hôpital Saint Vincent de Paul ?

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    Depuis 2010 on a assisté à la disparition programmée de

    l’Hôpital Saint Vincent de Paul avec, en premier lieu, la fermeture des urgences, puis le transfert progressif de ses divers services soit à Cochin, soit à Necker.


    Façade de l'Hospice des Enfants Assistés 

    A l’heure où nous écrivons il ne reste en fonctionnement sur le site, dans la partie dite ‘’de l’Oratoire’’, que ‘’le Centre d’ Accueil d’Urgence pour l’Enfance ’’.

     

    Il s’agit d’un établissement public départemental spécialisé dans l’accueil des enfants nécessitant protection dès la naissance.

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    Le déménagement de ce service public à la Porte des Lilas était prévu pour fin décembre ; il a été reporté au 15 janvier 2014. Une fois ce transfert réalisé que deviendront les locaux abandonnés ?

     

    En particulier que deviendra la chapelle dédiée à ‘’la Sainte Trinité et à l’Enfant Jésus’’ située 76 avenue Denfert Rochereau, et dont le portail et la façade avec rosace, sont connus de tous les habitants du XIVème arrondissement ?

    img_bul206_05Hospice des Enfants assistés – Carte postale ancienne (Coll. YAB)

    Un bref point d’histoire : cette chapelle a été construite entre 1655 et 1657 par l’architecte Daniel Gittard. Elle était le lieu de culte du  noviciat de l’Ordre de l’Oratoire et cela dura jusqu’en 1792 (1).

     

    Après la Révolution l’Institution de l’Oratoire devint  à partir de 1814 un hospice pour enfants trouvés de moins de 2 ans.

     

    Il faut rappeler qu’un ‘’ tour ‘’ avait été installé  dans le mur  de l’hospice donnant  sur la  rue d’Enfer, appellation à l’époque, de notre actuel boulevard : on pouvait déposer sur la partie du plateau donnant sur la rue, l’enfant  que l’on décidait d’abandonner ;

     

    le plateau en tournant faisait entrer l’enfant à l’intérieur des locaux de l’hospice où les sœurs de Saint Vincent de Paul le prenaient en charge.

     

    Ce ‘’tour ‘’ a fonctionné jusqu’en 1860, année à compter de laquelle l’Institution de l’Oratoire a pris le nom d’Hospice des Enfants Assistés’’. 

     

    Au fil des ans de nombreux bâtiments furent construits et l’ensemble ainsi constitué fut dénommé en 1942, ’’Hôpital-hospice  Saint Vincent de Paul’’. Au sein de cet ensemble hospitalier ’l’Oratoire ‘’ dit aussi la ‘’Pouponnière‘’, a continué de fonctionner  jusqu’à  nos jours.

    Donc après transfert, que va devenir ce bâtiment qui a vu passer de si nombreuses générations d’enfants en difficulté ?

     

    Le Plan Local d’Urbanisme a classé l’Oratoire dans la catégorie des immeubles à préserver. 

     

    Reste la question : comment  sera sauvegardé ce lieu ou une partie de ce lieu, où convergent  tant de mémoires d’adultes, qui, enfants, y ont séjourné ?  Y revenant même pour y retrouver …quelque trace ?

    img_bul206_06Hospice des Enfants Assistés – La crèche – Carte postale ancienne (Coll. YAB)

     

    C’est la question que s’est posée lors de son départ en retraite Geneviève Lecuyer-Albert longtemps attachée à ‘’l’Oratoire’’ comme psychologue.

    C’est pour faire en sorte qu’une réponse soit  donnée à cette question qu’elle a décidé, sur une idée de Guillaume Normand, archiviste, de créer avec d’autres collègues, une association dont l’objet est d’œuvrer à ce que,

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    malgré les restructurations et destructions qu’implique, hélas,  toute opération immobilière de l’envergure de celle qui se prépare, cet endroit et ce bel immeuble du XVIIème siècle soient préservés, et deviennent un lieu de mémoire.

     

     

    img_bul206_07Hospice des Enfants Assistés – La crèche

    – Carte postale ancienne (Coll. YAB)

    La Société Historique du XIVème arrondissement, soucieuse de la préservation des lieux ou chemins de mémoire et du patrimoine de l’arrondissement, a décidé de soutenir les initiatives que cette nouvelle association sera conduite à prendre.

    Elle demande donc aux sociétaires intéressés par les buts que se donne cette association, de se faire connaitre auprès du signataire du présent article.

    Jean-Pierre Terseur 

     

    SOURCES Blog sensationnel

    http://www.sha14.asso.fr/bulletins/bulletin-n206/

     

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    Les Tuileries et les galeries du Palais-Royal sont le centre de la prostitution parisienne au XVIIIe siècle.

    Au cours du XIXe siècle, les maisons closes s’éparpillent dans Paris, notamment sur les grands boulevards où foisonne la vie ainsi que dans les passages couverts à l’architecture moderne et à la forte fréquentation, où tout se vend et tout s’achète. Les galeries du Palais-Royal sont peu à peu délaissées.

     


    16 rue Blondel, Paris, France, octobre 1920
    Autochrome de Frédéric Gadmer, Inv. A 24050
    © Musée Albert-Kahn - Département des Hauts-de-Seine

     

     

    L'architecture de la maison borgne

     

     

     

    Les maisons closes ou borgnes tiennent leurs noms de leur architecture spécifique : tournées vers l’intérieur, elles présentent des façades dépouillées et neutres, aux fenêtres souvent grillagées ou masquées pour empêcher les femmes de racoler.

      

    En revanche, l’intérieur est très soigné et les décors théâtraux, la maison s’articule autour d’un escalier central desservant tout l’immeuble entièrement consacré à la prostitution.

      

      

     

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    Au-dessus de la double-porte d’entrée se trouve la mythique lanterne rouge, héritée des lupanars antiques, éclairant le numéro à la nuit tombée.

      

    Certaines maisons portent parfois une enseigne. Les immeubles occupés par les maisons borgnes ne sont souvent large que d’une seule pièce, les rendant immédiatement reconnaissable depuis la rue.

      

    Ne donnant aucune vision directe sur l'intérieur depuis la rue, la porte d'entrée s'orne parfois d'éléments de décor attrayants tandis que les clients quittent l'endroit par une porte dérobée.

     

     
     
     
      

     

     

    Une pratique répandue

     

      

    Au XIXe siècle, la maison close est un endroit chic que les hommes d'affaires comme les étudiants côtoient sans se cacher. 200 établissements officiels, contrôlés par la police et des médecins sont recensés dans Paris.

      

    L'Etat profite du commerce en prélevant par l'intermédiaire du fisc, 50 à 60 pour cent sur les bénéfices.

      

    Entre 1870 et 1900, 155 000 femmes sont déclarées comme prostituées ; à ce nombre s'ajoutent de nombreuses femmes qui pratiquent la prostitution clandestine.

      

    En 1911, la police autorise les « maisons de rendez-vous », moins identifiables de l’extérieur, où les prostituées ne vivent pas mais viennent seulement travailler.

      

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    Ces établissements modernes font la satisfaction d’une clientèle aisée et discrète dans les années 20.

      

    Parallèlement à ces maisons officielles, on trouve des cafés à serveuses

    « montantes » ou des instituts de bains et de massage à la prostitution déguisée. Mais il existe un type de maison close destiné au bas de l’échelle sociale, les maisons d’abattage.

      

      

    Soumises à la même réglementation que les maisons closes classiques ou luxueuses, le travail s’y effectue à la chaîne. La clientèle est constituée d’ouvriers ou de soldats. Les plus grandes de ces maisons peuvent faire travailler jusqu’à 50 femmes soutenant un rythme effréné (chacune peut recevoir plus de 20 clients par jour).

     

     

     Rue Blondel

     

    Et réglementée

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    La prostitution est soumise à une réglementation qui s'élabore au fil des ans. En 1796, Napoléon institue un registre de la prostitution, quelques années plus tard en 1802, la visite médicale devient obligatoire.

      

    La légalisation de la « tolérance » et des maisons closes se précise en 1804 : une brigade des mœurs contrôle les filles et les maisons. Les prostituées doivent alors s'inscrire d'abord à la préfecture et ensuite dans une maison. Les filles des rues sont dites « en carte », celles des maisons closes sont dites « à numéro ».


    Le règlement détaillé édité en 1823 par le préfet de police Dubois reste inchangé jusqu’en 1946.

     

     

     

     

    Hygiénisme et moralité

     

      

    La mise en place d’un système de tolérance implique une surveillance sanitaire dès la fin du XIXe siècle.


    Au début du XXe, la propagation des maladies vénériennes, dont la syphilis, alerte les autorités : les débats portent à la fois sur les questions d’hygiène et sur la moralité, remettant en cause la réglementation existante considérée comme hypocrite.

     

     

    Rue Sainte Appoline

      

      

    Le Comité national d’Etudes sociales et politiques créé par Albert Kahn se penche sur ces questions et publie plusieurs rapports en 1928.

     

    L’idée de l’abolitionnisme fait son chemin et le 13 avril 1946, le projet de loi sur la fermeture des maisons closes initié par l’ancienne prostituée Marthe Richard est finalement voté. 1500 établissements, dont 180 à Paris, ferment leurs portes.

     

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    Persiennes et gros numéros

     

      

    L’image codifiée de la maison close est ancrée dans la mémoire collective, peu modifiée en un siècle et demi d’existence officielle : gros numéros, persiennes et lanternes rouges ont été fixés et diffusés par les artistes, observateurs ou amateurs de ces paradis artificiels.

     

     

      

    L’évocation des maisons closes et des lieux de plaisir peuple le monde de l’artà l’entre deux guerre, assouvissant l’infini besoin d’étourdissement et de jouissance qui caractérise cette période.

    La crise de 1929 met fin à ces années vouées aux plaisirs légers.

     

     

     

     

      

    http://albert-kahn.hauts-de-seine.net/archives-de-la-planete/dossier/maisons-closes/

     

     

    photos google

     

     

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    Jetons pour maisons closes.

     

     

    http://www.delcampe.fr/items?catLists%5B0%5D=9492&language=F&page=1&useAsDefault=N&buyingFormatForm%5Bsale_type%5D=sale_type_auction&sortByForm%5Bsort%5D=date_fin_ASC

     

     

     

     

     http://cultures-j.com/au-coeur-des-maisons-closes-avec-fraulein-france-de-romain-sardou/

     

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  • Marie Ernestine Blanche Antigny

    dite Blanche d’Antigny

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    « Nana » d’Emile Zola :

    une société désespérée par la prostitution

     

    BLANCHE D'ANTIGNY

    Par Bernard Vassor

    Une des deux lionnes ayant servi de modèle à Zola pour le portrait de Nana

      

    Nous apprenons dans le registre des archives de la Police, (série BB)  un lourd volume in-folio, près de mille pages, ayant des ais de bois et un fermoir avec des coins en cuivre) que

     

     

    Ernestine Blanche dite Blanche d'Antigny

    vivait au jour le jour dès l'âge de 17 ou 18 ans, fréquentant les endroits publics, dont le bal Mabille, véritable terrain de chasse pour les courisanes en herbe.

     

     

    Elle habitait alors un garni  6 cité d'Antin, puis, plus tard au 17. Elle était avec Pépita Sanchez sous la coupe de la Guimont, célèbre procureuse de la rue Joubert.

     

     

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    Voici la description presque photographique d’un témoin de son temps :

      

    « C’était une belle, bonne, blonde, réjouie et plantureuse fille aux yeux bleu saphir, à la chair couleur de lait, toujours en gaité et en santé.. Elle avait un buste superbe, une gorge opulente, modelée et arrogante, qui contrastaient légèrement avec la partie inférieure de son corps, relativement grêle. Au total, ragoûtante au possible et ne manquant que d’une seule chose, la distinction. (…)

     

    Elle fut un moment une des reines de Paris.

     

    Elle se promenait au bois avec un curieux atelage russe et des trotteurs de l’Ukraine, conduite par un moujik en blouse de soie, qui attirait tous les regards. (…)

     

    Les hommes à la mode, les jeunes seigneurs les plus courrus, les nababs les plus étincelants, les parvenus les plus cossus lui faisaient une cour acharnée et rivalisaient à son égard de générosité et de passion. »

      

    Elle était parmi les dames galantes,

    parmi celles qui ont consommé le plus de livres.

     

    Elle était une habituée de la « Librairie Nouvelle » du boulevard des Italiens, où tout ce qui se passe et tout ce qui se dit à Paris est raconté et commenté parfois par des témoins oculaires.

     

    Née en 1840, elle fréquenta dès l'age de 15 ans le bal Bullier. Elle est engagée comme écuyère au Cirque d'Hiver en 1856.

     

    A 18 ans, elle se fait remarquer par sa façon de danser au bal Mabille et obtient ainsi un engagement au théâtre de la Porte Saint Martin.

     

    Elle obtint de nombreux succès, et sa notoriété va devenir immense.

     

    En 1862, elle prend pour secrétaire le jeune Arthur Meyer (futur fondateur de journaux et du musée Grévin) lui permettant ainsi grâce à ses relations, une ascension rapide dans le monde du journalisme.

    Curieusement, Arthur Meyer fut également secrétaire du préfet Janvier de la Motte !!!

    Afficher l'image d'origine  

    En 1863, un prince russe l'emène à Moscou où elle devint la maîtresse du très riche et très puissant préfet de Police Mesentof du Tsar qui en fit la plus recherchée et la plus chère à entretenir des courtisanes du royaume.

     

    Revenue à Paris elle occupe les plus grands rôles dans les salles parisiennes et des tournées en province. .........................................................................................................

    Pendant la guerre franco-prussienne, elle accueille les blessés dans son hôtel particulier de l'avenue Friedland.

     

    Elle passe la période de la Commune de Paris dans sa maison de Saint Germain en Laye.

     

    En 1872, au cours d'un voyage à Londres, elle rencontre d'anciens communards proscrits auxquels elle accorde une aide discrète. Jean Baptiste Clément fou amoureux lui decicace une chanson.

      

    Son amour n'étant pas récompensé, il modifie sa dédicace au profit de la Comune de Paris. Pour echapper à ses créanciers, elle part pour l'Egypte en 1873.

    Elle contracte une maladie et rentre en France où ruinée, elle est hébergée par son amie Caroline Letessier qui lui donne asile et la fait soigner(morte en 1892 et maîtresse de Maurice Janvier de la Motte, le second et digne fils du célèbre préfet)

     

    Elle figure dans le carnet de notes préparatoires de Zola pour Nana page 311 avec ces indications : "laide, agée. Esprit. Très mordantes" elle était née vers 1837 Zola en 1840 !).

      

    Le portrait dans Nana est double :

     

    Blanche de Sivry blonde au visage charmant et un peu gras.

     

    Le fin du récit est directement inspiré de la mort douloureuse de Blanche d'Antigny.

     

    Pour le reste, c'est surtout Valtesse de La Bigne qui est l'inspiratrice du romancier.

    Blanche d'Antigny est morte le 28 juin 1874, d'une fièvre typhoïde 93 boulevard Haussman.

    Elle fut inhumée dans le caveau de Caroline Letessier au Père Lachaise. Suivaient le convoi, des banquiers ou agents de Change : Dolfus, Guntzbourg, Alequier, et des "collègues" de Blanche :

    Hortense Schneider, Alice Régnault, Lucie Verneuil, Lucie Levy et les acteurs Train et Dupuis....................................................

      

      

    Sources :

     

    Parmi ses "collègues en bicherie" on y a rencontré :

    Alice Regnault, qui deviendra plus tard la femme de Mirbeau,

    Marguerite de Bosredon, Hortense Schneider,

    Laure Eyman Berthe Legrand et

    Pauline Nozières..................

     

    Archives de la préfecture de Police

    Archives de Paris

     

     

     

    « Comme il passait devant le foyer des artistes, il avait aperçu, par les portes ouvertes, le délabrement de la vaste pièce, honteuse de taches et d’usure au grand jour. Mais ce qui le surprenait, en sortant de l’obscurité et du tumulte de la scène, c’étaient la clarté blanche, le calme profond de cette cage d’escalier, qu’il avait vue, un soir, enfumée de gaz, sonore d’un galop de femmes lâchées à travers les étages. On sentait les loges désertes, les corridors vides, pas une âme, pas un bruit ; tandis que, par les fenêtres carrées, au ras des marches, le pâle soleil de novembre entrait, jetant des nappes jaunes où dansaient des poussières, dans la paix morte qui tombait d’en haut. »

    Emile Zola, Nana

    Cet ouvrage est le 9ème de la saga des Rougon-Macquart.

    D’un ton léger mais de la plume impeccable qu’on lui connaît, Zola nous offre une peinture de la prostitution de l’époque.
    Nana apparaît sur scène en Vénus, laissant entrevoir une nudité qui affole les hommes.

     

    De là, elle fera payer ses charmes, jusqu’à ruiner ses amants.
     

     

    Son pouvoir sur la gent masculine agacera ses concurrentes et rendra fous d’amour de nombreux prétendants.
     

     

    Le Comte Muffat, Vandoeuvres, Georges et Philippe Hugon, Steiner… il les lui faudra tous !
    Nana est impulsive, naïve, obstinée… elle est l’image même de la cocotte du XIXème siècle, face aux carcans de la bourgeoisie.
     

     

    J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce chef d’œuvre, que je ne peux que vous recommander.

     

    Pas de longues phrases sans fin, mais une fluidité extraordinaire pour un sujet bien plus profond que le titre ne pouvait le laisser présager.

      

    blog : http://autourduperetanguy.blogspirit.com/une_nana_d_emile_zola/

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  • Ce portrait est consacré à Alexandra David-Néel,

    une femme qui adorait voyager

    et découvrir le monde.

     

    Portrait n°9 : Alexandra David-Néel, l'infatigable exploratrice

     

    Alexandra David-Néel, exploratrice et célèbre orientaliste. (© photo DR/montage Arielle KREBS)

     

    Je m'appelle

    Alexandra David-Néel.

    Je suis née

    À côté de Paris, à Saint-Mandé, le 24 octobre 1868.

     

     

    Alexandra David-Néel | As  a child she already was traumatized by the hars reality of her life, and since that young age  on she was in for adventure and escaping her intense sad reality. And she kept on doing so until retirement.:  

    Mon père, Louis David, est instituteur et journaliste.

     

    Ma mère est d'origine belge. 

     

    très croyante, elle voulait un garçon pour qu'il devienne prêtre.

    Alexandra David-Neel:  

    À ma naissance, elle a été très déçue et ne m'a jamais montré beaucoup d'affection.

    Alexandra, environ 68 ans

    Mes voyages

    Depuis toute petite, je suis fascinée par le voyage qui est synonyme de liberté. Je ne supporte pas l'idée d'être enfermée.

     

    D'ailleurs, jusqu'à ma majorité, je fais de nombreuses fugues pour échapper à mes parents.

    Très vite, je quitte la France, d'abord pour Londres.

    Puis grâce à mon métier de chanteuse, je voyage autour du monde. En 1900, je suis à Tunis.

     

     

    Alexandra David-Neel:

    Là-bas, je rencontre Philippe Néel, qui devient mon mari.

    Mais le mariage ne me convient pas.

     

    J'ai l'impression d'être emprisonnée.

     

    En 1911, je décide donc de partir pour l'Asie.

    Je visite le Népal, la Chine, le Japon.

     

     

    « Alexandra David-Néel en pèlerine - mendiante tibétaine portant sur le dos ses bagages, l'unique marmite composant toute sa batterie de cuisine et un soufflet tibétain fait d'une peau de chèvre pourvue d'un long tuyau, ustensile indispensable pour allumer le feu de bouse de yacks. C'est dans ce déguisement qu'elle réussit à pénétrer à Lhassa.

     

    « Alexandra David-Néel en pèlerine - mendiante tibétaine portant sur le dos ses bagages, l'unique marmite composant toute sa batterie de cuisine et un soufflet tibétain fait d'une peau de chèvre pourvue d'un long tuyau, ustensile indispensable pour allumer le feu de bouse de yacks.

    C'est dans ce déguisement qu'elle réussit à pénétrer à Lhassa.

     

    J'y reste 14 ans, jusqu'en 1924.

    Après un retour en France, je décide de repartir en Chine en 1937. En raison de la guerre qui éclate en 1939, je reste bloquée

    là-bas 9 ans.

    Au total, j'ai passé 23 ans en Asie.

     

    J'ai découvert les cultures des pays de ce continent magnifique et mystérieux.

    Born in Paris, Saint-Mandé, on October 24, 1868, Alexandra David-Néel died in Digne on September 8, 1969.

    Ma passion pour l'Asie

    Très jeune, je découvre le bouddhisme et les

    philosophies orientales.

    Ces religions me fascinent.

     

    D'ailleurs, je me convertis très rapidement au bouddhisme.

    Au cours de mes voyages, je vais même rencontrer le dalaï-lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains.

     

     

    Visiter l'Asie est extraordinaire.

    Je me vois comme une « reporter orientaliste ».

     

    Je suis persuadée que ma mission est de transmettre au monde les beautés du Tibet et ses enseignements.

    Sidkéong Tulku Namgyal, né en 1879,fut le chef spirituel, ainsi que, pour une brève période en 1914, du 10 février au 5 décembre, le maharaja et le chogyal du Sikkim. 

    Il était le fils aîné et héritier de maharaja Sri Panch sir Thutob Namgyal, et a étudié au collège Saint-Paul à Darjeeling, et à Pembroke College (Oxford).

    Polyglotte, il a appris le chinois, l’anglais, le hindi, le lepcha, lenépalais et le tibétain. 

    Il a été reconnu comme la réincarnation de son oncle, Sidkéong Namgyal, l’abbé du monastère de Phodong.

    Sidkéong Tulku Namgyal reconstruit le monastère. 

    Après ses études à Oxford, il est retourné au Sikkim où il a été étroitement associé à l’administration du pays.

    Il a travaillé à la dissolution de la cupidité qui se produit dans les intérêts acquis et tenté d’unifier les bouddhistes par la rénovation des monastères et de leurs rôles

     

    Alexandra David-Néel, passeur pour notre temps:

     

    Lien - http://www.alexandra-david-neel.fr/bonus-2/lentourage-dalexandra-david-neel/sidkeong-tulku/

     

     

    August 1911, Alexandra leaves this life that suffocates her and departs for India. She had already visited India during two previous trips, 20 years earlier. Making the promise of a return after 18 months, her husband will not see her for 14 years later, in 1925.:

    Mon exploit

    Lors de mon premier séjour en Asie, j'ai effectué une chose extraordinaire. Je suis entrée dans Lhassa, la capitale du Tibet.

     

    À l'époque, c'est un exploit car cette ville est interdite aux étrangers.

     

    Je peux te dire que ça n'a pas été facile d'y entrer !

     

    J'ai essayé plusieurs fois, mais j'ai toujours été repoussée.

     

     

    Alexandra David-Neel was a Belgian-French explorer, spiritualist, Buddhist, anarchist, and writer, most known for her visit to Lhasa, Tibet, in 1924, when it was forbidden to foreigners:

    Finalement, il a fallu que j'arrive habillée en mendiante, après des milliers de kilomètres parcourus à pied dans la neige et le froid, pour pouvoir entrer sans être reconnue.

    J'avais 56 ans.

    À partir de ce moment-là, je deviens célèbre dans le monde entier et je suis reconnue comme une orientaliste experte.

    alexandra david-neel...:

    Mes écrits

    De retour en France, je passe mon temps à écrire.

     

    Je travaille sans relâche, jusqu'à 16 heures par jour !

     

    Dans mes livres, je raconte mes voyages et mes aventures. Si jamais il te prend un jour l'envie de découvrir mes aventures, voici quelques-uns de mes ouvrages :

    Voyage d'une Parisienne à Lhassa,

    Au pays des brigands gentilshommes.

     Pékin : Chien-Men

    Photographies d'Alexandra David-Neel

     

    Nom : Alexandra David-Néel Pays : France Dates de vie : 1868 - 1969 Profession : exploratrice, écrivain, journaliste, orientaliste Itinéraire    1891 : premier voyage en Asie. Elle visite lInde et le Sri-Lanka.   1911-1925 : elle voyage à travers toute lAsie, de lInde au Japon.   1924 : elle parvient à vivre deux mois à Lhassa, déguisée en mendiante.   1937 : âgée de 69 ans, elle repart en Asie et traverse la Chine où elle est bloquée jusquen 1944 à cause de la guerre sino-japonaise.:

    Ma dernière volonté

    J'ai vécu jusqu'à 100 ans !

     

    Figure-toi que quelques mois avant ma mort, je prévoyais encore de voyager. Cette fois-ci, je voulais faire le tour du monde en 4CV.

    Mais j'étais trop âgée et je meurs le 8 septembre 1969.

    Selon mes dernières volontés, mes cendres ont été dispersées dans le Gange, un fleuve sacré.

     

    Ce fut mon dernier voyage.

     

    Afficher l'image d'origine 

    http://www.1jour1actu.com/articledossier/alexandra-david-neel/ 

     

     

    Alexandra David-Neels:  

    Alexandra David-Néel, est considérée comme la plus grande exploratrice et aventurière du XXème siècle. 

     

    Théosophe, philosophe, féministe, cantatrice, anarchiste, écrivain, reporter… Elle a produit 27 livres. Son oeuvre littéraire regroupe des récits de voyage, des romans, de la philosophie, de la religion, de l’ethnologie, etc…

     

    Ce grand personnage a aussi énormément écrit de lettres, plusieurs milliers, tout au long de sa vie, et en particulier

    à l’attention de son mari.

     

    Cette correspondance très fournie, ce « concentré d’Alexandra » a été éditée chez « Plon » par Marie-Madeleine Peyronnet sa dernière secrétaire. Toutes ces lettres, conservées dans les archives de Samten Dzong, nous ont permis de mieux cerner le personnage. Alexandra David-néel a été, aussi, l’un des plus grands journalistes du XXème siècle avec trente années d’études sur le terrain et nombre d’articles à la clé. Ses séjours furent agrémentés de quelques milliers de photographies qu’il lui arrivait, souvent, de développer elle-même…
     

     

    Dans la villa de l’exploratrice, qu’elle nommait « Samten Dzong », la pièce tibétaine, son lieu de travail et sa minuscule chambre qu’elle appelait « son trou », témoignent de la simplicité dans laquelle elle vivait à Digne.

     

    Sa forteresse de méditation, cette enclave qu’Alexandra David-Néel a voulu tibétaine en terre d’occident, propose un petit musée consacré à notre grande exploratrice, présentant une partie de sa collection photographique, les lieux dans lesquels elle a vécu, un petit film introduisant sa longue vie ainsi qu’une salle d’exposition d’art tibétain…

    « Il y a trois façons de vivre :

    Par les sens, par la raison ou l’esprit et par le sentiment… Je suis ce qui fut, ce qui est et ce qui sera et nul n’a jamais levé mon voile… »

    Alexandra David Néel

    Plus de citations…

    ***********

    Horaires et jours de visites pour la période en cours :

    Avril à Juin inclus : ouvert du mardi au dimanche :

    Visites uniquement guidées à 10h00, 14h00, 15h30

    Fermé les jours fériés

    Privilégiez la visite de 14h qui est plus complète. Lire plus…

     

    ***********

     

    LIEN  SITE OFFICIEL

     

    http://www.alexandra-david-neel.fr/

     

     

     

     

     

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  • ORIGINE - OPERA :

     

    ou le "marché aux putains" de la SOCIETE BOURGEOISE 

     

    Au XVIIIe siècle, les alentours des salles de spectacles étaient des endroits très fréquentés par les prostituées.

     

    On disait d’ailleurs de l’Opéra qu’il était le « marché aux putains ».

     

    Les mères vendent leurs filles ratées 

     

    -  MERES PEU SCRUPULEUSES ! 

     

    ♥ L’Opéra, lieu de paraître ♥

     

        Au début du XIXème siècle, dans l’imaginaire social, la danse demeure l’activité érotique féminine par excellence :

     

     le corps est montré, les courbes mises en valeur. 

     

    Difficile alors de dire si ces messieurs sont là pour apprécier les qualités artistiques des danseuses, où admirer la sensualité des corps ! 

     

    Car oui, le public est essentiellement masculin…

     

     L’Opéra de la rue de Richelieu, puis celui de la rue Le Peletier, puis enfin l’Opéra Garnier sous le Second Empire sont, depuis la fin du XVIIIème siècle, le lieu de rencontre du Tout-Paris. 

     

    Cette « bourgeoisie triomphante », qui se compose essentiellement d’hommes, est à la recherche de reconnaissance sociale. 

     

    Mais pas que ! Le PLAISIR ! souvent refusé par leurs épouses.. celà ne se fait pas d'aimer l'Amour ! 

     

    Avides de plaisirs, et parfois très fortunés, les jeunes gens du monde recherchent une société bien spécifique de femmes. 

     

    Pas d’épouses mères de famille, considérées comme fécondes mais frigides et par conséquent inaptes au sexe :

     

    ce monde de divertissements et de plaisirs leur est tacitement interdit. 

     

    Ce sont plutôt de jeunes femmes libres de mœurs, sensuelles et libertines : les danseuses.

     

    Certes, dans ce lieu particulièrement propice aux galanteries qu’est L’Opéra, on ne rencontre pas que des ballerines ! 

     

    On y croise aussi des chanteuses et des cantatrices. 

     

    Mais elles ont une réputation plus respectable, et ne tiennent pas à se mêler à ces petites ballerines sans morale.

     

    En effet, depuis l’Ancien Régime, les danseuses sont connues pour la légèreté de leur conduite. 

     

    Mais ce n’est pas toujours par goût personnel pour le libertinage ! 

     

    Dès leur plus jeune âge, poussées par des mères sans scrupules, ces jeunes filles s’enferment dans un terrible engrenage.

     

    ♥ La danse, une parade à la misère ♥

     

     

    Au début du XIXème siècle, si l’on fait exception de quelques ballerines à la renommée internationale, toutes les danseuses de l’Opéra sont issues de familles particulièrement pauvres et démunies. 

     

    Classes désargentées, défavorisées, souvent illettrées.

     

      Celle qui a l’opportunité de devenir danseuse devient l’espoir de sa famille : enfin, on va pouvoir sortir de la misère ! 

     

    C’est sur les frêles épaules d’une toute jeune fille que repose l’avenir de sa famille. 

     

    Elle a le devoir de procurer une vie meilleure aux siens. 

     

    Et comment ne pas rêver à une existence dorée pour elle-même, parmi les gens du monde ?

     

    L’Opéra est, pour la ballerine, une sorte de piédestal d’où elle s’élance pour essayer d’accéder à la classe aisée. 

     

    Mais si certaines y parviennent,

    c’est d’abord une logique de dépendance aux hommes.

     

    ♥ Les « mères » : entremetteuses sans scrupules ♥

     

    Qu’elles soient réellement mères, ou bien tantes, amies, cousines, celles que l’on appelle les « mères » sont des intermédiaires incontournables entre les jeunes filles et tous ces hommes qui les environnent. 

    Mlle Marconnier - Album Reutlinger (Gallica BNF)

    Mlle Marconnier – Album Reutlinger (Gallica BNF) 

     

     

    Elles sont autorisées à assister aux leçons, à sermonner, jouant les chaperons pour ces petites demoiselles qui, lorsqu’elles entrent à l’Opéra, ont rarement plus de treize ou quatorze ans.!!!

     

    Mais si la prostitution avait cours à l’extérieur, au XIXe siècle, elle s’exerçait aussi à l’intérieur, les danseuses faisant commerce de leurs charmes 

    (plus ou moins volontairement).

     

    Il n’était d’ailleurs pas rare, au foyer des artistes de l’Opéra, derrière la scène, de trouver des mères venant ‘vendre’ leurs filles, danseuses plus ou moins ratées, aux messieurs les plus offrants.

     

    Mais alors que beaucoup de danseuses se contentaient d’effectuer des passes, certaines des plus cotées devenaient des maîtresses

     

    attitrées de messieurs de la haute société qui, laissant leurs épouses à leur domicile,

    ’affichaient volontiers avec leur proie à laquelle ils offraient un logement et train de vie généralement plus que décent.

     

    Mlle Lekain - Album Reutlinger (Gallica BNF)

     

    En réalité, ces gouvernantes malhonnêtes et immorales ne pensent qu’à tirer profit de la situation. 

     

    Pour que sa protégée appâte la gente masculine, la « mère » lui apprend l’art de la séduction.

     

    Tout un programme :

    (…) Des leçons d’œillades et de jeux de prunelles comme on apprend aux enfants d’ordinaire la géographie et le catéchisme.

    Les jeunes filles ne doivent plus songer qu’à se comporter en aguicheuses patentées, être belles et désirables. 

     

    Théophile Gautier ne manque pas de relever les résultats effrayants de cette éducation licencieuse :

     

     

    La jeune ballerine est à la fois corrompue comme un vieux diplomate, naïve comme un bon sauvage ; à 12 ou 13 ans,

     

    elle en remontrerait aux plus grandes courtisanes 

     

    Mlle Deschamps - Album Reutlinger (Gallica BNF)

     

    ♥ Des femmes fières ♥

       Tout commence par une volonté de moralisation de l’Opéra, notamment l’Opéra Garnier.

     

    Les mères, à la fin du XIXème siècle, n’ont plus accès à l’établissement.

    Changement considérable : soudain, les jeunes filles sont libres de se donner ou non à un homme qu’elles choisissent elles-mêmes. Celles qui affichent un peu trop ouvertement leur statut de prostituées, faisant honte à l’établissement, sont sévèrement réprimandées voir renvoyées.

       Ainsi, en même temps que leur statut se modifie, la réputation des ballerines devient plus respectable, et leur comportement, naturellement, se transforme.

       

     

    L’Opéra est de plus en plus fréquenté par les élites sociales. Les messieurs ne viennent non plus uniquement en chasseur, mais presque d’égal à égal avec les demoiselles qui, pudiques, se font discrètes et évitent leur regard.

     

    Les hommes ne sont plus là pour faire leur choix comme sur l’étal d’un marché.

     

    A eux de séduire, de montrer qu’ils respectent une certaine distance devant ces femmes fières.

    Seules les danseuses les plus désespérées continuent à effectuer des passes. Nombreuses sont celles dont la réputation demeure intacte, telle Carlotta Zambelli qui, devenue professeur de danse à l’Opéra, encourage même ses élèves à rester indépendantes, alors que sa propre époque a été celle des abonnés et des courtisanes… La belle et aristocrate Cléo de Mérode également (certes davantage connue pour ses photographies que pour ses exploits sur scène), est célébrée pour sa chaste sensualité, toute de pudeur et de romantisme.

       Certaines danseuses réussissent à dénicher un bon parti : elles deviennent les maîtresses attitrées de messieurs de la haute société, qui s’affichent avec elles en leur offrant un train de vie décent, voir opulent, et parfois même un logement.

     

    Mlle Garbagnati - Album Reutlinger (Gallica BNF)

    Mlle Garbagnati – Album Reutlinger (Gallica BNF)

     

    Et c’est de ces dépenses d’entretien de leur maîtresse danseuse que vient notre expression dont le sens, par extension, a évolué vers toutes les dépenses très, voire trop importantes consacrées à une passion.

     

    Le lien mère/fille, ou éducatrice/danseuse, tel qu’il s’exprime au cours de l’apprentissage de la danse classique, est ici discuté à deux époques différentes, lexixe siècle et la période actuelle, à partir de témoignages écrits sur la vie des élèves dans l’Opéra ancien et d’enquêtes orales auprès de danseuses contemporaines. Il en ressort qu’au xixe siècle comme aujourd’hui, mères et éducatrices ne permettent pas à ces jeunes filles d’accéder facilement au statut de femme ; les jeunes danseuses du xixe siècle n’avaient pour certaines pas de liberté dans leur choix matrimonial, devaient pour d’autres subvenir aux besoins de leur famille, tandis qu’aujourd’hui mères et éducatrices les maintiennent dans le statut de « fille ».

    « Tu seras étoile, ma fille ». (France, xixe-xxe siècle)

    Virginie Valentin 

    ------------------------------------------


     


    Mlle Deschamps – Album Reutlinger (Gallica BNF)
     

       Se transformant en véritables maquerelles, les « mères » négocient âprement les charmes de leurs filles. L’heureux élu est vieux et laid, et la danseuse n’a aucune inclinaison pour lui ? Il a beaucoup d’argent, alors elle n’a pas son mot à dire. Le vieux monsieur peut violer sa fille « avec sa bénédiction ». Souvent, la « mère » n’accepte de se séparer de sa fille que si son protecteur est assez fortuné pour les entretenir toutes les deux !

       Une toile d’Edgar Degas intitulée « La leçon de danse » (ci-dessous) montre une « mère » au centre de la salle de danse, examinant une jeune fille comme une maquerelle le ferait avec sa marchandise. La posture de la seconde ballerine, à gauche, la tête appuyée dans sa main, le coude sur la cuisse, interpelle : concentration, amertume, accablement ? Difficile à dire… De nombreuses toiles dévoilent la présence angoissante de ces « mères » qui ont tout pouvoir (cliquez ici, ou bien encore ici !)

    La leçon de danse, par Edgar Degas (1879, National Gallery of Art, Washington)La leçon de danse, par Edgar Degas (1879, National Gallery of Art, Washington)

       Celles qui ne sont pas poussées par leur mère à se donner à un homme le font de leur plein gré. Sans la protection d’un homme riche, et si possible titré, impossible d’accéder à une reconnaissance professionnelle !

     

    ♥ Le foyer de l’Opéra ♥

    Mlle Lekain - Album Reutlinger (Gallica BNF)Mlle Lekain – Album Reutlinger (Gallica BNF)

     

    Sans identité propre, dépourvue d’instruction et de culture, il ne reste à la danseuse que la séduction et la ruse, seules armes dans ce métier où l’élément masculin détient le pouvoir.

       Le système « d’abonnés » facilite les rencontres entre les filles et leurs protecteurs. La plus grande distinction pour un habitué de l’Opéra est de devenir « abonné » : cela lui donne accès aux coulisses et, surtout, au foyer de la danse où se retrouve toutes les danseuses pendant les répétitions, les entractes ou avant le spectacle (pratique officialisée en 1831 par Louis Véron, premier administrateur de l’Opéra).

       Ces messieurs en habit noir (financiers hauts placés, mondains célèbres, protecteurs divers, grands noms de la noblesse), peuvent prendre contact plus facilement avec les danseuses, les observer dans leur intimité et faire leur choix…

     

    La démocratisation de l’accès au foyer de la danse qui va de pair avec l’abandon du régime aristocratique entraîne (…) une dévalorisation sociale des ballerines.

       Mais si certaines ballerines affichent un réel statut de prostituées, la grande majorité ne cherche un protecteur que pour pouvoir faire carrière, exercer son art. Là réside la différence fondamentale entre les filles des maisons closes et les ballerines. C’est la danse qui légitime leur situation d’amante, et seulement la danse !

       Même si « les frontières entre ces deux états sont bien fragiles », le statut des danseuses connaît des embellies au cours de ce XIXème siècle.

    Progressivement, elles obtiennent respectabilité et relative indépendance.

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