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    Emile Loubet

     

    EMILE LOUBET, président... sa faiblesse ? sa FEMME

    Fils d'un paysan de la Drôme, issu de la petite bourgeoisie, Emile Loubet commence sa carrière politique en 1870, date à laquelle il est élu maire de Montélimar.

     

    Suit un mandat de député, puis de sénateur.

     

    En 1896, il devient président du Sénat. Candidat des modérés, soutenu par Clemenceau et ses amis, il est élu Président de la République en 1899. Son septennat a été marqué par la crise Panama, l'Affaire Dreyfus mais aussi, on le sait moins, par la personnalité de sa femme...

    "Et ce grand garçon... ?"

    Emile Loubet s'est marié jeune et il n'a guère associé son épouse à sa vie publique d'homme politique.

     

    Cette dernière est une spécialiste des maladresses : mal habillée, peu diplomatique, elle scandalise régulièrement le chef du protocole. Ainsi, lorsqu'elle demande au roi d'Angleterre Edouard VII à propos de son fils, héritier de la couronne et futur George V :

     

    "Et ce grand garçon, qu'allez-vous en faire plus tard ?"...

    Dégoûté de la politique

    La fin du mandat d'Emile Loubet a été assez difficile, notamment en raison de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qui est loin de faire l'unanimité. La France doit rompre ses relations avec le Saint-Siège, au grand dam du Président qui ne voit pas d'un bon œil la politique anticléricale d'Emile Combes, le président du Conseil.

     

    Loubet quitte l'Elysée en 1906, désabusé et meurtri par les critiques. "Je ne serai ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal, Rien, rien, absolument rien".

      

      

    sources :http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/emile-loubet.shtml

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    Félix Faure
    "Il a voulu vivre César et il est mort Pompée"

     

    Qu'a-t-on retenu de Félix Faure ? Pas grand chose...sauf....

     

    Aujourd'hui, restent à celui qui fut président de la République de 1895 à 1899 une belle avenue à Paris, une station de métro et surtout une savoureuse anecdote sur les circonstances de sa mort...

     

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    "Il a voulu vivre César"

    Et pourtant, comme l'a dit Clemenceau, "Il a voulu vivre César" et aurait aimé marquer son temps.

    Mais c'est surtout par son amour du faste qu'il s'est fait remarquer. Tout le monde a oublié que le président s'était timidement prononcé comme anti-dreyfusard et que son gouvernement avait dû faire face à la déroute de Fachoda.

     

     

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    Il faut avouer que dans l'ensemble, le président était loin de la politique : l'homme était surtout inquiet de son apparence et de sa mise, et était réduit à une fonction de représentation, dont il s'accomodait fort bien.

     

    Pour le "Président Soleil", ainsi qu'il était surnommé par certains de ses contemporains, rien n'était trop beau : redingote, haut de forme, habit à toute heure, mais aussi calèche à six chevaux, précédée et suivie de pelotons de cuirassiers.

     Félix Faure

    Quant à son épouse, Berthe Faure, elle n'était guère autorisée à suivre son mari dans ses somptueuses parades : Félix Faure l'obligeait à marcher vingt pas derrière lui lorsqu'elle l'accompagnait dans ses déplacements.

    "... et il est mort Pompée"

     

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    Mais c'est surtout la mort heureuse de Félix Faure qui est restée dans les annales.

    Le 16 février 1899, les collaborateurs de Félix Faure entendent des cris venant du "salon bleu".

     

    Ils accourent et trouvent le président suffoquant, les mains crispées sur la chevelure en désordre d'une demi-mondaine, Marguerite Steinheil.

     

     

    (Femme savante et scandaleuse )

    Madame-Steinheil-devant-la-cour-dassises-Attitude-de-M-Steinheil-devant-la-cour-dassises
    Madame Steinheil devant la cour d’assises – Attitude de Mme Steinheil devant la cour d’assises- L’Affaire de l’Impasse Ronsin –

     

    Si, pour les journaux d’opposition, le chef de l’État a péri dans un « excès de santé » (Le Gil Blas), pour La Presseet les organes nationalistes, il a été assassiné à cause de son attitude trouble dans l’« affaire Dreyfus ». 

    Dix ans plus tard, en 1908, Marguerite Steinheil sera à nouveau impliquée dans deux décès très médiatisés : sa mère et son mari sont retrouvés morts à son domicile, impasse Ronsin.

    Accusée de ce double meurtre, « la connaissance du Président » sera jugée aux assises de la Seine et acquittée en novembre 1909, sous les applaudissements d’une foule subjuguée par sa beauté.)

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    C’est le grand jour du verdict de cette mystérieuse et retentissante affaire Steinheil. Le timbre retentit, les jurés réapparaissent dans la salle. Messieurs, la cour ! annonce ensuite l’huissier …l’émotion est à son comble. Le chef du jury lit le verdict : Mme Steinheil est déclarée non coupable, en conséquence elle est acquittée.

     

    Des applaudissements frénétiques partent de tous les points de la salle.

     

    Le public est délirant « les manifestations se prolongent malgré la menace du président de faire évacuer la salle. Quand on introduit l’accusée, qui avait été déjà mise au courant de l’heureux événement par des officiers de la garde, le tumulte devient effroyable. Mme Steinheil est tellement émue quelle

     

    s’affaisse. Le public lui fait une véritable ovation, levant les chapeaux, criant :

    « Bravo! bravo ! Mr Antony Aubin à sa part de ces bruyantes félicitations. Le greffier lit au milieu du vacarme la décision du jury, puis le président, que seules les personnes placées sur l’estrade peuvent entendre, dit .

     

    « L’accusée est libre. Et la cour se retire pendant que la foule se précipite vers le banc de l’accusée pour la complimenter.

     

    ( Le 14 novembre 1909, maître Antony Aubin obtient donc l’acquittement de Marguerite Steinheil, le juge qualifiera le discours de l’avocat « d’un tissu de mensonges ». Cette femme qui aura vu mourir Félix Faure dans ces bras le 16 février 1899 et qui 10 ans plus tard sera devant les juges pour complicité de crimes, finira ces jours en Angleterre à Hove , et décédera le 17 juillet 1954 à 85 ans.)

     

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    Au début de l’année 1899, Félix Faure, sixième président de la IIIe République, se trouve pris dans la tourmente de l’« affaire Dreyfus » après s’être opposé à la révision du procès du capitaine. Dès lors, il n’apparaît plus dans l’opinion publique comme l’homme méritant et énergique qui a réussi à sceller une alliance avec la Russie puis à éviter un affrontement sanglant avec l’Angleterre au moment de la crise de Fachoda, mais comme un viveur, amateur de demi-mondaines.

     

    Le 16 février 1899, il trouve la mort dans les bras de Marguerite Steinheil, fille de l’industriel Édouard Japy et femme du peintre Adolphe Steinheil, son aîné de vingt ans.

     

    Si, pour les journaux d’opposition, le chef de l’État a péri dans un « excès de santé » (Le Gil Blas), pour La Presseet les organes nationalistes, il a été assassiné à cause de son attitude trouble dans l’« affaire Dreyfus ». 

     

    Cette dernière, à demi dévêtue, appelle à l'aide : il faut la libérer et on est finalement obliger de lui couper les cheveux.

    La jeune femme se rhabille à une vitesse telle qu'elle oublie son corset à l'Elysée.

     

    L'anecdote est connue : "Le président a-t-il encore sa connaissance ?"

    demande le curé venu lui porter l'extrême-onction.

     

    "Non, monsieur l'abbé, elle est partie par une porte dérobée", lui répond-on.

     

    Le Président meurt quelques heures plus tard, d'une congestion cérébrale.

     

    L'affaire défraie la chronique et donne lieu à des plaisanteries plus plaisantes les unes que les autres, et alimente les textes des chansonniers.

     

    C'est de là, bien sûr, que Clemenceau tira sa fameuse répartie

    "Il a voulu vivre César et il est mort Pompée".

    La belle, quant à elle, gagna comme surnom celui de "pompe funèbre".

      

      

    sources : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/felix-faure.shtml

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    Louis-Napoléon Bonaparte
    Un passage secret sous l'Elysée

    Louis-Napoléon Bonaparte
     
    Portrait officiel de Louis-Napoléon Bonaparte en tant que président de la République Photo
     

      

      

    On a surtout retenu de Louis-Napoléon Bonaparte son règne sous le nom de Napoléon III. Mais il a également été président de la République de 1848 à 1851. Elu "prince-président" le 11 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte jure de "rester fidèle à la République démocratique". On le sait, il ne tiendra guère cette promesse puisque le Second Empire débutera exactement trois ans plus tard. Il ne tiendra pas davantage son serment de fidélité à Eugénie de Montijo, dont il était pourtant très amoureux.

      

      

      

    Un homme à femmes assagi par le mariage ?

     

    Louis-Napoléon Bonaparte était un amoureux des femmes. Au début de son règne, l'homme est célibataire mais cela ne l'empêche pas d'accumuler les conquêtes. Pendant son règne, il a même un secrétaire chargé de s'occuper de ses maîtresses, le comte Felix Bacciochi. En 1852, cependant, celui qui est empereur depuis seulement un an s'éprend d'une jeune femme, la belle Eugénie de Montijo. Cette dernière lui fait comprendre que pour trouver le chemin de son cœur et de sa chambre, il lui faudra "passer par la chapelle". Louis-Napoléon obtempère et épouse la belle en janvier 1853. Cependant, cela ne l'empêche pas de continuer à avoir des maîtresses. Parmi ses conquêtes, on compte notamment Miss Harriet Howard, qui finança sa campagne présidentielle en 1848, Armance Depuille, Pascalie Corbière, la nourrice de ses enfants naturels, Virginia Oldoini, Comtesse de Castiglione et célèbre courtisane italienne de l'époque...

    Le passage secret de l'Elysée

    Mais les maîtresses n'ont pas droit à l'entrée principale de l'Elysée. Le président, qui était loin d'être un modèle de fidélité, prenait ses précautions pour rencontrer ses maîtresses à l'insu du personnel du palais, et surtout l'une d'entre elle, la délicieuse Louise de Mercy-Argenteau. Pour voir tranquillement sa belle, il fait construire un souterrain reliant la sacristie de la chapelle du palais au 18 rue de l'Elysée, charmant hôtel à l'anglaise où habite sa maîtresse.

      

     

     

     

    Louis-Napoléon Bonaparte (1808 - 1873), que Napoléon III, était le souverain du Second Empire français. dissolue et bien vague, il se heurta constamment avec sa femme frigide , l'impératrice Eugénie, qui combine une grande ignorance du monde avec des opinions décidé chaque facette de la politique étrangère.

    Il a une réputation historique comme un coureur de jupons, et pourtant il a fait référence à son comportement de la manière suivante: «Il est généralement l'homme qui attaque. Quant à moi, je me défends, mais je capitule souvent... "

    Parmi ses nombreuses aventures amoureuses et les maîtresses ont été:

    Mathilde Bonaparte - cliquer  ici

    la cousine de Mathilde Bonaparte, Maria Anna Schiess, Alexandrine Éléonore Vergeot, blanchisseuse à la prison de Ham, mère de deux de ses fils , Elisa Rachel Félix, le « actrice la plus célèbre en Europe ", Harriet Howard, riche et un grand bailleur de fonds, Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione di - espion, artiste et beauté célèbre , envoyée par Camillo Cavour pour influencer la politique de l'empereur, Marie-Anne Waleska, Justine Marie Le Bœuf, également connu sous le nom de Marguerite Bellanger, actrice et danseuse acrobatique . Bellanger, dont la rumeur  faussement répandue pour être la fille illégitime d'un bourreau , et a été le plus universellement détesté des maîtresses (mais peut-être sa préférée) et la comtesse Louise de Mercy-Argenteau, probablement une relation platonique, auteur de The Last Love d'un empereur, ses souvenirs de son association avec l'empereur.

    Marguerite Bellanger trouve ici

    Harriet Howard était sa maîtresse et bailleur de fonds pendant plusieurs années.

    Née Elizabeth Ann Haryett, à l'âge de quinze ans, elle s'est enfuie avec Jem Mason, un jockey connu, pour vivre avec lui à Londres.

    Rousse piquante et une comédienne en herbe, elle-même rebaptisée Harriet Howard.

    Harriet Howard trouve ici

    Dans le salon de Lady Blessington Londres un soir de 1846 ont défilé « un petit homme, quatre pieds et demi de haut. . . avec des moustaches énormes et les yeux des cochon . "Il était le prince Louis-Napoléon, prétendant au trône français et fraîchement sorti de la forteresse française de Ham, où il avait été sous-évaluées pour tenter d'attraper le trône. Exilé Louis était à la recherche d'un coffre de trésor. . La poitrine de Harriet Howard a capitulé dans les mains de Louis Napoléon.

    Napoléon cliquer ici

    .Blushing Miss Howard a avoué que sa vie n'était pas exempte de tache: un homme mauvais a profité de sa douce nature avec le résultat que, même si seulement 23 ans, elle a eu un fils illégitime dans le quartier branché de Londres de bois Saint-Jean et au au moins £ 1.000.000 dans la cagnotte. Ses yeux pétillants, le prince Louis a pardonné Miss Howard. Lui-même, il a avoué, n'a pas été sans péché. Pendant son incarcération à Ham, il avait eu deux fils de la belle fille du geôlier  "les fruits de la captivité,» murmurait-il. Puis il se jeta aux pieds de Miss Howard  et lui offre son solde bancaire.

    Origami plus cliquer ici

    Pendant deux ans idylliques Miss Howard a abrité Louis dans sa maison de Londres, financé finaglings son exil et complots. Lorsque Louis-Philippe a été destitué et la France est devenue une république encore, Miss Howard a suivi son amant à Paris et soutenu sa campagne réussie pour l'aider à être chef de l'état. En 1852, il est proclamé empereur Louis.

    Miss Howard a attendu patiemment l'accomplissement des promesses impériales. Plutôt, un jour, l'empereur pria sa «chère et fidèle Harriet" d'entreprendre une ambassade spéciale à l'Angleterre. Elle a eu aussi loin que Havre où, stormbound nuit, elle a ouvert un journal et de lire l'annonce officielle des fiançailles de Louis de Montijo Espagne Eugénie de, comtesse de Teba . Délimitation furieux de retour à Paris, pauvre Miss Howard a obtenu un second coup. Toutes les serrures dans son boudoir avait été brisées, le contenu de sa garde-robe jeté sur le plancher, tiroirs de son bureau arrachés. La police secrète avait fait un tel travail en profondeur qu'elle « ne possédait plus une seule lettre de l'empereur Napoléon III . "

    L'impératrice Eugénie trouve ici

    Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione (1837 - 1899), était une courtisane italienne qui a obtenu la notoriété comme une autre de maîtresses de Napoléon. Elle a également été une figure importante dans l'histoire des débuts de la photographie .

    La comtesse était connue pour sa beauté et son entrée flamboyante dans la robe élaborée à la cour impériale. Un de ses tenues plus infâme était une "Reine des Coeurs" costume. George Frederic Watts a fait son portrait en 1857. Elle a été décrite comme ayant de longs cheveux ondulés blonds, peau pâle, un visage délicat ovale, et des yeux qui changent constamment de couleur du vert à un extraordinaire bleu-violet .

    Virginie Oldoini trouve ici

    En 1856, elle a commencé à siéger pour Pierre-Louis Pierson, qui l'a aidée à créer 700 photos différentes dans lesquelles elle a revécu les moments signature de sa vie pour la caméra . La plupart des photographies dépeignent la comtesse dans ses tenues théâtrales si un certain nombre de ses dépeignent pose osée pour l'époque - notamment, les images qui exposent les jambes nues et les pieds. Dans ces photos, la tête soient coupées.

    Les jambes de Virginie cliquer  ici

    Virginie a passé ses années de déclin dans un appartement de la Place Vendôme, où elle avait des chambres décorées dans funèbre noir, les stores tirés gardé, et des miroirs bannis-apparemment si elle n'aurait pas à affronter son âge avancé et la perte de la beauté.

     

    Sources : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/napoleon-bonaparte.shtml

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    Les ANNEES 20... PHOTOS

     

     

    Les années folles : mythe ou réalité ?

     
       

    Entre la fin de la 1ère guerre mondiale et la crise de 1929, une décennie de fêtes, d'illusions, de libération et de débauche caractérise une époque fascinante : les "années folles", expression reprise d'un titre de film sur les années 20. Dans une France exsangue, ou sur 10 hommes partis au combat, 2 sont morts et 4 sont revenus invalides, la jeunesse est chargée de reconstruire et s'empresse d'édifier une société nouvelle.

    Fêtes et bals sont organisés souvent au profit des éclopés et veuves de guerre. La silhouette des femmes se métamorphose et la mode des années 20 est symbolisée par Coco Chanel et sa petite robe noire.

    Celle qui porte un trench-coat et un chapeau noir impose alors la mode des cheveux courts. Les années folles, c'est aussi les temps modernes, avec l'apparition des nouvelles techniques de communication et de reproduction : la TSF, le téléphone, l'offset, le bélinographe pour transmettre à distance des photographies.

    Mais le phénomène de relâche se cantonne surtout dans la capitale parisienne et les années folles n'ont rien d'une révolution radicale des moeurs. Les problèmes liés à la reconstruction sont bien présents : la natalité se redresse trop faiblement et l'inflation est grandissante.

    Le pain, est passé de 0,20 F le kilo en 1914 à 1,75 F en 1921. Les salariés protestent contre la vie chère ; grèves et révoltes ouvrières secouent les entreprises françaises. La crise de 1929, avec ses conséquences sociales, politiques et économiques, met un terme à l'euphorie.

     

      

     

     

     

     

    Paris attire écrivains et artistes du monde entier. Dernière grande saison inventive, la décennie des années 20 est celle de Man Ray, Picabia, Aragon, Breton, Cocteau, Eluard, Fernand Leger, du dadaïsme et surtout de l'Art Déco, qui fait la grandeur des "années folles". Paris, Ile-de-France, FRANCE, octobre 1925. © DR / Archive de Michèle Thery

     

    PHOTOS - Les lecteurs dévoilent la femme des années folles...

    Le sport fait l'unanimité avec une pratique croissante de la boxe, du cyclisme, de la natation, des sports d'hiver... Savigny-sur-Orge, Essonne, FRANCE, mai 1927. © DR / Archive de Michel HEURTAUX

     

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    S'il n'est pas encore question des 35 heures et des RTT, la bourgeoisie veut profiter à nouveau de la vie et retrouver la Belle Epoque. Plage de Philippeville, ALGERIE, mai 1929. © DR / Archive de Helene BOUSQUET CASSAGNE

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    Aux champs, dans les usines, dans les hôpitaux, les femmes ont répondu massivement aux besoins de la guerre et ont remplacé ainsi leurs hommes. A la paix retrouvée, elles ont pris goût à l'indépendance... Bassin d'Arcachon, Gironde, FRANCE, juillet 1924. © DR / Archive de Yves MARCHAND

      

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    ...les hommes vont donc devoir composer avec des femmes libres. Meuse, FRANCE, mai 1920.© DR / Archive de Anne-Sophie NARAT

      

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    Pays Basque, FRANCE, juin 1920. © DR / Archive de Marie-Claude COULOT

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    Chelles, Oise, FRANCE, 1928. © DR / Archive de Marie-agnès CHEVALIER

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    Propriété Laigle, Angers, Maine-et-Loire, FRANCE, mai 1924. © DR / Archive de Guy JAMIN

     

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    Avec l'essor de l'automobile, le nouvel aéroport international de Berck, les nouvelles lignes de train, la plage du Crotoy, du Touquet et de Berck attirent une clientèle parisienne qui s'adonne aux plaisirs des bains de mer, des casinos et des grands hôtels. Le Crotoy, Baie de Somme, FRANCE, août 1926. © DR / Archive de Madany Bordji

     

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    L'influence de l'Amérique pendant l'après-guerre est grandissante : outre le cinéma et le jazz, de nouvelles danses apparaissent comme le Charleston, le One-step ou le Shimmex. Les premières revues de music-hall triomphent dans la capitale, révélant une idole : Joséphine Baker. Nouvelle danse américaine au nouveau cirque, FRANCE, 1925. © DR / Archive de Jean-Claude Audouin

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    A la mer, certaines femmes osent même le deux-pièces pour leur costume de bain ! Lorient, Morbihan, FRANCE, août 1920. © DR / Archive de Nathalie DELUSIER

     

     

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    Plus coquettes, les femmes se maquillent davantage, soulignant leur dessin des lèvres avec soin. Wallonie, BELGIQUE, janvier 1921. © DR / Archive de Michèle Thery

     

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    Valras plage, Hérault, FRANCE, août 1922. 

     © DR / Archive de André OUSTRIC

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    Campagne ardennaise, BELGIQUE, juin 1927. 

     © DR / Archive de Paulette Colson

     

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    La silhouette féminine change avec les années folles. Les femmes "grandissent", en portant des vêtements souples, avec des poitrines qui s'effacent. Trois-Rivières, Mauricie, Québec, CANADA, juillet 1926. 

     © DR / Archive de Jacques BÉLIVEAU

      

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    Les tenues plus masculines ont même changé les modèles des chapeaux, avec la mode des cheveux courts. Parc de Paris, Ile-de-France, juin 1920. © DR / Archive de Marie-Claude COULOT

      

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    L'enseignement secondaire pour les jeunes filles, établi début 1880, contribue à l'émancipation féminine de cette époque. Lycée d'Auch, Gers, 1927. © DR / Archive de Françoise DUPIN

      

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    Le genre "garçonne" s'illustre bien ci-dessus avec la masculinisation de la tenue vestimentaire : les sous-vêtements superflus sont supprimés, les jupes se raccourcicent aux genoux, les bas de coton noir sont laissés au profit des bas de soie roses. Rue Caraman, ALGERIE, avril 1927. 

     © DR / Archive de Helene BOUSQUET CASSAGNE

     PHOTOS - Les lecteurs dévoilent la femme des années folles... 

      

    Saint-Jean-Port-Joli, Québec, CANADA, juin 1922. 

     © DR / Archive de Jacques BÉLIVEAU

      

    sources : http://www.linternaute.com/actualite/magazine/photo/les-annees-folles-en-photos/en-savoir-plus.shtml

      

      

     

      

     

     

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    ‘‘L’aiguille est à la femme ce que la plume est à l’écrivain.’’

     

    L’éducation des filles au XIXème siècle Il n’est pas évident, de nos jours, de concevoir ce qu’était l’éducation des filles jusqu’au XIXème siècle.

     

    Ces quelques éléments devraient apporter plus de réalisme aux parties se déroulant à la “Belle Epoque”.

     

    ‘‘L’aiguille est à la femme

    ce que la plume est à l’écrivain.’’

     

    Cette phrase est emblématique de la place des femmes dans la société du XIXème siècle, et par conséquent de l’éducation donnée aux jeunes filles de cette époque.

     

    Jusqu’à ce que Jules Ferry rende l’école obligatoire pour tous les enfants, l’éducation des filles n’était ni structurée ni contrôlée, et bien souvent réservée aux familles qui en avaient les moyens.

     

    Pour beaucoup de ces jeunes filles, toute l’éducation avait lieu à la maison, en présence de gouvernantes et de professeurs particuliers.

     

    D’autres étaient placées dans des couvents, des pensionnats et autres “institutions pour jeunes filles”, pour y recevoir une éducation pas plus poussée, sinon moins. ‘‘

     

    Le cerveau féminin est plus mou ...’

    ’ Les pédagogues de l’époque qui s’occupaient de l’enseignement des jeunes filles prétendaient que “le cerveau féminin est plus mou, donc moins apte à l’apprentissage”.

    On enseignait donc aux filles des rudiments de tout, et si elles apprenaient à lire, à écrire et à compter correctement, leur instruction n’entrait pas dans les détails.

     

    Ainsi, les filles pouvaient étudier le latin ou le grec, mais contrairement aux garçons qui enchaînaient thèmes et versions, les filles se contentaient d’apprendre quelques phrases proverbiales du style des Pages roses du Larousse ...

     

    Pour cette même raison (ou plutôt sous ce même prétexte) l’enseignement scientifique destiné aux filles était soit inexistant, soit limité à de très vagues généralités.

     

    ‘‘L’aiguille est à la femme ce que la plume est à l’écrivain.’’

     

    Les jeunes filles du XIXème siècle pouvaient éventuellement s’émerveiller devant des phénomènes de “physique amusante”, mais on ne leur donnait pas d’explications sur l’origine et le principe de ces phénomènes.

     

    Elles savaient cependant se servir d’un thermomètre ... pour vérifier la température du bain de leur bébé !

     

    Une épouse et une mère...

     

    Pour comprendre les raisons d’être de cet enseignement, il faut avoir un aperçu de ce qu’était la place de la femme dans la société de l’époque.

     

    Elle n’y était pas vue autrement que comme “une bonne épouse et une mère attentionnée”, et il était mal vu d’être un “bas-bleu” ou une “femme savante”, parce que ce type de femme était censé repousser les prétendants

     

    ‘‘L’aiguille est à la femme ce que la plume est à l’écrivain.’’

     

     

     

    (on cite souvent Henriette et Armande des Femmes savantes, justement) et donc rester “vieille fille”, un scandale dans la société du XIXème siècle.

     

    L’éducation des filles ne visait donc qu’à faire d’elles de futurs archétypes de cette épouse idéale, et avait des programmes en conséquence :

     

    dans tous les instituts destinés aux jeunes filles se tenaient des cours “d’art ménager”, de couture et de tricot, et quand il s’agissait de calcul, c’était essentiellement pour leur apprendre à tenir le budget de leur ménage (du moins quand on le leur permettait ...).

     

    Antique Daguerreotype American Beauty Hair Curls RARE Fox Hunt Cherry Case Photo:

     

     

    L’éducation mettait également l’accent sur les cours “d’usages” ou “de maintien” où des professeurs très stricts apprenaient aux élèves comment se comporte une femme “comme il faut”.

     

    Il y avait quelques cours d’art, surtout pour les filles riches, mais cela se bornait à un peu de dessin, de chant et de piano.

     

    Être une femme artiste était mal vu car la “vie de bohême” des artistes de l’époque était proverbiale, et bien entendu incompatible avec l’attitude d’une jeune fille bien élevée.

     

    Préserver la morale “Une jeune fille bien élevée”, c’est le second but de cet enseignement, c’est pourquoi une grande partie de l’éducation des filles avait pour objet la  MORALE

     

    Les sujets d’histoire, de lecture expliquée ou de rédaction visaient toujours à inculquer aux jeunes filles la condition “inférieure” de la femme, l’importance des tâches ménagères, la soumission à leur futur devoir de bonne épouse et de bonne mère.

     

    L’histoire traitait de célèbres mères exemplaires, et les sujets de rédaction étaient du type :

     

    “Votre mère a fait une grande lessive ce vendredi, racontez comment vous l’avez aidée” ou “Faites le portrait de la jeune fille respectable”.

     

    Les livres qu’elles lisaient étaient la Bible et le catéchisme, ainsi que des histoires de morale mettant en scène des jeunes filles bien élevées devenant de bonnes épouses, ou au contraire des filles “perdues” qui tournaient mal et finissaient par recevoir de la vie un “juste châtiment”.

     

    Le comportement des jeunes filles faisait l’objet d’une surveillance rapprochée, à l’école mais aussi à la maison.

     

     

     

    Il leur était interdit de lire des “mauvais livres” qui pourraient leur faire entrevoir une autre destinée que celle de bonne épouse, et elles étaient élevées dans l’ignorance et même le mépris de leur propre corps.

     

    Si beaucoup d’entre elles, à cette époque, tenaient leur “journal intime”, elles n’y consignaient en fait pas leurs pensées les plus secrètes car ce journal n’avait souvent d’intime que le nom ; en effet, il était souvent relu par leur mère, leur gouvernante ou leur confesseur.

     

    pair of english images:

     

     

    Parfois, c’était même sur l’ordre de ces derniers que la jeune fille écrivait dans son journal, qui devenait ainsi un autre moyen de surveiller son comportement.

     

    L’idéal de la jeune fille (et plus tard de la femme) était d’être “jolie, douce, aimable, modeste et polie”, et il était attendu d’elles qu’elles se comportent ainsi en toutes circonstances en société.

     

    Même une fille qui riait était mal vue, le rire étant censé “déformer le visage” ... et faire du bruit, alors qu’une femme “comme il faut” du XIXème siècle devait appliquer le célèbre principe

     

    “sois belle et tais-toi”.

     

    D’après Le Silence des filles par Colette Cosnier, éditions Fayard.

     

     

     

     

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  • COCO CHANEL

     

    Gabrielle Chanel, dite « Coco Chanel », née le 19 août 1883 à Saumur et morte le 10 janvier 1971, à Paris, est une créatrice, modiste et grande couturière française célèbre pour ses créations de haute couture et de parfum.

    Elle est à l'origine de la Maison Chanel, « symbole de l'élégance française ».

    Biographie

    Enfance

    Elle est issue d'une lignée de marchands forains cévenols, de Ponteils-et-Brésis près d'Alès. Enfant illégitime, elle est la fille d'Albert Chanel, un camelot originaire du Gard et de Jeanne Devolle, couturière originaire de Courpière, tous deux établis à Saumur et qui se marient un an après sa naissance.

    La mère de Coco Chanel meurt à trente-trois ans à peine, épuisée par des grossesses successives, la tuberculose et le travail qu'elle effectue sur les marchés de Paris dans le froid. La jeune fille n'a alors que douze ans.

    Son père, camelot bourru et volage, l'abandonne pour aller faire fortune en Amérique (invention de Gabrielle qui fait de son père un aventurier) et elle se retrouve ainsi seule avec ses deux sœurs, Julia-Berthe, treize ans, et Antoinette, huit ans, à l'orphelinat de l'abbaye cistercienne d'Aubazine en Corrèze : elle y mène une vie austère et rigoureuse pendant six années qui marqueront profondément le style révolutionnaire de la future styliste.

    Elle se serait inspirée du lieu pour créer des vêtements aux lignes épurées harmonieuses (à l'instar de l'architecture sobre et géométrique de l'abbaye), aux couleurs neutres (noir et blanc comme les uniformes des sœurs et des pensionnaires, beige comme les couleurs des murs) ou pour former son logo (voir les pavements anciens des sols et les C entrelacés des vitraux de l'abbatiale). Ses deux frères Alphonse et Lucien sont, quant à eux, placés par l'Assistance publique à l'âge de dix et six ans dans une ferme comme garçons à tout faire.

    À l'âge de dix-huit ans, Gabrielle est confiée aux dames chanoinesses de l'Institut Notre-Dame de Moulins, qui lui apprennent le pointilleux métier de couseuse. Elle y retrouve sa tante Adrienne, qui avait le même âge et, surtout, la même ambition de s'en sortir.

    En 1903, habile à manier le fil et l'aiguille, elle est placée en qualité de couseuse à la Maison Grampayre, atelier de couture spécialisé en trousseaux et layettes.

    Gabrielle devient « Coco »

    Vers 1907-1908, très courtisée, Gabrielle, qui ne compte pas partager le sort anonyme des « cousettes », est prête à prendre des risques. Lors d'un voyage à Vichy, chez son oncle, en quête d'un avenir dont elle refuse qu'il se limite à broder sur des draps de coton, elle se met à poser sur la scène du beuglant de « La Rotonde » à Moulins, un café-concert où elle fait ses premières apparitions, silencieuses. « La Rotonde » est notamment fréquentée par les officiers du 10e régiment de chasseurs à cheval stationné dans la capitale bourbonnaise. Aujourd'hui y est installé le Centre national de costume de scène.

    Bientôt, elle ose pousser la chansonnette et se met à rêver de music-hall. Âgée de vingt-quatre ans, elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment « Coco », parce qu'elle a pour habitude de chanter Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? (paroles de Baumaine et Blondelet, musique de Deransart).

    Admirée par une horde de jeunes garçons fortunés ou titrés, sa jolie silhouette séduit le riche Étienne Balsan, officier, homme du monde qui vient de démissionner de l'armée pour se consacrer à l'élevage de chevaux et aux courses. Il lui fait découvrir la vie de son château, le domaine de Royallieu près de Compiègne resté malheureusement célèbre pour son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Pendant près d'un an elle y apprend les arcanes de la haute société, mais l’idylle ne dure que quelques mois : elle se rend compte qu’elle ne l’aime plus, elle s'ennuie et pleure. Elle a vingt-cinq ans et nulle part où se réfugier. Elle s'échappe alors en jodhpurs, et galope dans la forêt de Compiègne en essayant de défier son avenir.

    Heureusement, les fréquentations de Balsan lui font rencontrer son premier amour, l'anglais Arthur Capel, surnommé « Boy », que l'on dit fils naturel du banquier Pereire. Boy est un homme d'affaires qui fera fortune dans les frets charbonniers durant la Grande Guerre; et un homme de cheval possédant une écurie de polo. Ce sera un amour irrégulier (il épousera malgré tout une Anglaise) et sincère qui durera dix ans, jusqu'à un accident de voiture en 1919 auquel il ne survivra pas.

    Une modiste à contre-courant

    Coco Chanel ne reste cependant pas oisive. Comment oublier les rudiments, enseignés à Moulins, du maniement du fil et de l’aiguille ? Saisissant la balle au bond, c’est peut-être par la couture qu’elle franchira l’obstacle qui mène à la liberté et l’indépendance. Ne perdant pas de temps, elle s’imprègne de l’enrichissante initiation prodiguée par Lucienne Rabaté, célèbre modiste du moment. Elle se confectionne de petits chapeaux originaux qu’elle pose très bas sur son front. Pour assister aux mondaines courses de chevaux, elle n’arbore pas les robes des grands couturiers mais ses propres réalisations. Jeune femme charmante mais au style décalé, tantôt écolière en tenue sobre et sage noire et blanche, tantôt garçonne n’hésitant pas à porter polo, cardigan, jodhpurs et pantalons, elle invente déjà un nouveau style, une nouvelle allure. Ses créations avant-gardistes, très sobres, contrastent avec celles que portent les élégantes de l’époque.

    En 1909, sur les conseils de Boy Capel, son artisanat débute Boulevard Malesherbes, dans la garçonnière parisienne de son protecteur Étienne Balsan. Les chapeaux qu'elle propose à ses clientes ne sont que des déclinaisons de ceux qu'elle fabrique pour elle-même et qui, au château de Royallieu, près de Compiègne, ont séduit ses amies, des demi-mondaines qui fréquentaient le lieu. Balsan ne croit pas à un succès commercial.

    N'ayant pas de formation technique, ni d'outils de fabrication, dans un premier temps Gabrielle achète ses formes de chapeaux dans les grands magasins puis les garnit elle-même, avant de les revendre. La nouveauté et l'élégance de son style font que, très vite, elle doit faire appel à sa cousine Adrienne, et à sa sœur Antoinette, pour la seconder. Ses créations de chapeaux, débarrassées des grandes plumes d'autruches ou autres froufrous volumineux, commencent à être appréciées pour leur exquise simplicité et leur sophistication retenue.

    Ouverture des premières boutiques

    Devenue la compagne de Boy Capel, Coco Chanel développe ses activités avec l’aide de ce dernier.

    En 1910, son amant britannique lui prête les fonds nécessaires à l'achat d'une patente et à l'ouverture d'un salon de modiste au 31 rue Cambon à Paris, sous le nom de « CHANEL MODES ». À l’été 1913, alors que le couple séjourne à Deauville, Boy Capel loue une boutique entre le casino et l’Hôtel Normandy. Comme à Paris, elle est modiste mais l’enseigne est changée en mentionnant son nom complet : « GABRIELLE CHANEL » ; la boutique ne désemplit pas. En 1915, à Biarritz, elle ouvre sa troisième boutique et première vraie maison de couture. Suivant sa seule inspiration, elle raccourcit les jupes et supprime la taille. À l'instar de Paul Poiret qui supprima le corset en 1906, elle libère le corps de la femme. Ses boutiques bénéficient de la clientèle de toute la société élégante qui s’est repliée pendant la guerre dans ces deux stations balnéaires.

    Naissance d'un style : « la reine du genre pauvre »

    Dès 1915, l'étoffe manquant, elle taille des robes de sport à partir des maillots de garçons-d'écurie en jersey, ces tricots de corps pour les soldats, qu'elle a depuis longtemps adoptés. Libérant le corps, abandonnant la taille, Chanel annonce cette « silhouette neuve » qui lui vaudra sa réputation. Pour s'y conformer, les femmes s'efforcent d'être « maigres comme Coco », qui, d'un coup de ciseaux libérateur, devient une des premières femmes aux cheveux courts à créer des vêtements simples et pratiques, dont l’esthétique s’inspire d'une vie dynamique et sportive qui aime jouer avec les codes féminins/masculins.

    En 1916, elle utilise la belle et élégante Adrienne comme mannequin à Deauville, qui est alors un lieu de villégiature à la mode. Elle y promène aussi sa propre silhouette androgyne, testant ainsi sous les yeux d'aristocrates européennes encore très couvertes d'apparat et maintenues dans des corsets rigides ses nouvelles tenues qui contrastent par leur extrême simplicité et leur confort. La pénurie de tissus due à la Première Guerre mondiale, ainsi que le manque relatif de main-d'œuvre domestique ont créé de nouveaux besoins pour les femmes. Chanel, femme libre et active, perçoit ces besoins. Elle achète à Rodier des pièces entières d'un jersey utilisé à l'époque uniquement pour les sous-vêtements masculins, lance la marinière.

    En 1918, immédiatement après la guerre, elle commence à édifier peu à peu l’une des maisons de couture les plus importantes de l’époque, elle emploie plus de 300 ouvrières, et rembourse enfin Boy Capel, refusant à jamais le statut de femme entretenue. La guerre terminée, Boy doit prendre femme, selon les règles de l'aristocratie anglaise. Coco en éprouve une insupportable humiliation. Mais, comme sa mère, elle accepte le pire au nom de l'amour. Elle aimera sincèrement Boy jusqu'à cette nuit du 22 décembre 1919 où, réveillée à 4 heures par un messager, on lui apprend qu'il s'est tué la veille au volant de son auto. « En perdant Capel, je perdais tout. » avouera-t-elle 50 ans plus tard.

    Profondément affectée par la mort de son amant, afin de ne pas sombrer dans le chagrin à 38 ans, elle se raccroche à son travail comme une forcenée. Cette attitude sera payante, car le succès de ses modèles va grandissant et l'incite à développer encore sa maison.

    Élève-décoratrice de José-Maria Sert

    Après avoir habité sur les hauteurs de Garches une villa au « crépi beige et aux volets noirs », couleurs qui auraient scandalisé ses voisins et qui devinrent ses couleurs fétiches en décoration, pour changer de cadre de vie et se rapprocher de la rue Cambon, elle loue vers 1919 l'immense Hôtel Pillet-Will, 29, rue du Faubourg-Saint-Honoré, édifié par Lassurance en 1719 pour la duchesse de Rohan-Montbazon, où elle installe seulement un piano et quelques chaises... Trouvant les boiseries d'un vert passé « couleur pois cassé » - que le bail lui interdit de toucher - elle les fait recouvrir de grandes glaces, et le peintre et décorateur José-Maria Sert et Misia, « sa polonaise d'un désordre admirable » l'aident à meubler et décorer les pièces dans un genre baroque qu'elle fit sien dans ses résidences successives : miroirs, paravents en laque de Coromandel, canapés en bois doré, lampes faites de boules inégales de cristal de Bohême, lustres à pampilles, potiches chinoises, reliures anciennes, girandoles et torses antiques sur les cheminées.

    Misia Sert et Picasso y eurent leur chambre, Stravinski sélectionna sur le piano du salon les danses andalouses Cuadro flamenco, et Diaghilev faisait répéter Garrotin, une naine danseuse venue de Séville, dans la salle à manger.

    Le succès continue

    Dès 1921 à Paris, à côté de la luxueuse place Vendôme, Coco Chanel annexe en quelques années les numéros 27, 29 et enfin 31 de la rue Cambon. Une adresse où se trouve aujourd'hui encore la célèbre maison de couture qui porte son nom. Elle dispose en outre de ses propres fabriques de tissus en Normandie et s'associe avec les propriétaires de la marque Bourjois — les frères Wertheimer — afin de diffuser commercialement ses parfums.

    Ses liaisons masculines lui donnent souvent de beaux motifs d’inspiration, c’est ainsi qu’elle crée des robes à motifs slaves lorsqu'elle a une liaison amoureuse avec le Grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie, cousin du dernier tsar de Russie en exil qui lui aurait inspiré la forme du flacon de son célèbre N° 5 (flasque de vodka des troupes russes). Elle fut aussi la maîtresse du poète Pierre Reverdy, avant que celui-ci de plus en plus mystique ne se retire à l'abbaye de Solesmes.

    Elle hébergea Igor Stravinski et les siens pendant deux ans à Garches

    Plus tard, elle emprunte à son nouvel amant, le duc de Westminster, réputé l’homme le plus riche d’Angleterre, des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed. Elle les adapte ensuite à la panoplie vestimentaire de la femme qu’elle souhaite moderne et dynamique, sachant allier le confort à l’élégance.

    Elle est l'une des premières à lancer la mode des cheveux courts, elle s’oppose résolument à la sophistication prônée par Paul Poiret (qui accusait Chanel de transformer les femmes en « petites télégraphistes sous-alimentées ») (D'après la télésuite Coco Chanel, elle aurait répliqué en disant qu'elle ne voulait pas de femmes ayant l'air d’« esclaves échappées de leur harem » en se référant à la mode orientaliste de l'époque). Elle privilégie une simplicité soigneusement étudiée, des tenues pratiques, comme le pyjama, à porter sur la plage comme en soirée ; les premiers pantalons, la jupe plissée courte, le tailleur orné de poches. Une mode qui s'inspire du vêtement de sport en lieux balnéaires (golf, tennis, plage, nautisme). Elle propose des cardigans en maille jersey sur des jupes courtes, le tout surmonté d'un chapeau cloche. De même les robes de soirée taille basse s'arrêtant au-dessus du genou, que l'on peut associer aux danses charleston populaires entre 1925 et 1935.

    En 1926, la célèbre petite robe noire (couleur jusqu’alors exclusivement réservée au deuil), fourreau droit sans col à manches 3/4, tube noir en crêpe de Chine, correspondent parfaitement à la mode « garçonne » effaçant les formes du corps féminin. Maintes fois copiée, cette « Ford signée Chanel » faisant référence à la populaire voiture américaine, ainsi que devait la qualifier le magazine Vogue, ne tardera pas à devenir un classique de la garde-robe féminine des années 1920 et 30.

    Récusant le qualificatif de « genre pauvre » souvent accolé à ses créations, Chanel entend distinguer la véritable sobriété du dépouillement : si la toilette féminine doit être simple, celle-ci, en revanche, doit être agrémentée d’accessoires. Chanel recourt, par exemple, à de faux bijoux mêlant pierres semi-précieuses, strass et fausses perles, ainsi qu’à des bracelets ornés d’un motif « croix de Malte », ou encore à des broches d’inspiration byzantine ou à motifs d’animaux, de fleurs ou de coquillages — à la création desquels ont présidé Étienne de Beaumont, Paul Iribe et surtout, entre 1929 et 1937, Fulco di Verdura, qui a su conférer aux bijoux de Chanel leur identité propre.

    En 1927, elle fait construire à Roquebrune-Cap-Martin, une maison appelée la Pausa. Elle demande à l'architecte Robert Streitz de la dessiner en intégrant quelques éléments, l'escalier et le cloître, rappelant son enfance à l'orphelinat d'Aubazine. Elle la meublera essentiellement de mobilier anglais et espagnol du XVIe et XVIIe siècles. Elle y accueillera le duc de Westminster, Jean Cocteau, Pierre Reverdy, Paul Iribe, Salvador Dalí, Luchino Visconti ; une partie de la maison a été recréée au Dallas Museum of Art lors de la donation de la collection Reves. Son mobilier est désormais conservé au Dallas Museum of Art.

    Un cercle d'amis artistes

    Misia Sert, rencontrée en 1919 chez son amie Cécile Sorel, sera la meilleure amie de Chanel pendant l'entre-deux-guerres. Misia tenait un salon, était l'hôtesse du gratin culturel et artistique de Paris; elle a ouvert les portes du « monde » à Coco.

    Égérie de nombreux peintres et musiciens du début du XXe siècle, Toulouse-Lautrec, Pierre Bonnard, Odilon Redon et Auguste Renoir, Misia Sert se fait connaître dans le milieu artistique parisien par ses talents de pianiste (elle était élève de Fauré) et par sa beauté. Elle fréquente Stéphane Mallarmé et Marcel Proust, puis Erik Satie, Colette, elle se lie avec Serge Diaghilev, Picasso, Cocteau et Serge Lifar. Les journalistes la surnomment la « Reine de Paris ».

    La proximité de Chanel avec les artistes a toujours été à l'honneur. En 1924, elle réalise les costumes du "Train Bleu", ballet de Bronislava Nijinska sur un livret de Cocteau et une partition de Darius Milhaud, créé par les Ballets russes de Serge Diaghilev. Elle était une personnalité du Tout-Paris, amie de Cocteau, pour lequel elle créera des costumes de scène : Œdipe roi (1937) et Antigone (1943). Elle signa des chèques qui évitèrent à Serge Diaghilev quelques précipices et régla ses funérailles à San Michele de Venise.

    Elle réalise également des costumes pour le cinéma, notamment, en 1939, pour La Règle du jeu de Jean Renoir.

    De 1924 à 1930, Coco Chanel est une intime de Hughes Richard Arthur Grosvenor (1879-1953), IIe duc de Westminster, et visiteuse privilégiée du château Woolsack à Mimizan, où elle vient se ressourcer. Elle est parfois accompagnée de ses petites mains, leur offrant quelques jours de vacances à la villa « Le Pylone », quelques années avant l'instauration des congés payés.

    On lui prête, en suivant Misia Sert, une liaison amoureuse avec le poète Pierre Reverdy à la fin des années 1930.

    L'Empire Chanel

    Parallèlement, Chanel est la première couturière à lancer ses propres parfums. Avec l’aide de son parfumeur Ernest Beaux qui conçoit : N° 5 (1921), qui connaîtra une célébrité mondiale, mais aussi No22 (1922), Gardénia (1925), Bois des Îles (1926) et Cuir de Russie (1926). Pour diffuser internationalement son produit, Chanel fait appel à l'expérience commerciale des frères Pierre et Paul Wertheimer qui dès 1924 possèdent 70 % des parfums Chanel. Leurs descendants Alain et Gérard Wertheimer possèdent l'intégralité de la maison Chanel aujourd'hui.

    Chanel saura s’adapter aux mutations des années 1930, au cours desquelles elle affrontera à la fois les revendications syndicales de ses ouvrières et l’étoile montante de la Haute Couture parisienne qu'était Elsa Schiaparelli. Privilégiant alors une silhouette plus épurée, Chanel présente notamment des robes du soir légères et transparentes en mousseline de soie, en tulle ou en laize de dentelle, le plus souvent dans des couleurs faussement neutres (blanc, noir ou beige), parfois brodées de perles ou de strass. Comportant une combinaison cousue à l’intérieur, la coupe très simple de ces robes permet à la femme du monde de s’habiller sans l’assistance d’une domestique. Un peu plus tard, elle crée les premières robes à balconnet, puis en 1937, le style « gitane ».

    Féminine, Mademoiselle ne se déplaçait jamais sans ses perles et avait un goût très prononcé pour les bijoux. Dès 1924, elle ouvre donc son atelier de "bijoux fantaisie". Comme à son habitude, la créatrice sait s'entourer : Étienne de Beaumont puis le duc Fulco de Verdura contribuent au développement des bijoux de la maison.

    Mais c'est en 1932 que Gabrielle Chanel défraie à nouveau la chronique. À la demande de la Guilde internationale du Diamant, Coco crée Bijoux de Diamants sa première collection de haute joaillerie. À l'honneur, les diamants sont montés sur platine, une extravagance que seule Coco peut se permettre après le krach de 1929.

    En 1939, elle était alors à la tête d'une entreprise de 4 000 ouvrières qui fournissaient 28 000 commandes par an.

    La Seconde Guerre mondiale : fermeture de la maison

    À l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle présente une collection « bleu-blanc-rouge » patriote puis ferme subitement sa maison de couture et licencie l'intégralité du personnel (4 000 ouvrières qui confectionnaient annuellement 25 000 modèles), se consacrant uniquement à son activité dans le domaine des parfums dont la boutique reste ouverte.

    Elle profitera alors de la confusion et de l’antisémitisme ambiant pour tenter de récupérer la marque de parfum N° 5, car la célèbre fragrance dont elle ne détient les droits qu’à hauteur de 10 % est en fait la propriété d'une famille juive, les Wertheimer.

    Elle attire l’attention des pouvoirs publics sur la fausse « arianisation » de la société Bourjois qui protège leurs intérêts alors qu’ils sont réfugiés aux États-Unis, en vain car les Wertheimer font passer le contrôle des Parfums Chanel entre les mains de différents prête-noms, dont leur ami Félix Amiot.

     

     

    Chambre de Coco Chanel au RITZ

     

    Installée à demeure au septième étage de l'Hôtel Ritz, entourée de ses paravents en Coromandel, elle y vit durant la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1944 avec Hans Günther von Dincklage (le baron Spatz), ancien attaché d'ambassade allemand, dont certaines sources affirment qu'il servait les renseignements militaires de son pays, Edmonde Charles-Roux y voyant plus un agent d'influence mondain à Paris en faveur de la collaboration.

     

     

     

     

     

    Ils auront une liaison amoureuse au cours de laquelle, comptant sur son amitié avec Churchill, Chanel tentera d'œuvrer en faveur de la conclusion d'une paix séparée entre l'Allemagne nazie et la Grande-Bretagne par l'intermédiaire de Walter Schellenberg (SS-Brigadeführer et chef de la section espionnage du RSHA, et qu'elle aidera financièrement après son emprisonnement) qu'elle rencontre à Berlin en avril 1943 et de Vera Bate Lombardi (en) membre de la famille Windsor, mais l'opération, baptisée « Chapeau de couture » (appelée « Modellhut » en Allemagne), échouera.

     

    Afficher l'image d'origine

    La biographie du journaliste Hal W. Vaughan (en), s'appuyant notamment sur la déclassification d'archives allemandes ou du MI6, affirme qu'elle est recrutée comme espionne de l'Abwehr par le baron Louis de Vaufreland, ancien agent de la Gestapo au Maroc et recruteur d'espions allemands, devenant l'agent F-7124 sous le nom de code Westminster (en référence à son ancien amant le duc de Westminster).

     

    Le baron Louis de Vaufreland l'aurait envoyée en mission en Espagne dès 1941.

     

     

    Hal Vaughan affirme également que Coco Chanel aurait été d’un antisémitisme féroce : « mariée », dit-il, (quoique Chanel ne l'ait jamais été) à Paul Iribe, antisémite notoire selon lui, elle distinguait les « Israélites » comme les Rothschild qu'elle fréquentait et les « youpins ». Un ancien proche déclare à ce propos : « Juif ou pas, elle s’en foutait. C’était une égocentrique qui n’avait aucune empathie pour le genre humain, qui méprisait les Allemands autant que les résistants et de Gaulle ». Le groupe Chanel réfute ces interprétations tout en reconnaissant « une part de mystère » chez sa fondatrice.

    L'après-guerre, l'exil en Suisse

    En septembre 1944 à la Libération, Coco Chanel est brièvement interrogée par les FFI (Forces françaises de l'intérieur) mais aussitôt relâchée ; Winston Churchill, connu en 1927 pendant sa liaison avec le duc de Westminster, serait intervenu en sa faveur.

    Elle décide alors de s'installer en Suisse, sur les hauts de Lausanne, au bord du lac Léman. Elle en fera pendant 10 ans sa résidence principale tout en séjournant encore occasionnellement à Paris. Elle se fait soigner à la clinique Valmont, et l'on peut souvent la rencontrer au salon de thé Steffen, sur les hauts de Montreux, lieu de rencontre de nombreuses célébrités.

    Pendant ce temps, à Paris, le « New Look » de Christian Dior fait fureur : taille de guêpe et seins « pigeonnants » obtenus par la pose d'un corset ou d'une guêpière. Elle est effondrée : tout son travail de libération du corps de la femme serait-il réduit à néant ?

    Le retour à Paris, le triomphe du tailleur en tweed gansé

    Pourtant, en 1954, âgée de 71 ans, elle accepte de rouvrir sa maison sur l'insistance de ses commanditaires, les frères Wertheimer — qu'elle tenta de déposséder pendant la Guerre — qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums. Par ce biais, elle renoue avec la création. Sa première collection est pourtant mal accueillie, dans la mesure où elle s’inscrit résolument à contre-courant du style de Christian Dior. Négligeant les balconnets et les formes bouffantes qui faisaient le succès de ce style d'après-guerre, Chanel impose de nouveau des robes près du corps, une silhouette androgyne au service de vêtements sobres et raffinés.

    Le tailleur de tweed, dont la veste à quatre poches – d'inspiration militaire – est décorée de boutons-bijoux et ornée d’une ganse de couleur contrastée, complété par une blouse de soie réalisée dans le même tissu que la doublure, des chaussures bicolores et un sac matelassé à chaîne dorée — le 2.55 —, façonnent la nouvelle silhouette Chanel qui deviendra un classique.

    Son style est copié partout dans le monde ; elle habille les actrices du moment, notamment Romy Schneider ou Jeanne Moreau dans Les Amants (1958) de Louis Malle, et Delphine Seyrig dans L'Année dernière à Marienbad (1961) d’Alain Resnais. Jackie Kennedy portait un tailleur Chanel rose lors de l'assassinat de son mari John F. Kennedy.

    En 1957, elle reçoit à Dallas un « Oscar de la mode ». La star Marilyn Monroe continue cette consécration en affirmant qu'elle ne porte, la nuit, que « quelques gouttes de N° 5 ».

    À partir de 1954, la création de bijoux est confiée à Robert Goossens. Parallèlement, de nouveaux parfums sont créés sous l’impulsion d’Henri Robert, nouveau « nez » de la maison, qui lance Pour Monsieur (1955), N° 19 (1970) et Cristalle(1974).

    Chanel n'a pas d'appartement, ni de maison, elle ne se sent pas chez elle dans le petit deux pièces situé dans sa maison de couture. Elle s'installe alors dans une suite de l'Hôtel Ritz, pour des raisons pratiques tout d'abord, car l'hôtel est entre la place Vendôme et la rue Cambon – juste à côté de la maison Chanel –, et certainement pour la luxueuse discrétion qu'offrent les grands palaces. Elle y séjournera pendant une quinzaine d'années.

    Mais Chanel est encore plusieurs fois confrontée à l’Histoire. Après les deux guerres mondiales, c'est la minijupe popularisée autour de 1965 par Mary Quant et André Courrèges qui a fait l'effet d'une bombe et la met en colère. Rien n'y fera, « Mademoiselle » ne relèvera pas la jupe au-dessus du genou, car elle pense que les genoux sont laids. Elle continue donc de varier son classique tailleur avec des jupes sous le genou, faisant fi de la mode des midinettes de l'époque, qui importaient des apparences anglaises et américaines, véhiculées par la musique pop.

    Les défilés de haute couture ont toujours eu lieu dans les salons du 1er étage du 31, rue Cambon dans un silence religieux, Coco, comme à son habitude, est assise sur les marches de l'escalier qui mène à l'étage supérieur, elle observe les réactions de ses clientes par le biais de miroirs qui tapissent les parois de l'escalier.

    Fin de carrière

    Aux événements de mai 1968, la vague hippie change la donne de la mode. Chanel affirmait que les modes n’étaient bonnes que lorsqu’elles descendaient dans la rue, et pas quand elles en venaient. Chanel devient tyrannique, s’enferme dans son monde, fait d’essayages, de défilés, de mannequins et de courtisanes. Edmonde Charles-Roux écrit : « Jamais Chanel n'aima avouer que son art de vivre était fait de recettes empruntées à Sert. La violence qu'elle apportait à le nier la dénonçait. À 80 ans passés, l'âge où sa rage d'imposture s'était développée jusqu'au délire. ». Sèche et acariâtre, elle est très seule, accompagnée dans ses dernières années parfois par Jacques Chazot et surtout par sa confidente de longue date, Lilou Marquand ; elle souffre de blessures intimes jamais cicatrisées que masque mal sa renommée professionnelle de « femme de fer » ne montrant pas son désespoir. Une amie fidèle était la Brésilienne Aimée de Heeren qui vivait à Paris 4 mois par an et avec laquelle elle partagait de bons souvenirs du Hugh Grosvenor .

    Le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans, elle meurt de vieillesse dans sa suite de l'Hôtel Ritz à Paris. Elle est enterrée au cimetière du Bois-de-Vaux à Lausanne en Suisse.

    Anecdotes

    • C'est Coco Chanel qui lança la mode des peaux bronzées, après un bronzage accidentel lors de ses vacances en mer du Nord, alors qu'avant les peaux claires étaient à la mode. À la fin de sa vie, elle reviendra sur cette mode en insistant sur l'aspect dangereux de trop fortes expositions au soleil.
    • Ses intimes la surnommaient « Mademoiselle ».
    • De 1955 à sa mort, elle se rendait à son travail presque quotidiennement vêtue d'un imperméable attaché à la taille qu'elle nommait « caoutchouc ».
    • Elle fait partie des cent personnalités les plus marquantes du XXe siècle, selon un classement du magazine Time réalisé en 1999.

    Citations

    • « Si vous êtes née sans ailes, ne faites rien pour les empêcher de pousser. »
    • « C'est la solitude qui m'a trempé le caractère, que j'ai mauvais, bronzé l'âme, que j'ai fière, et le corps, que j'ai solide. »
    • « C'est avec ce qui ne s'apprend pas qu'on réussit. »

    (propos que lui prête P.Morand dans "L'allure de Chanel", 1976)

    • « Si une femme est mal habillée, on remarque sa robe mais si elle est impeccablement vêtue, c'est elle que l'on remarque »
    • « Je ne fais pas la mode, je suis la mode. »
    • « J’ai rendu au corps des femmes sa liberté ; ce corps suait dans des habits de parade, sous les dentelles, les corsets, les dessous, le rembourrage. »
    • « Quand on me demande mon âge, je réponds : Après 50 ans, ça dépend des jours. »
    • « La mode passe, le style reste. »
    • « Chanel est d'abord un style. La mode se démode. Le style, jamais. »
    • « Avec les accessoires, le plus important c’est de toujours enlever le dernier que l’on a ajouté. »
    • « Une femme sans parfum est une femme sans avenir. »

    SOURCES 

    https://nekropole.info/fr/Coco-Chanel

     

     

    Hal Vaughan travaille depuis plusieurs années sur cette période trouble, trop peu connue, dans l'existence de Coco Chanel. Le journaliste publie cette semaine en France son livre déjà paru aux Etats-Unis : "Dans le lit de l'ennemi, Coco Chanel sous l'occupation" (Albin Michel).

    Quand la guerre éclate, Coco Chanel est déjà une créatrice reconnue, célébrée dans le monde entier. Maîtresse d'un espion nazi, le baron Hans Günther von Dincklage, elle continue à fréquenter le Tout-Paris, habite l'hôtel Ritz et tisse des liens avec l'occupant. L'Abwehr -  les services de renseignement – la recrute sous le nom de code "Westminster".  Au cours du conflit, Coco Chanel se rend en mission en Espagne et même à Berlin, fin 1943, pour rencontrer le chef du contre-espionnage allemand. Selon Hal Vaughan, qui dévoile de nombreux documents d'archives,  Coco Chanel n'était pas une espionne mais bien un agent nazi qui a mis sa notoriété et ses nombreux contacts au service du Reich.

    Après la guerre, la créatrice aurait tenté d'étouffer toute révélation sur son rôle pendant le conflit. Plus de quarante ans après sa disparition, Coco Chanel apparaît aujourd'hui sous un jour nouveau.

     

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    1953 - les "Barry sisters "  et Beverly Lawrence lisent un article sur le rapport Kinsey     

     

    "il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles:

     

    l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard"

     

    Alfred Kinsey    

     

    Alfred C Kinsey, (1894-1956) est zoologue de formation, sa première publication porte sur les plantes comestibles d'Amérique du Nord, un sujet assez éloigné de celui qui fera de lui un des scientifiques les plus controversé dans l'Amérique des années 50.

     

    Alfred Kinsey  reçoit une éducation ultra conservatrice de son père, un pasteur méthodiste.

     

    Il suit des études de psychologie et de biologie et en 1919, il sort diplômé d'un Doctorat es Sciences de l'Université de Harvard.

     

    Dès 1920 Alfred Kinsey exerce comme professeur assistant en zoologie à l'Université d'Indiana, il consacre les 20 premières années de sa vie professionnelle à l'entomologie.

     

    C'est à l'Université d'Indiana qu'il rencontre Clara McMillan qui  deviendra sa femme et accompagnera toute sa carrière.   Kinsey offre en apparence l'image du parfait représentant de l'américain moyen et de sa pruderie (on verra plus loin qu'en matière de sexualité il a savamment mêler curiosité scientifique et expérimentation personnelle), faisait preuve d'un totale tolérance pour les comportements sexuels. Il avait épousé la première femme avec laquelle il était sorti et passa toute sa vie avec elle et ses valeurs personnelles étaient on ne peut plus traditionnelles. Pater familias, Kinsey aimait  réunir le  dimanche  collègues et  étudiants pour écouter des disques de musique classique, tout en dégustant du café et des tartes faites maison. Pour avoir suggéré  de plutôt passer un boogie-woogie l'épouse de l'un de ses assistants fut bannie de ces soirées dominicales. L'un de ses collègues Wardell Pommeroy le surnommait "La Mère supérieure". Mais en lui le scientifique restait toujours aux aguets, ainsi à un postulant à un poste d'assistant il répond : "vous venez de me dire que les relations sexuelles avant le mariage peuvent avoir un effet nocif sur celui-ci, que les relations extra conjugales brisent les mariages, que l'homosexualité est anormale et que l'idée de relations sexuelles avec des animaux est grotesque. Apparemment, vous connaissez déjà toutes les réponses. Pourquoi tenez vous autant à faire de la recherche ?"   

     

     

     

     

       

     

    1948 - Alfred C. Kinsey  et ses assistants Wardell Pomeroy & Clyde E. Martin - Life    C'est "accidentellement" qu'il change de discipline. En 1938 alors qu'il enseigne à 'université de Bloomington dans l'Indiana, un groupe d'étudiants réclame un cours sur la sexualité et le mariage c'est à Kinsey qu'il échoit.  Il constate alors l'absence quasi totale de sources documentaires sur le sujet. Il questionne tout d'abord ses étudiants sur leurs comportements sexuels. Il dira plus tard que ces entretiens ont été pour lui une mine d'or; De plus en plus fasciné par son sujet, il y consacre de plus en plus de temps déclenchant une série de plaintes contre son cours de la part de parents, du clergé local et de quelques collègues conservateurs. Il renonce alors à l'enseignement pour se consacrer à la recherche. Cette nouvelle recherche comprend des milliers de questionnaires anonymes, ainsi que des « tests pratiques » menés par lui-même et ses collaborateurs. A la suite de ses travaux Kinsey constate l'abime qui sépare les pratiques sexuelles telles que la société les voudrait et les pratiques réelles. En 1943 il obtient un don de 23 000 dollars de la fondation Rockfeller.   En 1948 en présentant son rapport sur "Le comportement sexuel de l'homme" ("Sexual Behavior in the Human Male") Kinsey constate que la sexualité des animaux est mieux connue que ele des hommes. Cinq mille trois cent américains blancs, différents par l'age, le niveau d'instruction, la profession, leur situation conjugale... ont répondu à cinq cents questions sur leur vie sexuelle. L'ouvrage est publié chez un éditeur d'ouvrages médicaux, pour éviter tut caractère sensationnaliste, il comptait huit cent quatre pages, Kinsley avait abandonné ses droits d'auteur au profit de son équipe de l'Institut de recherche sexuelle de l'Université d'Indiana "(Institute for Sex Research", rebaptisé plus tard rebaptisé plus tard "Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction" ). Ses conclusions peuvent sembler aujourd'hui banales : de bonnes relations sexuelles font un bon mariage, l'homosexualité est plus répandue qu'on ne veut bien le croire, la masturbation ne rend pas malade, les relations sexuelles avant le mariage donnent des couples mieux assortis... mais a replacer dans le contexte d'une Amérique où les censeurs interdisaient encore que l'on montre, au cinéma, un couple dans une chambre à coucher. Il examine avec un regard dépourvu de tout jugement de valeur les différentes pratiques sexuelle avec un seul critère : leurs représentativités statistiques. la personnalité psychique de l’individu importe peu pour cette comptabilité sociale.   

     

     

        

     

     

    1948 - Alfred Kinsey et sa femme chez eux - Life    Au bout de 10 jours, de réimpression en réimpression l'ouvrage de Kinsley atteint 185 000 exemplaires, selon «Time Magazine»: «Les libraires n'ont rien vu de tel depuis "Autant en emporte le vent"!» «Le best-seller le plus sensationnel de la saison», avance «Newsweek». «Pour trouver un livre scientifique approchant les ventes de celui-ci, il faut probablement remonter à "l'Origine des espèces" de Darwin», note «Life». L'ouvrage  bien accueilli dans un premier temps, dans les milieux scientifiques comme auprès de l'homme de la rue, il doit ensuite faire face à la réplique de ses adversaires face aux remise en cause qu'il déclenche.  C'est une bombe atomique sociale«, écrit le  Time. Bruce Bliven, journaliste au New Yorker, pense que le rapport Kinsey contient plus de dynamite qu’aucun autre document scientifique publié depuis le livre de Darwin sur l’origine des espèces. "Le rapport Kinsey nous révèle que 85 % des jeunes gens du pays sont théoriquement des “criminels” " notent M.L. Ernst et D Loth (l'adultère est alors un délit dans la plupart des états et l'homosexualité est durement réprimée, la Géorgie condamne la sodomie, ainsi que 13 États fédérés, situés en majorité dans le sud des États-Unis,  le Texas, le Kansas, l'Oklahoma, le Missouri, condamnent, eux,  la fellation.).    Harolds Dodds, président de Princeton déclare "Il est bien possible que les journaux de bas étage qui ont fait le lien entre le rapport et les mots orduriers que les petits garçons écrivent sur les palissades aient révélé une vérité scientifique plus profonde que la surabondance de propos vulgaires accumulés dans le rapport lui-même". Les conservateurs chrétiens qualifient Kinsey de maniaque sexuel et lui reprochent d’inciter à l’homosexualité, la pédophilie et autres pratiques sexuelles « perverses ». Mgr Sheehy, de l'Université catholique de Washington, dénonce le «livre le plus antireligieux de notre époque». Margaret Mead, anthropologue célèbre, dénonce ce livre qui ne guide pas les jeunes gens et ne leur suggère «aucun moyen de choisir entre une femme et un mouton»...    La fondation Rockfeller subit des pressions pour supprimer ses subventions à Kinsey, elle se voit menacée d'une enquête sénatoriale et est prise a partie par divers théologiens.   

     

        

     

     

    Nus de Platt Lynes    En France "Jusqu’au début des années 1950, seuls la presse à sensation, les humoristes ou les amateurs de littérature érotique se sont emparés du premier rapport.

     

    Pour Daniel Guérin, ce sont des « ânes qui s’imaginent qu’il suffit d’avoir tiré un coup pour comprendre l’amour, ils ont haussé les épaules et fait les marioles ».

     

    L’allusion à Kinsey fonctionne alors comme un clin d'œil égrillard censé faire rire et surtout vendre. Avec un humour bon enfant, Roger Pierre et Jean Richard écrivent dans leurs « célèbres monologues » un sketch sur le rapport Kinsey, l’occasion est trop bonne de rire des choses du sexe : « quant aux bonnes femmes qui vous disent : “je suis frigide !” tiens mon œil ! Ça dépend de quel bois elles se chauffent ! » Propos qui ne trahissent d’ailleurs pas le point de vue de Kinsey.

     

    Plus moralisateur, Jean-Bernard Luc tourne en dérision le rapport dans sa comédie en trois actes La feuille de vigne jouée au théâtre de la Madeleine en mars 1952 sous la direction d’André Brûlé. Dans son introduction, l’auteur joue le romantisme français contre la froide statistique : « persuadé pour ma part, que le pays de Rabelais et de La Fontaine n’est pas encore mûr pour le Kinsysme : ceux qui savent aimer le vin savent aussi respecter l’amour et souhaitent les tout premiers que les feuilles de vigne continuent à pousser partout où le désir trouve bon qu’elles poussent ». Le rapport Kinsey peut également parfois servir de prétexte à une littérature érotique tel ce livre au titre prometteur, Mon comportement sexuel, une Française répond au questionnaire Kinsey, où toutes les expériences sexuelles de la jeune femme sont racontées par le menu" "Kinsey en France" - Sylvie Chaperon    En 1949 Kinsey, dans le cadre de sa recherche sur l'homosexualité et l'érotisme masculin gay entame une relation amicale et professionnelle avec le photographe Platt Lynes. Il lui achète plus de six cents tirages et plusieurs centaines de négatifs pour ses archives. A la m^me époque trouvant dans "Un tramway nommé Désir" de Tennessee Williams  le pendant artistique de son travail, il  écrit à Tenessee Wiliams : "Nous avons entrepris une étude extensive de l'érotisme dans l'art. Cela recouvre la peinture, l'écriture, la scène, etc. L'une des pièces que nous avons étudiées en détail est votre"Tramway". Nous avons eu le bonheur d'obtenir les confidences d'une bonne partie des acteurs des deux compagnies qui l'ont montée, ce qui nous a permis de mettre leur jeu en corrélation avec leur histoire personnelle sur le plan sexuel.. Il y a un très grand nombre de points de la pièce que nous aimerions discuter avec l'auteur...."      

     

     

     Révérend Billy Graham (1951) - le théologien Henry Van Dusen (1958)       

     

     

    Alfred Kinsey  avec son équipe de l'université d'Indiana (1953) - Hulton Archive    Le deuxième ouvrage "Le comportement sexuel de la femme" ("Sexual behavior in the human female") parait à l'automne 1953. Kinsey a parfaitement conscience du caractère encore plus subversif de ce rapport. Ce qui  pouvait être (relativement) acceptable pour les hommes ne l’est pas pour les femmes. Entre autres, Kinsey réfute totalement l’orgasme vaginal en affirmant l'insensibilité presque complète de l’intérieur du vagin et du col de l’utérus, considérant le clitoris comme l'organe principal du plaisir sexuel féminin. Kinsey rapproche la sexualité féminine de celle des hommes, physiologiquement, il constate que l’excitation, l’acmé et la détumescence sont identiques pour les deux sexes   Le tirage atteint 250 000 exemplaires et déclenche la tempête. Le révérend Billy Graham déclare "Il est impossible d'estimer les dégâts que fera ce livre sur la morale déjà si détériorée de l'Amérique", le théologien Henry P Van Dusen  enfonce le clou "Les aspects les plus inquiétants sont l'absence du moindre écœurement éthique spontané devant les apriori de l'étude et l'incapacité, de la part des lecteurs, à mettre le doigt sur la fausseté de ces a priori; Car les présupposés du rapport Kinsey sont strictement bestiaux..."   Ce deuxième rapport est plus que n'en peut supporter la fondation Rockfeller qui met fin à ses subventions. L'Amérique n'est pas prête à entendre que 62% des femmes interrogées se masturbent ou que 26% trompent leur mari, ni qu'une nymphomane pour Kinsey c’est tout simplement «quelqu’un qui fait l’amour plus souvent que vous». "Kinsey établissait, en outre, une échelle, allant de l’hétérosexualité exclusive à l’homosexualité exclusive, qui contredisait la théorie selon laquelle les homosexuels constitueraient un groupe à part à l’intérieur de la population, et remettait en cause l’assimilation de l’homosexualité à une pathologie. Ces conclusions allaient, de plus, à l’encontre des stéréotypes qui tendaient à associer homosexualité masculine et féminité, lesbianisme et masculinité, offrant une grille de lecture beaucoup plus complexe des relations entre genre et homosexualité." Florence Tamagne. «Presque toutes les prétendues perversions sexuelles relèvent de la normalité biologique», dit-il à ses étudiants, et «il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles: l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard».        

     

     

     

    Alfred Kinsey et sa famille en 1953,  sa fille  Joan Reid, sa femme, son fils Bruce, son gendre Warren Corning, sa fille  Anne Corning  et son autre gendre le  Dr. Robert Reid. - Hulton archive    Kinsey redouble alors d'efforts, «Depuis qu'il s'intéresse au sexe, c'est à peine si je vois mon mari le soir.» disait  Clara Kinsey, mais souffrant de problèmes cardiaques il est hospitalisé à plusieurs reprises et il meurt, à 62 ans, le 25 aout 1956. Son courage et sa curiosité scientifique ont largement contribué à la libération des mœurs. En 1997 James Jones révèle, dans "Alfred Kinsey : A Public/Private Life"  que Kinsey avait entretenu, des années durant, une relation homosexuelle avec l'un de ses assistants et  que le réunions musicales du dimanche lui permettaient  de filmer les ébats de ses collègues et de leurs épouses, dans le cadre de ses recherches,  Kinsey lui même  ou son épouse passant sans problème de l'autre côté de la caméra. Il adorait apparemment jardiner quasi nu, bien en vue. Son autre biographe Jonathan Gathorne-Hardy affirme que l'appétit de Kinsey pour le sexe hors norme et son dédain de la morale sexuelle traditionnelle de l'époque, l'ont incité à éliminer la culpabilité entourant le sexe et à miner la moralité traditionnelle. Mais comme le demande Eric Frassin dans Le Monde « pour faire œuvre de savant, un brevet de bonnes mœurs serait-il requis ? »   60 ans après  Kinsey reste la cible des fondamentalistes et des franges les plus conservatrices de la société américaine, en guerre contre la libération des mœurs : «On ne peut certes pas attribuer la révolution sexuelle à une seule personne, mais pour ce qui est de fournir une excuse scientifique pour attaquer la moralité la plus élémentaire, Kinsey a montré le chemin», dit par exemple Robert Knight. «Ces attaques virulentes contre Kinsey montrent que les conservateurs sentent qu'ils perdent la partie. La controverse que Kinsey a précipitée en 1948 a exposé des lignes de fracture de notre société, sur la vie privée, qui n'ont pas changé depuis; ce qui a changé, ce sont les mœurs des Américains, qui se sont nettement rapprochés de Kinsey.» dit James Jones.        

     

    Alfred Kinsey et William Faulkner 

     

     

          

     

     

    Couverture du Time  - aout 1953       

     

     

     

     

     

    Kinsey et sa femme à Paris   





     

    SOURCES

     

    http://passionsetpartage.clicforum.fr/t1293-Alfred-Kinsey-et-la-revolution-sexuelle.htm

     

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