• servante en 1900
     
    Elle doit être levée à 6 heures, allumer le poêle, préparer les petits déjeuners, brosser les habits, cirer les chaussures, faire les chambres, porter les brocs d'eau dans les cabinets de toilette, descendre les ordures et monter le charbon, préparer le déjeuner, mettre le couvert, servir à table, remettre la salle à manger en ordre, et l'après-midi, nettoyer à fond une pièce, ou bien lessiver ou repasser.
     
     
    Etre domestique au XIXe siècle ne représentait pas toujours une sinécure.
    Mis à part les serviteurs de grandes maisons, qui passaient souvent toute leur vie au service du même maître, il existait des « bonnes » occasionnelles, souvent venues de la campagne ou de la province avec l'espoir de se placer plus aisément dans une grande ville, et de gagner davantage à Paris.
    Les patronnes demandaient beaucoup à la postulante, car la bonne à tout faire servait parfois aussi de femme de chambre.
     
    Ce n'était pas une petite affaire quand il fallait se débattre au milieu d'un fatras de jupes et de jupons, de guépières et de jarretières, et autres pièces compliquées d'habillement.
     
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    La tâche n'était pas facilitée si Madame était d'humeur impatiente, comme en témoigne cette intervention :
     
    « Julie, donnez-moi mes bas, mon corset et ma robe. Lacez-moi.
    Vous allez trop vite, le lacet est cassé ! Mettez une épingle à ma guimpe ; prenez donc garde, vous me piquez ! Faites chauffer le fer pour mes papillotes.
    Versez de l'eau dans la cuvette, et donnez-moi de la pâte d'amande pour me laver les mains. Attachez ma ceinture.!
     
    Préparez tout pour ma toilette, afin que je sois prête pour le dîner. >
     
    servante au travail en 1850
     
     
    Logée sous les combles
     
    Julie, qui sait faire la cuisine, coudre, racommoder, blanchir, repasser, tricoter, garder les enfants et servir de femme de chambre à Madame, représente donc la véritable bonne à tout faire, logée sous les combles, sans eau ni chauffage, et nourrie chichement.
     
    (La soupe est de rigueur le matin.)
     
    Si Madame est méfiante, ce qui est souvent le cas, les morceaux de sucre seront comptés dans le sucrier, on vérifiera le nombre de petites cuillers, elle vivra dans une atmosphère de suspicion souvent teintée de mépris.
     
    Madame l'appelle sèchement « ma fille ».
     
    conditions de travail des bonnes en 1850
     
    Monsieur, si elle est jolie, l'enveloppe du regard quand il ne l'engrosse pas, ce qui lui vaut d'être jetée à la rue sans ménagement.
     
    Cependant, il arrive quelquefois qu'une domestique adroite devienne la confidente de sa maîtresse, dont elle connaît tous les secrets.
     
    Et souvent, elle s'attache sincèrement à celle qui lui témoigne de la bonté.
     
     
    Eugène Atget, Petite chambre d’une ouvrière, rue de Belleville (1910)
     
    La journée d'une petite bonne
     
    Elle doit être levée à 6 heures, allumer le poêle, préparer les petits déjeuners,
    brosser les habits, cirer les chaussures, faire les chambres, porter les brocs d'eau dans les cabinets de toilette, descendre les ordures et monter le charbon, préparer le déjeuner,
    mettre le couvert, servir à table, remettre la salle à manger en ordre, et l'après-midi, nettoyer à fond une pièce, ou bien lessiver ou repasser.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Seuls les grands aristocrates, les riches particuliers peuvent se permettre le luxe d'entretenir un personnel nombreux :
     
    35 domestiques forment la maison parisienne du prince Murat en 1906
    (80 environ sont occupés, à l'aube de la Première Guerre mondiale, dans ses domaines d'Ile-de-France) ; de 15 à 20 chez les d'Harcourt en 1877.
     
     
     
    Les bourgeois aisés ont difficilement plus de 3 serviteurs.
     
    Le tout-venant de la bourgeoisie montante met son ambition à employer une domestique au nom éloquent :
     
    la « bonne à tout faire ».
     
    Au XIXe siècle comme sous l'Ancien Régime, le domestique est investi d'une double fonction : d'une part, il est un élément tangible de prestige social.
     
    C'est pourquoi tant de ménages consentent des sacrifices financiers disproportionnés à leurs revenus, pour pouvoir affirmer aux yeux de la société leur accession et leur appartenance à la bourgeoisie.
     
    Le rôle de représentation est naturellement beaucoup plus important, voire fondamental, quand la taille de la maison augmente.
     
    D'autre part, les domestiques ont une fonction éminemment utilitaire.
     
    Comme autrefois, c'est la totalité de l'entretien de la maison et des personnes qui leur est confiée.
     
    Suivant le niveau social, le travail sera réparti entre les domestiques suivant les services (bouche, appartement de réception et table, appartements privés et linge de maison, écurie et remises, plus les institutrices et gouvernantes)
    ou cumulé par la bonne.
     
    serviteurs en 1870
     
    Les qualités que l'on requiert n'ont pas changé.
     
     
     
    Un bon serviteur doit être discret.
     
    Il lui faut savoir conserver les secrets de la maison, et, mieux encore, s'employer à en apprendre le moins possible : fermer ses yeux et ses oreilles à tout ce qui ne ressortit pas au service, acquérir une impassibilité sans faille.
     
    Le serviteur cultivera l'art de se faire oublier, jouera les hommes invisibles. L'usage de la sonnette rendra ceci de plus en plus aisé.
     
    Autre vertu fondamentale : l'honnêteté.
     
    Le domestique doit veiller sur le bien de son maître comme sur un dépôt sacré.
     
    On ne saurait souffrir qu'il en distraie la moindre parcelle.
     
    L'obsession du vol prend une ampleur sans précédent dans ces foyers où l'on n'entretient une bonne qu'au prix de sévères privations.
     
    La suspicion se fait pesante : non contente de numéroter l'argenterie, la maîtresse de maison marque le niveau du vin dans les bouteilles, compte les morceaux de sucre...
    Face à cette méfiance, à des exigences toujours plus nombreuses, le domestique doit être d'une patience à toute épreuve, et supporter sans broncher remontrances, accusations, mépris, mauvais traitements.
     
     
     
    A la liberté de ton et de parole qui régnait encore au XVIIIe siècle, fait place un monologue de maître tout-puissant.
     
    L'usage de la troisième personne devient la règle générale pour s'adresser à celui-ci.
     
    Avec tout ceci, le domestique doit tout de même avoir le physique de l'emploi :
     
    sa force, son allure, sa constitution correspondront, dans la mesure du possible, à la fonction qu'on lui destine.
     
    La prestance et la beauté font donc toujours partie des critères de recrutement.
     
     
    Mais point trop n'en faut : on craint parfois la bonne trop jolie.
    L'exigence de propreté s'accroît, quand avance le siècle : propreté dans l'entretien de la maison, propreté personnelle surtout.
     
    Malgré des conditions d'hygiène rudimentaires (une cuvette et un broc d'eau), le domestique devra se laver plus régulièrement.
     
     
    Un bonnet couvre les cheveux des femmes ; pour servir à table, le port des gants blancs (cachant souvent des ongles noirs) est obligatoire, ainsi que celui d'un tablier propre.
     
    La bonne apprend ainsi à changer de tablier au hasard des occupations de la journée.
     
    Entré pour servir, le domestique doit être constamment disponible.
     
    La journée de travail est longue : de 15 à 18 heures.
     
     
    Mais il ne s'agit pas de perdre une minute, de se reposer ou de vaquer à des affaires personnelles.
     
    Dans la première moitié du xIxe siècle, on considère qu'il ne faut pas abrutir ses domestiques à force de travail, qu'un repos (judicieusement utilisé pour son instruction ou son éducation religieuse, ou quelque loisir profitable, comme le tricot) est salutaire.
     
    Après 1850, on ne connaît plus ces sortes de préoccupations.
    Le domestique est taillable et corvéable à merci et on attend de lui, et parfois on obtient, un dévouement absolu !
     
    Pour être plus à portée d'accomplir leur service, à toute heure, les domestiques sont logés par leurs maîtres, dans l'appartement même, ou à l'écart, dans les fameuses « chambres de bonnes » au dernier étage des immeubles.
     
    Dans l'appartement, un cagibi, un débarras, sans fenêtre le plus souvent, s'ouvrant sur la cuisine, lui sert de refuge.
     
     
    Il y a tout juste assez de place pour un mauvais lit de fer et une chaise.
     
    Encore est-ce là le confort ! Car bien des bonnes n'ont qu'un lit pliant dans la cuisine.
     
     
    On cite même des maîtres qui, le soir venu, disposent une paillasse dans le fond de leur baignoire, pour y faire dormir leur servante.
    Toute vie personnelle de la bonne est ainsi confisquée. On comprend que, si le choix est possible, celle-ci préfère encore le « sixième », malgré tous ses inconvénients.
     
    Avec les grands travaux d'urbanisme, le prix des terrains augmente.
     
    Dans les immeubles plus hauts, les appartements sont plus étroits.
     
    Aussi relègue-t-on les domestiques loin de l'intimité familiale, dans les chambres mansardées du dernier étage, accessibles par le seul escalier de service.
     
     
    Ces « sixièmes » ont provoqué de violentes diatribes, et laissé de tristes souvenirs par leur terrible inconfort.
     
    En l'absence de tout système de chauffage, l'eau gèle dans les brocs en hiver, mais en été, on étouffe sous les mansardes.
     
     
    Un faible jour perce au travers des lucarnes qui parfois ouvrent sur la rue, mais le plus souvent donnent sur les courettes des immeubles, courettes dont l'air est plus que vicié par les cuisines qui s'ouvrent aussi dessus.
     
    Dans les meilleurs des cas, un unique poste d'eau alimente l'étage, où l'on peut trouver jusqu'à plus de trente chambres.
     
    La rudesse des conditions de vie, le manque d'hygiène, l'insalubrité y sont tels que les sixièmes, véritables foyers de tuberculose, soulèvent de vives dénonciations de la part des médecins.
     
    La promiscuité qui règne à cet étage entre domestiques des deux sexes, dans des chambres fermant mal et séparées par de trop minces cloisons, achève de faire des sixièmes un monde physiquement et psychologiquement difficile à supporter, où se développent l'angoisse et les névroses.
     
     
    C'est cependant le seul lieu où les serviteurs peuvent jouir, pour quelques heures, d'un peu de liberté et de vie personnelle.
     
     
    En province, où les sixièmes existent peu ou pas, la condition domestique est encore plus dure.
     
    Les salaires sont très bas, surtout en province. Comme par le passé, ils sont réglés par l'usage, et liés à la capacité, au crédit du domestique et à son sexe. Remarquons qu'il s'agit bien maintenant d'un salaire, rétribuant une location d'ouvrage, et non plus de gages. A ce salaire proprement dit s'ajoutent le pourboire (de plus en plus interdit), les étrennes (1 mois à 1 mois 1/2 de salaire en 1900), les gratifications et cadeaux, plus les avantages reconnus : le don de vêtements, la vente des graisses et des cendres, le « sou du franc ».
     
    La nourriture fait partie des avantages en nature, mais, sauf dans les grandes maisons, elle est plus que médiocre et souvent insuffisante : soupe au déjeuner, pain, bouillon et desserte de la table des maîtres. C'est sur ce poste que l'on fait de sordides économies, afin de pouvoir s'offrir une servante nécessaire au prestige social.
     
    Ainsi voit-on des bonnes mourir de faim...
     
    Les conditions de travail sont très dures.
     
    Dans les grandes maisons, la répartition précise des tâches permet une moindre pesanteur du service.
     
    Mais pour la bonne à tout faire...
     
    Que l'on imagine ce que représente l'entretien d'une maison sans chauffage central en corvée de bois et de charbon, surtout aux étages les plus hauts d'immeubles sans ascenseur ; en corvée d'eau pour le nettoyage de l'appartement, la toilette, la cuisine, la lessive... quand l'eau courante n'existe pas.
    En l'absence de produits d'entretien performants, quel travail que de laver et frotter les parquets, astiquer les cuivres. Il faut faire la poussière, non plus superficiellement comme autrefois, mais dans les moindres recoins d'appartements croulant sous les tissus, encombrés de petits meubles et de bibelots en tous genres. Et puis, il y a la cuisine, l'enfer. Etriquée, sans autre aération que par une petit fenêtre sur cour, surchauffée par le fourneau et la lessiveuse, saturée d'humidité par les vapeurs et le linge qui sèche, et de la plus grande saleté.
     
     
    La cuisinière, la bonne à tout faire qui y passent leur vie, dans une atmosphère viciée, y attrapent le fameux « rhumatisme des cuisinières »,
     
    la tuberculose, s'y intoxiquent par l'oxyde de carbone, deviennent alcooliques
     
     
    Cette pénible condition matérielle se double d'une situation psychologique particulièrement difficile à vivre. La suspicion pèse à tout instant sur les domestiques. La crainte, la méfiance qu'éprouvent les maîtres s'accompagnent d'un mépris profond. Les serviteurs sont considérés comme des inférieurs, des sous-hommes. Ils sont porteurs de tous les vices, capables de tous les excès. On ne leur épargne ni les mauvais traitements, ni la tyrannie. Indispensables, ils n'en sont pas moins gênants. Tout l'effort du XIXe siècle tend donc à les occulter : ils sont dépersonnalisés par la confiscation fréquente de leur prénom, écartés le plus possible des lieux de vie, niés en tant qu'individus, privés de tout droit à la sensibilité et à une vie personnelle.
     
    Le domestique connaît, à l'intérieur même de la famille où il vit, la plus terrible des solitudes, dans une situation de dépendance totale.
     
    Il en résulte des anxiétés, des tensions, des difficultés d'adaptation génératrices de troubles mentaux (la « névrose des domestiques ») pouvant mener au suicide.
     
    Par réaction, et aussi par la force des choses, les domestiques ont, ou sont réputés avoir des moeurs assez libres. L'oisiveté dans certaines grandes maisons, la promiscuité des sixièmes, les traditions de la campagne (d'où sont issues les bonnes, en majorité) les favorisent.
     
     
    Le contraste est frappant (et mis en relief) avec l'apparente austérité de la bourgeoisie et de la noblesse provinciale.
     
    Apparente seulement :
     
    le « forçage » des jeunes bonnes est « presque une tradition dans certains milieux de province ».
     
     
    La dépendance sexuelle de la domestique semble s'accroître au cours du siècle.
     
     
    La bonne est ainsi soumise aux désirs de son patron, ou du fils de la maison (parfois sur l'instigation de la mère, qui choisit ainsi l'« initiatrice »). Une grossesse, vite survenue quand les méthodes contraceptives sont rudimentaires, provoque en général le renvoi, la misère, l'avortement ou l'infanticide, le suicide parfois, souvent la prostitution. Vers 1900, la moitié des prostituées sont d'anciennes servantes.
     
    Les maîtres ne sont pas les seuls responsables.
     
    D'autres domestiques, plus âgés, ou chargés du recrutement dans les grandes maisons, abusent de leur position, ou de la familiarité et des occasions nées du service.
     
     
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    La jeune bonne se laisse prendre à des promesses de mariage, qui n'aboutissent presque jamais.
     
    Dans les grandes villes existe en outre une homosexualité masculine et féminine. Tout ceci excite l'imagination des maîtres.
     
     
    On accuse les bonnes de pervertir les enfants qui leur sont confiés (des cas se sont produits ; les procès aidant, les esprits travaillent...).
     
     
    On voit se développer, autour de la tenue pourtant très simple de la servante, robe noire, tablier blanc et bonnet, un véritable fétichisme du tablier, dont la littérature se fait l'écho.
     
    Il arrive que la domestique parvienne à retourner la situation à son profit, et devienne la vraie maîtresse du foyer !
     
    Témoin et conséquence de la dépendance sexuelle des bonnes, l'importance du nombre de leurs enfants naturels : encore l'abandon, l'avortement, l'infanticide sont-ils fréquents.
     
     
     
    bonne chez les bourgeois
     
    Dans les maternités créées après 1850 pour recevoir les filles enceintes, la moitié au moins des reçues sont des domestiques.
     
     
    Quant à l'infanticide, fléau de la fin du siècle, on le voit augmenter considérablement à partir de 1862, date de la suppression des tours, sorte de guichets qui permettaient d'abandonner un enfant à l'hospice de façon anonyme.
     
     
    La montée de la bourgeoisie amène une modification profonde du monde des maîtres, dont l'un des traits marquants est l'effondrement progressif des maisons aristocratiques, celles qui donnaient le ton. Les grandes maisons, moins nombreuses au fil des années, réduisent leur train après 1870 : le personnel masculin diminue sans cesse, victime par ailleurs du progrès technique (il faut moins de serviteurs pour conduire et entretenir une voiture que pour s'occuper de plusieurs chevaux et carrosses). Parallèlement, le nombre de foyers de petite bourgeoisie, avec « une bonne à tout faire », s'accroît sensiblement. La féminisation de la profession ne peut être un facteur favorable à son relèvement.
     
     
    Le travail même change, et devient de plus en plus dur. La journée de travail s'allonge, avec le recul de l'heure du dîner de 17 heures, vers 1850, à 19 ou 20 heures, retardant ainsi le moment du coucher.
     
     
    Si la religion enseignait aux maîtres à laisser un juste repos au domestique, et à respecter certains jours fériés, ceci disparaît dans le souci, grandissant jusqu'à l'obsession, de rentabiliser au maximum le temps de travail des serviteurs :
     
    une demi-journée de repos par mois paraîtra suffisant à la fin du siècle.
     
     
     
    servante en 1920
     
     
    Ce n'est qu'après la guerre que l'on reviendra à un peu plus d'humanité.
     
    En même temps, la maîtresse de maison accroît son contrôle sur le travail effectué, tout en y participant de moins en moins.
     
    Là encore, c'est 1914 qui marquera un retour à un équilibre meilleur.
     
    Il n'est pas jusqu'au cadre de vie qui, en se modifiant, rende encore plus pénible la tâche de la bonne : nous l'avons vu, la cherté des terrains, favorisant une plus grande hauteur des immeubles, alourdit le travail domestique.
     
    Quand les ascenseurs existeront, la bonne continuera d'emprunter l'escalier de service.
     
     
    Au long XIXe siècle, avec la prise de conscience de l'isolement grandissant des servantes, du grave problème social et moral posé par leurs grossesses, on voit se multiplier les organisations charitables se chargeant de l'accueil et de la réinsertion des servantes malades, enceintes ou au chômage. Peu à peu, l'idée naîtra que pour répondre aux difficultés du placement, pour lutter aussi contre le chômage, il est nécessaire de former les domestiques.
     
     
    Les premières écoles ménagères apparaissent au début du XXe siècle.
     

    Curieusement, si les sociétés charitables tentent dès avant 1850 d'apporter une réponse à la détresse des servantes, l'Etat s'abstient de toute intervention jusqu'en 1914. La domesticité semble toucher de trop près à la famille pour qu'il s'y risque. Sans doute faut-il aussi considérer le manque d'intérêt électoral, la féminisation de la profession, et l'isolement de ces femmes dans les causes de cet immobilisme. En outre, la domesticité s'inscrit trop bien dans la société, et elle est trop mal organisée, pour se sentir révolutionnaire.
     
     
    C'est d'ailleurs avec un bon temps de retard sur le monde ouvrier, et une grande timidité que naît le syndicalisme des gens de maison :
     
    les premiers journaux datent de 1885-1886, la première chambre syndicale de 1886. Encore s'y intéresse-t-on essentiellement au problème du placement.
     
    Même les socialistes et les féministes attendront l'aube du XXe siècle pour enfourcher ce cheval de bataille.
     
     
    Ainsi le domestique reste-t-il, aux yeux de l'Etat, un oublié de la liberté, un oublié du progrès social. Politiquement, les serviteurs sont privés du droit électoral, jusqu'en 1848.
     
    Ils sont inéligibles aux conseils municipaux, exclus de la composition du jury, soumis à la contrainte du livret jusqu'en 1890 (officiellement aboli... en 1930).
     
    Socialement, aucune des grandes lois sur la protection ouvrière ne leur est applicable :
     
    - ni celle sur le travail des enfants et des femmes, ni celles sur les accidents du travail, le repos hebdomadaire, la limitation de la durée du travail, ni même celle sur le repos des femmes en couches
     
     
    (il faut attendre 1909 pour que la grossesse et l'accouchement ne soient plus causes légitimes de renvoi !)
     
    Même la loi du 2 novembre 1892 fixant à 13 ans l'âge limite d'embauche des jeunes ne s'applique pas aux domestiques : on peut employer un enfant à tout âge, pourvu qu'on lui permette de fréquenter l'école obligatoire.
     
     
     
     
    Le seul domaine dans lequel l'Etat ait réellement tenté d'intervenir est celui du placement, en réglementant les bureaux de placement, en luttant contre l'escroquerie à l'embauche par l'institution de bureaux municipaux gratuits, dans chaque arrondissement de la capitale. Mesures qui se soldèrent par un échec, les institutions municipales n'ayant jamais réussi à concurrencer sérieusement les bureaux de placement privés.
    Dans les années 1895-1896, une crise de la domesticité se manifeste : baisse du nombre des domestiques hommes et des nourrices, augmentation sensible de celui des femmes de ménage ; baisse de la qualité du recrutement (alors que la moitié des servantes ont entre 15 et 30 ans), hausse des salaires... L'opinion publique sensibilisée, les études sur la domesticité se multiplient. La guerre de 1914 marque la vraie rupture. Le nombre des domestiques baisse nettement. Les femmes, qui avec la guerre ont pris le chemin des usines et des ouvroirs, préfèrent finalement cela à la servitude.
     
    Les plus instruites trouvent un débouché plus rentable et moins contraignant dans les emplois de bureau.
     
    Après la guerre, les jeunes refusent d'entrer en condition : un travail trop dur, des contraintes trop fortes, pour un salaire trop bas, et surtout le manque de considération en sont cause.
     
    Le mépris est devenu insupportable.
     
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    Le petit Thomas demande à sa maîtresse s'il peut lui parler après le cours... | LABOULETTE.fr - Les meilleures images du net!:

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  • Danses et Bals pendant la Guerre de Sécession

     

     

    (Chronique Victorienne par Mrs A.A.C.

    – Article publié dans le courrier d’Amérique n°65

    - Le courrier d'Amérique est une revue diffusée par le CCFF)

     

     

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    Les années 1861-1865 ne furent pas que sang et boue, mort et destruction. A l’arrière (et parfois même à proximité immédiate du front !) se trouvaient encore grâce et beauté, illuminations et danses…

    Bien avant la guerre civile, la danse est sans doute une des activités de loisir la plus répandue et la plus prisée par tous en Amérique.

     

    Jeunes et vieux, riches et pauvres, citadins et ruraux, du nord et du sud, tous se retrouvent dans les innombrables bals, plus ou moins formels, organisés à travers le pays.

     

    Le bal à une signification importante dans la vie sociale, c’est l’opportunité de côtoyer « physiquement » des personnes du sexe opposé dans un lieu public et peut-être, de faire des connaissances.

     

    Au cours de la guerre civile , un bal est un excellent endroit pour oublier, au moins pour une soirée, la cruauté du temps.

    Chaque grand événement est généralement l’occasion d’un bal , les investitures du président Lincoln en 1861 et 1864, celle du président Davis en 1861 par exemple.

     

     

    En fait, il n’y a pas qu’à « l’arrière » que l’on danse. Pendant ce conflit, il est fait mention de nombreux bals, spontanés ou non, près des camps militaires ou parfois à l’intérieur même de ces campements. « Nous avons un bal presque chaque nuit » écrit un  soldat de new York en octobre 1861 près de Washington, « les dames sont incarnées par des soldats ».

     

    La proximité d’une localité amie (mais pas toujours !) incite à l’organisation de telles festivités ou les militaires comptent  bien profiter de la présence, toujours fort appréciée, des représentantes du beau sexe.

     

     

    Et quand ces dernières viennent à manquer , les soldats n’hésitent jamais à se partager entre « messieurs » et « dames » et dansent alors ensemble ! Ainsi au printemps 1864, à Brandy Station (Virginie) un bal fut-il organisé par les soldats du Massachussetts, devant le manque évident de coopération des dames sudistes des environs, les plus jeunes soldats s’habillèrent de costumes féminins !

     

     

    Une grange est un lieu idéal pour ce genre de distraction, et l’on verra même quelques ennemis invités à partager les réjouissances pour un soir. 

     

    Souvent les autorités militaires ne sont pas les dernières pour l’organisation d’un bal, généralement associé à un événement notable (revues, célébrations diverses, visites de hauts personnages…)

     

    Loin d’être un frein à la tenue de bals dans le pays, la guerre va au contraire les multiplier, ajoutant aux simples plaisirs de la convivialité et de la distraction, des mobiles patriotiques ou charitables . Même aux pires moments on ne cessera de danser dans les villes assiégées du sud ! (lire à ce sujet l’article « la belle vie dans le sud pendant la guerre civile » dans le « Courrier de la guerre d’Amérique » N° 54 ou sur internet  http://hometown.aol.com/ccffpa/page17.html)

     

     

    A l’exception des bals « militaires » les plus improvisés (mais on peut aussi s’y amuser à « singer » les usages en vigueur ailleurs) , les autres bals sont soumis à de nombreuses règles et une stricte étiquette . On peut considérer ces usages comme des contraintes , mais le décorum et la bienséance qui en découlent vont créer une ambiance , perdue au XXIe siècle, et agréablement désuète.

     

     

     

    Au cours des années de la guerre de sécession, on peut distinguer trois types de bals ou les règles en vigueur diffèrent sensiblement.

     

    Avant de nous pencher sur chacun d’eux, il convient d’évoquer , tout d’abord, sans doute une des choses les plus importantes dans la conscience de classe des gens du XIXe siècle, les « présentations ». Il n’y a à cette époque, peu ou pas de « mélange social » entre personnes issues des différentes couches de la société , et de toutes manières, jamais sans présentation officielle préalable.

     

     

    Celle ci est faite lorsque qu’un ami vous présente une personne nouvelle avec votre permission. Cette « cérémonie » vous autorise ensuite à reconnaître, parler, visiter, demander assistance à cette personne, et, le plus important pour notre propos, un « gentleman » est dès lors autorisé à inviter une « lady » à danser ! Il est bien attendu que c’est TOUJOURS l’homme qui invite la femme dans un bal au cours des années 1860 ...à la condition expresse de savoir danser !!

     

     

    Notons que la présentation donne rarement lieu à une poignée de mains, mais plutôt un bref salut;

     

    1- Les bals privés :

     

    Ils ont lieu sur invitation (plus ou moins officielle), sont limités souvent à la famille et aux amis proches, ou aux membres d’une organisation quelconque (politique, fraternelle, sociale, d’affaires…). Dans une telle soirée, tout le monde est considéré de façon égale et de bonne compagnie.

     

    Tout homme peut inviter toute femme à danser, même si la présentation officielle n’a pas été faite auparavant (dans la réalité, les présentations sont effectuées de façon systématique au début du bal). Les dames ne peuvent qu’accepter , sauf engagement préalable ou grande fatigue.

     

    Décliner une invitation en jugeant le cavalier inacceptable pour une raison ou une autre est considéré comme une insulte pour l’hôte ou l’hôtesse car cela impliquerait qu’un homme

    qui n’est pas un gentleman a été invité au bal !

     

    Les manuels d’étiquette du temps exigent de la dame qu’elle accepte l’invitation même si elle doit ensuite passer le reste de la soirée à éviter l’individu en question …

     

    2- Les bals publics :

     

    Ils sont ouverts à toute personne s’acquittant du prix du billet d’entrée. De tels bals sont extrêmement courants durant la guerre civile, servant, dans les deux camps, à soutenir l’effort de guerre ou collecter des fonds pour une multitude de justes causes (blessés, orphelins...) Mais on peut trouver des thèmes plus anodins, le « bal des célibataires » ou le « bal du printemps » ... Ils peuvent être annoncés par voix d’affiche ou dans la presse. Dans un bal public, si un homme a été présenté officiellement à une dame (avant ou pendant la soirée) il peut l’inviter. Dans le cas contraire, il a deux options:

     

    Il connaît quelqu’un qui connaît la dame, il se renseigne discrètement sur ses chances et se fait présenter . Ou il demande l’assistance d’un « floor manager » pour obtenir une partenaire.

     

    Les « floor  managers » assistent le « dance master » la conduite d’un bal , particulièrement en veillant à ce que les danses comptent toujours le nombre de participants nécessaire.

     

    Les « floor managers » jugeront rapidement le cavalier potentiel d’après ses manières, son langage, son costume, afin de lui fournir une cavalière appartenant à sa classe sociale.

    L’homme est alors présenté à la dame (pour la danse seulement !) , celle-ci est tenue d’accepter sauf engagement précédent ou fatigue (elle a toujours une « porte de sortie »…)

     

     

     

    3- Les bals « Maitres-serviteurs » :

     

    Ces bals sont issus d’une ancienne tradition européenne ou le « seigneur » local donne un bal pour ses serviteurs et employés (parfois aussi les habitants du cru).

     

    Quelques riches employeurs américains perpétuèrent cette coutume pour leurs employés agricoles

    ou leurs ouvriers.

     

    On pourrait penser qu’ici au moins, les classes sociales se trouvent brassées, le maître dansant sans façon avec sa servante… Ce n’est qu’apparence, car si tout le monde est effectivement réuni dans une même salle , il y a probablement très peu d’interaction entre les classes.

     

    Une variation des règles régissant le bal privé est ici appliquée.

     

     

    Tout homme peut inviter toute femme mais seuls les « supérieurs » peuvent inviter les « inférieurs », jamais le contraire. 

     

    Ainsi , le maître des lieux dansera bien avec sa servante mais le garçon d’écurie n’a aucune chance de la faire avec la dame de la maison .

     

    A noter que les mêmes restrictions s’appliquent aux bals militaires mêlant officiers, sous-officiers et  hommes de troupe. Un « supérieur » invitera une dame « inférieure » à danser mais pas le contraire, à moins que le supérieur n’ai donné son accord préalable à son subordonné.

     

    Dans l’Amérique « égalitaire » toutes les femmes sont cependant des « ladies » alors que traditionnellement , dans l’armée britannique ou l’on trouve d’abord ce genre de bal, seules les femmes d’officiers ont droit à ce titre, les sous-officiers ont des « épouses » (wifes), les soldats, des « femmes » (women).

     

    4- Invitation et saluts :

     

    Nous savons désormais qui invite qui et dans quelle circonstance. Voyons à présent comment se déroule cette invitation. Là encore, les règles sont strictes mais peuvent subir des variantes localement . Nous avons vu qu’une « lady » (puisque toutes les femmes le sont donc) n’invitait jamais un homme à danser , cependant, si elle a un cavalier particulier « en vue », la dame peut passer par un intermédiaire , un ami qui suggérera discrètement au gentleman en question de venir faire son invitation…

     

     

    Un homme désireux de danser avec une femme mariée ira , le plus souvent, demander la permission au mari avant de présenter sa requête à la dame.

     

     

     

    En présentant son invitation, le gentleman s’incline , la dame accepte par une petite révérence si elle est debout, un signe de tête si elle est assise.

     

    Une femme mariée ne se lèvera pour remercier que si l’homme est considérablement plus élevé qu’elle dans la hiérarchie sociale (politicien de haut rang, officier supérieur, clergyman, hôte d’honneur…).

     

    La dame peut tendre sa main mais plus l’événement est public , moins les mains se touchent ! Les jeunes filles se lèveront toujours quel que soit le cavalier qui les invite mais ne donneront jamais leur main. Signalons que les « vieilles filles » d’un certain age adopteront le comportement de la femme mariée.

     

     

    La formule de l’invitation est

     

    «  Will you honor me for a dance » (voudriez-vous m’honorer d’une danse) ou encore « will you honor me with your hand » (voudriez-vous m’honorer de votre main ».

     

    Le « will you honor me for the pleasure of a dance » (voudriez-vous m’honorer du plaisir d’une danse , ou « Will you give me the pleasure of dancing » (voudriez vous me donner le plaisir de danser)  sont des formules plus anciennes  mais encore usitées dans les milieux moins sophistiqués).

     

     

    Le gentleman escorte alors la Lady vers la « piste » puis, à sa place après la danse (ou à quelque endroit qu’elle le demande, au buffet pour se rafraîchir par exemple) .

     

    Il remerciera la dame pour l’honneur qu’elle vient de lui faire en s’inclinant, le « baise-main » n’est pas mentionné dans les manuels d’étiquette de la période de la guerre civile

    et ne se pratiquait donc certainement pas. 

    La dame ne doit pas remercier son cavalier pour la danse, un sourire ou un petit mouvement de tête répondront au « merci » masculin.

     

    Il est convenable pour l’homme de converser un instant avec la lady avant de la quitter, par contre il est inconvenant d’inviter la dame assise juste à coté d’elle pour la prochaine danse ! (dans le cas ou une dame refuse votre invitation, ne tentez pas non plus votre chance avec sa voisine …

     

     

     

    5- Bonnes manières générales :

     

    Les messieurs ne doivent jamais oublier que les dames doivent passer avant toute chose , elles doivent bénéficier des meilleures chaises, des places d’honneur…

     

    Le cavalier doit toujours être agréable avec la dame , sourire, même en dansant et

    ne pas se montrer crispé outre mesure.

     

    De la même façon, la dame doit se considérer comme « engagée » vis à vis de son cavalier et lui réserver son attention et sa conversation en évitant les sourires aux autres hommes de l’assistance par exemple !

    Dans un bal public, une lady ne paiera JAMAIS une boisson , c’est bien sûr à son cavalier du moment de le faire pour elle !

    On dansera tranquillement, sans sauter ou taper des pieds de manière brutale et toute querelle dans une salle de bal est bien entendu proscrite ! Comme le sont toute parole vulgaire ou inconvenante.

     La chute d’un couple sur la piste de danse est une chose rare,

    mais dans ce cas, le fautif est TOUJOURS le cavalier !!!

     

     

    La main ou la taille d’une dame ne doit jamais être pressée mais délicatement effleurée. D’ailleurs, les mains des messieurs, comme des dames, doivent être gantées (il est même recommandé de prévoir deux paires de gants au cas ou la première serrait souillée.)

    Il faut, bien sûr, ne jamais oublier un engagement ni inviter une cavalière à la hâte alors que la danse va débuter (notons que le carnet de bal n’existe pas aux Etats-Unis, les dames peuvent cependant noter leurs engagements sur leur éventail souvent en papier.)

     

     

     

    6- Le bal, organisation :

     

    Le nombre des invités ou des participants à un bal doit être proportionnel à la grandeur de la salle ou il se déroule (mais ce peut-être une grange ou à l’extérieur…).

     

     

    Cette salle sera de préférence large et presque carrée mais pas tout à fait afin de pouvoir accueillir deux quadrilles en même temps , ce qui n’est pas vraiment praticable dans une pièce carrée.

     

    Les pièces longues et étroites sont, elles, à proscrire !

     

    Bien sûr, un beau parquet est le meilleur des sols si il n’est pas glissant.

     

     

    On veillera à la lumière et la ventilation qui doivent être présents en suffisance.

    Bien sûr, un orchestre fournit la musique.

     

    De taille variable il peut même n’être composé que de deux musiciens.

     

    Dans les bals militaires, ce sont les « fanfares » (military bands)  qui fournissent la musique.

     

     

     

    Les invitations à un bal sont faites au nom de la dame de la maison (pour un bal privé) et doivent être envoyées au moins dix jours avant la soirée prévue.

     

    Trois semaines ou un mois sont même autorisés. Les invités ont deux à trois jours, pas plus , pour répondre. Il faut également veiller à équilibrer les participants entre dames et messieurs afin que chacun puisse participer et profiter au mieux de la soirée.

     

     

    Une pièce devra être réservée aux dames (avec plusieurs miroirs) pour qu’elles puissent arranger coiffures et robes.

     

    Un vestiaire pour les manteaux et châles est souhaitable.

     

     

    Dans le cas d’un bal masqué ou surtout costumé (possible dans les trois types de bal cités plus haut), il faudra aussi prévoir une salle , ou plusieurs, ou les invité(e)s pourront se changer.

     

     

    Une autre pièce sera prévue pour les rafraîchissements , si cet arrangement n’est pas possible, il faudra les faire circuler entre les danses .

     

    Un bal peut être précédé, ou interrompu momentanément,  par un souper ou un buffet selon qu’il s’agisse d’une soirée privée ou publique.

     

    7- Le bal, déroulement :

     

    A cette époque, un bal débute assez tard selon les critères d’aujourd’hui. Les invités doivent avoir accompli leurs tâches quotidiennes, être rentrés chez eux, s’être changés et il leur faut un certain temps pour parvenir à l’endroit ou se déroule le bal (particulièrement à la campagne) , les moyens de transport étant assez lents. Ainsi un bal public commencera généralement entre 9 heures et 11 heures du soir pour durer jusqu’à l’aube.

     

    La première chose à faire en arrivant à un bal est de se rendre au vestiaire. Le gentleman ne manquera pas de mettre ses gants si ce n’est déjà fait puis il attendra la dame qu’il escorte ou accompagne. Celle-ci se prépare de son coté, échangeant en particulier ses souliers de ville pour des chaussons de danse. Le gentleman escortant une lady devra, au cours de la soirée, toujours veiller à ce qu’elle ne manque de rien, à lui procurer des rafraîchissements, à l’accompagner lorsqu’elle se déplace dans la salle de bal et bien sûr, à l’escorter à nouveau au moment du départ.

    A l’entrée des invités, l’hôte est responsable des indispensables présentations ou l’on ne se serrera JAMAIS les mains. L’hôte (ou le « dance master ») , veillera à ce que toutes les dames désireuses de danser puissent trouver un cavalier. Il est à souligner que l’on attend instamment des  messieurs qui se rendent à un bal qu’ils DANSENT et souvent ! Il est impoli de danser plus d’une fois (au pire, deux) avec la même partenaire au cours de la soirée (évidemment si l’assistance est vraiment peu nombreuse , difficile de faire autrement) et particulièrement avec son épouse, en règle générale, ladies et gentlemen doivent éviter de danser avec les mêmes personnes afin de faire partager le plaisir de la danse à tous les invités.

     

    8- Caractéristiques du bal 1860 :

     

    Nous arrivons à un point capital au sujet du bal au milieu du XIXe siècle, son aspect d’activité SOCIALE. On croit aujourd’hui, et ceci est du en grande partie à la vision souvent déformée que nous en ont donné le grand et le petit écran, qu’un bal en 1860 se résume à une série de danses effectuées par des couples, évoluant sur une piste au milieu d’autres danseurs sans plus d’interaction entre eux . Cette forme de bal s’imposera certes progressivement au cours de la seconde moitié du XIXe siècle pour finalement devenir la règle à la fin de celui-ci et au début du XXe siècle. A l ‘époque de la guerre civile, un bal est essentiellement composé de « danses sociales » mettant en scène un groupe de personnes dans une suite variée d’évolutions en formation . En bref, on ne danse pas à deux mais toujours à plusieurs. Un bal typique du temps comptant deux douzaines de danses ne comprendra que deux ou trois danses de couple comme valse, polka, scottische ou mazurka. Le reste sera composé de quadrilles, reels, et d’autres danses effectuées en cercle, carré ou ligne ou l’on change constamment de cavalier et de cavalière , ou l’on côtoie perpétuellement les autres couples .

     

    Cela ne signifie pas que les pas de valses, polkas etc… soient inutiles, ils sont généralement intégrés à des chorégraphies de groupe comme la valse espagnole par exemple.

    Si la danse est une activité faisant partie du cérémonial de séduction, elle n’est pas envisagée comme quelque chose qui est réservé aux « amoureux » mais comme un moment d’échange. Danser et se mêler aux autres est un devoir social , c’est de cette façon que l’on doit l’envisager pour une reconstitution historique crédible en abandonnant les comportements et préjugés modernes et en adoptant ceux du milieu de l’époque Victorienne. Bon bal à toutes et tous!

     

    Une liste non exhaustive de danses pour un bal « 1861-1865 » Avec la formation et le pas général :

     

    Grand March : par couple, pas

    Soldier’s joy  : en ligne ou cercle de couples se faisant face, pas

    Snowball reel : en ligne de dames face à ligne de messieurs, pas ou pas rapide

    Federal Scottische  :  cercle de couples, pas de Scottische

    Virginia Reel : Ligne de dames face à ligne de messieurs, pas ou pas rapide

    German Waltz : cercle de couples, pas de valse

    The tempest : Ligne de deux couples face à deux couples, pas ou pas rapide

    Spanish waltz : Ligne ou cercle de couples, pas de valse

    Quadrille : quatre couples en carré, pas et pas rapide

     

    Il existe des variantes dans les quadrilles et les Reels

     

    Valse : par couple, pas de valse

    Galop : par couple, pas rapide

    Scottische : par couple, pas de scottische

    Polka : par couple, pas de polka

    Mazurka : par couple, pas de mazurka

    Polka mazurka : par couple, combinaison de polka et mazurka

    Polka Redowa :  par couple, variante de la polka

     

    SOURCES

     

    http://russon.alain.perso.neuf.fr/pages%20des%20adherents/bal/balcw.htm

     

     

     

     

     

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    La prostitution mondaine, une valeur éducative

    du patriarcat traditionnel avant le mariage

     

     

    Quand la femme ne dispose d’aucun droits, que le seul travail qui lui est accessible est le commerce de son corps, ou que son statut social et sa sécurité familiale dépendent de son conjoint.

    L’hétaïre, idolâtrée au détriment de la mère

    L’hétaïre était une prostituée de haut rang dans la Grèce antique. Les hétaïres ne se contentent pas d’offrir des services sexuels et leurs prestations ne sont pas ponctuelles : de manière littérale, ἑταίρα / hetaíra signifie « compagne ».

     

    Elles possèdent généralement une éducation soignée et sont capables de prendre part à des conversations entre gens cultivés, par exemple lors des banquets.

     

    Seules entre toutes les femmes de Grèce, Spartiates exceptées, elles sont indépendantes et peuvent gérer leurs biens. La concubine reçoit des dons de quelques « compagnons » (hetairoi) ou « amis » (philoi), qui assurent son entretien, et à qui elle accorde ses faveurs. Aspasie, maîtresse de Périclès, est ainsi la femme la plus célèbre du Ve siècle av. J.-C. Elle attire chez elle Sophocle, Phidias ou encore Socrate et ses disciples.

     

    Selon Plutarque, « elle domin[e] les hommes politiques les plus éminents et inspir[e] aux philosophes un intérêt qui n'[est] ni mince ni négligeable ».

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    Une fortune bâtie sur leur sexe

    Certaines de ces hétaïres sont très riches. 

    Xénophon décrit Théodoté entourée d’esclaves, richement vêtue et logeant dans une maison de grande allure. Certaines se distinguent par leurs dépenses extravagantes : ainsi une Rhodopis, courtisane égyptienne affranchie par le frère de la poétesse Sappho, se serait distinguée en faisant bâtir une pyramide. Les tarifs des courtisanes varient beaucoup, mais sont substantiellement plus élevés que ceux des prostituées communes : dans la Nouvelle Comédie, ils varient de 20 à 60 mines pour un nombre de jours indéterminés. 

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    Ménandre mentionne une courtisane gagnant trois mines par jour soit davantage, précise-t-il, que dix pornai réunies.

     

    S’il faut en croire Aulu-Gelle, les courtisanes de l’époque classique vont jusqu’à 10 000 drachmes pour une nuit.

    Libre ou esclave

    Il est parfois difficile de distinguer les hétaïres des simples prostituées : dans les deux cas, la femme peut être libre ou esclave, autonome ou protégée par un souteneur.

     

    Les auteurs semblent parfois employer les deux termes de manière indifférenciée.

     

    Certains spécialistes se sont donc interrogés sur la réalité de la distinction entre hetaira et pornē ; on s’est même demandé dans quelle mesure le terme hetaira n’était pas un simple euphémisme.

    La concubine : entre l’épouse et la prostituée

    Concubine est un terme désignant à l’origine une femme vivant quasi maritalement avec un homme de statut plus élevé possédant déjà une épouse officielle.

     

    L’homme pouvant posséder une ou plusieurs concubines.

     

    Celles-ci sont financièrement soutenues par l’homme et leur descendance est reconnue publiquement, bien que de moindre statut que celle issue de l’épouse.

     

    Lorsque le concubinage est voulu (par la femme et/ou par sa famille) il est considéré comme une sécurité économique.

     

    Lorsqu’il est subi, il s’agit parfois d’esclavage sexuel, comme dans l’ancien Royaume du Népal, où les serfs devaient donner une de leurs filles à leur seigneur.

    Une mère porteuse assassinée après usage

    Dans la Bible, Abraham prend l’esclave Hagar comme concubine. Sa femme, Sarah, ne peut concevoir et lui offre Hagar pour lui donner un héritier.

     

    Abraham n’épouse pas Hagar, mais habite avec elle selon les lois juives de Pilegesh (Hebreu pour concubine). Après une première fausse couche, elle accouche d’Ismaël. Après qu’un miracle arrive à Sarah (elle devient fertile malgré son âge) et qu’elle conçoive et accouche d’Isaac, celle-ci demande à Abraham d’emmener Hagar et de l’abandonner dans le désert.

    Esclaves recluses au gynécée

    Dans l’Antiquité grecque classique (IVe et ve siècle av. J.-C.), Homère attribue à ses héros une seule épouse et une ou plusieurs concubines.

     

    L’épouse assure une descendance légitime, la concubine est chargée de veiller à l’exécution des tâches domestiques, l’une et l’autre vivent recluses au gynécée.

     

    La fidélité à l’époux est exigée, en effet, en cas de flagrant délit d’adultère, le mari trompé a le droit de tuer sur le champ son rival, sa femme ou sa concubine.

     

     

    La prostitution mondaine, une valeur éducative du patriarcat traditionnel avant le mariage

    Le reflet du statut social des hommes

    Dans la civilisation islamique, le sultan ou tout seigneur suffisamment riche pour posséder un harem, choisissait sa concubine parmi ses esclaves en principe non musulmanes. En Chine, pendant longtemps, le statut d’un homme se mesurait au nombre de ses femmes, épouses ou concubines. Dans la Chine impériale, des concubines jouent un rôle politique (comme Wu Zetian qui devint même impératrice). En 1949, les communistes ont interdit cette pratique ancestrale, signe pour eux de décadence bourgeoise. Au Siam (actuelle Thaïlande), les hommes pouvaient avoir plusieurs épouses, qu’ils pouvaient revendre, ainsi que leurs enfants.
     
    L’épouse principale ne pouvait être que répudiée, et au décès de son mari, elle héritait de ses droits sur les épouses secondaires.

    Une pratique toujours d’actualité

    En Chine, après deux décennies d’ouverture économique, les Chinois enrichis affirment à nouveau leur rang social en exhibant voitures, maisons, costumes et jolies jeunes femmes.

     

    Des villes comme Shenzen sont devenues des « villages de concubines ».

     

    Parmi ces femmes, des campagnardes pauvres du sud, des demi mondaines de Shanghai, et des concubines de luxe élevées dans la bourgeoisie fortunée.

     

    On estime à 100 000 le nombre de femmes entretenues, rien que dans l’une des province les plus touchées par le phénomène, celle de Guangdong, aux portes de Hong Kong.

    Les odalisques : des esclaves sexuelles vierges

    Une odalisque était une esclave vierge, qui pouvait monter jusqu’au statut de concubine ou de femme dans les sérails ottomans, mais dont la plupart étaient au service du harem du sultan. Le mot vient du turc odalık, qui signifie « femme de chambre », d’oda, « chambre ». En littérature, le terme désigne une femme de harem.

     

    Une odalisque n’était pas une concubine du harem, mais il était possible qu’elle en devînt une. Les odalisques étaient rangées au bas de l’échelle sociale dans un harem, car elles ne servaient pas le sultan, mais seulement ses concubines et ses épouses comme femmes de chambre privées.
     
    Les odalisques étaient généralement des esclaves données en cadeaux au sultan, même si certaines familles géorgiennes et caucasiennes  conseillaient à leurs filles d’entrer dans un harem comme odalisques, en espérant qu’elles pourraient devenir concubines de palais, esclaves préférées, ou épouses du sultan.

    L’objet sexuel du maître

    Normalement, une odalisque n’était jamais vue par le sultan, mais restait plutôt sous les ordres de la mère de celui-ci. Si une odalisque était d’une beauté extraordinaire ou possédait des talents exceptionnels pour la danse ou pour le chant, on l’entraînait pour devenir une concubine éventuelle. Si elle était retenue, l’odalisque servait au plaisir sexuel du sultan et c’est seulement ensuite qu’elle changeait de statut, devenant à partir de ce moment une concubine.

     

    Dans l’Empire ottoman, les concubines rencontraient le sultan une seule fois, sauf si leur adresse pour la danse, pour le chant, ou pour le lit leur méritaient son attention.

     

    Si de la rencontre d’une concubine avec le sultan s’ensuivait la naissance d’un fils, elle devenait une de ses femmes.

    Un fantasme artistique

    Dans l’Occident du XIXe siècle, les odalisques sont devenues des personnages souvent utilisés dans le mouvement artistique connu sous le nom d’Orientalisme, et on les rencontre dans un grand nombre de peintures érotiques à partir de cette époque.

     

    On peut citer La Grande Odalisque d’Ingres et Olympia de Manet comme exemples.

     

    Matisse aussi a représenté dans certaines de ses œuvres des odalisques. Dans l’usage populaire, le mot odalisque peut aussi faire allusion, à la maîtresse, la concubine, ou la petite amie d’un homme riche, ce qui est inexact étant donné que ces esclaves étaient vierges.

    La courtisane, femme de qualité, galante, scandaleuse…

     

    La différence entre une prostituée et une courtisane, elles sont plus lettrées (écrivaine, poétesse, philosophe, scientifique, actrice, chanteuse…), elles vivaient avec des hommes célèbres (écrivains, artistes…), politiques, riches hommes d’affaires, nobles (prince, comte, roi, empereur…), hommes d’église… La puissance et l’influence de certaines courtisanes peuvent arrêter ou déclarer une guerre, servir d’intrigue à la cours du Roi entre noble.

    L’argent, la célébrité, les titres de noblesse restent l’objectif premier de la courtisane et de faire oublier ce passé érotique, elles représentent le côté romantique et idéalisé de la prostitution. Alors que les autres « prostituées » vont avec le peuple, les soldats… et meurent souvent sans argent et de maladies sexuelles. C’est pourquoi elles ne sont pas considérées comme courtisanes.

    Certains nobles (XVIIIe et XIXe siècles) racontent avoir été ruiné par des courtisanes. Cependant les femmes de certaines époques ne pouvaient pas s’émanciper dans une société machiste religieuse, elles devaient commencer par des relations sexuelles (dite libertine) pour ensuite montrer leur intelligence à leurs contemporains.

     

    Le mot courtisane peut être employé comme un euphémisme pour prostituée. Il a notamment été employé dans ce sens du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, de même que celui de cocotte, particulièrement en vogue sous le Second Empire.

     

    Cet emploi semble venir du fait que les femmes haut placées à la cour des rois de France ont souvent été les maîtresses du souverain, d’où un glissement de sens de « courtisane » à « maîtresse intéressée », puis prostituée. Courtisane conserve cependant une connotation luxueuse qui en fait une catégorie à part dans le monde de la prostitution. Ainsi, Cora Pearl (1835-1886) entretenait une liaison avec le duc de Morny et Laure Hayman (1851-1932), avec le roi de Grèce ou l’écrivain Paul Bourget.

    Cocotte, les poules de luxe

    Les cocottes sont en France sous le Second Empire, des prostituées de luxe connues pour ruiner leurs riches amants en dépenses somptuaires (fêtes, bijoux, maisons, etc.). Par extension, le terme est employé aux époques suivantes, notamment la Belle Époque, au cours desquelles la cocotte tient sa place entre la courtisane et la prostituée.

     

    La demi-mondaine désignait à l’origine les femmes du monde tombées dans la prostitution puis a fini par désigner également les cocottes de basse ou haute condition.

     

    « Sentir, puer la cocotte » signifie sentir un parfum de mauvaise qualité comme ceux dont usaient les cocottes de bas étage et a donné le verbe « cocotter ».

     

     

     

     

    Plusieurs hôtels particuliers de Paris ont été construits pour des cocottes, comme celui de la Païva sur les Champs-Élysées. Le terme de demi-mondaine est également employé à cette époque ; ainsi peut-on citer Cora Pearl (1835-1886) avec le Prince Napoléon ou Laure Hayman (1851-1932) avec Karageorgévitch ou Paul Bourget. Nana, d’Émile Zola, décrit la vie et le destin tragique d’une de ces cocottes, qui rend fous d’amour et mène à la ruine les hommes puissants qu’elle rencontre.

     

    Pour certaines femmes du peuple, devenir une cocotte était aussi un moyen d’arriver à l’aisance financière avant de se ranger.

     

    Certaines ont su gérer leur fortune, d’autres sont mortes jeunes et dans la misère, d’autres enfin, comme Sarah Bernhardt, qui à ses débuts était une cocotte, sont devenues des actrices adulées.

    La demi-mondaine ou bigamie à la française

    En France, au XIXe siècle, le terme de demi-mondaine désignait les femmes entretenues par de riches Parisiens.

     

    Ce groupe social, jusque-là invisible, se manifesta bruyamment dans la presse, le théâtre et les réunions publiques à partir du Second Empire pour atteindre son apogée vers 1900 et disparaître pendant la Première Guerre mondiale.

     

    Le mot de demi-mondaine est issu du Demi-monde,

    titre d’une comédie qu’Alexandre Dumas fils publia en 1855.

     

    Ce terme désigna d’abord les femmes du monde tombées dans la prostitution puis fut appliqué à toutes les grandes courtisanes ayant pignon sur rue.

    « Ces messieurs étaient assez fortunés pour subvenir aux besoins d’une femme au foyer et d’une autre pour la galerie.

    En additionnant leur moitié avec une demie, ils réinventaient la bigamie. »

    La déniaiseuse des ducs

    Demi-mondaine parisienne d’origine anglaise, Cora Pearl, née en 1837, a écrit ses mémoires. Elle a été la maîtresse du prince Napoléon, le célèbre Plonplon, cousin de l’empereur Napoléon III. Une autre demi-mondaine célèbre, Laure Hayman, était la descendante du peintre Francis Hayman, le maître de Thomas Gainsborough. Elle compta parmi ses amants le duc d’Orléans, Louis Weil (grand-oncle maternel de Proust), le roi de Grèce, l’écrivain et académicien français Paul Bourget et Karageorgevitch, prétendant au trône de Serbie, qu’elle aima vraiment. Elle vivait des libéralités du financier Raphael Bischoffsheim. Elle était surnommée la « déniaiseuse des ducs »

     

    .« Les demi-mondaines peuplent les romans du XIXe siècle, surtout Balzac (Illusions perdues), Maupassant (Bel-Ami) et Émile Zola (Nana) ». Odette de Crécy chez Proust est l’exemple d’une demi-mondaine qui va devenir une grande bourgeoise (Mme Swann) puis une femme du « monde » (Mme de Forcheville).

    Expression : « S’offrir / entretenir / avoir une danseuse »

    Signification :

    • S’offrir / entretenir / avoir une maîtresse coûteuse
    • Consacrer par plaisir beaucoup d’argent à quelque chose ou quelqu’un

    Origine : l’Opéra, le « marché aux putains »

    Au XVIIIe siècle, les alentours des salles de spectacles étaient des endroits très fréquentés par les prostituées.

    On disait d’ailleurs de l’Opéra qu’il était le « marché aux putains ».

    Les mères vendent leurs filles ratées

    Mais si la prostitution avait cours à l’extérieur, au XIXe siècle, elle s’exerçait aussi à l’intérieur, les danseuses faisant commerce de leurs charmes (plus ou moins volontairement). Il n’était d’ailleurs pas rare, au foyer des artistes de l’Opéra, derrière la scène, de trouver des mères venant ‘vendre’ leurs filles, danseuses plus ou moins ratées, aux messieurs les plus offrants.

    Épouses et concubines : procréation et passion

    Mais alors que beaucoup de danseuses se contentaient d’effectuer des passes, certaines des plus cotées devenaient des maîtresses attitrées de messieurs de la haute société qui, laissant leurs épouses à leur domicile, s’affichaient volontiers avec leur proie à laquelle ils offraient un logement et train de vie généralement plus que décent.

    Et c’est de ces dépenses d’entretien de leur maîtresse danseuse que vient notre expression dont le sens, par extension, a évolué vers toutes les dépenses très, voire trop importantes consacrées à une passion.

    Théâtres, cabarets, actrices, chanteuses…

    Cela dit, l’Opéra n’avait pas du tout l’exclusivité des danseuses prostituées ou, dit plus élégamment au vu du beau monde qu’elles fréquentaient parfois et de la manière moins systématique avec laquelle elles faisaient commerce de leur corps, les courtisanes, la danse classique n’étant pas la seule touchée par ce phénomène ‘artistique’ qui concernait aussi bien les théâtres que les cabarets, les actrices que les chanteuses et danseuses. Il suffit de se rappeler de quelques noms célèbres comme Lola Montès, la belle Otero ou Liane de Pougy, pour ne citer qu’elles.

    « Je viens enfin de recevoir ta boîte merveilleuse de compas ! Tu es archi-fou, je t’assure que tu as besoin d’un conseil judiciaire. Je suis ta danseuse, ton écurie, ta collection, je te reviens à des prix fous. » – André Gide – Correspondance 1890-1942

     

     

     https://matricien.org/patriarcat/sociologie/prostitution/prostitution-mondaine/

     

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     HISTOIRE de l'EPILATION FEMININE

     

     

    Le système pileux est généralement considéré comme inesthétique et peu féminin.

    A Rome, le bain était suivi de l’épilation du corps, tout ou en partie ; les riches Romaines, à l’image des Athéniennes avant elles, avaient l’habitude de s’épiler entièrement, par mesure d’hygiène et de raffinement.

    Cette pratique très ancienne de l’épilation participait d’un des canons de beauté les plus universellement répandu des sociétés humaines. Hommes et femmes pouvaient être concernés comme en Egypte.

    Les Egyptiennes utilisaient déjà la pince à épiler pour supprimer les cils avant de procéder au maquillage de l’œil.

    Dans les thermes romains, l’alipilus était un esclave qualifié, chargé spécifiquement d’ôter les poils jugés disgracieux avec des pâtes composées de poix et de résines, il terminait le travail en passant patiemment une pierre ponce sur la peau.

    Les femmes arabes s'épilent depuis la nuit des temps avec un mélange fait de sucre, de jus de citron et d’eau qui, après chauffage, donne une sorte de caramel malléable.

    De petits tapotements répétés ou l’application de minces bandes arrachées dans le sens inverse de la pousse du poil, permettaient une épilation efficace.

    L’épilation intime ajoutait une incontestable composante érotique et un passage incontournable pour la jeune femme à la veille de ses noces.

    Cette épilation pubienne, si fréquente en Orient, était très appréciée par les femmes de la noblesse.

    Les tableaux orientalistes de Gérôme deviennent ainsi très naturalistes, mais le peintre avait-il pour autant connaissance de cette coutume à la double fonction : hygiénique et érotique ?

    Généralement, les socques de bois que l'on aperçoit au premier plan, étaient plus hauts chez les élégantes favorites que chez leurs servantes.

    Plus luxueux aussi, les plus coûteux étaient d'ébène, de bois de rose ou de santal, piqués de clous d'or et d'argent.

    Dans le harem royal, ces hauts sabots pouvaient même être incrustés de nacre et de pierres précieuses.

    D'origine sans doute vénitienne, ils étaient utiles dans les hammams pour protéger les pieds du sol de marbre chauffé et pour éviter - dans la mesure du possible - de glisser sur les surfaces humides.

    Rappelons que ces lieux : hammam et harem, restaient interdits aux hommes.

    Mis à part les femmes, seuls les très jeunes garçons pré-pubères ainsi que les eunuques y étaient admis. !!
    Cf/ Femme à sa toilette, Anne-Marie Mommessin, Editions Altipresse 2007

     

     

     

     


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  • Felix_Faure 

     

     

     

    Tu savais que le président Félix Faure est décédé lors d’une fellation ?

     

    Félix Faure, président de la République Française de 1895 à 1899 est mort soudainement dans des circonstances particulières.

    L’après-midi du 16 février 1899, le Président Faure attendait dans le petit salon bleu du palais de l’Élysée, son rendez-vous galant avec sa maitresse du moment, Marguerite Steinheil 26 ans à l’époque.

     

    Il lui avait demandé de passer le voir pour 17 heures, après son conseil des ministres consacré à l’affaire Dreyfus.

     

    L’amante qui connaissait très bien l’Elysée et les préférences du Président, arriva et débuta la séance par une petite gâterie.

     

    '16 février 1899 : mort sulfureuse de Félix Faure, dans les bras de sa maîtresse' @FranckFerrand #E1matin  

    Afficher l'image d'origine 

     

    Mais quelques minutes après, le chef du cabinet de l’Elysée se précipita dans le petit salon, après avoir entendu des cris.

     

    Il découvrit alors le corps de Félix Faure gisant, inanimé sur le divan, avec auprès de lui, sa maîtresse complètement nue.

    Certaines mauvaises langues assurent qu’il aurait d’abord fallu lui couper les cheveux pour la dégager des mains crispées de son partenaire et qu’ils étaient pris dans le pantalon du Président.

     

    Afficher l'image d'origine 

    Le président serait mort d’une congestion cérébrale (

     

    un AVC dirait-on aujourd’hui).

     

     

    Après la mort du président, les journaux de l’époque ne s’étaient en tout cas pas gênés pour conclure, qu’il était mort d’avoir trop

    « sacrifié à Vénus » (la déesse de l’amour).

     

     

     

     

    Il restera dans les mémoires la fameuse phrase de Georges Clémenceau, qui n’aimait guère Félix Faure :

     

    « Il a voulu vivre César, il est mort Pompée ».

     

    Quant à Marguerite Steinheil,

    elle fut surnommée à l’époque, la « Pompe Funèbre ».

     

     

    http://kaiser-wilhelm-ii.over-blog.com/article-43-avances-a-felix-faure-119051860.html 

     

     

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    La clitoridectomie n'est pas un phénomène purement africain mais a fait partie intégrante de la médecine européenne.

     

     

    Bien que l'histoire ait retenu surtout le nom du docteur Isaac Baker Brown (1812-1873), nombreux furent les médecins qui soignèrent ainsi les cas d'hystérie, de migraines et d'épilepsie.

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    Elle fut aussi pratiquée en France, à la fin du XIXe siècle par des médecins comme Thésée Pouillet (1849-1923) Pierre Garnier (1819–1901) ou Paul Broca (1824-1880) pour lutter contre l'onanisme.

    Isaac Baker Brown, qui étudia au "Guy's Hospital" de Londres, devint un gynécologue de renom, spécialiste du traitement des kystes dans les ovaires.

     

    En 1854, il réussit pour la première fois à opérer une patiente - qui était sa propre soeur - en lui enlevant les ovaires et devint ainsi une célébrité dans le monde médical.

     

    La même année, il publia son livre On Surgical-Diseases of Women.

     

    En 1865, il fut nommé président de la "Medical Society of London" et membre de plusieurs sociétes savantes nationales et internationales. Au sommet de sa carrière,

     

     

    En France, le mot hystérie renvoie au professeur Charcot (né à Paris le 29 novembre 1825 et mort à Montsauche-les-Settons le 16 août 1893),

     

    grand spécialiste des traitements contre ce mal qui rongeait les femmes.

     

    Notons que Charcot, par sa passion de la photographie et d'une patiente

    Augustine, se vantait de provoquer des crises pour prendre de beaux clichés. Cette jeune fille fut internée dans l'hôpital de la Salpêtrière dès 17 ans par ses parents pour Hystérie.

     

     

    il publia l'ouvrage On the Curability of certain Forms of Insanity, Epilepsy, Catalepsy and Hysteria in Females (1865) où il recommandait la clitoridectomie comme intervention chirurgicale afin de soigner les maladies mentionnées dans son essai.

     

    Isaac Baker Brown décrit plusieurs cas qu'il aurait opérés. Une jeune fille de 21 ans souffrait depuis des mois de douleurs dans le dos et d'hémorragie en allant à selle.

     

    Les médecins qui la soignaient avaient diagnostiqué une malformation de la matrice et firent appel au Dr. Isaac Baker Brown.

     

    Ce dernier aurait constaté que ses organes génitaux internes étaient en bon état mais qu'elle présentait des lésions sur les organes génitaux externes.

     

     

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    Il lui extirpa le clitoris et selon ses dires, la jeune fille n'eut plus jamais de douleurs dans le dos.

     

    Dans un cas d'épilepsie, Isaac Baker Brown diagnostiqua que la patiente présentait des signes de masturbation sur la partie externe des organes génitaux et avait un polype sur le col de l'utérus, il lui enleva le clitoris .

     

    Baker était convaincu que l'origine de toutes maladies nerveuses prenait sa source dans la masturbation.

     

    Afin d'enrayer cette pratique,

     Afficher l'image d'origine

    il enlevait aux fillettes et aux femmes le clitoris et dans certains cas les petites lèvres.

    .../...

    Paulus d'Aegina et Aëtios d'Amida, deux auteurs de l'antiquité décrivent dans leurs ouvrages la clitoridectomie telle qu'elle est pratiquée en Egypte (Geburtshilfe und Gynäkologie bei Aëtios von Amida.

     

    Traduit en allemand par le docteur Max Wegscheider, 1901. Paulus's von Aegina des besten Arztes sieben Bücher. Traduit en allemand avec des remarques de I. Berendes. Leiden, 1914).

     

    Dionis, un médecin français du 18ème siècle, présente dans son manuel médical les instruments qu'il utilise dans les cas de clitoridectomie:

    un couteau et une pince.

    (P. Dionis. Cours d'opérations de chirurgie démonstrés au jardin Royal.

    Paris, 1708). En 1827, E. Nagrodzki, étudiant allemand en médecine défend sa thèse à Berlin sur le traitement des nymphomanes en s'appuyant sur la clitoridectomie comme traitement possible pour combattre les maladies mentales (E. Nagrodzki. De Nymphomania eiusque curatione. Medizinische Dissertation. Berlin, 1834). 


    .../...l'excision , n'a jamais fait partie de nos coutumes occidentales même au temps des guerres de religion, au XVIème siècle !

    Donc rien à voir avec le christianisme !

    La clitoridectomie a été inventée au XIXème !!


    siècle en Angleterre non pas par des religieux mais par un médecin-chirugien ! Un puritain et misogyne contre la masturbation féminine !

     

    Il avait opéré des dizaines de femmes en Angleterre et donc, ce fut d'être la majorité des femmes de ce pays !


    Tandis que l'excision dans en Afrique et pays arabes, est une pratique ancestrale et qui est lié à l'islam ou le nombre de femmes est important ! et par les femmes ! par tradition !!


    Les exemples mentionnés illustrent que l'excision a été une pratique fréquente en Europe jusqu'au 19e siècle et qu'elle n'était pas considérée comme un acte barbare.

     

     

    En conclusion :

     

    La clitoridectomie avait été inventée par le docteur Isaac Baker-Brown en Angleterre au XIXème siècle. Médecin-gynécologue et chirugien.

     

    C'était un puritain excessif et empreint de psychologie. Il avait opéré des dizaines de femmes Anglaises en cachette.

     

    A la sortie de son livre, cela souleva un scandale et fut très critiqué et Il faut noter qu'il fut en 1867 obligé de démissionner de son poste de Président de la société médicale "British Medical Society".

     

    Il perdit son poste de gynécologue à l hôpital et il se retira dans le monde de la recherche scientifique.

     

    Donc ce qui démontre que c'était l'excision était condamnable et interdite !

     

    La clitoridectomie ne fut pratiquée qu'en Angleterre,

    En France, en Allemagne, dans les pays scandinaves.

     

    Quant  aux personnes qu'il réfère dans son accusation, il disait n'importe quoi pour se donner un prétexte notamment en ce qui concerne le grand chirugien du XVIIème siècle Pierre Dionis ! Pierre Dionis n'avait jamais fait d'excision !

     

     depuis que je sais que j'ai une âme qui va avec le clito, je me sens requinquée!

     

     

    source: http://www.arts.uwa.edu.au/AFLIT/MGF2.html

     

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