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    Les femmes engagées dans les Forces Françaises Libres  

     

    Parmi les nanas en uniformes présentées depuis le début de ce sujet , il n'y a pas beaucoup de françaises mises à l'honneur.

      

    Voici donc quelques photos de " Rochambelles " et autres marinettes qui méritent autant sinon plus de considération 

     

    Il ne faut pas oublier ces Françaises courageuses qui ont traversé l'Espagne, connu les prisons de Franco, embarqué sur l'Atlantique pour rejoindre le général de Gaulle en 1940 et continué le combat de la France Libre, au même titre que les hommes.

      

    À leur arrivée à Londres, elles sont rapidement réunies dans le Corps des Volontaires féminines, conçu sur le modèle des unités de Volontaires anglaises. Mais leurs affectations évoluent au fur et à mesure des combats.

      

    Entre 1943 et 1945, l'armée française est probablement la seule à employer des femmes mêlées aux forces combattantes.


     

      

      

    Le Train est le premier corps à créer des sections de conductrices automobiles (instruction du 5 décembre 1942) et les 150 premières recrues du général Martin porteront le surnom de "Merlinettes" !

     

    Le grand nombre de blessés entraîne la création d'un nouveau service féminin de santé militaire. Pour étudier les conditions d'insertion des différents corps féminins dans l'armée, l' épouse du général Catroux, infirmière pendant la Grande Guerre est nommée inspectrice du personnel féminin (IGPF), en août 1943.

     

    Plus de 3 000 femmes constituent les effectifs de tous les services auxiliaires, en 1944, ce qui nécessite un commandement féminin aux côtés de l'autorité militaire : le commandant Hélène Terré, les capitaines Dupont et Dumesnil sont affectées au commandement des Volontaires féminines de terre, de mer et de l'air.
     

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    Elles ne sont pas dans les livres d'histoire, mais elles ont sauvé la France. Résistantes rend hommage à trois Françaises, toujours vivantes, qui racontent leur combat contre l'Allemagne nazie. Un documentaire lumineux et incontournable.

    Sous la torture

    Madeleine Riffaud fut la plus difficile à convaincre. Ce n'est que depuis 1994 qu'elle a rompu le silence sur cette partie de sa vie. Alors, elle raconte.

     

    Juin 1944, la Résistance parisienne décide de passer à l'offensive. Madeleine se porte volontaire.

     

    Elle est la première femme combattante à abattre un policier en pleine rue.

     

    Arrêtée, elle est livrée à la Gestapo puis torturée, mais elle se tait. La Gestapo l'oblige à regarder la torture d'un enfant de 14 ans dont on brise les membres!

     

    Le général Jurion, à la tête de la DPCF, tient à rappeler l'importance de ces auxiliaires féminines et le respect qui leur est dû :

     

    "Le personnel féminin en raison de sa situation particulière et de la participation très appréciée et sans cesse accrue qu'il apporte à l'effort de guerre, a le droit le plus légitime à la considération et au respect de tous : civils et militaires (...).

     

    C'est au moment où les femmes vont participer plus directement à l'effort de guerre qu'il importe au plus haut point qu'elles trouvent dans le monde militaire l'accueil et les égards auxquels elles ont droit (...). Le Corps des AFAT en uniforme officiellement créé en 1944 pour le temps de la guerre, sera donc supprimé et remplacé en 1946.

     Photo de l'agent de liaison, Mimi, des FFI de l'Ain, 1944

      




    Selon la légende:

    Résistantes bretonnes en 1944, sexy avec les grenades non?????

     

     


    Cette femme est Simone Segouin de Chartres.




     

    À leur départ, le général de Lattre de Tassigny félicitera ces femmes professionnelles et dévouées de l'Armée de terre qui ont contribué à la libération de la France : "Demain le souvenir des 53 AFAT qui ont donné leur vie au cours de nos combats victorieux inspirera, j'en suis sûr, les 4 000 Françaises choisies pour servir sous l'uniforme des Personnels féminins de notre armée nouvelle".


     

      

    Le site de la France libre

      

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    "Nicole" une autre résistante française:
    Photo légendée comme suit après traduction:
     

    "Nicole " Partisane française qui a capturé 25 nazis dans la région de Chartres, en plus d'autres liquidations, pose avec le fusil automatique avec lequel elle est la plus compétente.

     


     











      

    Photo prise Par Monsieur  Jill Witz

    ( sources :

     

      

    http://nsa27.casimages.com/img/2011/09/25/110925125950519485.jpg 

    Monsieur JILL WITZ

     

     

    prise lors Commémoration de la libération d'Illkirch-Graffenstaden

     

    http://www.witzgilles.com/page_commemoration_illkirch.htm 

     

     

     

     

     

    http://www.2groupeduracaof.com/

     

     

      

     

    prise lors Commémoration de la libération d'Illkirch-Graffenstaden

      


    Et je ne vous parle pas de toutes celles qui sont restées dans l'ombre et qui pourtant auraient pu en remontrer
    à bien des " mecs "

     

     



     

     

    SOURCES

     

    http://www.2groupeduracaof.com/

     

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    Prostituée, puis demi-mondaine et cousine de Bismarck par mariage, la Païva pend la crémaillère de son hôtel sur les Champs-Elysées le 31 mai 1867.

     

    Le 31 mai 1867, le Tout-Paris ne parle que du palais érigé

    sur les Champs-Élysées par la Païva, une aventurière qui s’est fait épouser par le richissime cousin de Bismarck.

    Ce soir, elle pend la crémaillère.

     

    Il faut absolument en être. Écrivains, journalistes, aristocrates, hommes du monde et du demi-monde arrivent en fiacre. Même les frères Goncourt sont de la partie. Ils découvrent un hôtel particulier de style Renaissance italienne, d’un luxe tapageur.

    Le mauvais goût de la décoration confine au génie. En comparaison, les palais des émirs du pétrole font figure de cellules de moines.

     

    Les invités sont accueillis par la Païva en haut d’un immense escalier en onyx jaune unique au monde, gardé par une statue en marbre représentant Virgile.

    À l’intérieur, ce n’est que luxe et volupté d’une ancienne cocotte.

    Chacun s’extasie, ou se récrie, devant la salle de bains de style mauresque, dont la pièce maîtresse est une baignoire taillée dans un bloc d’onyx jaune (encore !)

    de 900 kilos.

    Les robinets sont forcément en or incrusté de pierres précieuses.

    Une deuxième baignoire en argent est dotée d’un troisième robinet pour faire couler lait et champagne.

    Chaque pièce est surchargée de peintures, de sculptures et de fresques. L’architecte Pierre Manguin a encore prévu un jardin suspendu.

     

     

    Dans leur journal, les frères Goncourt dénoncent un « Louvre du c.. » avec « ces peintures faites et encore à faire, destinées à figurer la Fortune de la courtisane, commençant à Cléopâtre et finissant à la maîtresse de la maison aumônant des égyptiaques ».

     

    Ils dénoncent encore « la surcharge de son mauvais goût Renaissance ».

    Les invités passent à table.

     

    La méchanceté des deux frères trace un joli portrait de leur hôtesse : « (…)

     

    je la regarde, je l’étudie. Une chair blanche, de beaux bras et de belles épaules se montrant par-derrière jusqu’aux reins, et le roux des aisselles apparaissant sous le relâchement des épaulettes ; de gros yeux ronds ;

     

    un nez en poire avec un méplat kalmouk au bout, un nez aux ailes lourdes ; la bouche sans inflexion, une ligne droite, couleur de fard, dans la figure toute blanche de poudre de riz.

     

    Là-dedans des rides, que la lumière, dans ce blanc, fait paraître noires, et, de chaque côté de la bouche, un creux en forme de fer à cheval, qui se rejoint sous le menton qu’il coupe d’un grand pli de vieillesse.

     

    Une figure qui, sous le dessous d’une figure de courtisane encore en âge de son métier, a cent ans et qui prend, par instants, je ne sais quoi de terrible d’une morte fardée. »

     

     

     

    Cette femme qui assomme Paris sous un luxe indécent est née à Moscou dans une misérable famille juive d’origine polonaise. Elle s’appelle alors Esther Lachmann. Quand elle a 17 ans, ses parents lui font épouser Antoine Villoing, un petit tailleur français installé en Russie. Le temps de lui faire un enfant, elle l’abandonne pour suivre un amant jusqu’à Paris où elle s’installe sous le nom de Thérèse.

     

    Pas de jeu de mots graveleux !

     

    Même si elle se taille une excellente réputation de prostituée, à l’ombre de l’église de Notre-Dame-de-Lorette.

     

    Elle entame alors une irrésistible ascension au royaume des demi-mondaines. Sa première « marche » est le célèbre pianiste Henri Herz, qui tombe raide dingue de cette rousse flamboyante.

     

    Il lui fait rencontrer Liszt, Wagner, Théophile Gautier, Émile de Girardin. Le gratin culturel de l’époque. L’hétaïre et le pianiste ont bientôt une petite fille qui est aussitôt bottée en touche chez les parents du père. Thérèse poursuit son ascension mondaine en quittant son pianiste pour Londres, où elle croque les nobles anglais avec l’appétit d’une Carla du temps de sa splendeur.

     

    À 30 ans, en 1848, elle regagne Paris pour épouser trois ans plus t

    ard Albio-Francesco, marquis Aranjo de Païva, sitôt après la mort du petit tailleur. Du marquis, elle garde le titre, mais pas l’homme.

     

    Elle enchaîne alors les amants fortunés qu’elle s’ingénie à mettre sur la paille avec leur consentement extasié.

     

    Elle remplit à merveille son rôle de demi-mondaine.

     

    C’est alors qu’elle atteint son Graal sous la forme

    du comte Guido Henckel von Donnersmarck, cousin de Bismark et propriétaire de nombreuses mines, qui l’épouse.

    La voilà devenue suffisamment riche pour tenir la promesse qu’elle s’était faite quelques années auparavant.

     

    Celle de se bâtir « la plus belle maison de Paris » à l’endroit où un de ses amants de passage l’avait jetée de son fiacre.

     

    C’est chose faite pour 10 millions de francs or.

     

    Une véritable fortune pour l’époque.

     

    L’hôtel existe toujours au 25, avenue des Champs-Élysées.

     

    Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos

    Article publié sur le site Le Point.fr

    Copyright photos : Archives Charmet Bibliothèque Nationale, Paris / DR

     

     http://www.jewpop.com/ils-sont-partout/la-paiva-petite-juive-moscovite-qui-devint-la-reine-des-champs-elysees/

     

    http://videos.arte.tv/fr/videos/belles-de-nuit–7158454.html

     

     

     

    tu devrais voir le film de marshall herskovitz : la courtisane.
    Bien que l’intrigue se passe à venise, le film montre bien la réalité de ces femmes la. ( du moins j’en est l’impression) et certaines toilettes sont magnifiques!

     

    De plus le film est basé sur une histoire vrai.
    bonne continuation,

    thekarllady.blogspot.fr

     

     

    COCOTTES ET COURTISANES.

    26 DÉCEMBRE 2012

    PANDORA | XIXÈME

    42 COM.

    Henri Gervex, Rolla.

    Courtisanes, Cocottes, Demi-Mondaines, Lionnes, membres de la Garde ou de la Haute-Bicherie, Grandes Horizontales, Demi-castors…les mots ne manquent pas pour qualifier ces flamboyantes aventurières de la chambre à coucher, véritables stars nationales, du Second Empire à la Belle Epoque. Célèbres pour leurs frasques rocambolesques, les « reines de Paris » incarnent pour l’éternité les vestiges d’une époque de jouissance effrénée, idoles atemporelles d’un ultime sursaut de plaisir avant les désastres de la Grande Guerre.

     

    Toutes ou presque issues de milieux populaires, lancées dans la conquête de Paris avec comme arme la puissance de leur sexe, cette « bête d’or » à valeur de tiroir-caisse.

     

    Pour commencer cet article, revenons d’abord sur les plus intrépides de ces scandaleuses hétaïres, dont les mœurs délurées ont émaillé les échos mondains de leur temps :

     

    Caroline Otero, la bouillante danseuse espagnole, dont la fière poitrine croule sous les rangs de perles exhibés comme autant de tributs victorieux. L’élégante Liane de Pougy, à la silhouette de « long lys blessé », Aspasie 1900 inséparable de son complice littéraire Jean Lorrain, avec lequel elle organisera un grand mariage « publicitaire ».

     

     

    Valtesse de la Bigne, qui initie Liane de Pougy aux mystères

    de la haute-bicherie et du saphisme, et dont le penchant pour les artistes lui fait hériter du surnom de « l’union des peintres ».

     

    cleo de merode:

    Le mystère Cléo de Mérode, vraie ou fausse ingénue immaculée, avec ou sans oreilles (appelée »ventre affamé » à cause de sa coiffure lui couvrant les oreilles, car « ventre affamé..n’a pas d’oreilles ».).

     

     

    Émilienne d’Alençon, surnommée « l’intrépide vide-bouteilles », se révélant plus attirée par ses consœurs dans le secret du boudoir, une inclinaison qui lui vaut de conquérir Liane de Pougy, Renée Vivien ou la Goulue.

     

    La mangeuse d’or Blanche de la Païva, muée par un furieux appétit de l’argent, les perfides Goncourt en feront un monstre froid aveuglé par l’ambition.

    Alexandre Jacques Chantron, Danaé.

    « La femme fut un luxe public, comme les meutes, les chevaux et les équipages. ».

     

    Signe extérieur de richesse, l’entretien d’une demi-mondaine relève du même prestige que la possession d’un hôtel particulier ou d’un bel attelage, cet objet de compétition étant « coté dans le beau monde comme des valeurs à la Bourse« .

     

     

    Il s’agit d’une étape essentielle de la réussite sociale comme financière, ainsi la « possession » temporaire de Nana représente une forme de consécration pour La Faloise, qui « postulait depuis longtemps l’honneur d’être ruiné par elle, afin d’être parfaitement chic ».

     

    A l’inverse de la femme comme-il-faut, quasiment interdite de sexualité, la courtisane exhibe sa liberté de mœurs.

     

    Loin de stigmatiser sa vertu, c’est par cette accumulation d’amants qu’elle fait grimper sa cote, comme en témoigne avec élégance Arsène Houssaye :

     

    « la femme galante est un billet de circulation qui prend d’autant plus de valeur qu’on y lit plus de signatures ».

     

    Privilège onéreux réservé aux classes aisées, la courtisane permettait d’afficher « qu’on était au-dessus de ses affaires »(Zola).

    Dolores Costello (Drew Barrymore's grandmother):

    L’offre s’adapte à la demande, et à toute classe de la société correspond une branche de la prostitution :

     

    filles de trottoir et filles en carte, lorettes, grisettes, cocodettes, filles de bordel, cocottes, demi-mondaines…

     

    Charles Hermans, L’aube (détail).

    Paroxysme de l’amour vénal, la demi-mondaine cultive son corps comme un capital, et se place à la tête d’une entreprise où tout est à vendre :

     

    « tout le monde vend quelque chose, moi je vends mon cul… »

    déclare Liane de Pougy.

     

    Mais, si l’homme achète, s’il « veut bien engloutir sa fortune entre les cuisse neigeuses de la femme, (…) il désire que cela se voie, que cela se sache »(Laure Adler) , aussi doit-elle se complaire dans un tapage permanent, en n’oubliant pas de crier sur les toits ses tarifs exorbitants, qui seront par la suite relayés dans la presse.

    Cléo de Merode // Belle Époque beauty and ballerina:

    Dans La Curée, c’est pour favoriser une grosse affaire qu’Aristide Saccard s’offre l’entretien de la bruyante demi-mondaine Laure d’Antigny.

     

     

     

    En réalité, la liaison est feinte, mais le bénéfice leur est mutuel  : il exhibe son aisance financière, elle fait grimper sa cote dans le demi-monde. Un bon coup de pub en somme.

     

    Les tarifs des hétaïres de « la Garde » sont impressionnants :

     

    Valtesse de La Bigne est surnommée « la cocotte à la mode à 300 000 francs  » (Yolaine de la bigne),

     

    La Païva cède à un amant sous la promesse de 10 000 francs, et brûle un à un les billets en promettant son corps tant que dure le feu, tandis

    que la Belle Otero négocie une nuit 20 000 franc-or au roi des Belges.

     

    On chuchote que pour un quart d’heure en sa compagnie,

     

    il faut débourser 25 000 francs(laure Adler).

     

     

    Quand à Liane de Pougy, elle réclame 80 000 francs à Henri Meilhac pour la simple contemplation de son corps dénudé.

     

    Modernes Danaé, les « grandes horizontales » engloutissent les fortunes dans leurs cuisses charnues, se jetant dans une frénésie d’achats et de dépenses ostentatoires.

     

    Cora Pearl assortit ses chiens à ses toilettes et prend des bains de champagne, la Païva se fait construire un hôtel particulier dont le luxe rivalise avec celui des Tuileries (face à ce palais surchargé, le Figaro aura ce bon mot :

     

    « bien que l’hôtel ne soit pas encore aménagé,

     

    Madame la Marquise de Païva peut s’y installer; le trottoir vient d’être terminé. ») .

     

     

    L’outrage et le luxe décadent apparaissent comme un véritable métier, un art de vivre dont les effets sont savamment calculés.

    Caroline Otero.

    Objet de consommation ostentatoire, la courtisane est une véritable marchandise, et n’hésite pas à exacerber ce rôle.

     

    C’est avec sa pièce le Demi-Monde, qu’Alexandre Dumas fils définit en 1855 les lionnes de Paris, qu’il compare à un étal de pêches :

     

    « Certaines sont plus grosses que les autres, mais plus serrées les unes aux autres.

     

    Apparemment les mêmes et pourtant les moins serrées sont moins chères.

     

    Le commerçant prendra alors une pêche au hasard, (…) il la retournera et vous montrera un tout petit point noir qui sera la cause de son prix inférieur. ».

    Cléo de Mérode:

    Paris apparaît comme un gigantesque marché de la prostitution, où de riches clients viennent choisir leurs articles sur les scènes des théâtres, dans les restaurants à la mode ou dans les allées du Bois de Boulogne, qui font office de salles d’enchères.

     

    Les moralistes s’insurgent : «la prostitution remplit nos théâtres, non seulement dans les loges mais sur les planches où elle paie pour se montrer comme sur une table de vente publique, au plus offrant et dernier enchérisseur »(Maxime Du Camp).

     

     

    Caroline Otero et Mata Hari se font connaître pour leurs danses sensuelles, qui suggèrent d’appétissants talents charnels, Emilienne d’Alençon et

    Cleo de Merode by Boldini 1901:

    Lina Cavalieri conquièrent les planches de théâtres, en tête d’affiche des opérettes à la mode, tandis que l’angélique Cléo de Mérode acquiert une renommé internationale grâce à sa vocation de ballerine.

     

    Cléo de Mérode:

     

     

    Josef Engelhardt

    La courtisane est un article de luxe dont l’empereur Louis-Napoléon vante lui-même les mérites, qu’il apprécie « comme on jouit d’un bon cigare après le diner »(Yolaine de la Bigne). A l’instar de Nana, assimilée à une jument baptisée en son hommage

    (« Qui monte Nana ? » étant le fin mot de cette journée de courses hippiques), certaines n’hésitent pas à exacerber leur qualité de produit, ainsi Cora Pearl et la Belle Otero se font porter nues sur un plateau d’argent.

     

    Chair à l’état pur, la cocotte est une denrée comestible dont la vente est parfois assurée par un intermédiaire. Véritable « marchande de viande humaine »(Octave Mirbeau), l‘entremetteuse règne sur ses clients comme sur ses marchandises, qu’elle place de lit en lit.

     

    Le maquerellage peut également être assuré par la femme de chambre, qui administre les allées et venues des clients, et renseigne sur les disponibilités de « Madame ».

     

    Elle gère sa maîtresse comme son négoce, à l’instar de la Meldola de Valtesse de la Bigne, qui « tient la gestion de son fonds de commerce d’une façon très précise, en inscrivant sur un tableau chaque client avec la date de sa venue, la somme encaissée et les remarques, situation de fortune et de famille, capacité amoureuse, goûts particuliers… ».

     

    Pour accroître leur renommée, les cocottes distribuent leurs cartes de visites, ornées de devises d’une extraordinaire modestie (à l’image du sobre « Ego » de Valtesse de la Bigne), tandis que les plus célèbres voient leur effigie relayée sur des cartes postales, qui diffusent leur succès dans le monde entier. Pour ces « Grandes Horizontales » du demi-monde, Paris est un terrain de chasse, et le corps féminin une arme de choix.

    Puisqu’elle use de son corps comme d’un capital, la courtisane s’astreint à un toilettage journalier et s’efforce d’exacerber ses appâts.

     

    Chaque jour, elle se doit d’être maquillée, parfumée, coiffée, prête à se livrer à la féroce compétition de la « haute-bicherie ».

     

    Sur scène, les plus scandaleuses revêtent des pantalons et des combinaisons gainantes, ancêtres de nos collants, qui suggèrent la promiscuité de la chair. Les tenues laissent peu de place à l’imagination, et tendent à dévoiler des formes appétissantes, à travers une sexualisation du corps qui exige de « rentrer tout sauf le cul et les seins »(Neil Kimbell). Si pour Liane de Pougy « la seule différence entre les femmes du monde et nous, c’est que nous nous lavons entre les jambes. »(Catherone Guigon), la courtisane se démarque en réalité par une allure outrageuse, d’où est bannie toute sobriété. Il s’agit avant tout d’exhiber, d’être remarquée par tous, quitte à émuler la discrétion d’un panneau de signalisation. Là où l’homme impose à son épouse une irréprochable décence vestimentaire, il demande à sa maîtresse d’être outrageusement érotique. Trop collant, trop orné, trop criard, le costume fait de la courtisane un être quasi-hybride, comme en témoigne Jean Cocteau : « J’ai vu Otero et Cavalieri déjeuner à Armenonville. Ce n’était pas une petite affaire (…). Ces chevaliers hérissés de tulle et de cils, ces scarabées sacrés armés de pinces à asperges, ces samouraïs de zibeline et d’hermine, ces cuirassiers du plaisir (…) semblaient, raides en face de leur hôte, ne pouvoir sortir d’une huitre que sa perle.”(Catherine Guigon).

    cleo de merode:

    Les bijoux se portent en quantité, les mains croulent sous les bagues et les rangs de perles s’accumulent sur les poitrines conquérantes.

     

    A Monte-Carlo, Liane de Pougy et la Belle Otero confrontent leur richesse dans un duel sans pitié destiné à accroître leur publicité, et par extension celle de leurs amants. Ornée d’une simple fleur, Liane (ou Otero selon les versions) remporte la victoire en faisant porter tous ses bijoux par sa bonne, sur une robe de chambre ployant sous le poids de cette montagne de pierreries.

     

    Si les femmes comme-il-faut raillent la vulgarité des courtisanes, elles admirent en secret leur succès ravageur, ainsi « les cimes aspirent à descendre ; en haut est jaloux d’en bas ; les grandes se cocotisent à l’envie. »(Philippe Perrot).

    Zygmunt Andrychiewicz

    Mais, sous cette exhibition de luxe et de jouissance, les courtisanes possèdent-elles réellement cette liberté dont elle se réclament ? Si elles semblent se moquer des hommes, elles leur sont malgré tout irrémédiablement liées, financièrement du moins. Puisque sans argent elles ne sont rien, aussi appartiennent-elles à leurs « acquéreurs ». Elles ont beau feindre de n’en faire qu’à leur tête, et se jeter régulièrement dans des caprices amoureux ou saphiques, elles savent toutefois qu’à leur retour elles devront se « renflouer » dans les bras peu avenants de leurs riches protecteurs.

     

    De plus,  à l’inverse de l’épouse préservée au sein du foyer comme un trésor secret que l’on exhibe dans les grandes occasions, la courtisane est une marchandise dont le coût est légitimé par une permanente exposition :

     

    « Pas de repos pour elles ! A peine terminée la représentation, les derniers bravos éteints en coulisses, il leur faut courir chez elles, se changer, se coiffer, attendre l’équipage de l’amant du jour, ou du soir, qui les emmène à l’Opéra, au restaurant, au music-hall, où on leur demande de paraître pour être examinées, jalousées, aimées. La nuit venue, s’abandonnent-elles enfin à un « sommeil réparateur « ? Le « généreux donateur » est là, qui ferme les portes de la chambre… »(François Ducout). Liane de Pougy témoigne de cette existence épuisante à laquelle l’enchaîne son rôle de faire-valoir : « On m’a vue partout, à tout heure. (…) petits théâtres, concerts excentriques restaurants de nuit, cabaret aux Halles, table d’hôte à Montmartre, j’ai tout vu en compagnie d’habits noirs fleuris de gardénias  » (Jean Chalon). Si pour la courtisane, la vie est un théâtre dont elle sont les reines, c’est hélas dans le sacrifice de la chambre coucher que se déroule le dernier acte. On comprend pourquoi certaines trouvent un doux refuge dans les les liaisons saphiques.

    Lina Cavalieri

    Une fois leur beauté fanée, et leurs amants envolés, toutes ou presque se retrouvèrent sur la paille, croupissant dans le souvenir de leur gloire passée. Si Liane de Pougy et Valtesse de la Bigne ont su faire preuve de la prudence nécessaire en amassant un pactole confortable qui leur permit de finir dignement leur existence, d’autres n’eurent pas cette chance. Aveuglées par leur rage de dépense, ces femmes issues de milieux populaires ne possédaient aucune notion de l’argent, ce qui les conduisit inévitablement à la ruine, comme en témoigne Cora Pearl : « Pour connaître le prix des denrées, il faut connaître la valeur de l’argent. Or je n’ai pas la moindre idée de ce que vaut un louis. »12.

     

    Mangée par le démon du jeu, la Belle Otero perdit des sommes monumentales sur les tapis du casino de Monte-Carlo, jusqu’à la ruine.

     

    Après avoir été la courtisane la plus courue du Second Empire, Cora Pearl mourut dans le dénuement complet, contemplant depuis le trottoir l’hôtel particulier qui habita jadis sa splendeur.

     

    La Grande Guerre leur fut particulièrement redoutable, les transformant en débris archaïques d’une époque obsolète.

     

    De plus, puisqu’elles partagaient la couche des puissants de ce monde, ces Dalila cosmopolites se verront désormais suspectées de dévoiler les confidences reçues dans le secret de l’alcôve.

     

    Après avoir tenté en vain de raviver les feux éteints de son succès, l’exotique aventurière Mata Hari commettra l’imprudence de s’oublier aux bras de militaires allemands. 

     

    Accusée à tort de livrer des renseignements à l’ennemi, elle sera désignée comme bouc émissaire par une société agitée par l’angoisse de la guerre.

     

    Sans preuves tangibles, son procès est bâclé et la malheureuse exécutée pour donner l’exemple. Assouvissement du fantasme fin-de-siècle d’anéantissement féminin, la fatale courtisane sera misérablement réduite à « un tas de jupons froissés »(Jane Billinghurst).

     A suivre : -une sélection d’ouvrages généraux et de biographies pour approfondir le sujet. 

    -une série de portraits de courtisanes (à la manière de mon article sur Valtesse), répartis au cours de l’année à venir.

    Edouard Manet, Nana.

     

    http://www.misspandora.fr/cocottes-et-courtisanes/

     

     

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    Dans les années 1925-1930 il photographia les illuminations

    de Noël qui fleurissaient sur les grands magasins parisiens

     

     

     

    leon gimpel illumination noel paris magasin 01 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

     

     

     

     

    leon gimpel illumination noel paris magasin 02 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

     

     

     

     

     

     

    leon gimpel illumination noel paris magasin 03 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

    leon gimpel illumination noel paris magasin 04 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

     

     

     

    leon gimpel illumination noel paris magasin 05 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

    leon gimpel illumination noel paris magasin 06 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

     

     

     

    leon gimpel illumination noel paris magasin 07 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

    leon gimpel illumination noel paris magasin 08 Les autochromes parisiens de Léon Gimpel

     

     

     

    SOURCES

     http://oeil.eklablog.fr/illumintations-des-grands-magasins-parisiens-annees-1925-1930-a45773461

     

     

     

     

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  • La prostitution à travers les arts : la littérature 

    Le Monde.frPar Macha Séry

     

    Source de fantasmes, sujette à caricatures, la prostituée parvient à subvertir les stéréotypes littéraires tant ils se bousculent et, au final, s'annihilent les uns les autres.

    La notion même de « prostituée » est polysémique.

    Rien de commun, en effet, entre une courtisane fortunée

    et la fille qui arpente le trottoir.

    A établir un panorama - aucunement exhaustif - des œuvres dans lesquelles apparaissent les prostituées, l'évidence saute aux yeux : au-delà de la variété des styles et des registres, les représentations oscillent toujours entre deux pôles :

    figure de luxure ou de misère, de cupidité ou d'abnégation, innocence profanée ou de libertinage assumé,

    esclave sexuelle ou femme libre de ses choix…

    A en croire les écrivains, la prostituée est tantôt une prédatrice, tantôt une proie, un personnage arriviste ou une héroïne tragique, une dissidente qui contrevient à l'ordre moral ou le symptôme d'un ordre social caractérisé par l'oppression des plus faibles. Ici, elle est la cible des puritains et victime d'un mépris de classe. Là, elle inspire un imaginaire revendiquant la liberté sexuelle. A chaque écrivain (très souvent un homme !) donc sa vision. A chaque prostitué(e) son histoire. Il faudra attendre le XXe siècle pour que les intéressé(e)s prennent enfin la plume et livrent leur propre version.

    • L'Antiquité, qui voit naître la « pute au grand coeur »

    Ce sont les Grecs qui nous ont légué le terme « péripatéticien », plus précisément Aristote. Péripatétikos désignait, à l'origine, un disciple de son école philosophique fondée en 335 avant J.-C. à Athènes, celui « qui aime se promener en discutant ». La prostituée apparaît sur la scène littéraire à l'époque de la Nouvelle Comédie, soit la seconde moitié du IVsiècle av. J.-C. Une jeune femme aimée est kidnappée par des pirates. Contrainte à se prostituer, elle retrouve son identité et sa liberté et peut enfin épouser son amoureux. Plus commune est la trame où une courtisane cupide se joue de ses amants. Chez les latins, Plaute la met en scène dans diverses pièces, en particulier dans Truculentus, le rustre. Trois rivaux sont épris de Phronésie qui s'amuse à leur soutirer de grosses sommes d'argent, arguant de l'existence d'un enfant né de leurs amours. Dans L'Hécyre de Terence, la douce Bacchis est autrement désintéressée. Elle consent à rompre avec son amant, au grand dam de celui-ci qui, poussé par ses parents, a contracté un mariage de raison avec Philomène. Plus maîtresse que catin, la prostituée au grand cœur, sincère et pleine d'abnégation, est née. On la retrouvera dans La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas.

    • Le Moyen-Age, où l'on règle leurs comptes aux entremetteuses, maquerelles et autres souteneurs

    Le sexe tarifé se développe dans les villes d'Europe du XIIe au début du XVIe siècle. Il existe même des bordels publics que les pensionnaires peuvent quitter librement. Les rares fabliaux évoquant les prostituées manifestent de l'indulgence à leur égard. Les auteurs jettent plutôt l'opprobre sur les entremetteuses, les maquerelles et les souteneurs, oisifs, corrupteurs, vicieux et cupides, qui tirent profit de la crédulité des hommes et femmes. Ils ruinent les uns et corrompent les autres. Cible privilégiée des écrivains ? Les duègnes prêtes à rendre service à l'amoureux qui y met le prix, les matrones vénales initiant les jeunes femmes à l'extorsion de fonds. Qu'on songe à la geôlière de Bel-Accueil dans Le Roman de la rose (1275-1280) de Jean de Meung. Le satiriste du mariage, de la noblesse et de la papauté, ne croit guère à l'amourcourtois. Il méprise les femmes, ne s'en cache pas : « Toutes êtes, serez ou fûtes, de fait ou de volonté, des putes. » S'il a chanté les femmes illustres dans la Ballade des dames du temps jadis, François Villon, le pauvre clerc vagabond, a aussi troussé d'aimables vers sur les filles de joie qui, avec les gueux et les voleurs, formaient sa compagnie quotidienne : la belle Gautière, Blanche la Savetière, Guillemette la Tapissière, Jeanneton la Chaperonnière, Catherine la Boursière et la Belle Heaumière.

    • La Renaissance, où la vertu de la putain est réévaluée à l'aune des trahisons des religieuses et des femmes mariées

    Durant le Cinquecento, les écrits obscènes fleurissent. Les Ragionamenti de l'hédoniste italien Pierre L'Aretin (1492-1556) s'inscrivent dans ce courant visant à briser le carcan d'une société aristocratique trop corsetée, trop bigote. Rédigés entre 1534 et 1536, ces raisonnements se présentent sous forme de dialogues. L'un d'eux met en scène Nanna, une entremetteuse, et Antonia, une prostituée romaine. Les deux femmes débattent de l'avenir de Pippa, 16 ans, la fille de Nanna. Trois choix sont envisageables : religieuse, épouse ou prostituée. «  En la faisant courtisane - le monde étant pourri - tu risques d'en faire d'emblée une dame ; et avec ce que tu gagnes et ce qu'elle gagnera, elle deviendra vite une reine. » Antonia tranche donc la question. « Mon avis est que tu fasses de ta Pippa une putain : parce que la nonne trahit ses vœux, et la femme mariée assassine le sacrement du mariage ; mais la putain ne trompe ni monastère ni mari : bien plus, elle fait comme le soldat, payé pour faire du mal et qui, ce faisant, n'est pas considéré comme un malfaiteur, car sa boutique vend ce qu'elle a à vendre ; le premier jour qu'un aubergiste ouvre sa taverne, sans qu'il mette d'écriteau, on comprend qu'on y boit, qu'on y mange, qu'on y joue, qu'on y baise, qu'on y blasphème et qu'on y gruge : et qui irait là pour dire ses oraisons ou pour jeûner, n'y trouverait ni autel ni carême. » Sa décision prise, Nanna instruit Pippa dans l'« arte puttanesca ».

    • Le Siècle des Lumières, où les jeunes filles affluent de la campagne et viennent gonfler les rangs de la prostitution

    Au XVIIIe siècle, le théâtre met en scène des servantes, figures quasi-uniques de filles du peuple. Pourtant les grandes villes européennes voientaffluer massivement des adolescentes issues des campagnes, susceptibles de tomber dans les griffes d'une maquerelle. Ces jeunes filles en quête d'une vie meilleure fuient les champs ou leurs familles. Effarants sont les chiffres. A Londres en 1720, on estime qu'une femme sur quatre est une prostituée. Ce sont les entremetteuses cupides ainsi que les séducteurs sans foi ni loi, que fustige Samuel Richardson. Dans son roman épistolaire, Clarissa Harlowe (1748), une belle jeune fille est promise à un mariage arrangé avec un aristocrate laid et obèse par sa richefamille qui souhaite, par cette alliance, acquérir des titres de noblesse. Désespérée, Clarissa se laisse convaincre par Lovelace de fuir avec lui. Celui-ci la retient prisonnière pendant de longs mois. Il la séquestre notamment dans un hôtel de passe. Lovelace finit par la violer après l'avoirdroguée.

    Le portrait dépeint par John Cleland, l'année suivante, dans Fanny Hill, est à l'opposé de ce mélodrame. Orpheline venue à Londres de sa campagne natale, Fanny semble enthousiaste d'exercer ses charmes dans la maison tenue par Mrs Cole. Voilà une femme bien née qui traite ses protégées comme ses propres filles et leur dispense des conseils judicieux. Dans sa maison, Fanny découvre l'épanouissement sexuel. Manon Lescaut, la célèbre héroïne de l'abbé Prévost, choisit ses clients. Plus femme entretenue que putain, elle se refuse à mener une vivremédiocre et modeste. Par ses liaisons avec des riches bourgeois, elle vise à s'assurer un certain confort, indispensable selon elle au bonheur d'un couple. « Je travaille pour rendre mon Chevalier riche et heureux. »

    La grande ville, son miroir aux alouettes, ses pièges tendus par des libertins, la déchéance où tombent les ambitieux trop naïfs, est un thème fécond dans la littérature de ce siècle. Maintes fois réédités, Le Paysan perverti (1775) fit la renommée de Rétif de La Bretonne. En 1784, il lui donna récit en miroir, La Paysanne pervertie. Celui-ci raconte les aventures parallèles d'Ursule. Elle aussi, la sœur d'Edmond, cède au mirage de l'ascension sociale. Amante d'un marquis dont elle a un fils, elle tombe dans la prostitution de bas étage. Dans Justine ou les Malheurs de la Vertu (1791) du Marquis de Sade, l'orpheline Juliette voit le sexe comme un moyen d'ascension sociale offrant gloire et pouvoir. Aussi envisage-t-elle le bordel où elle s'initie à la prostitution comme une école du vice, la vertu ne débouchant que sur l'infortune. Plus réaliste est le portrait que brosse Louis-Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris (1781-1788), description minutieuse des citadines qu'il croise : femmes au foyer, laitières, nourrices, bonnetières, modèles pour coiffeurs, couturières, marchandes de mode, domestiques, gouvernante, porteuses d'eau…

    Dans ce panorama à caractère sociologique, les prostituées ne sont pas oubliées, loin de là. Elles occupent même une large place, qu'elles soient occasionnelles afin de compléter leurs chiches revenus ou qu'elles s'adonnent à plein temps au commerce des corps. A propos des courtisanes, Louis-Sébastien Mercier rappelle la diversité de leurs conditions de vie. « On appelle de ce nom celles qui, toujours couvertes de diamants, mettent leurs faveurs à la plus haute enchère, sans avoir quelquefois plus de beauté que l'indigente qui se vend à bas prix. (…) Que de distinctions, de nuances, de noms divers, et ce pour exprimer néanmoins une seule et même chose! Cent mille livres par an, ou une pièce d'argent ou de monnaie pour un quart d'heure, causent ces dénominations qui ne marquent que les échelles du vice ou de la profonde indigence. » L'écrivain distingue le « libertinage paré roulant dans un char » et « le libertinage de détresse marchant dans les rues fangeuses». Sa compassion va aux miséreuses envers lesquelles la police se montre plus sévère, qui sont surexploitées par les usuriers, les hôteliers et des commerçants. De cette sujétion, elles ne s'échappent pas, sauf « par une aventure heureuse et rare ».

    • Le XIXe siècle, quand la prostituée devient la petite soeur du forçat

    Au XIXe siècle, les forçats et les prostituées forment les deux faces d'une même médaille. Ces deux catégories d'individus également méprisés et condamnés par les bourgeois envahissent la littérature populaire. Celui qui prend leur défense au nom de la justice sociale et de l'humanisme s'appelle Victor Hugo. « Que vous l'appeliez république ou que vous l'appeliez monarchie, le peuple souffre, ceci est un fait. Le peuple a faim ; le peuple a froid. La misère le pousse au crime ou au vice, selon le sexe. Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles. Vous avez trop de forçats, vous avez trop de prostituées », dénonce l'écrivain dans Claude Gueux en 1834.

    L'année suivante, son recueil de poèmes, Les Chants du désespoir, dénonce encore la situation des prostituées qualifiées de « femmes brisées », écrasées par la misère. Mais c'est la Fantine des Misérables (1862) qui restera à jamais dans la mémoire des lecteurs comme le symbole d'une mère-courage, broyée par la société. Mère célibataire, l'ouvrière est renvoyée de la fabrique où elle travaille. Peu à peu, elle vend tout ce qu'elle possède, ses dents, ses cheveux et son corps, pour manger et subvenir aux besoins de sa fille Cosette mise en pension chez les infâmes Thénardier. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire de Fantine ? C'est la société achetant une esclave. A qui ? A la misère. A la faim, au froid, à l'isolement, à l'abandon, au dénuement. Marché douloureux. La misère offre, la société accepte », clame Victor Hugo. Il ajoute : « On dit que l'esclavage a disparu de la civilisation européenne. C'est une erreur. Il existe toujours, mais il ne pèse plus que sur la femme, et il s'appelle prostitution. »

    Après l'école romantique, le naturalisme fait de la prostitution un thème emblématique de son mouvement. Il faut dire que le phénomène, attesté par les rapports de police, les archives des prisons et des hôpitaux, prend de l'ampleur dans la seconde moitié du XIXe siècle. Balzac, Flaubert, Dumas fils, les frères Goncourt, Zola, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Jean Lorrain et Maupassant, illustrent à leur façon les divers degrés hiérarchiques du métier : filles des rues, pensionnaires de maisons closes, demi-mondaines, courtisanes de salon, actrices entretenues... Les publications abondent. Au point que Mireille Dottin-Orsini et Daniel Grojnowski ont pu concevoir une anthologie  intitulée Un jolimonde, romans de la prostitution (Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2008), regroupant une vingtaine d'œuvres parues à la Belle-Epoque, célèbres comme Nana et Boule de suif, ou méconnues tels Marthe, histoire d'une fille, premier roman de Huysmans ou La Fille Elisa d'Edmondde Goncourt.

    Comment comprendre pareil intérêt ? « Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses », explique Gustave Flaubert à Louise Colet. L'ermite du Croisset loue l'expérience de se réveiller le matin sur le sein de « femmes perdues », inconnues dans « un lit sans nom ». A celui qui ne l'a pas vécue, dit-il, « il manque quelque chose ». L'écrivain n'adresse qu'un reproche teinté de nostalgie : la prostitution, « c'est un mythe. La femme entretenue a envahi la débauche, comme le journaliste la poésie : nous nous noyons dans les demi-teintes. » Son ami, Guy de Maupassant use de la prostituée comme d'un miroir reflétant l'hypocrisie des bourgeois. Convenables, non malséants, sans cœur ni altruisme. Il y consacre de nombreuses nouvelles, Boule de suif, L'Odyssée d'une fille, La Femme de Paul, La Maison Tellier, Les Tombales

    Publiée en 1880, Boule de suif est la plus célèbre. C'est elle qui lance sa carrière littéraire. L'histoire, inspirée d'un fait divers, se déroule pendant la guerre de 1870 : dix personnes fuyant Rouen (Normandie) occupent une diligence. Il y a là des bourgeois, des nobles, deux religieuses, des commerçants et une prostituée surnommée Boule de suif à cause de ses rondeurs. Au début du voyage, celle-ci partage avec les voyageurs affamés ses provisions. A la fin, les mêmes ne lui donneront même pas un quignon de pain, lors même qu'elle s'est donnée à un officierprussien pour les sauver. Dans une autre nouvelle moins connue, Lit 29, une prostituée patriote décide de ne pas se faire soigner de la syphilis afin de contaminer le plus grand nombre de Prussiens.

    En 1880, soit la même année que Boule de Suif, paraît Nana d'Emile Zola, courtisane égoïste et femme fatale causant la ruine financière et morale d'une multitude d'hommes, notamment le comte de Muffat, fou amoureux d'elle. Mère à 16 ans, la fille de Gervaise et de Coupeau, apparue dans L'Assommoir, s'est tôt adonnée à la prostitution. Rapidement, des riches hommes l'entretiennent. Insuffisant pour satisfaire ses caprices. « Les besoins croissants de son luxe enrageaient ses appétits, elle nettoyait un homme d'un coup de dent. » Elle accède à la célébrité grâce à une apparition très dénudée dans un théâtre parisien, le rôle de Vénus.  « Et Nana, en face de ce public pâmé, […] restait victorieuse avec sa chair de marbre, son sexe assez fort pour détruire tout ce monde et n'en être pas entamé. » L'ex-reine de Paris mourra après avoir contracté la variole.

    « L'amour, c'est le goût de la prostitution. Il n'est même pas de plaisir noble qui puisse être ramené à la Prostitution », écrit Baudelaire (1821-1867) dans Fusées. Le poète des Fleurs du mal évoque les filles de joie dans Le Crépuscule du soir : « A travers les lueurs que tourmente le vent / La Prostitution s'allume dans les rues / Comme une fourmilière elle ouvre ses issues /Partout elle se fraye un occulte chemin/Ainsi que l'ennemi qui tente un coup de main / Elle remue au sein de la cité de fange/ Comme un ver qui dérobe à l'homme ce qu'il mange ».

    • Le XXe siècle, qui voit fleurir les autobiographies de prostitué(e)s

    Le XXe siècle sera celui de l'autofiction et du récit d'inspiration autobiographique : Vie d'une prostituée (1947) de Marie-Thérèse Notre-Dame des Fleurs (1948) et Le journal d'un voleur (1949) de Jean Genet, Prostitution (1975) de Pierre Guyotat, Moi Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée(1983), Les aventures singulières (1983) d'Hervé Guibert, Les Chiennes savantes (1996) de Virginie Despentes, L'Aveu différé (1997) de Jacques Borel, Putain (2001) de Nelly Arcan, Le noir est une couleur (1974) et Carnet de bal d'une courtisane de Grisélidis Réal….

    « J'avais pris horreur de ce métier et j'étais dégoûtée de tous ces cochons qu'il faut sucer, branler, à qui il faut faire tant de trucs pour qu'ils jouissent. C'est vrai que l'on gagne plus qu'à l'usine, mais du pognon il n'en reste pas beaucoup quand même, et en plus, tous les emmerdements que l'on a avec les médecins, les flics, les maquereaux, les taulières... », écrit Marie-Thérèse, une infirmière qui se prostitua durant la Seconde Guerre mondiale. Vie d'une prostituée parut à quatre reprises entre 1947 et 1964 et condamné six fois. Dégoût et destruction de soi caractériseront aussi Putain de Nelly Arcan qui fut escort-girl pour payer ses études. « Le sexe n'est plus un tabou, mais une obsession collective. La société de consommation exige qu'on ne se prive de rien, pas d'avantage de l'orgasme que du reste. »

    Cette exigence se double d'un mépris envers celles qui la satisfont. « Et que pensent mes clients de tout ça, de ma mère et de leur femme, de moi et de leur fille, du fait que meurt leur femme et qu'ils baisent leur fille, eh bien que pensez-vous qu'ils en pensent, rien du tout j'en ai peur car ils ont trop de réunions à présider en dehors desquelles ils ne songent qu'à bander, et lorsqu'ils me confient d'un air triste qu'ils ne voudraient pas que leur fille fasse un tel métier, qu'au grand jamais ils ne voudraient qu'elle soit putain, parce qu'il n'y a pas de quoi être fier pourraient-ils dire s'ils ne se taisaient pas toujours à ce moment, il faudrait leur arracher les yeux, leur briser les os comme on pourrait briser les miens d'un moment à l'autre, mais qui croyez-vous que je sois, je suis la fille d'un père comme n'importe quel père. »

    Une autre Canadienne Grisélidis Réal (1929-2005) s'engagea dans ce métier d'abord pour nourrir ses quatre enfants nés de trois pères différents, puis comme activiste. Durant les années 1970, elle participa à la « Révolution des prostituées » à Paris où cours desquelles 500 femmes occupèrent la Chapelle Saint-Bernard, pour faire reconnaître leurs droits. Grisélidis Real soutenait que la prostitution choisie n'est en rien une aliénation. Mieux, c'est un art, une science, un humanisme qui possède une utilité sociale, et même une forme de grandeur. « A tant d'amies disparues, mortes de solitude, de trop d'amour donné, jamais reçu : à leur mémoire, il faudra que je dise comment le quotidien les a assassinées, et le mépris des gens. Et comme elles étaient belles, généreuses, pleines de talent et de mystère, entourées de tous ceux qui avaient tellement besoin d'elles, qui avaient faim de leurs caresses, de leur tendresse, de leur infinie patience, de leur savoir, de leur pouvoir », écrit-elle dans Le Noir est une couleur.

    Abandonné par sa mère quand il avait sept mois, Jean Genet est confié à une famille d'accueil. Envoyé à colonie pénitentiaire de Mettray à la suite d'une série de menus larcins, il s'en évade. Il s'engage dans la Légion étrangère puis déserte. « Un temps je vécus du vol, mais la prostitution plaisait davantage à ma nonchalance. J'avais vingt ans. » Il vagabonde, se prostitue en 1932 à Barcelone, dans le quartier du Barrio Chino peuplé de voyous et de marginaux. Il raconte cet épisode dans Le Journal d'un voleur.

    En 2005, Michel Houellebecq créé la polémique avec son troisième roman, Plateforme qui retrace les pérégrinations d'un Français en Thaïlande.« Je compris à quel point le tourisme sexuel était l'avenir du monde », dit le narrateur. Et puis il y a Vingt-trois prostituées du Canadien Chester Brown (Cornélius, 2012). Singulier par sa forme, son ton et sa dimension testimoniale, ce roman graphique autobiographique démarre en 1999 quand le narrateur, après une rupture et trois ans d'abstinence sexuelle, décide d'avoir des relations tarifées, et se poursuit jusqu'en 2003. Préfacé par le dessinateur américain Robert Crumb, il plaide pour la décriminalisation et la normalisation de la prostitution. « Quand j'achète quelque chose - disons un livre - je le ramène à la maison et je peux le garder aussi longtemps que je le veux. Il m'appartient. Quand j'avais rendez-vous avec une prostituée, je ne l'achetais pas. Je payais pour avoir une relation sexuelle avec elle. Lorsque nous nous quittions, je ne la gardais pas… Elle ne m'appartenait pas », écrit-il en appendice.

    L'interview de Chester Brown sur Vingt-trois prostituées

     

     http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/12/03/la-prostitution-a-travers-les-arts-la-litterature-chapitre-5_3524765_3260.html

    • Macha Séry
      Journaliste au Monde

     


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  • Cécile Émilie Seurre, dite Cécile Sorel, née à Paris le 17 septembre 1873 et morte à Trouville-sur-Mer (Calvados) le 3 septembre 1966, est une comédienne française. 

     
    Sorel Cécile

    Très tôt attirée par le théâtre, elle est admise en 1903 à la Comédie-Française où elle interprète tous les rôles classiques du répertoire français, dans un style très reconnaissable et qui serait considéré aujourd'hui comme outré, au ton déclamatoire et à la diction sur-articulée (c'était aussi le style, à la même époque, de Sarah Bernhardt). Elle est notamment associée, comme Sarah, au rôle de Célimène de Molière.

    Éternelle fiancée de Witney Warren, Américain richissime, elle se marie finalement et contre toute attente avec le comte de Ségur-Lamoignon, arrière petit-fils de l'écrivain "née Rostopchine", acteur médiocre appelé sur scène Guillaume de Sax. Plus de quinze ans séparent les époux et ce mariage donne lieu aux moqueries les plus cruelles. On appelle le couple « la faux-cil et le marteau », « la belle et le bête », etc. Son mari, employé au ministère des affaires étrangères fut baptisé "le con d'Orsay".

    Cécile et le comte de Ségur se séparent sans jamais divorcer. Elle restera toute sa vie comtesse de Ségur, devenant une amie proche du radical Clemenceau, du nationaliste Maurice Barrès, de l'historien d'art Gustave Larroumet et de l'acteur Maurice Escande. En 1933, elle lance le fameux « L'ai-je bien descendu ? » au pied de l'escalier Dorian du casino de Paris. Cette seule phrase lui vaudra la célébrité. En 1937, elle tourne un petit rôle auto allusif (la courtisane (très) âgée) dans Les Perles de la couronne de Sacha Guitry. Le 19 avril 1944, elle échappe de peu au bombardement du Théâtre-Français à Rouen où elle venait de donner une représentation du Roi Christine.

    Après la Seconde Guerre mondiale, elle a quelques inquiétudes à la Libération, probablement parce qu'elle apparaît plusieurs fois dans le journal "Le Matin", notamment dans le numéro du 17 octobre 1941 où elle apparait en photo en première page en train de fleurir la tombe de Marie-Antoinette. Enfin, le 15 août 1950, elle est saisie d'une conversion spectaculaire et prononce ses vœux dans le Tiers-Ordre franciscain à la chapelle des Carmes de Bayonne. Ses dernières années sont consacrées à l'écriture et à la foi. Elle meurt en 1966, à quatre-vingt-douze ans à Trouville-sur-Mer, au château de Hennequeville, qui lui avait été loué par Jean Dupuy, dit le baron Barclay. Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse à Paris. À Biarritz, elle habitait soit à la villa Mirasol, près de l'hôtel du Palais, soit dans une suite qu'elle louait à l'année à l'hôtel Continental.

    L'actrice est représentée dans la fresque en trompe-l'œil peinte par Charles Hoffbauer au plafond de la coupole du château d'Artigny à Montbazon, ancienne propriété du parfumeur François Coty. Elle habita un hôtel particulier situé au 21 de la rue Le Sueur à Paris qui fut racheté par le docteur Petiot, qui y installa son « cabinet médical » dans lequel il assassina plusieurs dizaines de personnes.

    Théâtre
    Avant la Comédie-Française

    • 1893 : Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou et Emile Moreau, Théâtre du Vaudeville
    • 1896 : Lysistrata de Maurice Donnay d'après Aristophane, Théâtre du Vaudeville
    • 1896 : Amoureuse de Georges de Porto-Riche, Théâtre du Vaudeville
    • 1898 : Les Transatlantiques d'Abel Hermant, Théâtre du Vaudeville
    • 1900 : Château historique d'Alexandre Bisson et Julien Berr de Turrique, Théâtre de l'Odéon

    Carrière à la Comédie-Française
    Entrée à la Comédie-Française en 1901 - Sociétaire de 1904 à 1933 - 339e sociétaire

    • 1901 : Le Marquis de Priola de Henri Lavedan, Comédie-Française
    • 1902 : Le Marquis de Priola de Henri Lavedan, Comédie-Française
    • 1902 : Le Plaisir de rompre de Jules Renard, Comédie-Française
    • 1902 : L'Autre Danger de Maurice Donnay, Comédie-Française
    • 1904 : Le Paon de Francis de Croisset, Comédie-Française
    • 1905 : Le Marquis de Priola de Henri Lavedan, Comédie-Française
    • 1905 : Les Deux Hommes d'Alfred Capus, Comédie-Française
    • 1906 : Poliche de Henry Bataille, Comédie-Française
    • 1907 : L'Étincelle d'Édouard Pailleron, Comédie-Française
    • 1907 : Chacun sa vie de Gustave Guiches et Pierre-Barthélemy Gheusi, Comédie-Française
    • 1908 : Les Deux Hommes d'Alfred Capus, Comédie-Française
    • 1909 : Le Masque et le bandeau d'Albert Flament, Comédie-Française
    • 1909 : La Rencontre de Pierre Berton, Comédie-Française
    • 1912 : Sapho d'Alphonse Daudet et Adolphe Belot, Comédie-Française
    • 1915 : Le Mariage forcé de Molière, Comédie-Française
    • 1917 : Manon en voyage opéra comique en 1 acte de Jules Massenet et Claude Terrasse, Théâtre Édouard VII
    • 1921 : Les Fâcheux de Molière, Comédie-Française
    • 1922 : Marion Delorme de Victor Hugo, Comédie-Française
    • 1923 : La Mégère apprivoisée de William Shakespeare,
    • Comédie-Française
    • 1923 : Poliche de Henry Bataille, Comédie-Française

    Après la Comédie-Française

    • 1944 : Le Roi Christine de Marcelle Maurette, Théâtre Édouard VII, Théâtre-Français Rouen

     

     

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    Cléopâtre-Diane de Merode dite Cléo de Mérode est une danseuseet icône de beauté française née le 27 septembre 1875 à Paris 5e  et

    morte le 17 octobre 1966 à Paris 8e

     

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    Formée à l'école de danse de l'Opéra de Paris, cette jeune noble crée en 1896 au Casino de Royan Phryné un ballet de Louis Ganne puis nommée grand sujet à l'Opéra de Paris danse dans CoppéliaSylvia ou la nymphe de Diane de Léo Delibes, Les deux pigeons d'André Messager,

    l'Étoile d'André Wormser et Le Couronnement de la Muse

    de Gustave Charpentier.

     

    Elle quitte l'institution en 1898 puis entreprend une carrière indépendante internationale et danse jusqu'à la Première Guerre mondiale.

     

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Elle se produit à l'exposition universelle de Paris en 1900 dans les « danses cambodgiennes », crée en 1902 à Moscou et Madrid Tanagra sur un poème de Paul Franck puis Phoébé à l'Opéra-Comique à Paris.

     

    Malgré une rentrée réussie en 1924 elle décide de se retirer du monde de la danse à Paris.

    Sur la demande d'Henri Varna elle reparaît ponctuellement sur scène en juin 1934 dans La revue 1900 aux côtés du danseur George Skibine «Je portais une robe de satin rose, baleinée à la taille, très longue, avec un ruché dans le bas. Nous dansions cinq valses à la file; nous finissions par un grand tourbillon, et Skibine m'emportait dans ses bras au fond de la scène».


     
    Cléo vers 1903

     

    Sa beauté délicate, hors des canons de beauté 1900, est restée légendaire, ainsi que les hommages qu'elle reçoit de quelques célèbres soupirants,

    ....................plus particulièrement le roi Léopold II de Belgique, aventures qu'elle relate dans ses mémoires, Le Ballet de ma vie, publiées en 1955 par les éditions Horay, à Paris.

     

     
    La Danseuse (1896), sculpture d'Alexandre Falguière pour
    lequel Cléo de Mérode a servi de modèle.
     

    Elle pose pour le sculpteur Alexandre Falguière, pour les peintres Degas, Jean-Louis Forain,Boldini, elle est représentée par Henri de Toulouse-Lautrec et a son effigie en cire au musée Grévin dès 1895, façonnée par le chef d'atelier du musée, le sculpteur Léopold Bernstamm.

     

    Elle est une des premières femmes dont l’image photographique, due notamment auxphotographes Paul Nadar (1856-1939), fils et successeur de Félix Nadar, et surtout Léopold-Émile Reutlinger (1863-1937), est diffusée à l'échelle mondiale.

     

    Elle pose également pour l'atelier photographique Benque (photos prises à l'Opéra, à partir de 1890), le photographe Charles-Pierre Ogerau (1868-1908) auteur d'une série de portraits en 1895, et plus tard, Henri Manuel

    (1847-1947).

    Élue « reine de Beauté » sur photographies par les lecteurs de L'Illustration en 1896 parmi 131 célébrités, dont Sarah Bernhardt, elle accroît sa notoriété la même année avec un parfum de scandale, du fait de l'exposition de la sculpture La Danseuse d’Alexandre Falguière au Salon des artistes français.

     

     

    Ce nu en marbre blanc grandeur nature, aurait été taillé d'après un moulage en plâtre de son corps. Pourtant Cléo de Mérode s'est toujours défendue d'avoir posé nue.

     

    Elle accuse Falguière d’avoir fabriqué une œuvre à scandale en moulant le corps de la statue sur un autre modèle féminin, alors qu’elle n’aurait posé que pour la tête.

     

    Des personnalités contemporaines aussi diverses que les hommes de lettres Jean de Tinan(dans Pense-tu réussir !), Georges Rodenbach (article de presse à propos de La Danseuse de Falguière), ou le peintre

     

     

    Paul Klee (journal), laissent des témoignages écrits exprimant le pouvoir de fascination qu'exerçait son image, en mouvement sur scène, ou fixée par la photographie.

     

    En 1901, le directeur des Folies Bergère, Édouard Marchand, la recrute pour un ballet pantomime en trois actes dénommé Lorenza.

     

    C’est le dernier grand spectacle qu'il organise dans cette salle parisienne.

     

    Elle séjourne plusieurs étés de sa vie à Biarritz ou au château de Rastignac à La Bachellerieen Dordogne, chez la famille Lauwick.

    Pendant l’Occupation, elle se retire à Saint-Gaultier, dans l’Indre.

     

     

    Après la guerre, en 1950, Cléo de Mérode gagne un procès contre Simone de Beauvoir qui a fait l'erreur de l'assimiler à une « cocotte » dans le Deuxième Sexe.


     
    Tombe de Cléo de Mérode sculptée par Luis de Périnat au Père-Lachaise.

     

    Morte à son domicile parisien du 15, rue de Téhéran dans le quartier de l’Europe, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (90e division), où elle repose aux côtés de sa mère Vicentia (Cense de Merode);

     

    une statue de Cléo de Mérode, sculptée en 1909 par le diplomate et sculpteur espagnol Luis de Périnat, qui fut son amant de 1906 à 1919, orne leur tombe.

     

    WIKIPEDIA

     

     

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