• Les COCOTTES & DEMI MONDAINES

     

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    Elles ont fait rêver des rois, dissipés des pères de famille, corrompu des incorruptibles, brûlé des fortunes, réinventé la débauche.

     

    Les Cocottes ont enjoué le tournant du siècle, et bâti une légende:

    Emilienne d’Alençon, Mata-Hari, la belle Otéro, Liane de Pougy, Cléo de Mérode, Cora Pearl ont défrayé la chronique fin-de-siècle. 

    Zola s’en est inspiré pour le personnage de Nana, Alexandre Dumas fils les a admirées, Edouard VII les a fréquentées. Il n’était de bourgeois sans sa cocotte…

    En un album splendide (publié chez Parigramme), la journaliste Catherine Guigon retrace cette odyssée de la luxure: photos, portraits, dessins, évocations, lettres. Par chance, les «horizontales» ont soigneusement construit leur histoire - et leurs histoires.

    MATA HARI 

    Elles étaient vénales, certes, mais c’était le prix de leur beauté.

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    Dans une époque qui allait se consumer dans la guerre de 14, elles furent les vestales de la décadence.

    La virginité en moins, évidemment.

    BibliObs Quelle est la définition de «cocotte»?

    Catherine Guigon Une cocotte est une courtisane.

     

    Prostituée, c’est réducteur.

    Une cocotte, certes, vit des ses charmes, mais pas seulement.

    Car la plupart du temps, elle est aussi actrice.

    La cocotte, aussi, est une femme libre: elle choisit ses amants, souvent riches, et elle fixe ses tarifs.

    Diamants, hôtels particuliers, voitures, chevaux, colliers de perles….

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    La cocotte a eu une durée d’existence brève,
    entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

     

    Sous l’Ancien Régime, pas  de cocottes.

    Des favorites, certes.

    Mais la cocotte est apparue sous le Second Empire, dans l’entourage

    de Napoléon III.

     

    On les appelle alors «lionnes», «biches», puis «grandes cocottes»,

    «horizontales», «demi-mondaines».

    La première fut…

    La plus spectaculaire, celle qui a fait couler le plus d’encre,

    c’est la belle Otéro.

     

    Son originalité, c’est qu’elle faisait de la danse espagnole et que cet exotisme-là était nouveau, et c’était une bête de scène.

     

    SOREL

    Elle avait une énergie, une joie de vivre, de force peu communes.

    Pour le spectacle, elle apparaissait sur des scènes publiques,

    comme les Folies-Bergère.

    LA VALLIERE 

     

    Pour le reste, elle séduisait des têtes couronnées.

    Justement, parlons des têtes couronnées.

    Les rois, les princes et leurs suites venaient à Paris s’encanailler.

    C’était une tradition.

     

    Ces messieurs allaient dans les salles de spectacle, faisaient leur choix, puis terminaient la soirée chez Maxim’s, en bonne compagnie.

    Gipsy,  album Reutlinger, tome 61, vue 38, Gallica 

    Gipsy, album Reutlinger, tome 61, vue 38, Gallica

     

     

    Ils signalaient leur intérêt en envoyant un bouquet de fleurs avec un bracelet de diamants, et l’élue les rejoignait pour le souper…

    Ainsi, la belle Otéro se fait aborder par un banquier peu attirant, celui-ci finit par mettre une somme invraisemblable sur la table, et elle accepte de dîner avec lui dans un cabinet particulier.

    Le client ajoute 20.000 francs-or en disant:

    «Je passerais bien une demi-heure dans votre chambre.»

    Elle accepte. Et, pendant ces trente minutes, elle lui fait visiter sa chambre,

    lui fait admirer ses bibelots, ses vases de Gallé,

    et, passé le laps de temps, elle le congédie… en gardant l’argent.

    C’est cavalier.

    Ces femmes-là font tout en grand.

     

    Les sommes sont faramineuses, les robes proviennent des plus grands couturiers de l’époque, les colliers sont grandioses, les amants sont célèbres:

    le prince de Galles, Nicolas II de Russie, Léopold II de Belgique,

    les Rothschild…!!

     

     

     

    L’argent coule à flots, la guerre est encore loin, on peut se ruiner en une nuit, on se suicide au matin, drôle d’époque.

    Peut-on parler d’une société du scandale?

    Oui et non. Le scandale est accepté, mais reste scandale.

    Vix, album Reutlinger, tome 61, vue 47, Gallica 

     

    VIX

     

    Des personnages sulfureux amusent la société, Oscar Wilde, Jean Lorrain, et des femmes pittoresques se font voir au casino, au champ de course, au bal, au théâtre.

    LIANE de POUGY

    Toute l’Europe fortunée se précipite à Paris.

     

    C’est le haut lieu de la fête.

    Laquelle, de ces cocottes, a été la plus haute en couleurs?

    Otéro, sûrement. Elle était dans l’excès permanent.

     

    Par exemple, elle jouait beaucoup. C’est cette passion du jeu qui la perdra après la guerre.

    C’est la Païva, aussi, qui s’est livrée à un amant – le temps que les billets de banque de celui-ci finissent de se consumer dans l’âtre de son hôtel particulier sur les Champs-Elysées.

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 2, vue 39, Gallica 

    CLEO de MERODE 

     

    Les travaux ont duré si longtemps pour bâtir cette demeure somptueuse qu’Alexandre Dumas fils disait:

    tout est terminé, il ne manque plus que le trottoir.

     

    Ceci dit, la PAIVA elle , fonctionnait différemment: elle s’est mariée à répétition.

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    Autre anecdote: avant de partir en Russie, Otéro s’allonge nue sur un plateau d’argent, dans un restaurant, et elle est servie ainsi à ces messieurs…

     

    L’extravagance était la règle.

    Il y a certaines de ces dames qui ont terminé en odeur de sainteté…

    La plus froide, la plus vénale, c’est Liane de Pougy.

     

    Elle n’aimait guère les hommes, avait des aventures lesbiennes, notamment avec Emilienne d’Alençon et Nathalie Barney, et a fini à genoux.

    Pour prier?

    Pour prier.

    La guerre a mis fin à cette époque…

    Oui.

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    D’abord parce que pas mal de riches ont été ruinés,

    puis certaines de ces dames ont raccroché.

     

    Otéro a été ruinée par le jeu, elle a fini sa vie dans un garni à Nice, avec une petite pension versée par le casino de Monte-Carlo, où elle avait dépensé des fortunes.

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    Carolina Otero, surnommée la 'Belle Otero' qui connut vingt années de gloire et de splendeur aux temps des années folles, photographiée dans sa chambre d'hôtel peu de temps avant de décéder, le 12 avril 1965 a Nice, France.

     

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    Symboliquement, elle est morte assise sur son bidet devant une photo du tsar. Liane de Pougy a réussi un mariage avant de se confire en bondieuserie. Au prêtre qui la suivait, elle a dit:

     

    «Mon père, à part tuer et voler, j’ai tout fait.»

     

    Emilienne d’Alençon, elle, a eu le projet de partir

    pour Bogota pour ouvrir un salon de beauté, puis c’est tombé à l’eau.

     

    Elle a fini détruite par la drogue.

     

    Son corps sera jeté dans la fosse commune.

     

    Mata-Hari a mal tourné, aussi.

    Les cocottes ont laissé une belle trace dans la littérature…

    Nana a été inspirée par Hortense Schneider,

    Odette Swann, sans doute par Laure Hayman,

     

    De plus, souvent, ces femmes ont écrit leurs mémoires:

    ainsi, Otéro réinvente totalement sa vie,

    Liane de Pougy ou Cora Pearl signent des autobiographies,

    mais restent discrètes sur leur intimité.

     

    C’est tout à leur honneur.

    Pourquoi font-elles encore rêver?

    Parce qu’elles étaient libres et extravagantes.

     

    SOURCES

    D.R.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 2 Mars 2017 à 12:09

    I am really pleased to have found your site because it's pretty good to look at the people of the past centuries

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