• …Balsan et Chanel

     

    balsan

    Balsan et Chanel

    Pour commencer en ordre chronologique, Chanel et Étienne Balsan–un ancien officier de cavalerie–ils s’étaient rencontrés alors elle a chanté avec sa tante à Moulins. Elle avait rêvé de devenir chanteuse, mais ainsi elle a suit Balsan dans sa propriété de Royallieu à Compiègne. 

    Au moment, Balsan avait déjà une femme s’appelait Émilienne d’Alençon, qui était actrice bien connue. Elle et les autres femmes qui ont visitée Royallieu elles ont suivi les modes de la Belle Epoque, qui incluait des jupes longues, des chaussures aux talons hautes, des chapeaux très ornés, et–selon l’impression que Chanel avait eu d’Alençon–« des robes lourdes et des voiles tachetés » qui rendaient les femmes comme des vieilles filles.

     

    Les femmes habillées dans le paysage comme elles feraient dans la ville, parce que c’était ce qui les hommes aimaient. Si les femmes portaient les choses qui a demandé l’assistance d’un homme, leur autorité ne soit pas porté atteinte par l’exterieur.

    Balsan, qui aimait tous les cheveux et le paysage, exigerait que son cocotte aimerait les mêmes choses. Il ne la traitait très bien, et seulement considéré comme son « protégé, sur laquelle on ne dépense pas [l’argent]. »

     

    Donc, il envoya Chanel à La Croix St. Ouen, un tailleur local qui avait des clients de garçons d’écurie et de chasseurs.

     

    Chanel a promis de s’habiller jamais comme une « grande dame ni comme une souillon. »

     

    À La Croix St. Ouen, elle a demandé des culottes sur mesure, ainsi qu’une veste avec revers étroits et d’un col rabattu, et un chapeau noir.

     

    1929

     

    Cette tenue simple, inspiré par passant le temps à cheval dans les forêts à Royallieu, serait l’aider à développer sa technique de costumes 15 ans plus tard.

     

    Une modèle de quoi je pense Chanel a porté à Royallieu.

    Une modèle de quoi je pense Chanel a porté à Royallieu.

    belleepoque

    Les modes de la Belle Epoque.

    En plus de l’équitation, Chanel irait aux courses de polo, portant un « canotier de paille et un petit costume de pays » avec trois tresses et un ruban.

    Son style était bien sur androgyne.

     

    Pendant sa temps à Royallieu, elle a critiqué les femmes qui portaient de grands chapeaux et maquillage lourd, qui lui rappelait de Moulins.

    Chanel a été presque obsédée avec l’idée d’être gamine;

     

    elle a raconté qu’elle avait 16 ans à Royallieu quand elle avait vraiment 21 ans.

     

    Habillant en des liens d’écolier doucement noués et des chemises blanches avec Peter Pan colliers qui lui a donné une apparence de jeunesse, c’était sa façon de riposter, de toujours s’opposer aux conventions de la société.

     

     

    https://pourlamourde.wordpress.com/2013/04/28/balsan/

     

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    Contrairement aux hétaïres grecques,

     

    les courtisanes de la Belle Époque n’ont pas besoin d’être cultivées et raffinées pour accéder au rang de cocottes de haut vol : tel est le cas d’Émilienne d’Alençon, qui s’affirme dans le demi-monde parisien grâce à sa beauté et à la notoriété que lui apportent ses amants illustres et le recours à la photographie,

     

    qui diffuse son effigie à l’échelle internationale. 

    Née Émilie André, à Paris, le 18 juillet 1869, fille d’une concierge de la rue des Martyrs, la future Émilienne d’Alençon reçoit son pseudonyme de la prostituée

    Laure de Chiffreville, qui lui prédit une brillante carrière.

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    Lancée par l’« intrépide vide-bouteilles » Charles Desteuque, chroniqueur du Gil Blas, Émilienne se produit comme dresseuse de lapins au Cirque d’Été et fréquente les lieux favoris du demi-monde parisien : le bois de Boulogne, Chez Maxim’s, les théâtres.

     

     

    Entre 1889 et 1892, la jeune femme devient une célébrité grâce à sa liaison avec le jeune duc Jacques d’Uzès qui veille à son instruction dans le vain espoir de l’épouser ; envoyé au Congo par sa famille qui s’oppose fermement à cette mésalliance, le jeune duc meurt en 1893.

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    Émilienne d’Alençon consolide sa renommée de grande cocotte en séduisant le roi des Belges Léopold II, le prince de Galles et futur roi Édouard VII, et le Kaiser Guillaume II,

    et en rivalisant avec la Belle Otero, Cléo de Mérode et Liane de Pougy.

     

     

     

    Avec Liane, Émilienne noue une liaison amoureuse que le Gil Blas relate de manière fort caricaturale :

    il annonce le mariage des deux cocottes et l’arrivée imminente d’un enfant. 

    Si les chroniqueurs mondains influent considérablement sur la notoriété des « grandes horizontales », ce sont les photographes qui leur assurent un succès international :

     

     

     

    la diffusion des portraits photographiques, qui permet à des véritables artistes du spectacle, comme Sarah Bernhardt ou Réjane, de consolider leur renommée, est d’autant plus indispensable pour les demi-mondaines qui, à défaut d’un véritable talent, misent tout sur leur beauté.

     

    Outre leurs richissimes amants, les séductrices de la Belle Époque ont en fait besoin d’une foule d’admirateurs anonymes qui, en collectionnant les reproductions de leurs portraits photographiques, contribuent à accroître leur renommée de « femmes fatales ».

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    Analyse de l'image

    Le spectacle de la beauté 

    Émilienne d’Alençon confie son image aux soins des meilleurs ateliers photographiques de Paris, où elle pose aussi bien en tenue élégante qu’en costume de scène. 


    Réalisée par l’atelier Reutlinger vers 1900, cette photographie montre la jeune femme dans le costume qu’elle porte sur la scène des Folies-Bergère dans La Belle et la Bête : Émilienne, racontent les chroniques, « fait semblant de jouer de la mandoline pour accompagner des couplets égrillards, qu’elle détaille d’une voix innocente ».

     

    Cette « innocence » est aussi la protagoniste de ce cliché, où « la Belle » penche la tête d’un air rêveur, les mains posées sur sa mandoline.

     

    Si le costume d’Émilienne est assez simple, les bijoux qu’elle porte révèlent sa coquetterie ; quant au charme du modèle, il est parfaitement décrit par un chroniqueur :

     

    « Son nez insolemment camard, et pourtant adorable dans son effronterie, est chevauché par les plus beaux yeux du monde, des yeux clairs, malins, qui peuvent être rangés dans la catégorie des agents provocateurs […]

     

     

    Sa bouche, tordue de moues d’enfant gâté, ou retroussée par des sourires de sainte-nitouche, appelle irrésistiblement le baiser, comme la rose invite l’abeille et comme le Nord attire l’aimant. »

    Reproduite à loisir, l’effigie d’Émilienne correspond à l’idéal ambigu de la féminité forgé par la Belle Époque : une femme sensuelle mais sans en avoir l’air, naïve et malicieuse en même temps.

      Interprétation

    Un « gavroche féminin », entre frivolité et mélancolie 

    Surnommée « gavroche féminin » en raison de son origine parisienne populaire et de la spontanéité de ses répliques, Émilienne d’Alençon se passionne pour la littérature et écrit elle-même des poèmes, recueillis sous le très significatif

    titre de Sous le masque (1918), qui révèlent une âme sensible et mélancolique ; néanmoins, la belle demi-mondaine n’abjure pas sa coquetterie et, en 1919, publie un recueil de recettes de beauté.

     

    Mais la Belle Époque est finie, et le triste déclin d’Émilienne d’Alençon a déjà commencé :

    l’opium fait des ravages sur son corps et sur son esprit ;

     

    elle dépense une fortune pour ses maîtresses, puis semble avoir trouvé le bonheur en épousant un jockey anglais beaucoup plus jeune qu’elle, Percy Woodland, dont elle divorce pour un autre jockey britannique,

    Alec Carter, qui meurt pendant la Grande Guerre.

     

    Seule, malade et endettée, Émilienne finit ses jours à Nice ;

     

    Renée Vivien avait écrit pour elle ces vers prémonitoires :

     

    « Tu te flétriras un jour, ah, mon lys ! / Tes pas oublieront le rythme de l’onde, / ta chair sans désirs, tes membres perclus / ne frémiront plus dans l’ardeur profonde, / l’amour désenchanté ne te connaîtra plus. »

    Cependant, la gloire passée de la Belle Époque et de ses protagonistes est éternisée par la photographie qui, après avoir été un puissant instrument publicitaire, s’avère être un irremplaçable outil de mémoire.

    Auteur : 

    Gabriella ASARO

    - See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=1169#sthash.FbN3dDxw.dpuf

     

     

     

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  • Nous avons recueilli des tirages depuis plusieurs années.

     

     

    années 1920 ère Ziegfeld Follies étoiles Ruth Noble - sépia Print - multiples tailles - Alfred Cheney-Johnston Pose classique [730-505] 

    Il s'agit du glamour et le style des premières années du XXe siècle.

    Il s'agit d'une image de Ziegfeld Star Alden Gay.

     

    Gay était une actrice et a été un des deux seuls membres

    fondateurs femelles de la Screen Actors Guild.

     

     

    1920

     

    années 1920 ère nue étude-"On the Beach" - noir & blanc Image - plusieurs tailles - Sexy sensuel érotique classique [730-414] 

    La photographie a été prise par Alfred Cheney-Johnston.

    Au début du XIXe siècle pour le milieu des années 1930 a été un âge d'or de la photographie et le cinéma, les deux aux États-Unis et partout dans le monde.

     

     

    années 1920 ère nue Image Flapper-Classic - noir & blanc - différentes tailles - Code pré Jazz Age Sexy [730-483] 

    Bon nombre des éléments dans cette section sont les premiers travaux de photographes ici et à l'étranger, qui ont été des expériences avec la lumière, le contraste et angles relative à la forme humaine.

    D'autres œuvres ici sont considérées comme "Code avant Hollywood", qui se réfère à l'époque dans les films américains entre l'introduction du son à la fin des années 1920 et l'application des lignes directrices censure Motion Picture Production Code [connu comme l'acte de Hays].

     

    Le Code a été adopté en 1930, mais n'a pas réellement commencé à être appliquées jusqu'au milieu de l'année 1934.

    1930 s era nue étude-nu sur la plage avec fleur-noir et blanc - tailles multiples-[730-642] Sexy Floral classique érotique féminin 

    Jusqu'à ce moment-là, il y avait peu ou aucun règlement concernant la nudité ou l'érotisme dans le film.

     

     

    era nue Film Noir-Noir et blanc-multiples tailles-[730-198] Sexy érotique Noir étude classique les années 1930-1940 

    1940

     

    années 1940 Era nue étude-Hat & rouge à lèvres-noir et blanc-multiples tailles-[730-144] classique érotique sensuelle provocante Sexy
    Les copies que vous achetez ont été soigneusement retouchées et restaurés au plus près l'original que possible.

     

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    Era nue « Sur le côté » - noir et blanc-multiples tailles [730-247] - Silhouette côté Sexy sensuelle classique classique des années 1930-1940

     

     

     SOURCES

    https://www.etsy.com/fr/listing/239809441/era-nue-film-noir-noir-et-blanc?ref=related-5

     

     

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  • Cléo de Mérode

     

    Elle est l’une des icônes de la décennie 1890, une beauté au visage éternellement juvénile et virginal… Cléo de Mérode est certainement aujourd’hui encore la plus célèbre des modèles de la maison Reutlinger.

    Ce sont d’ailleurs les clichés réalisés par Léopold Reutlinger qui ont le plus efficacement véhiculé l’image de cette mystérieuse courtisane.

    Regard Cléo de Mérode Reutlinger

    Reutlinger, Cléo de Mérode (détail), photographie, Gallica/BnF

    Le cas de Cléo de Mérode est passionnant à double titre.

     

    D’une part, elle fut l’une des plus singulières « cocottes » de la fin de siècle, dont la vie privée, jalousement préservée, suscite encore d’intenses interrogations.

     

    D’autre part, son rapport très particulier à la photographie en fait l’une des premières icônes modernes. Contrairement à la plupart des autres femmes du monde de son temps, elle ne se prête pas passivement au jeu de la photographie mais habite avec force un personnage qu’elle a patiemment construit et mis en scène.

     

     Cleo de Merode:

     

    Note: toutes les illustrations de cet article (sauf les cartes postales) sont tirées des albums Reutlinger. Les liens disséminés dans le billet renvoient à d’autres images, tirées du dossier iconographique conservé au département des arts du spectacle et également numérisé sur Gallica. 

     

    Si Cléo de Mérode fait figure d’être à part parmi les courtisanes de la fin du XIXe siècle, c’est donc d’abord par son histoire personnelle, si singulière.

     

    Elle n’est pas d’extraction populaire, au contraire de la plupart des femmes de spectacle qui percent au crépuscule du XIXe siècle.

     

    De son vrai nom Cléopâtre Diane de Mérode, elle est née d’une union illégitime dans la haute société autrichienne.

     Cleo de Merode:

    Sa mère, Vincentia de Mérode, noble désargentée et bohème l’élève à Paris. Orgueilleuse de la grande beauté de sa fille, Vincentia va constamment la mettre en scène, l’exhiber, contribuant ainsi dès son plus jeune âge à forger l’icône qu’elle deviendra.

     

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 2, vue 39, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 2, vue 39, Gallica/BnF

    A sept ans, Cléo débute comme petit rat à l’Opéra. Une telle activité peu surprendre quand on sait ce qui se passait au foyer entre les petites danseuses et les vieux abonnés ! Mais Cléo, qui ne se départit pas de sa bonne éducation, ne se mélange pas aux autres adolescentes, .


     

    En 1894, sa figure se détache parmi le corps de ballet. Cléo de Mérode a 19 ans : sa beauté attire de plus en plus les regards tandis que les premières photographies où elle figure seule commencent à circuler.

     

    Cléo de Mérode, Album Reutlinger, tome 15, vue 30, Gallica

    Cléo de Mérode, Album Reutlinger, tome 15, vue 30, Gallica/BnF

    En 1896, deux scandales braquent les projecteurs sur elle. Le premier éclate au Salon de Printemps. Peu de temps auparavant, le sculpteur Falguière l’avait priée de prêter les traits de son visage à une statue de danseuse qu’il préparait. A l’inauguration du Salon, l’œuvre est dévoilée, et contrairement à ce que l’artiste avait assuré à la jeune femme, la statue n’est pas couverte d’un pudique voile mais s’élance, dénudée et « indécente ». Il se dit alors que Cléo a posé nue…

    Au même moment, circulent des rumeurs sur une supposée liaison entre la jeune Cléo et le roi des Belges, Léopold II, déjà âgé et ventripotent.

     

    Les journaux s’en amusent et se couvrent decaricatures peu flatteuses, bien éloignées de l’image virginale et angélique que la photographie diffuse parrallèlement.

    statue of cleo:  

    La vérité sur ces deux affaires n’a jamais été connue : Cléo de Mérode, jusque dans ses mémoires, s’est toujours défendue de d’avoir jamais posé nue ou d’avoir entretenu des liaisons…

     

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    Il est vrai qu’on ne lui connaît que deux longues fiançailles et aucune aventure. Sa vie privée a toujours été gardée secrète et les rares fois où elle a dévoilé un pan de son intimité, ce fut dans une stricte mise en scène bourgeoise et respectable.

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    Toute sa personnalité est dissimulée derrière le masque d’un personnage parfaitement réglé jusque dans ses moindres détails. La photographie a été l’outil indispensable de la construction de cette image, élevée au rang d’icône.

     

     

    Les plus anciennes photographies de Cléo datent de son enfance : une belle petite fille puis une adolescente au sein du ballet de l’Opéra. Tout bascule en 1894, alors qu’elle a dix-neuf ans. Cette année-là, Cléo de Mérode réalise une première séance de  pose en solo dans l’atelier de Nadar. Dès cette série inaugurale, les grandes lignes de son image canonique sont posées : bouche close, regard mélancolique ou perçant, long cheveux soigneusement brossés et maintenus par un délicat bandeau qui accentue ses traits fins.

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vue 34, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vue 34, Gallica/BnF

    Si cette séance inaugurale est réalisée chez Nadar, Cléo fréquente dès l’année suivante le studio Reutlinger, spécialisé dans la photographie des femmes de spectacles. La cinquantaine de photographies que nous admirons dans les tomes des « albums Reutlinger » témoignent d’une collaboration régulière et entendue, une des plus fructueuses de la carrière de Léopold Reutlinger, peut-être scellée par un officieux contrat d’exclusivité.

    Il semble que Cléo ou sa mère dictaient en grande partie le choix des postures et des costumes, ce qui n’est apparemment pas le cas pour les autres « mondaines » qui passaient devant l’objectif des Reutlinger.

     

     

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vues 34 et 38, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vues 34 et 38, Gallica/BnF

    Cléo de Mérode apparaît toujours droite, finement campée, jamais souriante mais toujours avec un regard intense, qu’il fixe l’objectif ou qu’il soit plongé dans une mélancolique réflexion.

    Les premières poses reprennent celles imaginées chez Nadar quelques mois plus tôt : longs cheveux maintenus par un bandeau, dans une référence évidente à la Belle Ferronnière. Ailleurs, elle apparaît dans son tutu de danseuse, toujours dans une attitude passive. Beauté désincarnée, presque sans présence corporelle, Cléo joue de la délicatesse de son corps si menu et quasi androgyne : c’est ainsi qu’elle se travestit à plusieurs reprises en petit page.

     

    Aux yeux de ses contemporains, la référence artistique est parfaitement lisible: Cléo évoque une oeuvre qu’elle affectionnait tout particulièrement, le Chanteur florentin du sculpteur Paul Dubois.

    The beautiful Cléo de Mérode, in oils…  1901 Giovanni Boldini       1901 Giovanni Boldini ~ Cleo de Merode:  

    The beautiful Cléo de Mérode, in oils… 1901 Giovanni Boldini 1901 Giovanni Boldini ~ Cleo de Merode 

    Giovanni Boldini, détail of Cléo de Mérode, 1901, oil on canvas, 97,8 x 88,9 cm, private collection.:  

     

    Si une partie des clichés de Reutlinger sont réalisés dans des costumes qui évoquent ses rôles sur scène, sans pour autant transcrire ses pas, Cléo apparaît également en costume de ville. Habillée par Jacques Doucet, elle se pare de robes sculpturales qui magnifient sa silhouette.

     

     

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 2, vue 40, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 2, vue 40, Gallica/BnF

    Certains des clichés les plus célèbres de Cléo par Reutlinger sont réalisés en 1900 : elle y apparaît dans son costume de danseuse cambodgienne qui a tant séduit durant l’exposition Universelle.

     

    Cette image, qui annonce déjà les frasques de Mata Hari, vont grandement contribuer à forger sa légende et à lui donner, par cette touche d’exotisme, un pouvoir fantasmagorique plus grand encore.

     

    Cléo de Mérode dans son costume de danseuse cambodgienne, album Reutlinger, tome 6, vue 17, Gallica

    Cléo de Mérode dans son costume de danseuse cambodgienne, album Reutlinger, tome 6, vue 17, Gallica/BnF

    Après 1900, l’image de Cléo de Mérode s’épuise, du double fait de son extrême codification et de sa diffusion massive.

     

    Ne posant jamais plus les cheveux dénoués, Cléo de Mérode s’évertuera à reprendre inlassablement les mêmes poses, à la poursuite d’une éternelle jeunesse et cherchant par tous les moyens à se conformer à sa propre image que la photographie a fixée.

    Les séances se font de plus en plus rares après 1914 :

     

    Cléo, inexorablement, vieillit. Ce ralentissement de l’activité photographique correspond également à la cessation d’activité de Léopold Reutlinger, trop affecté par la perte de son fils au front.

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 15, vue 29, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 15, vue 29, Gallica/BnF

    En 1964, quelques temps avant sa mort, Cléo de Mérode confie une dernière fois son visage à l’objectif d’un photographe pour un reportage dans Vogue. La série de photographies qui en résulte est à mon sens la plus émouvante.

     

     

    On y découvre une vieille dame de 94 ans, belle et digne, faisant un dernier écho à ses clichés les plus célèbres.

    Quand on feuille les albums Reutlinger, les clichés de Cléo de Mérode, plus que tous autres, nous semblent d’une étrange familiarité…

     

    Et pour cause : la beauté immaculée de cette éternelle jeune fille marque encore notre culture visuelle tant elle a été diffusée et ce sous de multiples formes. Car Cléo de Mérode est l’une des premières icônes populaires. Entre 1896 et 1914, son image a été démultipliée à l’infini, sur les supports les plus divers. Non seulement son visage circule sous forme de cartes album mais figure également sur des cartes postales, dans des montages plus ou moins réussis. La belle Cléo sert à vendre de tout : cigarettes, chocolats, parfums, chapeaux… et ce à une échelle internationale !

    Carte postale montage, gallica

    Carte postale réalisée à partir de photographies des Reutlinger, début XXe siècle, Gallica/BnF

    Une utilisation que Cléo a monétisée.

    Non seulement la jeune femme a su parfaitement codifier son image mais également la commercialiser avec brio. De ce fait, elle est l’une des rares grandes courtisanes à avoir fini sa vie dans le confort matériel sans l’aide de personne !

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vue 35, Gallica

    Cléo de Mérode, album Reutlinger, tome 5, vue 35, Gallica/BnF

    sources / http://peccadille.net/2013/09/30/cleo-de-merode/

    30 septembre 2013 

     

     Cléo:

     

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    I ❤JAPAN 日本

     

    La signification du terme « geisha »  (芸者)  renvoie à une 

     

    « personne exerçant les arts ». 

     

     

     

     

    Leur origine remonte au  XVIIème siècle au moins.

     

    Leur fonction n’a d’autre objectif que celui de servir et divertir une clientèle aisée par la conversation, les arts et le jeu. 

     

    Il est donc établi qu’une « Geisha » ne se livre pas à la prostitution. 

     

    On estime au jour d'aujourd'hui le nombre de Geisha à moins de 15 000. 

     

    Chaque grand parti politique entretient un certains nombres de Geisha.

     

     

    Un peu d’Histoire…

     

    Il est possible de trouver trace de l’existence de « Geisha » dès le XVème siècle. Elles sont alors considérées, comme aujourd’hui comme un exemple d’élégance et de bienséance. 

     

    Avant elles leur avaient précédés les « taikomochi » (太鼓持), hōkan (幇間),

     ou « otoko-geisha ». 

     

    Les « taikomochi », ou « otoko-geisha » étaient à l’origine (vers le XIIIème siècle) des hommes en charge de servir les Daimyô (seigneur) avant d’évoluer (plus tardivement) vers le « badinage » et la distraction du public. 

     

     

     

    Le rôle qu’occupaient ces hommes échoit avec le temps aux femmes, c’est ainsi que vont naître les premières Geisha.

    Elles se nomment alors « onna-geisha ».

     

    L’apprentissage.

     

    Devenir  « geisha » est un enseignement long et difficile. 

     

    C’est aujourd’hui une démarche volontaire de la part de certaines jeunes filles de suivre l’enseignement conduisant au métier de « Geisha ». 

     

     

    Historiquement, certaines familles modestes vendaient leurs enfants à des maisons de Geisha «okiya» (置屋). 

     

    Ces maisons veillaient alors à l’éducation, au gîte et au couvert ces enfants.

     

    Une stricte éducation commençait alors sous la direction d’une « matrone » (Okaasan).

     

     

     

    - Shikomi

     

     Au début de leur formation les jeunes filles sont astreintes à de lourdes taches ménagères.

    Les plus jeunes étant plus corvéables que les ainées. 

     

    Elles sont au service des Geisha. 

     

    Cette phase et supposée briser et former la futur apprentie Geisha.

    Cette étape, autrefois assez longue, existe encore aujourd’hui mais n’excède pas quelques mois.

     

     

    - Minarai

     

     Après avoir fait montre de certains talents (notamment en dance) lors d’un examen de passage, les nominées deviennent des Minarai.

     

    Elles sont relevées de leurs tâches ménagères et suivent une instruction plus artistique.

     

     Les Minarai sont souvent rattachées à une maison de thé elles apprennent notamment la cérémonie du thé… 

     

    Au terme de la courte formation de Minarai, elles deviennent des Maiko (apprentie Geisha). Le terme de « Maiko » est propre à Kyôtô à Tokyô (anciennement Edo) on lui préfère le terme de « hangyoku » ou de « oshaku ».

     

    Lors de cette période d’apprentissage la Maiko est assignée à une Geisha qui lui transmettra son savoir et ses connaissances.

    La relation ainée/apprentie 

     

    (onee-san/imôto-san) est une facette importante de l’éduction de la Maiko. C’est de son ainée que la Maiko apprendra l’art de la conversation, perfectionnera sa dance, et sa façon de jouer du Shamisen du shakuhachi. 

     

    C’est son ainée qui l’aidera sans doute à trouver son nom de Geisha et trouvant les Kanji appropriés au regard de son nom et ses qualités. 

     

    L’apprentissage des Maiko est aujourd’hui largement plus court qu’au début du siècle.

     

    - Geisha

     

     La Maiko ne devient « Geisha » (Geiko   "芸妓"  à Kyôto) ou encore « ippon » qu’au terme d’un examen sanctionnant sa maîtrise d’un ensemble de matières artistiques (musique, danse…) et de la cérémonie du « mizu-age ». 

     

    Cette cérémonie ne pouvait se tenir que si la Geisha en charge du suivi et de la formation de la Maiko, estimait son élève  devenue apte. En devenant Geisha les vêtements et la coiffure de la Maiko vont changer.

     

    « Mizu-age » (水揚げ) signifie défloraison. Cette cérémonie est éminemment symbolique et marque le passage de l’état d’apprentie à celui de « Geisha ». Lors de cette cérémonie la virginité de l’apprentie geisha est mise à prix.

     

    Un « parrain » pouvait alors déboursée une importante somme d’argent afin d’acheté cette virginité. Dans les faits cet achat n’impliquait pas nécessairement  des relations sexuelles. Au cours de cette cérémonie le chignon porté par la Maiko est coupé. Il s’ensuit une fête en l’honneur de   la nouvelle Geisha.

     

    - Tôkyô/ Kyôto deux écoles.

     

    L’apprentissage des Geisha à la réputation d’être plus aisée à   Tôkyô   qu’à   Kyôto. Encore aujourd’hui certain maison de Geisha (Okiya) dispensent le même enseignement traditionnel à ses pensionnaires qu’au début du siècle. La formation des Geisha de Tôkyô est plus courte que celle de Kyôto.

     

     Etonnement, les Geisha de Tôkyô ont la réputation d’être plus âgée que celle de Kyôto. De même les Geisha de Tôkyô passent pour être plus effrontées que celles de Kyôto, qui mettent en avant leur « modestie » et un caractère plus  réservé.

     

    - Les maisons de Geisha (okiya).

     

    Les okiya (置屋) sont situés dans un quartier généralement nommé hanamachi (ville des fleurs -  花街) ou kagai (à Kyôto). Les quartiers nommés hanamachi sont les quartiers de Gion (Gion Higashi et Gion Kobu), Kamishichiken (上七軒), Miyagawachō (宮川町), Pontochō (先斗町) et Shimabara (嶋原) à  Kyôto.

     

    A  Tôkyô les quartiers accueillant les okiya sont les quartiers de Akasaka (赤坂), Asakusa (浅草), Kagurazaka (神楽坂), Mukôjima, Shinbashi (新橋),  Yoshichō.

     

    A  Osaka les okiya sont situés dans les quartiers Kita Shinchi, Minami Shinchi et Shinmachi (新町).

     

    Les Oyiya sont entièrement gérés par des femmes. A leur tête l’ « Okaasan » veille au respect de la discipline et au bien être de ses pensionnaires. Ces pensionnaires sont des femmes exclusivement célibataires. Si l’une d’entre elles désirent se marier, elle devra « démissionner » et quitter l’établissement. 

     

    L’ensemble des taches à l’intérieur de l’Okiya sont attribuées en fonction de la position hiérarchique et l’ancienneté dans l’établissement.

     

     L’entretient de la maison est financièrement assuré par une quote-part prélevé sur gages des « Geisha » en exercice. 

     

    De même, les domestiques et les « Geisha » retirés de la vie active sont entretenus sur les gages des « Geisha » en exercice.

     

     Les gages de la Geisha sont fonctions de ses qualités, donc de sa réputation, de son expérience et de la durée de sa prestation. Autrefois, la rémunération versée était fonction du nombre de bâtons d'encens consommés. 

     

    Chaque bâton ayant, selon la Geisha, une équivalence monétaire plus ou moins importante.

     

    - Le maquillage.

     

    Le maquillage de la Geisha va évoluer avec son expérience. Lors de son apprentissage la Maiko est lourdement fardé. Lors de son intronisation comme Geisha, le maquillage change pour devenir plus sobre. 

     

    Ce changement n’est pas anodin, il marque la maturité acquise par l’ancienne apprentie et souligne sa beauté sans artifices. 

     

     L’apprentie Geisha (Maiko) à un maquillage assez distinctif. Le visage est maculé de blanc, la lèvre inférieure est pour partie empourprée, la lèvre supérieure laissée blanche et les sourcils rehaussés de noirs. Au début de leur apprentissage, certaines Maiko se noircissent les dents. 

     

    Cette pratique se nommait  « ohaguro » (お歯黒).  Lors de son apprentissage la Maiko se fait aider de sa "grande sœur" (onee-san) une Geisha plus expérimenté lui servant de tuteur.

     

    Les Geisha ne sont pas nécessairement fardées de blanc. Certaines danses ou événements impliquent néanmoins que la geisha soit nécessairement ainsi maquillée. 

     

    Les lèvres. Dans sa première année de formation la Maiko (apprentie geisha), pour partie, se colore de rouge la lèvre du bas. 

     

    La lèvre du haut est ainsi laissée en blanc. Passé la première année de formation  la lèvre du haut vient aussi à être, en partie, rougie. Le maquillage des lèvre va encore évoluer lorsque la Maiko sera admise Geisha. 

     

    C'est ainsi que, dans ses premières années,  seule la lèvre du haut   de la Geisha est maquillée tandis que celle du bas reste blanche. 

     

    La fraîcheur des premières années terminée la plupart des Geisha modifient le maquillage des lèvres. La lèvre du haut est alors souvent complètement empourprée tandis que la lèvre inférieure est surlignée au crayon, sans que le trait suive la courbure de la lèvre.

     

    Le fond de teint de couleur blanc était à l’origine composé de plomb. Engendrant de graves problèmes de santé, celui-ci fut remplacé par un maquillage élaboré à base de poudre de riz. 

     

    La poudre est alors mélangé à de l’eau jusqu’à former une pâte. Cette pâte est ensuite appliquée sur le visage préalablement enduit d’huile ou de cire. Afin de  lui donner un aspect plus  lisse et uniforme, on utilise une petite éponge.

     

    Le fond de teint recouvre le visage, le haut du torse, la nuque et le haut du dos. Seul un emplacement, situé au niveau de la nuque à la racine des cheveux, est laissé vierge de tout maquillage. Cette « espace » sans maquillage prend la forme d’un « V » ou plus souvent d’un « W ». Il est laissé ainsi pour accentuer la charge « érotique » de la Geisha. 

     

     Afin de protéger le Kimono, le fond de teint est appliqué avant que celui-ci soit revêtu.

     

    - Tenue vestimentaire.

     

    Pratique de l'éventail par une geisha - Japon - Kanazawa.Maiko (apprentie Geigha) et Geisha portent le kimono. L’ensemble des règles vestimentaires applicables au kimono reste applicable aux Maiko et aux Geisha (pour en savoir plus cliquer ici). Le kimono des Maiko est particulièrement coloré.

     

    Le Obi servant de ceinture est toujours d’une couleur plus clair que le kimono. Le nœud maintenant l’obi en place est assez spectaculaire. Ce type de nœud se nomme « darari ».  

     

    La Maiko chausse un type de sandales en bois nommé « okobo » à l’extérieur et des tabi (chaussette au gros orteil séparé). Les lanière des "okobo" sont rouge pour les toutes jeunes Maiko et jaune pour les Maiko plus expérimentées.

     

     Les Geisha arborent des kimonos aux dessins simples et aux couleurs plus sobres. L’obi, toujours plus clair que le kimono, est noué simplement sans extravagance.   Dans certaines occasions il est possible que la geisha revête un kimono plus coloré et plus long nommé "Susohiki".    

     

    Les Geisha portent, en fonction des conditions météorologiques, des « Zôri » ou des « Geta » pour l’extérieur et des tabi en intérieur.

     

    Couleurs et dessins du kimono changeront régulièrement au rythme des saisons et des événements. Le col des kimonos change selon le niveau d’apprentissage de la Geisha. 

     

    Le col du kimono de la Maiko est rouge et blanc rehaussé d’or et/ou d’argent celui des Geisha est entièrement blanc. 

     

    Pour les cérémonie les plus importante, il est possible que l'"okiya" (maison de geisha) prête à ses pensionnaires geisha, un kimono frappé du blason   "mon" (紋) de la maison. Le blason est placé à 5 endroits (sur chaque manche, au devant de chaque épaule et au milieu du dos). 

     

    Ces kimonos sont de type  Kurotomesode (黒留袖). cela signifie qu'il sont noir uni, les seul motifs autorisés se trouvant sous ou au niveau des hanches.

     

    - Shimada, la coiffure des GeishaCoiffure.

     

    Aujourd’hui les Geisha portent le plus souvent des perruques. En revanche les coiffures des Maiko sont élaborées à partir des leur propre cheveux. La maîtrise de ce type de coiffure est aujourd’hui un art moribond. 

     

    Autrefois, afin de préserver la coiffure intacte, les Geiha étaient entraînées à dormir sur un repose nuque sans bouger.

     

     

     

    La coiffure des Geisha à évolué selon les époques. Depuis le XVIIème siècle, les cheveux sont relevés pour former une sorte de chignon nommé "shimada" (voir photo ci-contre).

     

     On distingue au moins 4 types de shimada : le « shimada » porté par les jeunes femmes célibataires, le « tsubushi shimada » moins haut, il est porté par les femmes plus âgées, le « uiwata » agrémenté de tissu, et un « shimada » ressemblant à une pêche qui et exclusivement porté par les Maiko. 

     

     Ces coiffures sont ornées de peigne et d’épingles à cheveux (Kanzashi - (簪)) très élaborées dont les couleurs et les thèmes varient selon les saison, les mois et les occasions. Pour avoir un aperçu des  Kanzashi, Ce que les Geisha ne sont pas.

     Il est une (fausse) idée largement répandue selon laquelle les Geisha se livreraient à  la prostitution. 

     

     

    Les Geisha n’offrent pas ce type de service et encore moins contre une somme d’argent.

     

    Elles ne sont la que pour divertir leur clientèle par la musique, le chant, la poésie, la danse et des conversations légères.

     

    La clientèle se satisfait de ces moments et du plaisir de ce qu’elle ne peut avoir. 

     

    Les Geisha peuvent entretenir des relations plus intimes avec certains de leurs clients.

     

     

    Ces relations lui sont alors purement personnels, ne sont pas obligatoires, ne font pas partie de leur prestation et ne sont pas conditionnées au paiement d’une somme d’argent. 

     

    La confusion viendrait notamment de la pratique de certaines courtisanes nommées Oiran (花魁). Ce mot était originellement utilisé uniquement dans l'univers des Geisha pour viser les Geisha expérimentées.

     

    Le terme fut par la suite galvaudé pour finalement désigner des courtisanes «yûjo». Les Oiran était néanmoins des courtisanes particulières. Elles possédaient en effet un très haut niveau d'éducation et de culture.  

     

    De haut rang, ces courtisanes de luxe,

    à l'instar des Geisha, revêtaient le kimono. 

     

     

     

    La seule chose permettant de distinguer visuellement Geisha et Oiran était le Obi (large bande de tissu formant un nœud et servant de ceinture). Alors que les Geisha portent classiquement le Obi sur l’arrière du kimono, les Oiran le portent sur l’avant.

     

     Sous l’ère Edo, les Oiran pouvait pratiquer leur métier sous réserve de s’être préalablement enregistrées et d’avoir obtenu une autorisation. 

     

    A contrario, durant cette même période, les Geisha ne pouvaient « normalement » par obtenir ce type d’autorisation et il leur était fait interdiction d’avoir quelconque relation intime. 

     

     Un autre facteur à sans doute contribué à la confusion des genres. Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon occupé par l’armée américaine voit se développer le phénomène des « Geesha girls ». 

     

    Le terme « Geesha » vient de la déformation de la prononciation du terme 

    « Geisha ». 

     

    Les « Geesha » qui se livrent à la prostitution, s’habillent et se maquillent comme les « Geisha ». 

     

    Ce mimétisme avait sans-doute un caractère exotique pour la soldatesque occupante.

     

    La plupart des "Geisha" que les touristes aperçoivent dans les rues ne sont la plupart du temps que des femmes prenant l'apparence de Geisha pour notamment divertir certains touristes. 

     

    Certains prestataires leur  offre même la possibilité de se farder et de s'habiller comme des Geisha.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Concrètement, avant le moyen-âge, c’était les romains. Les mecs bien coiffés, pas un poil au menton. La grande classe. Puis après, il y a eu les invasions barbares, avec les peuples germaniques, les francs, les wisigoths. C’est un autre style, genre barbouse et longue crinière de feu. Et pour les meufs, une longue tignasse. Cette mode va envahir le territoire, et au fur et à mesure que les siècles passent, on travaille les différentes coiffures.

     Les cheveux au fil des siècles

    Les peuples germaniques, ils ne rigolent pas avec leurs cheveux. Ils établissent même les hiérarchies militaires avec la tignasse. Plus tu as les cheveux longs, plus tu es gradé. Les mecs ils se nouent aussi les cheveux sur le dessus de la tête pour avoir l’air plus grands, et au contraire, les esclaves et les prisonniers sont totalement rasés, en signe de soumission. Les femmes, elles, sont majoritairement blondes, un idéal veut que les cheveux soient ondulés. 

    La fin du Vème siècle

    Les mérovingiens portent les cheveux très longs, surtout les Rois. Et quand ils voient que ça marche mal pour eux, ils rasent leurs adversaires. C’est souvent le cas des descendants qui kifferaient bien monter sur le trône. Uns fois les cheveux coupés, ils sont à tout jamais bannis du pouvoir. Les cheveux rasés sont un signe de soumission, c’est le cas des moines catholiques qui utilisent la tonsure. Tu sais le trou parfaitement rond sur leur haut de crane ? Bin voilà, c’est pour prouver leur soumission à Dieu et effacer leur péchés. En plus, le rond rappelle les auréoles saintes. Au cas où ils oublieraient ce pourquoi ils sont là. 

    Clodion Ier (390-450) est appelé le chevelu car il avait les cheveux encore plus longs que ces prédécesseurs.

     Entre le VIème et le XIème siècle

    La mode est aux grands fronts et aux cheveux très longs pour les femmes. Le problème de la mode, c’est qu’il y a toujours des dérives. Les meufs se rasent les bords du front pour qu’il soit plus grand. Mais est-ce beaucoup plus con que de s’épiler les sourcils ? Je ne pense pas. Dans tous les cas, on orne le front de couronne de fleurs, de pierres précieuses, et ça rend très bien avec des cheveux tressés.

    Aussi, les cheveux ont un caractère très érotique, donc si tu les laisses détacher, tu peux vite passer pour une chaudasse, une allumeuse, alors les femmes mariées les recouvrent d’un voile. La crinière de l’épouse devient alors la propriété de l’époux…

     

    « Toute femme qui prie sans avoir la tête voilée déshonore sa tête » Saint Paul, Première Épître aux Corinthiens, XI, 5). Mais oui.

    Aux XIIIème et XIVème siècles

    La coiffure en vogue est de faire deux tresses de chaque coté de la tête et de les faire se rejoindre sur le dessus du crane. On les attache alors avec des fils d’or ou de soie. Et on est à la pointe de la mode. Mais il existe plein d’autres coiffures. Vu que je suis vraiment très sympa, les voici. Si tu cliques sur le nom, tu as une illustration. La magie d’internet ! Truffau et barbettele voilela guimpela barbettele voile et la barbette, et ci-dessous, un hennin. Un bonnet pointu quoi. Avec un voile plus ou moins long. S’il touche le sol, la femme est reine ou princesse, aux pieds c’est une femme de chevalier, à la ceinture c’est de la simple bourgeoise.

    Les soins

     Se laver les cheveux

    Pour laver des cheveux, il n’y a pas dix mille solutions, soit tu les laves avec de l’eau et du savon, soit tu les nettoies à sec, avec de la poudre d’iris. La poudre d’iris est reconnue pour parfumer, mais aussi pour absorber l’excès de sébum. Le principe est le même que n’importe quel shampoing sec que tu trouves à Carrefour, sauf qu’il est bien plus naturel et bien moins agressif pour ton crane. Tu appliques donc de la poudre d’iris sur ta crinière, tu masses, tu masses et tu enlèves la poudre en trop avec un peigne. Rien de plus simple.

    Aussi, pour se débarrasser des pellicules, on utilise du jus de fleurs de genêt avec du vinaigre.

    En ce qui concerne les poux, on faisait pas grand chose en fait… L’épouillage, oui. Entre amoureux, mère et fille, ou bonniche et maîtresse. De manière générale, le pou avait bonne réputation, il permettait de se libérer du mauvais sang et d’éloigner les démons.

    Mais bon… ça démange…

     Se coiffer

    La brosse à cheveux n’existe pas, en revanche, le peigne oui. Il est souvent en bois, parfois en corne ou en os et ses dents sont plus ou moins espacées. Comme aujourd’hui, en fait. Les cheveux des femmes (surtout) étant très longs, c’est toujours un peu lent et chiant pour démêler le tout, du coup, on ruse. On fait des tresses ou des chignons pour limiter les nœuds. Porter un voile ou une coiffe en tissus permet de les protéger de la poussière et donc de les laver moins souvent #Astuce.

     Les artifices

    Vous le savez, l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Aussi, les personnes brunes veulent avoir les cheveux clairs et les blondes veulent être brune. C’est une constante, l’humain est tellement prévisible. Il existe différentes méthodes pour modifier la couleur de ses cheveux. Voici quelques recettes.

    La décoloration

    Ah la décoloration, alors pour un blond de Cagole des plus parfaits, tu peux utiliser ton pipi. Ou celui de n’importe qui. Tu laisses reposer un bon litre d’urine quelques jours, et hop, tu as de l’ammoniac ! On utilise cette méthode en Italie et tout particulièrement à Venise. C’est d’ailleurs de cette technique que vient le nom du « blond vénitien ».

    Autre recette, du XIIIème siècle. Elle est tirée de l’Ornatus Mulierum. Je te la détaille.

    Il te faut faire bouillir la coque d’une noix avec de l’écorce de noyer. Ensuite, tu rajoutes dans l’eau de l’alun et des pommes de chêne. Et là tu te laves les cheveux comme d’habitude. Tu les essores et tu les enduis de ta mixture. Tu saupoudres le tout de safran, sang-dragon ou henné. Et là, tu laisses reposer 48h, puis tu rinces à l’eau chaude. Faut l’avouer, c’est un peu contraignant. Il te faut avoir une semaine juste pour tes cheveux quoi…

    Les colorations

    Pour les personnes blondes, ou celles qui ont plein de cheveux blancs alors qu’elles sont jeunes et fraîches (genre moi), il existe aussi des recettes plus ou moins miracles. Surtout moins.

    Pour avoir des cheveux châtains, on a besoin de noix de galle torréfiées et de feuilles de noyer que l’on fait bouillir. Et puis tu te laves les cheveux avec ça.

    Si tu veux avoir des cheveux vraiment noirs, il faut de la rouille de fer, des noix de galle, de l’alun et faire bouillir le tout dans du vinaigre et te laver les cheveux avec. Le mieux c’est de ne rincer qu’au bout de deux ou trois jours, comme ça, ça marque bien.

    Autre petite recette sympathique, ma préférée. Il faut fabriquer une petite mixture avec un petit lézard auquel tu as enlevé la tête et la queue et que tu as fait revenir dans l’huile. Tu prends des pommes de chêne et tu les fais frire. Ensuite tu mélanges le tout avec du vinaigre et tu laisses reposer quelques heures sur ta crinière.

    Tout ça alors que les cheveux sont presque toujours planqués sous quelques tissus…

    Recette bonus

    Pour favoriser la croissance des cheveux.

    Il te faut faire chauffer du pain d’orge, du sel, et de la graisse d’ours. Le cheveu deviendra plus gros et prendra une texture consistante en l’enduisant d’un mélange d’écorce d’orme, d’aigremoine, de racines de saule, et d’huile de graines de lin. Il faut cuire tout ça dans du lait de chèvre, laver et raser la partie que tu veux faire pousser, et puis tu enduis et tu rinces.

    Et si ça marche pas, bin… tu peux essayer de le transformer en dentifrice.

    sources /

    http://www.racontemoilhistoire.com/2015/03/02/coiffures-shampoing-moyen-age/

     

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    A Paris, l’Eglise catholique exploitait 3000 bordels

    et 40 000 prostituées :

    mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

     

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    « On ne peut traverser le pont d’Avignon sans rencontrer deux moines, deux ânes et deux putains. » 

     

    Ce célèbre adage médiéval témoigne de la vitalité du « plus vieux métier du monde » dans la cité des papes. Mais bien d’autres villes de France peuvent se targuer d’une telle réputation. S’il est certain que l’Église et l’État exploitaient les bordels et prostituées déclarées, rien n’atteste qu’ils géraient la totalité des 3000 bordels parisiens du 15e siècle, et des 40 000 prostituées parisiennes du 18e siècle, pour la plupart clandestines.

     

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    BIBLIOGRAPHIE :

    • Jacques Rossiaud, La prostitution Médiévale, édition Flammarion 1988
    • Brigitte Rochelandet, Histoire de la prostitution du Moyen Age au XX° siècle, édition Cabédita 2007
    • Séverine Fargette travaille sur le thème « Violence, justice et société en France au Moyen Age ». Elle prépare une thèse sur le conflit entre armagnacs et bourguignons (1407-1420).
    • Erica-Marie Benabou, « La prostitution et la police des mœurs au XVIIIe siècle »
    • Charles Jérôme Lecour, « La Prostitution à Paris et à Londres »
    • Alexandre Parent du Châtelet, De la prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration : ouvrage appuyé de documents statistiques puisés dans les archives de la Préfecture de police
    • Jean-Marc Berlière, La police des mœurs sous la IIIe République. Limites et réalités d’une « Police Républicaine »

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    Les causes anthropologiques

    L’Église contrôle la sexualité pour garantir des héritiers légitimes

    Le Moyen-âge s’étend sur près d’un millénaire, de 476 (chute de Rome) à 1453 (fin de la guerre de Cent-Ans). Compte tenu du rôle de l’Église dans la prostitution, il est utile de marquer son début en France avec la conversion chrétienne (496) de Clovis, roi des Francs. Ce baptême marque en effet le début du lien entre le clergé et la monarchie française, dorénavant le souverain règne au nom de Dieu et seuls ses descendants légitimes (fils conçus dans le mariage) peuvent accéder au trône. La légitimité passe par la foi catholique et par les liens sacrés du mariage (seul garant de la reconnaissance de paternité).

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    On remarquera qu’au Vatican, l’âge du mariage est aujourd’hui encore de 14 ans pour les filles, il était de 12 ans jusqu’au début du XXe siècle. 

     

    Fort de l’autorité divine, le clergé catholique se donne comme mission sociale

    de réglementer la sexualité (virginité & chasteté).

     

    Cette réglementation se colore à la fois du rôle sexuel pervers attribué à la femme dans la chute biblique de l’homme (la pomme d’Ève) et d’une application confrontée aux débauches et contingences de l’époque (la paternité n’est plus garantie). Inutile de dire que la prostitution n’a officiellement pas droit de cité.

    Lire Le serpent de la tentation, compagnon de la Déesse-Mère primordiale

    En croisade contre le sexe

    Durant ce millénaire, pas moins de 25 conciles, dont quatre des conciles du Latran, vont en effet exiger la chasteté avant le mariage, condamner le plaisir sexuel et interdire les positions qui ne servent pas uniquement à la procréation.

     

    Toutefois, malgré les nombreux interdits et exigences de l’Église, tous les actes sexuels illicites se pratiquent, et pas toujours en cachette, loin de là! Ainsi en est-il de la prostitution, une pratique hautement dénigrée par l’Église, et pourtant répandue à travers toute la France, y compris par les bons offices des religieux et religieuses, avec le soutien dévoué de la noblesse…

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    Pour prévenir les viols collectifs

    Le terme « viol » n’apparaît qu’au XVIII° siècle. Avant on parle d’efforcement ou de défloration si le viol a lieu sur une femme vierge. Le viol est très courant à l’époque médiévale, cependant peu de plaintes sont à noter : peur des représailles, honte sur la famille… Ces viols sont le fait des jeunes hommes.

     

    En bande, ces jeunes citadins « chassent la garce ».

     

    On les appelle les « hommes joyeux ».

    L’affirmation de la virilité entraîne fréquemment un déchaînement de violence et se traduit par des viols collectifs commis sur des femmes isolées et faibles, réputées communes. Soucieuses d’éviter ces dérapages, les autorités encouragent l’essor d’une prostitution officielle.

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    La prostitution est un phénomène de sécurité publique et donne satisfaction aux pulsions les plus enfouies. Comme certains le disent, la prostitution est un mal nécessaire.

     

    Les prostituées ont une responsabilité sociale : 

     

    défendre l’honneur des femmes « d’estat » (femme de vertu) et lutter contre l’adultère.

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    Le prostibulum peut être alors considéré comme une institution de paix où les jeunes tempèrent leur agressivité.

    Femmes sans maris, femmes sans honneur

    Les femmes victimes de ses viols sont rarement des fillettes car l’homme sera réprimé très sévèrement, ni des femmes de milieu aisée car cela peut être parfois considéré comme un crime. Le plus souvent, les victimes sont des femmes célibataires, des veuves ou des épouses délaissées, des femmes qualifiées de déshonnêtes car elles n’ont plus de maris. Seul le statut d’épouse ou de mère est valorisé et reconnu. 
     
    Ces femmes sont souvent issues de milieux démunis, servante ou épouse d’ouvrier car la sanction sera faible voire inexistante.
     
    Par conséquence, La femme est diffamée par le viol, elle y perd son honneur (la Fame Publica). Ainsi, une femme célibataire aura des difficultés à trouver un époux et une femme sera vraisemblablement abandonnée par son mari.

    Une nécessité sociale de la chrétienté

    Un mal nauséabond pour prévenir la fornication et l’adultère

    Saint Augustin à propos de la prostitution au 5ème siècle : 

    « Supprimez les prostituées, vous troublerez la société par le libertinage ».

    À partir de la fin du XIIIe siècle, et ce, jusqu’au XVe,

    le métier est vu plutôt comme une pratique immuable.

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    La tradition chrétienne considère la prostitution comme un moindre mal nécessaire.

     

    Les Pères de l’Église en témoignent, d’Augustin d’Hippone au IVe siècle qui estime qu’elle est naturelle et permet de protéger les femmes honorables et les jeunes filles du désir des hommes, jusqu’à Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, qui juge qu’elle est nécessaire à la société comme les toilettes à une maison :

    « Cela sent mauvais, mais sans elle(s), c’est partout dans la maison que cela sentirait mauvais. »

    La prostitution est d’ailleurs tellement naturelle que, pour plusieurs théologiens, il est préférable qu’une femme y pousse son mari plutôt que de consentir à certains rapports sexuels considérés, eux, comme de graves péchés. Dans une perspective du moindre mal, ces femmes sont sacrifiées pour un bien supérieur, l’ordre public.

     

    Souvent, en effet, c’est la permanence des viols par bandes organisées qui amène les municipalités à se poser la question d’organiser la prostitution afin de canaliser l’agressivité sexuelle des hommes.

    Les bordels de l’Église, un mal naturel pour éviter le péché

    Au Moyen Âge, les responsables de l’ordre public, municipalités, seigneurs laïcs ou ecclésiastiques (évêques, abbés et pape), organisent progressivement la prostitution,déjà à partir du XIIe siècle, et surtout à partir du XIVe siècle, en tirant un profit financier.

     

    On trouve même des bordels possédés par des monastères ou des chapitres. La prostitution est toujours considérée comme naturelle, comme un moindre mal.

     

    Au cœur des cités méridionales, les maisons de fillettes, les châteaux gaillards et autres maisons lupanardes deviennent des institutions municipales, entretenues et inspectées par les consuls. On précisera que la majorité sexuelle est toujours de 12 ans au Vatican (elle était de 11 ans en France en 1832). 

    En Italie du Nord, les autorités expliquent même que le recrutement de prostituées attirantes permettra de convaincre les jeunes gens de se détourner de l’homosexualité. Les villes et les bourgs ouvrent ainsi officiellement des maisons municipales de prostitution ou bien désignent les quartiers de la cité, généralement ses faubourgs, où la prostitution sera tolérée.

    Lire Exclusion des filles mères, mères célibataires, mères seules : avortement et abandon des enfants sans père

    Dieu vous le rendra

    Une richesse pour le clergé et les municipalités

    Les municipalités profitent de ce commerce et s’enrichissent en prélevant des taxes sur les maisons publiques ou en mettant les fillettes à l’amende. On constate souvent, en dépouillant les registres de comptes, que les loyers et les rentes tirés des maisons de prostitution sont traités au même titre que les autres revenus, y compris dans les registres des abbayes. Au XIIIe siècle, les canonistes admettent d’ailleurs la recevabilité des profits tirés de la prostitution à condition que la fille exerce par nécessité, et non par vice et plaisir. Les propriétaires des maisons, parfois des notables, n’ignorent rien des activités de leurs locataires, et encaissent sans vergogne les bénéfices. C’est le cas des familles Villeneuve et Baronnat à Lyon, de l’évêque de Langres ou de l’abbé de Saint-Etienne à Dijon.

    Bisous à l'haleine fraîche.

    Plus lucratif que les dons des fidèles

    D’ailleurs, Voltaire rapportait que l’évêque de Genève administrait tous les bordiaux de ces terres. Dominique Dallayrac va même jusqu’à avancer que la prostitution amena plus de richesse au clergé que tous leur fidèles réunis. St-Thomas d’Aquin raconte également que des moines perpignanais organisaient une collecte de fond pour ouvrir un nouveau bordel, dont ils vantaient le mérite; « oeuvre sainte, pie et méritoire ».

     

    D’ailleurs, La chose ira encore plus loin, car en 1510, le pape Jules II fit construire un bordel strictement réservé aux chrétiens.

    La Chapelle Sixtine financée grâce à la taxe sur la prostitution

     

    Pour renflouer les finances du Vatican et payer les corporations travaillant sur la chapelle qui portera son nom, le pape Sixte IV (1414 – 1484) eut l’idée géniale de taxer toutes les prostituées et les prêtres concubinaires dans les Etats Pontificaux, y compris Rome. 

     

    Cette taxe rapporta au Vatican 30.000 ducats par an. Une véritable fortune. Selon les données statistiques de 1477, il y avait 6.300 prostituées reconnues officiellement et des nombreux célibataires. Le projet avait été lancé en 1046 par le Pape Clément II, Suidger de Morsleben et Hornburg (1005-1048) d’origine allemande, qui avait obligé toutes les prostituées romaines à verser un impôt au saint-siège sur chaque rencontre avec un nouveau client.

    S.S. Sixte IV, un pape pédéraste, incestueux et proxénète

    Afin de profiter de cette manne financière, le pape Sixte VI (1414 – 1484) acquis lui-même une maison close devenant un proxénète. Jusqu’à son élection, Sixte IV jouissait d’une bonne réputation. Sous son pontificat, il fit l’objet de jugements controversés dus à l’emprise que ses neveux prirent sur lui. De fait, il nomma cardinal de nombreux jeunes gens, célèbres par leur beauté, parmi lesquels son neveu Raphaël Riario – cardinal à 17 ans, accusé d’être son amant.

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    On prétendit aussi que le goût du pape pour les garçons était notoire. Le théologien Balaeus (xvie siècle) assure de manière peu vraisemblable que Sixte IV aurait donné aux cardinaux 

    « l’autorisation de pratiquer la sodomie pendant les périodes de grandes chaleurs ».

     

    C’est ce que l’on appelait alors le « vice italien ». Aujourd’hui encore, la majorité sexuelle au Vatican est de 12 ans.

    La vie sexuelle des papes

    Meurtres, prostitution, pédérastie

    Tiré de « L’Écho des Cantons » no. 7, septembre 2000.

    Le palais papal, un lieu maudit

    C’est un pape aux mœurs corrompues, Léon III (du 26 décembre 795 au 12 juin 816) qui couronna à Rome au mois de décembre de l’an 800, l’empereur Charlemagne (742-814). Étant réputé pour aimer la bonne chère, le vin et surtout les plaisirs charnels, Léon III échappa à une tentative d’assassinat complotée par deux prêtres désireux de débarrasser Rome et l’Église de ce pape dépravé. Étienne IV (du 22 juin 816 au 24 janvier 817) ne fut pape que quelque mois, mais son successeur, Pascal 1er (du 25 janvier 817 au 11 février 824) mena une vie de débauche qui, pendant les sept années de son pontificat, fit de la ville sainte et du palais papal des lieux maudits où libre cours sexuel était donné a toutes formes de perversions inimaginables.

    Le lupanar privé du pape

    Venu a Rome pour se faire sacrer empereur, Lothaire (795-855), petit-fils de Charlemagne, fut scandalise par tout ce désordre et fit des remontrances très sévères a Pascal. Le saint-père promit a Lothaire de reformer ses mœurs mais des que celui-ci eut le dos tourné, Pascal Ier emprisonna deux humbles prêtres pour avoir dénoncé ses comportements pervers. Comme sentence exemplaire on leur arracha la langue et les yeux avant de les décapiter. Plus tard, le pontificat de Léon IV (du 10 avril 847 au 12 juillet 855) sembla être au-dessus de tout soupçon jusqu’au jour où certains chroniqueurs de l’époque affirmèrent que le pontife avait installé dans sa propre maison un couvent de religieuses afin de s’adonner avec celles-ci a des plaisirs sexuels  » très torrides « .

    La légende de la papesse Jeanne

    C’est a partir de la fin de la papauté de Léon IV que naquit plusieurs légendes a connotations sexuelles qui fortifièrent l’histoire de la papesse Jeanne. Il est très peu probable qu’une femme ait succédé a Léon IV sur le trône de la chrétienté, vers l’an 856, comme le veut la légende qui prit naissance au milieu du 13ème siècle, et racontée par l’entremise des chants des troubadours et des ménestrels.

    Un pape gay en prison, assassiné par ses « mignons »

    Celle-ci fut vraisemblablement inspirée par l’histoire malheureuse d’un pape dévergondé du nom de Jean VIII (du 14 décembre 872 au 16 décembre 882). Jean VIII fut reconnu comme étant un pape débauché qui fut jeté plusieurs fois en prison parce qu’il ne s’occupait pas de ses charges pontificales. Ce pape homosexuel, qui aimait les jeunes garçons, connut une fin tragique aux mains des membres de la famille de l’un de ses  »mignons  » qui, trouvant que le poison qu’ils lui avaient administre n’agissait pas assez vite, lui fracassèrent le crane a coup de marteau.

    Un pape drag-queen

    Les soeurs de la perpétuelle indulgence - solidays 2011

    D’autres sources mentionnent qu’au milieu du 9ième siècle, un prêtre anglais du nom de John, un homosexuel reconnu, avait gagne la faveur des cardinaux de Rome, a un point tel qu’il a failli être élu pape a la mort de Léon IV en l’an 855. C’est probablement a la mémoire de ce John aux allures très efféminées, communément appelé Jeanne par ses intimes, que naquit la légende de la papesse qu’on disait d’origine anglaise. Les troubadours et les ménestrels du 13ieme siècle ajoutèrent a cette histoire, en signe de dérisions et de moqueries, que John aurait pu accoucher d’un enfant le jour même de son couronnement car rien dans son comportement sexuel n’indiquait « … qu’il est un homme … ». Ainsi fut fomenté dans la confusion et par les esprits tordus la légende de la célébré papesse Jeanne.

    Rome, ville du vice et de la débauche

    Le calme revint a Rome sous le pontificat de Jean IX (du mois de janvier 898 a janvier 900) mais ce fut de courte durée car lorsque Benoît IV prit le trône de Saint-Pierre (du mois de février 900 au mois de juillet 903) la corruption redevint maîtresse dans la  »Cite éternelle » pendant, hélas, de très nombreuses décennies. Afin d’illustrer avec plus de précisions cette ambiance qui régnait a Rome pendant tout le 10ème siècle, citons ce roi d’Angleterre, Edgar dit le Pacifique (944-975) qui, s’adressant a ses évêques, donna une description peu flatteuse de ce qu’il avait vu lors d’un de ses voyages dans la ville des papes.

     » On ne voit a Rome que débauches, dissolution, ivrogneries et impuretés … les maisons des prêtres sont devenues les retraites honteuses des prostituées, des bateleurs, jongleurs, équilibristes, acrobates, etc… et des sodomites (homosexuels) … on joue nuit et jour dans la demeure du pape … les chants bachiques (chansons a boire), les danses lascives et les débauches de Messaline ont remplacé jeûnes et prières. C‘est ainsi que ces prêtres infâmes dissipent les patrimoines des pauvres, les aumônes des princes ou plutôt, le prix du sang du Christ. » – Edgar dit le Pacifique (944-975), roi d’Angleterre

    Messaline est l’épouse de l’empereur romain Claude (10-54), elle était reconnue pour se livrer a de la débauche de toutes sortes et même a la prostitution. Se sentant bafoué, son mari la fit assassiner lorsqu’il apprit qu’elle s’était mariée avec son jeune amant Silius.

    Jean XII : le pornocrate

    Jean XII est assurément un des papes ayant le plus choqué ses contemporains. Plusieurs fois d’ailleurs, des chroniqueurs l’ont qualifié « d’antéchrist siégeant dans le temple de Dieu ». Né Octavien, il accède à la papauté à l’age de 18 ans sous le nom de Jean XII. Le jeune pape est perçu comme un être grossier qui s’adonne à la débauche, transformant le palais du Latran en un véritable bordel. Déposé par un synode d’évêques qui le déclare coupable de sacrilège, de meurtre, d’adultère et d’inceste en 963, Jean XII parvient cependant à reprendre l’avantage sur Léon VIII, élu à sa place. Une légende raconte qu’il est mort d’une crise d’apoplexie en plain acte sexuel avec une femme mariée.

    La famille maudite des Borgia

    Borgia est le nom italianisé de la famille Borja, originaire du Royaume de Valence (Espagne), qui a eu une grande importance politique dans l’Italie du XVe siècle. Elle a fourni deux papes, ainsi que plusieurs autres personnages, dont quelques-uns ont acquis une fâcheuse renommée. La famille Borgia subi une réputation sinistre qui aurait été forgée par ses ennemis politiques. Les Borgia furent accusés d’empoisonnement, de fratricides, d’incestes… Ils furent les symboles de la décadence de l’Église à la fin du Moyen Âge.

    Enfants illégitimes, bordels et inceste

    C’était une puissante famille italo-espagnole de la Renaissance, dont sont issus des personnages célèbres qui étaient des champions de la « chasteté héréditaire ». Quelques exemples : un cardinal qui eut trois enfants, un pape qui en comptait neuf, et une duchesse qui accoucha de huit hommes différents dont, probablement, le pape et le cardinal déjà mentionnés, qui étaient, en plus, son père et son frère. Tristement célèbres. On les appelle Borja en Espagne, Borgia en Italie. Un nom qui, dans la Botte, jouit d’une très mauvaise réputation, non sans raison : le cardinal César (1475-1507), une fois abandonné l’habit de pourpre, devint un homme politique et un militaire au cynisme proverbial, qui inspira Le Prince de Machiavel. Son père Rodrigo (1431-1503), alias le pape Alexandre VI, réduisit Rome à une ville-bordel que Luther compara ensuite à Sodome ; enfin, la duchesse Lucrèce (1480-1519), intrigante et peut-être incestueuse, passa à la postérité comme un archétype de féminité négative.

    Le pape du diable

    Pope Alexander Vi.jpgAlfonso Borgia est intronisé pape sous le nom de Calixte III de 1455 à 1458. Il a un fils illégitime, François Borgia, cardinal-archevêque de Cosenza. Son neveu, Roderic Llançol i de Borja, le rejoint en Italie où il prend le nom de Rodrigo Borgia. Il est pape sous le nom d’Alexandre VI de 1492 à 1503. Un des témoins les plus crédibles de la conduite scandaleuse du pape Alexandre Borgia est Jean Burckhardt (ou Burchard), de Strasbourg. Ce prélat, maître des cérémonies de la cour pontificale, tint de 1483 à 1508, un journal très précis relatant jour par jour, parfois même heure par heure, tous les événements se passant au Vatican.

    Au moins 6 enfants illégitimes

    En 1470, alors qu’il a déjà été ordonné prêtre, Rodrigo Borgia fait la connaissance de Vannozza Giovanna Cattanei, jeune patricienne romaine, qui lui donnera ses quatre enfants préférés (Jean ou Joan, César, Lucrèce, et Geoffroi ou Jofre). En 1489, nouvelle liaison avec la jeune et jolie Giulia Farnèse qui n’a que 15 ans, dont la demeure était directement reliée à Saint Pierre. Rodrigo Borgia a alors 58 ans. De leur union naîtra une fille, Laura, qui sera présentée comme l’enfant légitime d’Orso Orsini, époux officiel de Giulia Farnèse. Il avait déjà eu un fils Pedro-Luis de Borja légitimé par Sixte IV. Une troisième amante, disait-on, était peut-être sa propre fille Lucrèce (1480 – 1519). Elle est célèbre pour sa beauté autant que pour ses mœurs dissolues : un fils né de ses amours incestueuses avec son frère César, quelques bâtards, une activité d’empoisonneuse, etc.

    Viol sodomite et danses orgiaques de 50 prostituées

    Les orgies étaient pour Alexandre VI, une distraction à plein temps, sans discrétion aucune, sans discrimination de classe ni tabou de parentèle. Francesco Guicciardini rapporte un épisode au cours duquel le pape attire au Château Saint-Ange le jeune et beau Astorre Manfredi, seigneur de Faenza, qu’il viole et fait jeter dans le Tibre. Mais il pourrait également s’agir de César Borgia qui tenait prisonniers les deux frères Manfredi. Les scandales continuent au Saint-Siège, et ce malgré les remontrances du frère dominicain Jérôme Savonarole :

    «Arrive ici, Eglise infâme, écoute ce que te dit le Seigneur […]. Ta luxure a fait de toi une fille de joie défigurée. Tu es pire qu’une bête: tu es un monstre abominable»

    Sans scrupules, ni remords, Alexandre VI fait face : Savonarole est arrêté, torturé et meurt sur le bûcher le 23 mai 1498. Selon Jean Burckhart, témoin muet, mais indigné, la débauche du pape Alexandre et de sa progéniture atteint son paroxysme en cette nuit orgiaque du 31 octobre 1501 avec l’évocation de la danse de cinquante prostituées entièrement nues et d’un concours arbitré par César et Lucrèce pour évaluer et récompenser les prouesses de virilité des assistants. Les dépêches envoyées aux cours d’Europe par leurs ambassadeurs et figurant dans de nombreuses archives diplomatiques confirment l’incroyable témoignage du Père Burckhardt. On comprend dès lors pourquoi tant de récits faisant référence à des pactes avec le Diable ont pu circuler à la mort d’Alexandre VI.

    Les types de prostitution

    Les historiens, scientifiques et sociologues Lombroso et Ferrero (1896) ont classifié la prostitution médiévale en quatre catégories :

    Les plaisirs charnels du Christ

    La prostitution sacrée issue du culte antique de la femme, avec, au début du Ve siècle, les nicolaïtes, femmes qui, attendu l’incarnation du Christ, prônaient que Jésus fait homme avait dû éprouver lui-même les voluptés du corps. Unies aux gnostiques, elles ont essaimé jusqu’au XIIe siècle, en plusieurs sectes vouées au contentement de la chair. En 1373, réapparaît en France une de ces sectes, anciennement les Picards devenus les Turlupins dont le plaisir était de forniquer en public. Dans le catholicisme, les femmes stériles et les maris impuissants ont longtemps prié les Saints Paterne, Guerlichon ou Guignolet, dignes héritiers du dieu Priape, dieu de la virilité, de la fertilité et de l’amour physique. Même réprouvées par l’Église, ces pratiques se sont poursuivies qu’à la Révolution.

    Garnir la couche de son hôte avec ses serfs

    Le second type de prostitution est appelé prostitution hospitalière : elle découle des coutumes ancestrales de l’hospitalité qui consistaient à « garnir la couche » de son hôte. Plus rarement pratiquée chez les paysans, elle était largement répandue chez les nobles et de nombreuses soubrettes et paysannes, tenues en servage, se prostituaient ainsi contre leur gré.

    Une épouse en CDD

    Le troisième type est la prostitution concubinaire. Le concubinage n’a jamais été, dans la France catholique, béni religieusement. C’est le versement d’une pension d’entretien qui servait de contrat nuptial que seuls un divorce ou la mort pouvaient rompre.

    Enfin, on trouve, sous quatre formes, la prostitution civile :

    • Les bordels privés de la noblesse et du clergé : L’abbé, l’abbesse, l’évêque, le baron, le seigneur féodal accueillent chez eux l’équivalent d’un bordel généralement payé par leurs fidèles ou leurs vassaux; les deux sexes y sont couramment représentés;

    • Les paysannes au service sexuel des curés : Dans les monastères, les bons pères réquisitionnent régulièrement les paysannes des alentours qu’ils convainquent de se taire de peur des foudres divines;

    • Les nonnes-putains pour un dieu proxénète : Plusieurs mères supérieures des couvents persuadent leurs religieuses de se prostituer pour amasser, au nom de leur divin époux auquel elles ont de toute façon livré à tout jamais leur corps vertueux, quelques compléments à la dîme;

    • Femmes-objets pour payer les impôts : Au Moyen-âge, le royaume de France est loin d’être consolidé et les guerres entre prétendants à la royauté livrent la paysannerie à des impôts ruineux, dont la taille. Plusieurs fuient la campagne pour la ville où la misère qui sévit contraint filles et jeunes femmes orphelines, abandonnées ou vendues, veuves et épouses désespérées à livrer leur corps en pâture. La prostitution foisonne avec ses classes de prostituées.

    Le statut des prostituées

    Durant la période médiévale, la quasi-totalité des prostitués est constituée de femmes. La prostitution masculine fleurit aussi, mais seulement dans la clandestinité en raison de la sévère condamnation de l’homosexualité par l’Église. Cette dernière entretient à l’égard des femmes un double discours qui explique, en grande partie, l’ambivalence de ses prises de position. La femme est certes synonyme de tentation et de luxure, mais curieusement elle occupe un rôle social plus égalitaire que celui qui va redevenir le sien à la Renaissance.

    La prostitution civile revêt quatre motifs, explicatifs des divers statuts et mécanismes différents de répression :

    • La luxure qui découle de la prostitution sacrée. Ses adeptes sont considérés comme des hérétiques et châtiés par l’Église et le pouvoir;
    • La pauvreté, lot des femmes démunies. Cette forme est plus ou moins tolérée par l’Église selon la sévérité de ses cardinaux du moment et réglementée par le pouvoir seigneurial ou royal selon ses humeurs et pénitences;
    • Le concubinage, lot de femmes devenues courtisanes, protégées par leurs concubins et par les apparences d’une vie de rentière; certaines prostituées de haut rang peuvent s’afficher dans la cour des gens de la noblesse. On peut d’ailleurs difficilement d’apparence les différencier d’autres femmes de leur entourage, même si la plupart du monde connaît leur identité;
    • Le commerce dont l’exercice est orchestré par des sources diversifiées : clergé, noblesse, bourgeoisie, tenanciers ou tenancières. Le clergé va, de temps à autre, procéder à de sévères répressions dans ses rangs, la noblesse graduellement se défaire de ses propres bordels pour choisir le concubinage ou la fréquentation plus ou moins discrète des maisons de débauche.
    • Les filles légères « prostitution libérale » : Ces filles travaillent pour leur propre compte, elles vont d’hôtel en hôtel ou possèdent leur propre chambre. Ces femmes deviennent petit à petit des courtisanes : prostituée de luxe, maîtresse de riches marchands ou notables. Les courtisanes deviennent réellement importantes à la fin du XV°.

    Lire La prostitution mondaine, une valeur éducative du patriarcat traditionnel avant le mariage

    Carrière d’une fille de joie

    Mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

    Les prostituées le sont pour des raisons financières, parce qu’elles sont sans ressources pour une raison ou une autre : tel est le cas pour les étrangères à la ville, les migrantes venant de la campagne, les filles exclues du système matrimonial parce qu’elles ont été violées, parce qu’elles sont des servantes enceintes et chassées, parce qu’elles sont veuves ou abandonnées. Mais il existe aussi une prostitution moins miséreuse, de femmes qui reçoivent discrètement chez elles des hommes de bonne condition, et que le voisinage tolère plus ou moins bien. La plupart des prostituées le sont, comme de nos jours, par utilité ou obligation. Dans ce contexte, la très grande majorité des prostituées est cantonnée dans les basses classes de la société, même si quelques-unes d’entre elles, devenues maîtresses de gens importants, parviennent à y échapper.

    Ne pas ressembler à une épouse légitime

    Faire commerce de ses charmes est longtemps vu comme une profession comme une autre. Les «putassières » demeurent cependant facilement identifiables. Il leur est, en effet, interdit de porter vêtements ou accessoires démontrant le luxe. Broches, fourrures et autres vêtements peuvent leur être sommairement confisqués.

    L’abbesse encaisse un tiers des gains pour un toit

    Les filles de joie racolent à peu près partout : bains publics, boisés, buissons, ruelle ou rue réservées à leur pratique, cour des nantis et autres endroits insolites. Cependant, les lieux dédiés aux habitués sont les bordels municipaux, que l’on appelle à cette époque «bourdeaux» ou «bon hostel». Ils sont souvent administrés par une maquerelle, souvent une femme mariée, appelée «abbesse», douce vengeance contre le clergé. Cette dernière encaisse le tiers des gains de ses filles en échange de leur pension. Il est donc très aisé de trouver remède à une envie pressante…

    La contraception naturelle

    Les pratiques sexuelles, pour ce que l’on peut en savoir, semblent être communément orales, anales, manuelles et interfémorales, les femmes fuyant le rapport vaginal pour des raisons contraceptives.

    Fin de carrière : abbesse, mariage ou couvent

    La fin de « carrière » est estimée autour de la trentaine, mais aucune source ne permet d’affirmer cet âge. Dès lors que les filles ne peuvent plus se prostituer, plusieurs choix de vie s’offrent à elles :

    • Devenir à leur tour tenancière – abbesse
    • Retraite dans le repentir « fondation Sainte Marie Madeleine
    • Le plus souvent, c’est le mariage qui les fait sortir de leur condition. En effet, épouser une fille de joie est considéré comme une œuvre pieuse par l’Eglise.

    La répression du vice

    Mais toléré au nom de la morale conjugale schizophrène

    Le rôle joué par l’Église et particulièrement ambigu.

    D’une part, et ce, depuis Saint-Au­gustin, elle voit la prostitution comme un mal inévitable qu’on ne peut enlever d’une société sous peine d’avoir d’autres maux. D’autre part, par son obligation morale, elle réprime à l’aide de ses tribunaux ecclésiastiques non pas les prostituées, mais les tenanciers et autres entremetteurs au nom de la morale conjugale.

     

    Les putains des soldats de Dieu

    En ces temps de guerres et de croisades, notons que les soldats et les croisés ne font pas exception à la tentation : un cortège de femmes suit l’armée, même celle de Dieu, lavandières comme prostituées. Les phases de défaites correspondent à un redressement des mœurs et vice-versa. Il faut comprendre que, lorsque les troupes commencent à perdre, les autorités le mettent sur le dos de leur honteuse débauche. Cependant, lorsqu’elles gagnent, les interdictions sont levées, et ainsi de suite, de victoires en défaites. Chose certaine, il y a du travail pour ces filles de joie qui vont parfois jusqu’à planter leur tente parmi celles des soldats. Leur réputation est cependant mauvaise, Jeanne d’Arc, par exemple, chassa les ribaudes qui suivaient son armée.

    Esclaves rasées pour laver leurs péchés

    Entre 1254 et 1269, Louis IX décide quand même d’éradiquer toute prostitution. Des lois qui permettent alors aux autorités d’incarcérer les demoiselles de joie sont mises en vigueur. Les prostituées qui sont capturées sont cependant envoyées dans des prisons toutes spéciales, où les conditions de vie sont misérables. Confiées à la garde de religieuses acariâtres et sadiques qui se croient désignées pour conjurer le vice, elles ont la tête rasée pour les humilier et on les fait travailler en quasi esclavage souvent jusqu’à une mort prématurée.

    Lire Les couvents de la Madeleine : camps de concentration pour mères célibataires et femmes libérées

    • 1254 : Ordonnance de Louis IX interdisant la prostitution, les personnes prostituées sont expulsées des villes et tous leurs biens sont saisis, jusqu’aux vêtements; et les proxénètes sont punis par des amendes équivalentes à une année de loyer.
    • 1256 : Nouvelle ordonnance de Louis IX qui revient sur l’interdiction stricte de la prostitution. La personne prostituée n’est plus que reléguée hors des murs des cités et loin des lieux de culte.
    • En 1269, Saint Louis, qui s’apprête à embarquer pour la huitième croisade, demande à nouveau d’extirper le mal du royaume. À nouveau, la clandestinité des prostituées et le désordre créé font fléchir le roi qui fait ouvrir des centres de reclassement pour les femmes publiques à Paris. Le pragmatisme fait d’ailleurs que les filles publiques sont non seulement admises, mais subsidiées pendant la huitième croisade. Les livres de comptes royaux font état de 13000 prostituées à payer pour le suivre à la guerre…

    L’inefficacité de la répression est patente. A la fin du Moyen Age, filles publiques, secrètes ou vagabondes pullulent dans les rues des villes, investissent étuves et hôtels princiers. Le temps où ces femmes, jugées impures, étaient interdites de mariage, semble désormais dépassé ; mais à bien y réfléchir, les ordonnances de Saint Louis étaient déjà en leur temps parfaitement irréalistes.

    Prisons pour prostituées, fornicatrices, adultères, pauvresses et célibataires

    Du XVIIe au XIXe siècle, la période moderne est marquée par la volonté de lutter contre la prostitution. Parfois les mesures visent son éradication, par l’emprisonnement ou le bannissement. Mais beaucoup de ces mesures sont assez vite oubliées ou pas du tout appliquées. Certains comportements sont nouveaux : des asiles s’ouvrent pour les femmes repenties, que vont bientôt rejoindre celles que l’on considère comme risquant de tomber dans la prostitution parce que pauvres et célibataires. Des ordonnances précisaient même de n’admettre que les jolies filles, les laides « n’ayant pas à craindre pour leur honneur ». L’Angleterre, puis l’Espagne, créent de tels établissements. En 1658, Louis XIV ordonne d’emprisonner à la Salpêtrière (Hôpital Général) toutes les femmes coupables de prostitution, fornication ou adultère, jusqu’à ce que les prêtres ou les religieuses responsables estiment qu’elles se sont repenties et ont changé.

    La Salpêtrière de Paris sous l’Ancien Régime : lieu d’exclusion et de punition pour femmes

    A son ouverture, en 1656, la Salpêtrière de Paris s’impose comme le plus grand établissement d’enfermement de femmes à l’époque moderne. Elle est chargée d’accueillir les femmes, jeunes filles et enfants mais aussi des couples sans ressources. En 1666, dix ans après l’édit d’établissement, la Salpêtrière accueillait 2322 pauvres. En 1684, Louis XIV ajouta à l’hospice, une prison, la « maison de force », pour les femmes prostituées, débauchées et condamnées, à laquelle on adjoignit un bâtiment pour les femmes et les filles détenues à la demande de leurs maris ou de leurs parents. La Salpêtrière comporta donc : un hospice et une prison pour les femmes.

    Les pauvres mendiants qui ne se seront pas rendus à la Pitié dans les délais prévus y seront amenés de force par les officiers de police. La loi interdit la mendicité « à peine du fouet contre les contrevenants, pour la première fois ; pour la seconde, des galères contre les hommes et garçons, et du bannissement contre les femmes et filles ».

    Pour changer la morale et les mœurs des femmes égarées


    Dès le règlement du 20 avril 1684, une nouvelle catégorie de la population parisienne est à enfermer : les femmes débauchées. Et c’est à la Salpêtrière qu’elles devront être « enfermées ». Comme la mendicité, la débauche et la prostitution sont combattues avec acharnement pendant tout le XVIIe siècle.

     

    Outre la déportation dans les colonies, l’Hôpital général devient le principal mode de mise à l’écart des prostituées jusqu’à la fin du XVIIIesiècle. Les prostituées étaient déjà mises en cause dans le 101e article de l’ordonnance de 1560 promulguée par François II puisque cette ordonnance interdisait tout simplement la prostitution.

     

    Cette mesure aurait été prise suite à la progression rapide de la syphilis.

    Et c’est tout naturellement qu’on s’est attaqué à ce qui ne pouvait être qu’à la base de ce développement : 

    La prostitution.

     

    Sous couvert de santé publique on épurait ainsi les rues de Paris d’un autre fléau,

    la « débauche publique et scandaleuse ».

     

    Les mesures d’internement contre les débauchés se multiplient dans ce siècle de moralisation de la société. Des maisons de force avaient déjà été créées et aménagées pour les débauchées. Ces établissements étaient ouverts, théoriquement, aux seules volontaires, et avaient pour objectif de changer la morale et les mœurs de ces femmes égarées. Le roi prévient que « les femmes d’une débauche et prostitution publique et scandaleuse, ou qui en prostituent d’autres, seront renfermées dans un lieu particulier destiné pour cet effet dans la maison de la Salpêtrière ». Les débauchées pourront y être enfermées sur décision de justice. Après l’ordonnance du roi du 20 avril 1684, un inspecteur est chargé de la police des mœurs. Il est chargé, jour et nuit, de les arrêter et de les conduire au dépôt Saint-Martin, passage obligé des futures condamnées. Le lendemain, les femmes arrêtées comparaissent à l’audience du grand Châtelet. Les femmes condamnées, escortées par des archers, sont alors emmenées en charrette, dont les planches sont recouvertes de paille, à travers les rues de Paris, à la vue de tous, jusqu’à la Salpêtrière.

    Pour réprimer la libération des femmes

    Avec le XVIIIème siècle, une grande liberté des mœurs oblige la société à réagir. La police va être une grande pourvoyeuse de nos hôpitaux : se moquer du roi, de la religion, contrevenir à l’ordre public, désobéir à l’autorité paternelle, manquer à l’honneur familial, se débarrasser de sa fille ou de sa femme, être protestante, hérétique, révoltée ou troubler l’ordre public sont très souvent des fautes méritant l’incarcération des femmes à la Salpêtrière. C’est de plus en plus un bagne pour les femmes avec des travaux forcés et de sévères châtiments. Pourtant dans le même temps apparaît une timide humanisation avec l’arrivée de Tenon à la Salpêtrière en 1748. Il va y améliorer l’hospitalisation de ses malades. Quant aux folles, elles arrivent à la Salpêtrière pour y achever, souvent enchaînées, le reste de leur vie.

    La déportation des filles de honte

    Les fillettes abandonnées à la naissance étaient recueillies, élevées, éduquées, placées pour un travail et mariées par l’institution après enquête sur le conjoint (« les noces des orphelines »). Colbert trouva bon de peupler nos nouvelles colonies d’Amérique avec quelques-uns de ces jeunes orphelins et orphelines en les mariant « à la chaîne » (60 couples dans une matinée) lors de grandes cérémonies à l’église Saint-Louis de la Salpêtrière. Cette pratique s’est poursuivie sous la Régence. L’Angleterre commence à déporter aux Antilles les filles des maisons fermées : elles sont 400 après la fermeture des maisons de Londres en 1650 ; on estime à 10 000 celles qui rejoignent de force l’Amérique de 1700 à 1780. L’aristocratie européenne semble particulièrement violente dans sa façon de vivre la sexualité et, contrairement au Moyen Âge, on a pour ces siècles des récits de brutalité dans les établissements où orgies, coups, flagellation, débauche de mineurs sont courants. La société dans son ensemble est caractérisée par la violence sexuelle et, dans les campagnes comme dans les villes, des bandes organisées attaquent les femmes isolées pour des viols collectifs accompagnés de sévices.

    Un métier commun

    3000 bordels parisiens

    Force est de constater que, malgré les interdictions et les principes moraux, tous les niveaux des autorités civiles et religieuses comptabilisent les revenus des bordels qu’ils gèrent sans scrupule, à titre de revenus standards, comme les taxes ou les dons.

    À la fin de Moyen-âge, au temps du poète et

    brigand François Villon (1431-1463?), Paris compte plus de 3000 bordels. Pendant très longtemps, on prétexte que la prostitution est un exutoire pour éviter le viol et l’adultère. C’est pourquoi elle est alors tolérée et pourquoi l’Église tente de réhabiliter les pécheresses repentantes.

    13% des femmes se prostituent

    À la veille de la Révolution française, on évalue à 30 000 les simples prostituées de Paris et à 10 000 les prostituées de luxe ; à Londres, elles seraient 50 000, ce qui est une preuve de l’échec des mesures de répression. A la fin du XVIIIe siècle, on évalue à 40 000 le nombre de personnes prostituées à Paris (13 % de la population féminine). Pour mesurer l’ampleur du phénomène, la plupart des historiens contemporains soulignent que si la proportion de prostituées était la même aujourd’hui (environ 13 % des femmes), on aurait pour Paris intra-muros une population de plus de 100 000 prostituées.

    Un quart de parisiens clients : des recettes juteuses pour l’État

     

    La IIIe République est l’âge d’or des maisons closes qui font partie intégrante de la vie sociale. L’État, et notamment le fisc profitait de ce commerce en prélevant 50 à 60 pour cent sur les bénéfices. À Paris, ils sont environ 200 établissements officiels, sous le contrôle de la police et des médecins, ainsi que d’innombrables bordels clandestins qui comptent alors 15 000 prostituées. De 1870 à 1900 environ, il y a 155 000 femmes officiellement déclarées comme prostituées, mais la police en a arrêté pendant la même période 725 000 autres pour prostitution clandestine (soit 30 000 par an). 

     

    En 1953, les estimations les plus basses sont de 40 000 prostituées à Paris (les plus hautes parlent de 70 000), tandis que les bordels clandestins (les clandés) se multiplient (500 à Paris). La police estime à 40 000 clients par jour la fréquentation des diverses maisons, ce qui équivaudrait à dire que le quart des hommes parisiens avait des relations avec les prostituées.

    sources

    https://matricien.org/patriarcat/sociologie/prostitution/bordel-eglise/

     

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