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Famille de Bremond d'Ars
Par Dona Rodrigue dans Yvonne de Bremond d’Ars - Antiquaire et femme de lettres le 19 Mars 2016 à 12:44La maison de Bremond d'Ars a toujours été regardée comme l'une des plus anciennes de la noblesse des provinces de l'Ouest où ses nombreuses branches se sont établies.
Un ancien historien de la Saintonge, Nicolas Alain, vivant au commencement duxvie siècle, disait en parlant des Bremond, qu'ils étaient aussi illustres par leurs ancêtres que par leur mérite, « Sud et Avorum virtute clari » ; et Henri d'Aguesseau, intendant, du Limousin déclare, dans le Jugement de maintenue rendu le 3 septembre 1667, en faveur de Jacques de Bremond d'ars, Marquis d'Ars, : que : « par les pièces produites par le Seigneur Marquis d'Ars, il paroist que Guillaume de Bremond a pris les qualités de Chevalier et d'Escuyer, que ses descendants articulés dans ladite Généalogie oui toujours continué et despuis luy jusqu'à présent possédé ladite terre et seigneurie d'Ars, et adjousté à leur ancienne noblesse des services si illustres que leur immémoriale possession ne peut leur estre conterstée. »
Léon de Beaumont, évêque de Saintes et sous-précepteur du duc de Bourgogne, à qui l’on doit la conservation des manuscrits de Fénelon, son oncle, avait entrepris d’écrire l’histoire des principales maisons de Saintonge. Il ne pouvait oublier la maison de Brémond qui lui était alliée ; et c’est ce travail, composé en 1704, que le père Loys, gardien des cordeliers de Saintes, a continué jusqu’en 1779. Un abrégé de celte volumineuse histoire généalogique publié, à Jonzac de 1861 à 1874, est la source où nous puisons la généalogie suivante.
Sommaire
Origines
Le nom patronymique de Bermond ou Bremond, en latin Bermundus ou Bremundus, fut adopté par la plupart des rameaux sortis d’un auteur commun, Guillaume Bermond ou Bremond, Wilhelmus Bermundi, qui paraît être venu le premier s’établir du Languedoc en Angoumois et sur les confins du Périgord, où ses descendants se sont perpétués jusqu’à nos jours. II y vint probablement à la suite de Frotaire, évêque de Périgueux, issu lui-même des vicomtes de Nîmes et d’Albi : les évêques, au Moyen Âge, étaient presque toujours suivis dans leur diocèse par quelque membre de leur famille. Cette tradition confirme celle qui donne à ce Guillaume Bermond une communauté d’origine avec les sires ou princes d’Anduze, qui adoptèrent également mais bien plus tard, le nom patronymique de Bermond, et qui se disaient aussi issus des vicomtes de Nîmes de la première race.
On trouve un comte Bremond ou Bermond, Berthmundus, fait gouverneur d’Auvergne par Charlemagne en 774, un autre comte Brémond, gouverneur de Lyon en 818, et un leude du même nom, témoin en 910 du testament du duc d’Aquitaine. Mais il est certain que ce nom, d’origine gothique, ne figure point en Périgord, ni en Angoumois, avant Guillaume Bermond, et qu’on ne le rencontre alors que dans les diverses branches de la puissante famille des ducs de Septimanie. Ajoutons que, si dans le midi il est très répandu, c’est que, porté primitivement comme nom de baptême en mémoire de Saint-Véremond ou Bermond, abbé de Sainte-Marie d’Yrache, en Navarre, il est devenu par la suite le nom patronymique d’une foule de familles de toutes les conditions. Cette maison a formé onze ou douze branches principales qui se répandirent en Angoumois, Périgord, Saintonge, Aunis, Limousin, Touraine, Anjou et Poitou, dont cinq subsistent de nos jours. Nous donnons la filiation des suivantes, d’après le travail de l’évêque de Saintes et l’Annuaire de la noblesse de 1880, ne pouvant citer tous les noms isolés qui n’entrent pas dans cette filiation, les faits saillants de l’histoire ou les membres de cette famille se sont distingués et la nomenclature de ses possessions qui s’étendirent sur plus de deux cent soixante-dix fiefs ou paroisses.
En effet, cette noble et antique race a pour auteur certain, Guillaume de Bremond, seigneur de Palluaud et d'autres terres situées sur les confins du Périgord et de l'Angoumois, vivant à la fin du xe siècle, et qui, en l'an 1019, soutenait un procès contre Ithier, abbé de Saint-Cybard, pour certains droits revendiqués sur les moulins de Palluaud.
Guillaume de Bremond, chevalier servit dans sa jeunesse, comme Pierre IV, son père, sous la bannière de Renaud V, sire de Pons et vicomte de Turenne, et alla ensuite se ranger sous les ordres de Philippe VI de Valois, lorsque ce prince réunit son armée, pour s'opposer à Édouard III, roi d'Angleterre. Guillaume de Bremond fut tué à Crécy (26 août 1346). Il avait épousé, en 1340, 'Jeanne d'Ars-Chadenac', fille et héritière de Gombaud II, Chevalier, seigneur d'Ars, de Chadenac, de Balanzac.
Cette Jeanne d'Ars-Chadenac était la dernière descendante des anciens seigneurs de Chadenac.
Depuis cette alliance, la terre d'Ars est restée en la possession de la Maison de Bremond qui en a, en même temps retenu le nom, comme représentant les premiers possesseurs.
Cette châtellenie, démembrement de la principauté de Cognac qui formait le domaine privé des anciens comtes d'Angoulême, et dont le manoir primitif paraît avoir été construit sur l'emplacement d'une station romaine reliée au camp de Merpins (Arx, citadelle, enceinte fortifiée), relevait directement du Roi avec, droit de haute, moyenne et basse justice.
Le Seigneur, en temps de guerre, était obligé de garder et défendre, à ses propres dépens, avec des hommes d'armes équipés à ses frais, la porte Saint-Martin de Cognac.
Lorsque les Frondeurs, commandés par le prince de Condé, assiégèrent Cognac, en 1651, Jean-Louis de Bremond d'Ars, Marquis d'Ars, remplissait encore l'ancien devoir féodal imposé à ses ancêtres. Il fut l'un des chefs qui, à la tête de la population, se signalèrent le plus par leur intrépide dévouement à la cause royale, et il mourut des blessures qu'il reçut dans une sortie, après avoir forcé les assiégeants à se retirer.
Les seigneurs d'Ars étaient également tenus d'assister à l'entrée solennelle des comtes d'Angoulême dans la capitale de leurs États. En 1469, Jean de Bremond d'Ars figure comme l'un des principaux vassaux du comte à la cérémonie de prise de possession qui eut lieu à l'entrée de Charles, duc d'Orléans, dans la ville d'Angoulême.
Jeanne d'Ars apporta encore à son mari la châtellenie de Balanzac, située entre Marennes et Saintes, relevant aussi immédiatement du Roi, avec haute, moyenne et basse justice et à laquelle étaient attachés des coutumes et des droits tout particuliers qui témoignent de l'importance de la seigneurie.
- Guillaume de Bremond d'Ars, chevalier, seigneur d'Ars, de Balanzac, d'Eschillais, de Jazennes, de la Mothe-Meursac, de Puyvidal, de Rouiffiac, etc., fils aîné de Guillaume III et de Jeanne d'Ars, combattit toute sa vie, comme son père, contre les Anglais, et servait encore, malgré soit âge avancé, avec Baudon et Guibert de Bremond sous la bannière de Renaud VI, sire de Pons, lorsqu'il périt à la bataille d'Azincourt (1415)
- Pierre de Bremond était en 1267 gouverneur châtelain de la ville de Cognac, pour Guy de Lusignan, frère de Hugues XI, comte d’Angoulême. Il fut choisi, ainsi que son neveu, Bernard de Bremond en 1281, par Guy de Lusignan, sire de Cognac et de Merpins pour être l’un de ses exécuteurs testamentaires. Pierre avait plusieurs frères qui demeurèrent en possession de la terre de Sainte-Aulaye. Il y fonda la bastide de Saint-Aulaye en 1288.
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