• STUDIO HARCOURT:  

    Suzy Solidor, la fille aux cheveux de lin


    Égérie du « tout-Paris » même occupé, celui des poètes et peintres à la mode de son temps, elle attire par sa voix grave et son air androgyne femmes et hommes indifféremment.

    Elle compte parmi les premières chanteuses à avoir ouvert son cabaret.

     

     

     

     

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    Solidor Suzy

     

     

    Publié le 16 mars 2016 par Mémoires de Guerre

    Suzy Solidor, de son vrai nom Suzanne Louise Marie Marion, est une chanteuse, actrice et romancière française, née le 18 décembre 1900 à

    Saint-Servan-sur-Mer et morte le 30 mars 1983 à Cagnes-sur-Mer. 

     

     

        Devenue onze ans plus tard, en 1931, Suzy Solidor, en souvenir de la tour malouine de Saint-Servan au pied de laquelle elle s'était « forgée » dans son enfance, la chanteuse à la voix hâlée (Cocteau4) et de houle caressante fait ses débuts officiels5 à « L’Européen » le 12 mai 1933. Année où elle vient d'ouvrir, près du Palais-Royal, au 12, rue Sainte-Anne, « La Vie Parisienne », un des premiers cabarets lesbiens de Paris.
     
    Ce qui n'empêchera pas Suzy de devenir l'amante passionnée de l'aviateur
    Jean Mermoz (1901-1936).


    Figure emblématique des années 1930, symbole de la garçonne des « Années folles », elle a contribué à populariser auprès du grand public le milieu homosexuel parisien, célébrant dans plusieurs de ces chansons les amours lesbiennes (Ouvre, Obsession, etc.). Suzy Solidor nait de père inconnu à Saint-Servan-sur-Mer (commune aujourd'hui rattachée à

    Saint-Malo) dans le quartier de la Pie.

     

    Sa mère, Louise Marie Adeline Marion, âgée de près de trente ans, est alors domestique de Robert Henri Surcouf, avocat, député de Saint-Malo et armateur, descendant de la famille du célèbre corsaire (selon Suzy Solidor, celui-ci serait son véritable père).

    Pour échapper à sa condition de fille-mère, Louise Marion épouse le 10 septembre 1907 Eugène Prudent Rocher qui reconnaît la petite Suzanne, alors âgée de sept ans.

     

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Celle-ci prend dès lors le nom de Suzanne Rocher.

     

    La famille s'installe dans le quartier de Solidor à Saint-Servan, qui inspirera plus tard son nom de scène à Suzy.

     

    Elle apprend à conduire en 1916 et passe son permis l'année suivante, ce qui à l'époque était exceptionnel pour une femme.

     

    Peu avant l'armistice de 1918, promue chauffeur des états-majors, elle conduit des ambulances sur le front de l'Oise, puis de l'Aisne. Après la guerre, elle s'installe à Paris.

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    Yvonne de Brémond d'Ars (1894-1976), antiquaire française. Paris, 14 septembre 1953.

    © Roger Berson / Roger-Viollet

     

    C'est à cette époque qu'elle rencontre Yvonne de Bremond d'Ars, qui sera sa compagne pendant onze ans et avec laquelle elle s'initie au métier d'antiquaire.

     

    Après leur séparation en 1931, Suzy Solidor a plusieurs liaisons, dont une avec l'aviateur Jean Mermoz.

    Elle se tourne vers la chanson en 1929, et prendra peu après le pseudonyme sous lequel elle est connue.

     

    L'AMIRALE


        Débarquant à Paris à l'âge de vingt ans pour y devenir mannequin3, la blonde et sculpturale Suzanne Rocher est découverte par la célèbre « demoiselle antiquaire » du 20 de la rue du Faubourg Saint-Honoré,

    Yvonne de Bremond d’Ars (1894-1976)

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    Elle défraie très vite la chronique du « tout-Deauville », station balnéaire qui fait fureur dans les années 1920 et où Yvonne possède un petit manoir.

    Les deux belles garçonnes forment un couple très en vue et dans « l'air du temps », à la « une » de Vogue,Harper's Bazaar, Jardin des Modes ou Femina, traquées par les photographes de l'élégance (les Séeberger) dans leurs costumes de bain « excentriques » signés Jenny.

     

     

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    Sa voix grave, quasi masculine

    (« une voix qui part du sexe » selon Jean Cocteau), son physique androgyne, ses cheveux blonds et sa frange au carré marquent les esprits. Icône de la chanson « maritime », elle se produit en 1933 avec succès à L'Européen puis ouvre rue Sainte-Anne « La Vie parisienne »,

    un cabaret « chic et cher », lieu de rencontres homosexuelles, où chante entre autres le jeune Charles Trenet.

     

    Sa réputation lui vaut d'apparaître en 1936 dans l'adaptation cinématographique du roman sulfureux de Victor Margueritte,

    La Garçonne.

    1943

     

    Elle devient parallèlement l'égérie des photographes des magazines de mode et des peintres, sa silhouette sculpturale inspirant plus de 200 d'entre eux, parmi lesquels Raoul Dufy, Maurice de Vlaminck, Francis Picabia, Man Ray, Jean-Gabriel Domergue, Jean Dominique Van Caulaert, Kees Van Dongen, Foujita, Marie Laurencin, Francis Bacon et Jean Cocteau.

     

     

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    Son portrait le plus célèbre est réalisé par Tamara de Lempicka en 1933.

    Durant l’Occupation, son établissement est fréquenté par de nombreux officiers allemands. Suzy Solidor ajoute à son répertoire une adaptation française de la chanson allemande Lili Marleen, une chanson de marche populaire des soldats de la Wehrmacht, qu'elle interprète de façon régulière à la radio.

     

     

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    Ses activités (selon André Halimi, « elle mériterait un brevet d'endurance pour l'inlassable activité qu'elle mena pendant l'Occupation, car elle passe d'un cabaret à l'autre, d'une radio à l'autre, d'un music-hall à l'autre ») lui valent d'être traduite à la Libération devant la commission d'épuration des milieux artistiques, qui lui inflige un simple blâme mais lui impose une interdiction provisoire d’exercer.

     

     

    Elle cède alors la direction du cabaret à la chanteuse Colette Mars, qui y avait fait ses débuts, et part pour les États-Unis.

    De retour à Paris, elle ouvre en février 1954 le cabaret « Chez Suzy Solidor », rue Balzac (près des Champs-Élysées) qu'elle dirige jusqu'à début 1960 avant de se retirer sur la Côte d'Azur.

     

    Elle s'installe à Cagnes-sur-Mer où elle inaugure la même année un nouveau cabaret, « Chez Suzy », décoré de 225 de ses portraits.

     

    Elle s'y produit jusqu’en 1966 avant de prendre la direction d'un magasin d'antiquités, place du château de Haut-de-Cagnes.

     

    En 1973, elle offre à la ville de Cagnes-sur-Mer une quarantaine de ses portraits, qui figurent aujourd'hui parmi les œuvres remarquables du musée de la ville (musée-château Grimaldi).

     

    Elle meurt le 30 mars 1983 et est enterrée à Cagnes.

     

      Le 30 mars 1983, à vingt heures trente meurt au Haut-de-Cagnes (Cagnes-sur-Mer) Suzanne Rocher, dite Suzy Solidor, chanteuse de cabaret et égérie des années 1930. Descendante du corsaire Surcouf par son père2, Suzanne Rocher (née Suzanne Marion) était née dans le lieu-dit de La Pie, près du bourg de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), à proximité de Saint-Malo, le 18 décembre 1900. Suzy Solidor est le prototype de « la garçonne» et le symbole incarné de l’émancipation féminine des Années folles.

     

    Filmographie

    • Escale (1935) de Jean Dalray
    • La Garçonne (1936) de Jean de Limur, d'après le roman-éponyme de Victor Margueritte
    • La Femme du bout du monde (1937) de Jean Epstein
    • Ceux du ciel (1941) de Yvan Noé

    Théâtre

    • 1937 : L'Opéra de quat'sous de Bertold Brecht, adaptation française de André Mauprey et Ninon Tallon, mise en scène de Raymond Rouleau et Francesco von Mendelssohn, théâtre de l'Étoile : Jenny-la-Paille
    • 1951 : L'École des hommes de Jean-Pierre Giraudoux, théâtre Michel - pièce écrite pour elle, où elle incarne une artiste peintre qui n'aime pas les hommes.

    Romans

    • Térésine, éditions de France, Paris, 1939 (220 p.)
    • Fil d'or, éditions de France, Paris, 1940 (217 p.) - roman dédié « à ceux du large et à ceux du bled, à tous ceux des avant-postes, à ceux qui tiennent les portes de l'Empire... »
    • Le Fortuné de l'Amphitrite, éditions de France, Paris, 1941 (213 p.)
    • La vie commence au large, éditions du Sablon, Bruxelles-Paris, 1944 (242 p.)

    Répertoire

    • Dans un port (Suzy Solidor)
    • C'est à Hambourg
    • Je t'espère
    • La Fille des bars
    • Ohé capitaine
    • La Brume sur le quai
    • Le Matelot de Bordeaux
    • Une fille dans chaque port
    • Le Bateau espagnol
    • Tout comme un homme
    • Comme une feuille au vent
    • Obsession (Chaque femme, je la veux), 1933
    • La Belle Croisière, 1934
    • Une femme, 1934
    • Ouvre, 1934 (Edmond Haraucourt - Laurent-Rualten)
    • La Maison des marins, 1934
    • Les Filles de Saint-Malo, 1934
    • La Fille des bars, 1934
    • La Belle Escale, 1935
    • Le Doux Caboulot, 1935
    • Si l'on gardait, 1935
    • La Belle d'Ouessant, 1935
    • Mon légionnaire, 1936
    • Sous tes doigts, 1936
    • La Tonnelle des amoureux, 1936
    • Hawaï nous appelle, 1936
    • La Java du clair de lune, 1936
    • La Chanson de la belle pirate, 1936
    • Nuit tropicale, 1937
    • Mon secret, 1938
    • Johnny Palmer, 1938
    • Si j'étais une cigarette, 1938
    • Escale, 1938
    • La danseuse est créole, 1938 (Jacques Plante - Louiguy)
    • On danse sur le port, 1939
    • J'écrirai, 1939 (Suzy Solidor)
    • Mon cœur est triste sans amour, 1940
    • Je ne veux qu'une nuit, 1941
    • Lily Marlène, 1942
    • La Jolie Julie, 1942
    • À quoi songes-tu ?, 1943
    • Le Soldat de marine, 1943
    • Trois lettres de toi, 1943
    • Le Petit Rat, 1947
    • Un air d'accordéon, 1947
    • Un refrain chantait, 1947
    • Amours banales, 1947
    • L'amour commande, 1948
    • Saïgon, 1948
    • Congo, 1948
    • Nature boy, 1948
    • L'Inconnue de Londres, 1948
    • Soir de septembre, 1948
    • J'aime l'accordéon, 1949
    • Casablanca, 1949
    • Valsez, Laurence, 1950
    • La Foule, 1951
    • Brasileira, 1951
    • Judas, 1952
    • La Brume, 1952
    • Danse de la corde, 1952
    • La Dame qui chante, 1952
    • Si le Rhône rencontrait la Seine, 1952
    • Amor y mas amor, 1952

     

    http://la-loupe.over-blog.net/article-solidor-suzy-103773292.html

     

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