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    Le château est le symbole de la cour dans laquelle se développe, à partir du XII siècle, une nouvelle idéologie, la "COURTOISIE": un art de vivre à la cour fondé sur les valeurs qui sont: bonne éducation, noblesse d'âme, générosité, loyauté, prouesse guerrière, respect et amour pour les femmes. La "Courtoisie" s'affirme d'abord dans les cours du sud de la France à partir du XII siècle.

     

    Elle tend à donner une place d'honneur à la femme, très méprisée dans la société du temps(en particulier de l'église) et soumise au mari.

    Dans la "Courtoisie" l'amour est valorisé au maximum, on retient qu'il  agrandit la valeur du chevalier qui est porté à donner la meilleur partie de lui-même pour mériter l'estime de la femme aimée.

     

    Ce sont les romans courtois(en particulier ceux de Chrétien de Troyes) qui ont inventé un art d'aimer, une espèce de "CODE D'AMOUR" fondé sur les règles suivantes:

    -Adultère: la dame doit être libre de se donner à l'homme qu'elle aime, celui-ci doit mériter l'amour de la femme;

    -Secret de la relation;

    -Fidélité absolue;

    -Supériorité sociale de la femme qui ne doit jamais donner l'impression d'être intéressée;

    -Assouvissement graduel du désir: la femme doit se concéder progressivement seulement après que le chevalier ait mérité son amour.    

     

    L’amour courtois ou fin'amor d'après l'occitan, est la façon réglementée de tenter de séduire une femme de qualité sans l'offenser et en récitant des poésies, dont on retrouve des traces dans les lettres du Moyen Âge, notamment la lyrique courtoise.

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    L’expression « amour courtois » a été forgée

     

    par Gastons Paris, historien de la poésie médiévale en 1883. L’expression médiévale occitane est celle de fin’amor.

     

    Elle désigne de façon générale l’attitude à tenir en présence d’une femme de la bonne société, l’amour courtois étant ni plus ni moins qu’une relation vassalique entre homme et femme.

     

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    La tradition de l'amour courtois a été florissante dans l'Europe médiévale, notamment en Occitanie et dans le Nord de la France à partir du xiie siècle grâce à l'influence de protectrices

    comme Aliénor d'Aquitaine et Marie de France, la comtesse de Champagne et mécène de Chrétien de Troyes

     

    (cf. Lancelot ou le Chevalier de la charrette).

     

     

    L'amour courtois puise peut-être ses origines au Levant et dans la littérature arabo-andalouse, notamment

     

    chez le poète arabe du ixe siècle Ibn Dawoud, qualifié de « Boileau des arabes » et considéré comme le « théoricien de l'amour courtois » ou chez Ibn Hazm5. En effet, un des précurseurs de l'amour courtois des troubadours estGuillaume IX d'Aquitaine, duc d'Aquitaine (1071-1127) et grand-père d'Aliénor d'Aquitaine.

     

    Son activité poétique naquit après la croisade qu'il mena en Orient et son séjour à Antioche (1101-1102). Il est le premier troubadour et le premier poète à écrire en langue d'oc la poésie lyrique inspirée aussi des poètes arabo-andalous.

     

    Henri-Irénée Marrou (Les troubadours, Paris, Seuil, 1971) s'est cependant opposé à cette thèse, autant qu'à celle de l'origine cathare d'ailleurs.

     

    L'influence de la prosodie sacrée de l'Église semble en effet attestée par la métrique.

     

     

    Mais, de façon plus générale, la recherche des origines, pour utile qu'elle soit, risque de faire perdre de vue l'originalité du phénomène qui émerge alors.

    Interprétations

    Il existe différentes écoles quant à l’interprétation de l’amour courtois. Il désigne l’amour profond et véritable que l’on retrouve entre un prétendant et sa dame.

     

    Au Moyen Âge, on lui attribuait certaines particularités courantes :

     

    l'homme doit être au service de sa dame, à l'affût de ses désirs et lui rester inébranlable de fidélité. C'est un amour hors mariage, prude sinon chaste et totalement désintéressé, mais non platonique et ancré dans les sens et le corps autant que l'esprit et l'âme.

     

    L’amoureux, dévoué à sa Dame était, normalement, d’un rang social inférieur, il était un noble de première génération en passe de conquérir ses titres de chevalerie.

    Le sentiment de l'amant est censé s'amplifier, son désir grandir et rester pourtant en partie inassouvi.

     

    Il s’adresse souvent à une femme inaccessible, lointaine ou d’un niveau social différent de celui du chevalier.

     

    Elle peut feindre l'indifférence.

     

    On nommait ce tourment, à la fois plaisant et douloureux joï7(à ne pas confondre avec « joie »).

    Ce nouveau concept devint souvent en opposition avec la loyauté envers le suzerain et difficilement conciliable avec la courtoisie au sens de galanterie, et même avec la vaillance que le chevalier devait continuer à entretenir.

     

    Apparemment, la vision de l’amour courtois s’imposa progressivement dans les cœurs et permit de laisser une place à l’amour dans la vie quotidienne.

     

    L’amour courtois prime en effet sur le mariage : une femme mariée peut ainsi laisser parler son cœur si elle est courtisée selon les règles précises de l’amour courtois.

    Cette codification du jeu amoureux est étroitement lié à la codification de la chevalerie.

     

    Au xiie siècle, l'idéal chevaleresque est perçu par les contemporains comme déclinant.

     

    La période précédente est idéalisée, comme ses héros qui sont transformés pour incarner des modèles de chevalerie.

     

    Un grand nombre de romans liés à la légende arthurienne sont écrits à cette période dans cette optique, et incarne alors un fantasme de chevalerie et d'amour courtois tels que l'imaginent les auteurs du xiie siècle. Parallèlement, de grands ordres de chevalerie sont créés, et codifient les attitudes de ses membres, « pour faire revivre l'idéal chevaleresque de l'ancien temps ».

    L’assag, mot occitan désigne un rite attribué à l'amour courtois, qui était une épreuve qui consistait à s'assurer de l'amour réel de l'amant.

    Pour Georges Duby, il ne faut cependant pas voir dans l’amour courtois une promotion de la femme : c’est un jeu masculin, éducatif, où les jeunes hommes, pas encore mariés (les jovenes, les jeunes, comme Henri le Jeune, pas encore établis), maîtrisent leurs pulsions et leurs sentiments, comme ils apprennent à maîtriser leur corps dans un tournoi (ce qui n’exclut pas qu’ils laissent libre cours à leur libido avec des femmes de rang inférieur).

     

    De plus, la femme est considérée comme une proie ;

    celle qui est la cible de l’amour courtois des jeunes est souvent l’épouse du suzerain, qui la donne en enjeu.

     

    Les jeunes cherchent à séduire la dame pour mieux plaire à leur seigneur, mais aussi pour mieux se différencier du peuple vulgaire, et des bourgeois, qui peuvent les concurrencer financièrement, mais pas culturellement

     

     

     

      

      

    REGLES DE L'AMOUR COURTOIS

     

      

    1. Le mariage ne doit pas empêcher d'aimer
    2. Qui n'est pas jaloux ne peut aimer
    3. On ne peut accorder son coeur à deux femmes à la fois
    4. L'amour augmente ou diminue, il se renouvelle sans cesse
    5. L'amant ne peut rien obtenir sans l'accord de sa dame
    6. L'homme ne peut aimer qu'après la puberté
    7. A la mort de son amant(e), un délai de deux ans est nécessaire avant de s'adonner à un nouvel amour
    8. Personne ne doit être privé de l'être aimé sans la meilleure des raisons
    9. On ne peut aimer sans y être incité par l'amour
    10. Amoureux n'est pas avare
    11. L'amant doit aimer une femme de condition supérieure à la sienne
    12. Le parfait amant ne désire d'autres étreintes que celles de son amante
    13. L'amour doit rester secret s'il veut durer
    14. La conquête amoureuse doit être difficile : c'est ce qui donne son prix à l'amour
    15. Le parfait amant pâlit en présence de sa dame
    16. Quand un amant aperçoit l'objet de son amour, son coeur tressaille
    17. Un nouvel amour chasse l'ancien
    18. Seule la vertu rend digne d'être aimé
    19. Lorsque l'amour diminue, puis disparaît, il est rare qu'il reprenne vigueur
    20. L'amoureux vît dans la crainte
    21. La jalousie fait croitre l'amour
    22. Lorsqu'un amant soupçonne son amante, la jalousie et la passion augmentent
    23. Tourmenté par l'amour, l'amant dort peu et mange moins
    24. L'amant doit agir en pensant à sa dame
    25. Le parfait amant n'aime que ce qu'il pense plaire à sa dame
    26. L'amant ne saurait rien refuser à celle que son coeur a élue
    27. L'amant n'est jamais rassasié des plaisirs que lui apporte sa dame
    28. Le plus petit soupçon incite l'amant à soupçonner le pire chez sa bien-aimée
    29. Amour ne rime pas avec luxure
    30. Le véritable amant est obsédé sans relâche par l'image de celle qu'il aime
    31. Rien n'empêche une femme d'être aimée par deux hommes et un homme d'être aimé par deux femmes

      

      

      Avant le XII siècle le mariage se conçoit en dehors du cadre religieux en perpétuant l’alliance de type germanique, c'est-à-dire le mariage comme accord des familles.

    Toutefois en 866 le pape Nicolas Ier établit que l’union des époux doit se faire par consentement mutuel, ce qui améliore le statut de la femme , même si le rôle de la famille et des hommes demeure fondamental.

      

    Wikipedia

     

     

     

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