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CECILE SOREL
Le portrait photographique au service d’une grande artiste
Poser dans l’atelier d’un photographe devient, à la Belle Époque, une pratique courante : les familles modestes se font immortaliser à l’occasion de fêtes et d’événements marquants, tandis que les nantis multiplient leurs portraits, à l’instar des personnalités politiques, artistiques et mondaines. Le portrait photographique permet aux célébrités d’entretenir et d’accroître leur popularité, soit-elle due à leur activité politique, à leur appartenance à la crème de la société, à leurs charmes ou à leur talent d’artiste ;- en outre, la diffusion de cartes à l’effigie des personnages en vue donne une impulsion remarquable au phénomène de vénération des « vedettes » et au culte de l’image qui caractérisent la société contemporaine.
Parmi les femmes artistes du théâtre, la comédienne Cécile Sorel (de son vrai nom Cécile Émilie Seurre) connaît un très grand succès à la Belle Époque et dans l’entre-deux-guerres. Aussi célèbre et éclectique queRéjane, elle incarne à la fois la France traditionnelle des grands classiques et la France moderne du spectacle des variétés.Née à Paris le 17 septembre 1873, Cécile Sorel joue dans plusieurs théâtres de la capitale avant d’entrer, en 1903, à la Comédie-Française, où elle se produit jusqu’en 1933. Vestale du temple du théâtre français, elle brille dans tous les rôles classiques, notamment dans celui de la précieuse Célimène, dans Le Misanthrope de Molière :
la comédienne s’identifie avec ce personnage au point d’affirmer, non sans fierté, que « Célimène et Cécile se confondent déjà et s’inscrivent ensemble au fronton de la Comédie-Française ».
Cécile Sorel quitte la Comédie-Française à l’âge de cinquante ans, mais elle a toujours la fièvre du spectacle :elle se produit au music-hall à la demande de Sacha Guitry, qui en fait la vedette du Casino de Paris (la phrase « L’ai-je bien descendu ? », prononcée par Cécile Sorel au pied de l’escalier Dorian en 1933, devient célèbre) et lui ouvre également les portes du septième art quand il tourne avec elle le film Les Perles de la couronne (1937) ; de plus, elle remporte un franc succès lors de ses tournées à l’étranger.
Éternelle coquette, Cécile Sorel réalise son rêve de noblesse en épousant le comte Guillaume de Ségur (1889-1945), neveu de l’écrivain Sophie Rostopchine et médiocre comédien sous le pseudonyme de Guillaume de Sax.Elle se lie d’amitié avec de nombreuses célébrités de son temps : dans son hôtel particulier du quai Voltaire, elle reçoit, parmi d’autres, le comédien Maurice Escande, l’écrivain et historien de l’art Gustave Larroumet, les écrivains Maurice Maeterlinck, Émile Verhaeren et Gabriele d’Annunzio, ainsi que les hommes politiques Georges Clemenceau et Maurice Barrès.
Personnalité importante de la vie artistique et du high life parisiens jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale,
Cécile Sorel joue les coquettes à la scène comme à la ville, comme en témoignent les portraits photographiques et les précieux documents filmés qui nous restent d’elle.
SOURCES
COUVENT, EN PASSANT PAR LE MUSIC-HALL ET LE CINÉMA
Date de publication : Juillet 2011 Auteur : Gabriella ASAROAgrégée d'Italien, Docteur en Histoire contemporaine à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
https://www.histoire-image.org/etudes/cecile-sorel-comedie-francaise-couvent-passant-music-hall-cinema
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