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Par Dona Rodrigue le 10 Octobre 2016 à 12:29
L'artiste peintre, d'origine polonaise, s'installe, en effet, à Paris en 1918 où elle vivra une vingtaine d'années avant d'émigrer _ montée du nazisme oblige _ aux Etats-Unis, puis au Mexique où elle mourra en 1980.
A Paris, elle se passionne notamment pour le cubisme, déchaîne les passions et la chronique avec des nus parfois très provocants pour l'époque.
Mais qu'importe ! Ne disait-elle pas :
« Ne pas copier, créer un nouveau style, des couleurs lumineuses et brillantes, je veux qu'au milieu de cent autres on remarque mes oeuvres au premier coup d'oeil. »
The studio on RUE MECHAIN PARIS 14è 1931
C'est justement l'atelier d'artiste qu'elle occupait rue Méchain qui est aujourd'hui à vendre. Un lieu ô combien chargé d'histoire et qui vit défiler tout le gotha parisien de l'époque, entre autres, André Gide, Suzy Solidor, Paul Poiret, Georges Braque...
Quand on pénètre dans le hall dont la porte d'entrée est signée Jean Prouvé (créateur notamment de la chaise Antony), on ne peut d'ailleurs s'empêcher d'être ému à l'idée que Tamara de Lempicka y créa une grande partie de ses oeuvres qui l'ont rendue célèbre.
Tout ici semble resté intact : un jette-manteaux chromé, à l'époque réalisé par la soeur de l'artiste, campe encore dans le hall d'entrée de l'atelier, lui-même d'une hauteur sous plafond impressionnante : 6 mètres éclairés d'une immense verrière orientée plein nord, comme il se doit, et donnant sur le petit jardin de la résidence.
En mezzanine, trône un bar-fumoir resté intact et aujourd'hui classé, de même que son mobilier Art déco d'origine.
Un peu partout, on retrouve aussi la signature de Mallet-Stevens :
miroirs offrant de belles perspectives, colonnes décoratives pour mettre en valeur des objets, rampe d'escalier à l'origine chromée mais malheureusement peinte depuis, éclairages indirects par des niches dissimulées dans les murs, vitraux aux dessins géométriques signés Louis Barillet, grand complice de Mallet-Stevens.
A lui seul, l'atelier développe 60 m2 et s'adjoint une chambre, un bureau et deux salles de douches.
Aux niveaux supérieurs, desservis par ascenseur intérieur, s'installent une cuisine, deux autres chambres, une salle de bains et deux douches.
De même que deux chambres de service, deux caves, un box et deux parkings.
Cerise sur le gâteau : deux terrasses, l'une de 18 m2, l'autre de 22 m2.
Depuis certaines pièces, on peut aussi admirer les beaux jardins et potagers du couvent des soeurs bénédictines.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/08/09/2006/LesEchos/19747-531-ECH_a-paris--l-atelier-de-tamara-de-lempicka.htm#SuVr3GIavgz2ZGGY.99A l'apogée de sa carrière, Tamara s'installe dans un nouvel appartement-atelier. Conseillée sans doute par sa sœur architecte Adrienne Gorska, elle a choisi un immeuble ultra moderne, signé Mallet-Stevens, qui vient d'être construit près du quartier Montparnasse, haut lieu de la vie artistique à Paris.
La complémentarité entre l'artiste adulée pour son art, sa beauté, son élégance et un décor où sont rassemblés les meilleurs créateurs de son époque, est immédiatement salué dans la presse par de nombreux articles.
De brillantes réceptions rassemblent les parisiens dont on parle.
La sœur de Tamara, était architecte membre de l'U.A.M. (Union des Architectes Modernes) dont faisait également partie Robert Mallet-Stevens qui construisit l'immeuble de la rue Méchain où Tamara installa son atelier en 1929. Adrienne épousa Pierre de Montaut, autre membre de l'U.A.M. et tous les deux se spécialisèrent dans la conception de salles de cinéma.
C'est elle qui prit en charge la décoration de l'atelier de Tamara pour lequel elle créa quelques meubles en métal chromé.
Ils s'harmonisaient parfaitement avec ceux de ses confrères Djo-Bourgeois,
René Herbst et bien sûr Mallet-Stevens qui complétaient l'ameublement.
Adrienne (Ada de Montaut) est décédée en 1969.
Adresse: 7 rue Méchain Paris 14e. Un long article intitulé "Architectures modernes; L'atelier de Mme de Lempicka" paru en Janvier 1931 dans "Mobilier et Décoration" décrit l'atelier en détail (10 pages, 15 photos par Gravot).
L'ambiance de l'atelier était parfaitement définie dans la légende, rédigée en style télégraphique, accompagnant la première photo:The studio on Rue Mechain
Tamara`s studio on the Rue Méchain in the building designed by the architect Robert Mallet-Stevens in 1929,furniture by Rene Herbst with light grey walls and ceiling.
Tamara's sister, Adrienne de Montaut (Gorska), designed the upstairs smoking room paneled in polished walnut. Tamara's initials are woven into the brown upholstery.
After the war, Tamara returned to her Rue Méchain studio and redecorated it in the rococo style.
The 1950s Art & Décoration article which featured Lempicka's new scheme commented on her intentional juxtaposition of the clean, severe architecture with the bourgeois neo-Louis XV style."Hall d'entrée, par Adrienne Gorska. Porte fer et tubes chromés harmonie gris froid et métal". Le ton était donné; cet atelier était une épure...
(lire l'article complet en Bibliographie, voir "Remon") Un article de Darnetal paru dans "Notre Temps" de décembre 1932, restitue bien l'atmosphère qui régnait dans les fêtes que donnait Tamara dans son atelier flambant neuf construit par
l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1929:
"La Santé (il s'agit de la prison. NDLR) s’élève - masse triste et sombre - dans ce quartier où la guillotine mit un peu son humour.
A côté, un immeuble moderne se dresse gai et un peu farouche. Des voitures s’arrêtent; de jolies femmes et des garçons descendent et s’élèvent jusqu’au studio du peintre Tamara de Lempicka qui donne un cocktail, sa grâce, son sourire et quelques autres attractions. De ce magnifique studio gris et platiné, telle une chevelure moderne, se dégage une atmosphère d’intimité et de talent.
Les portraits peints par la maîtresse de maison, accrochés ou posés sur les murs, accrochent les regards et crochètent les coeurs. Tamara de Lempicka a un talent bien à elle, spécial, personnel. Elle plonge au fond de ses modèles, tel un plongeur, dans la mer, à la recherche de perles rares, et elle en retire perles, pierres, émeraudes... ou crapauds!
Ce soir, il n’est question que de brillants.
L’assemblée sympathique et houleuse est d’une élégance complète et rare, la plupart des femmes sont jolies (prenant en cela exemple sur leur hôtesse). Quelques hommes sont intelligents et remplis de talent.
La comtesse de Saint-Quentin mange des petits-fours que lui passe l’artiste photographe Lipmtzki, cependant que le docteur Boucard lui affirme qu’il faut remplacer toute nourriture par quelques pastilles de Lactéol! La très belle Ira Perrot parle de voyages, Kisling de choses plus ou moins "salées". Campana accoudé à la barre du bar jette ses manches en arrière dans uns geste prétorien et commence une plaidoirie se croyant au Palais.
André Lhote s’exprime par aphorismes, Michel Georges-Michel qui sort de sa <<bohême>> retrouve le monde avec plaisir.
Marcel Rochas couve sa femme, le peintre Rina, d’un regard admiratif et attendri; Rolf de Maré pense à ses ballets suédois en regardant les ballets hindous ;
Suzy Solidor pense à son dancing, etc., etc...
Et Mme Nyoka Inyoka (DOC.87), entourée de son ballet, mime d’étranges et délicates figures.
Sur des rythmes anciens, elle évoque et reconstitue l’Inde antique... et ce sont des danses comme des incantations et de la musique comme un déchirement du coeur.
Dans un coin, un curieux et passionnant portrait de Mme Ira Perrot nous rend sa physionomie inquiétante et "Antinéasque" et plus loin, Tamara de Lempicka, contemple, ravie, son oeuvre et ses oeuvres." Vingt-sept ans plus tard, dans le numéro de Noël 1956 de la revue "Art & Décoration",
"Tamara de Lempicka; ou la femme installée par le peintre",
Boris J. Lacroix décrivait le changement radical que Tamara de Lempicka venait de faire subir à la décoration de son atelier de la rue Méchain.
Il y parlait de "ce jeu du mauvais goût exquis" et du "goût du paradoxe"
qui l'avait inspirée.
C'est bien le moins qu'on pouvait dire face aux anachroniques stucs vénitiens qui, tout à coup, envahissaient l'espace épuré de Mallet-Stevens. (Cf. Bibliographie, voir Lacroix).
Tamara de Lempicka occupe une place à part
dans l'art du XXe siècle
malgré une production peu abondante
(à peine 150 tableaux dans sa meilleure période qu'on situe entre 1925 et 1935),
ce sont ses peintures qui sont choisies le plus souvent aujourd'hui
lorsqu'il s'agit d'illustrer les années folles de l'entre-deux-guerres.
Ses modèles se caractérisent par des regards interrogateurs et sensuels,
une bouche pulpeuse pour les femmes et pincée pour les hommes,
des couleurs vives, mais en nombre limité,
mises en valeur par des fonds gris ou noirs.
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Par Dona Rodrigue le 23 Septembre 2016 à 07:15
Le portrait photographique au service d’une grande artiste
Poser dans l’atelier d’un photographe devient, à la Belle Époque, une pratique courante : les familles modestes se font immortaliser à l’occasion de fêtes et d’événements marquants, tandis que les nantis multiplient leurs portraits, à l’instar des personnalités politiques, artistiques et mondaines. Le portrait photographique permet aux célébrités d’entretenir et d’accroître leur popularité, soit-elle due à leur activité politique, à leur appartenance à la crème de la société, à leurs charmes ou à leur talent d’artiste ;- en outre, la diffusion de cartes à l’effigie des personnages en vue donne une impulsion remarquable au phénomène de vénération des « vedettes » et au culte de l’image qui caractérisent la société contemporaine.
Parmi les femmes artistes du théâtre, la comédienne Cécile Sorel (de son vrai nom Cécile Émilie Seurre) connaît un très grand succès à la Belle Époque et dans l’entre-deux-guerres. Aussi célèbre et éclectique queRéjane, elle incarne à la fois la France traditionnelle des grands classiques et la France moderne du spectacle des variétés.Née à Paris le 17 septembre 1873, Cécile Sorel joue dans plusieurs théâtres de la capitale avant d’entrer, en 1903, à la Comédie-Française, où elle se produit jusqu’en 1933. Vestale du temple du théâtre français, elle brille dans tous les rôles classiques, notamment dans celui de la précieuse Célimène, dans Le Misanthrope de Molière :
la comédienne s’identifie avec ce personnage au point d’affirmer, non sans fierté, que « Célimène et Cécile se confondent déjà et s’inscrivent ensemble au fronton de la Comédie-Française ».
Cécile Sorel quitte la Comédie-Française à l’âge de cinquante ans, mais elle a toujours la fièvre du spectacle :elle se produit au music-hall à la demande de Sacha Guitry, qui en fait la vedette du Casino de Paris (la phrase « L’ai-je bien descendu ? », prononcée par Cécile Sorel au pied de l’escalier Dorian en 1933, devient célèbre) et lui ouvre également les portes du septième art quand il tourne avec elle le film Les Perles de la couronne (1937) ; de plus, elle remporte un franc succès lors de ses tournées à l’étranger.
Éternelle coquette, Cécile Sorel réalise son rêve de noblesse en épousant le comte Guillaume de Ségur (1889-1945), neveu de l’écrivain Sophie Rostopchine et médiocre comédien sous le pseudonyme de Guillaume de Sax.Elle se lie d’amitié avec de nombreuses célébrités de son temps : dans son hôtel particulier du quai Voltaire, elle reçoit, parmi d’autres, le comédien Maurice Escande, l’écrivain et historien de l’art Gustave Larroumet, les écrivains Maurice Maeterlinck, Émile Verhaeren et Gabriele d’Annunzio, ainsi que les hommes politiques Georges Clemenceau et Maurice Barrès.
Personnalité importante de la vie artistique et du high life parisiens jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale,
Cécile Sorel joue les coquettes à la scène comme à la ville, comme en témoignent les portraits photographiques et les précieux documents filmés qui nous restent d’elle.
SOURCES
COUVENT, EN PASSANT PAR LE MUSIC-HALL ET LE CINÉMA
Date de publication : Juillet 2011 Auteur : Gabriella ASAROAgrégée d'Italien, Docteur en Histoire contemporaine à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
https://www.histoire-image.org/etudes/cecile-sorel-comedie-francaise-couvent-passant-music-hall-cinema
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Par Dona Rodrigue le 24 Juillet 2016 à 09:15
Louis-Napoléon Bonaparte
Un passage secret sous l'ElyséePortrait officiel de Louis-Napoléon Bonaparte en tant que président de la République PhotoOn a surtout retenu de Louis-Napoléon Bonaparte son règne sous le nom de Napoléon III. Mais il a également été président de la République de 1848 à 1851. Elu "prince-président" le 11 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte jure de "rester fidèle à la République démocratique". On le sait, il ne tiendra guère cette promesse puisque le Second Empire débutera exactement trois ans plus tard. Il ne tiendra pas davantage son serment de fidélité à Eugénie de Montijo, dont il était pourtant très amoureux.
Un homme à femmes assagi par le mariage ?
Louis-Napoléon Bonaparte était un amoureux des femmes. Au début de son règne, l'homme est célibataire mais cela ne l'empêche pas d'accumuler les conquêtes. Pendant son règne, il a même un secrétaire chargé de s'occuper de ses maîtresses, le comte Felix Bacciochi. En 1852, cependant, celui qui est empereur depuis seulement un an s'éprend d'une jeune femme, la belle Eugénie de Montijo. Cette dernière lui fait comprendre que pour trouver le chemin de son cœur et de sa chambre, il lui faudra "passer par la chapelle". Louis-Napoléon obtempère et épouse la belle en janvier 1853. Cependant, cela ne l'empêche pas de continuer à avoir des maîtresses. Parmi ses conquêtes, on compte notamment Miss Harriet Howard, qui finança sa campagne présidentielle en 1848, Armance Depuille, Pascalie Corbière, la nourrice de ses enfants naturels, Virginia Oldoini, Comtesse de Castiglione et célèbre courtisane italienne de l'époque...
Le passage secret de l'Elysée
Mais les maîtresses n'ont pas droit à l'entrée principale de l'Elysée. Le président, qui était loin d'être un modèle de fidélité, prenait ses précautions pour rencontrer ses maîtresses à l'insu du personnel du palais, et surtout l'une d'entre elle, la délicieuse Louise de Mercy-Argenteau. Pour voir tranquillement sa belle, il fait construire un souterrain reliant la sacristie de la chapelle du palais au 18 rue de l'Elysée, charmant hôtel à l'anglaise où habite sa maîtresse.
Louis-Napoléon Bonaparte (1808 - 1873), que Napoléon III, était le souverain du Second Empire français. dissolue et bien vague, il se heurta constamment avec sa femme frigide , l'impératrice Eugénie, qui combine une grande ignorance du monde avec des opinions décidé chaque facette de la politique étrangère.
Il a une réputation historique comme un coureur de jupons, et pourtant il a fait référence à son comportement de la manière suivante: «Il est généralement l'homme qui attaque. Quant à moi, je me défends, mais je capitule souvent... "
Parmi ses nombreuses aventures amoureuses et les maîtresses ont été:
Mathilde Bonaparte - cliquer ici
la cousine de Mathilde Bonaparte, Maria Anna Schiess, Alexandrine Éléonore Vergeot, blanchisseuse à la prison de Ham, mère de deux de ses fils , Elisa Rachel Félix, le « actrice la plus célèbre en Europe ", Harriet Howard, riche et un grand bailleur de fonds, Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione di - espion, artiste et beauté célèbre , envoyée par Camillo Cavour pour influencer la politique de l'empereur, Marie-Anne Waleska, Justine Marie Le Bœuf, également connu sous le nom de Marguerite Bellanger, actrice et danseuse acrobatique . Bellanger, dont la rumeur faussement répandue pour être la fille illégitime d'un bourreau , et a été le plus universellement détesté des maîtresses (mais peut-être sa préférée) et la comtesse Louise de Mercy-Argenteau, probablement une relation platonique, auteur de The Last Love d'un empereur, ses souvenirs de son association avec l'empereur.
Marguerite Bellanger trouve ici
Harriet Howard était sa maîtresse et bailleur de fonds pendant plusieurs années.
Née Elizabeth Ann Haryett, à l'âge de quinze ans, elle s'est enfuie avec Jem Mason, un jockey connu, pour vivre avec lui à Londres.
Rousse piquante et une comédienne en herbe, elle-même rebaptisée Harriet Howard.
Harriet Howard trouve ici
Dans le salon de Lady Blessington Londres un soir de 1846 ont défilé « un petit homme, quatre pieds et demi de haut. . . avec des moustaches énormes et les yeux des cochon . "Il était le prince Louis-Napoléon, prétendant au trône français et fraîchement sorti de la forteresse française de Ham, où il avait été sous-évaluées pour tenter d'attraper le trône. Exilé Louis était à la recherche d'un coffre de trésor. . La poitrine de Harriet Howard a capitulé dans les mains de Louis Napoléon.
Napoléon cliquer ici
.Blushing Miss Howard a avoué que sa vie n'était pas exempte de tache: un homme mauvais a profité de sa douce nature avec le résultat que, même si seulement 23 ans, elle a eu un fils illégitime dans le quartier branché de Londres de bois Saint-Jean et au au moins £ 1.000.000 dans la cagnotte. Ses yeux pétillants, le prince Louis a pardonné Miss Howard. Lui-même, il a avoué, n'a pas été sans péché. Pendant son incarcération à Ham, il avait eu deux fils de la belle fille du geôlier "les fruits de la captivité,» murmurait-il. Puis il se jeta aux pieds de Miss Howard et lui offre son solde bancaire.
Origami plus cliquer ici
Pendant deux ans idylliques Miss Howard a abrité Louis dans sa maison de Londres, financé finaglings son exil et complots. Lorsque Louis-Philippe a été destitué et la France est devenue une république encore, Miss Howard a suivi son amant à Paris et soutenu sa campagne réussie pour l'aider à être chef de l'état. En 1852, il est proclamé empereur Louis.
Miss Howard a attendu patiemment l'accomplissement des promesses impériales. Plutôt, un jour, l'empereur pria sa «chère et fidèle Harriet" d'entreprendre une ambassade spéciale à l'Angleterre. Elle a eu aussi loin que Havre où, stormbound nuit, elle a ouvert un journal et de lire l'annonce officielle des fiançailles de Louis de Montijo Espagne Eugénie de, comtesse de Teba . Délimitation furieux de retour à Paris, pauvre Miss Howard a obtenu un second coup. Toutes les serrures dans son boudoir avait été brisées, le contenu de sa garde-robe jeté sur le plancher, tiroirs de son bureau arrachés. La police secrète avait fait un tel travail en profondeur qu'elle « ne possédait plus une seule lettre de l'empereur Napoléon III . "
L'impératrice Eugénie trouve ici
Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione (1837 - 1899), était une courtisane italienne qui a obtenu la notoriété comme une autre de maîtresses de Napoléon. Elle a également été une figure importante dans l'histoire des débuts de la photographie .
La comtesse était connue pour sa beauté et son entrée flamboyante dans la robe élaborée à la cour impériale. Un de ses tenues plus infâme était une "Reine des Coeurs" costume. George Frederic Watts a fait son portrait en 1857. Elle a été décrite comme ayant de longs cheveux ondulés blonds, peau pâle, un visage délicat ovale, et des yeux qui changent constamment de couleur du vert à un extraordinaire bleu-violet .
Virginie Oldoini trouve ici
En 1856, elle a commencé à siéger pour Pierre-Louis Pierson, qui l'a aidée à créer 700 photos différentes dans lesquelles elle a revécu les moments signature de sa vie pour la caméra . La plupart des photographies dépeignent la comtesse dans ses tenues théâtrales si un certain nombre de ses dépeignent pose osée pour l'époque - notamment, les images qui exposent les jambes nues et les pieds. Dans ces photos, la tête soient coupées.
Les jambes de Virginie cliquer ici
Virginie a passé ses années de déclin dans un appartement de la Place Vendôme, où elle avait des chambres décorées dans funèbre noir, les stores tirés gardé, et des miroirs bannis-apparemment si elle n'aurait pas à affronter son âge avancé et la perte de la beauté.
Sources : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/napoleon-bonaparte.shtml
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Par Dona Rodrigue le 21 Juillet 2016 à 20:33
L’éducation des filles au XIXème siècle Il n’est pas évident, de nos jours, de concevoir ce qu’était l’éducation des filles jusqu’au XIXème siècle.
Ces quelques éléments devraient apporter plus de réalisme aux parties se déroulant à la “Belle Epoque”.
‘‘L’aiguille est à la femme
ce que la plume est à l’écrivain.’’
Cette phrase est emblématique de la place des femmes dans la société du XIXème siècle, et par conséquent de l’éducation donnée aux jeunes filles de cette époque.
Jusqu’à ce que Jules Ferry rende l’école obligatoire pour tous les enfants, l’éducation des filles n’était ni structurée ni contrôlée, et bien souvent réservée aux familles qui en avaient les moyens.
Pour beaucoup de ces jeunes filles, toute l’éducation avait lieu à la maison, en présence de gouvernantes et de professeurs particuliers.
D’autres étaient placées dans des couvents, des pensionnats et autres “institutions pour jeunes filles”, pour y recevoir une éducation pas plus poussée, sinon moins. ‘‘
Le cerveau féminin est plus mou ...’
’ Les pédagogues de l’époque qui s’occupaient de l’enseignement des jeunes filles prétendaient que “le cerveau féminin est plus mou, donc moins apte à l’apprentissage”.
On enseignait donc aux filles des rudiments de tout, et si elles apprenaient à lire, à écrire et à compter correctement, leur instruction n’entrait pas dans les détails.
Ainsi, les filles pouvaient étudier le latin ou le grec, mais contrairement aux garçons qui enchaînaient thèmes et versions, les filles se contentaient d’apprendre quelques phrases proverbiales du style des Pages roses du Larousse ...
Pour cette même raison (ou plutôt sous ce même prétexte) l’enseignement scientifique destiné aux filles était soit inexistant, soit limité à de très vagues généralités.
Les jeunes filles du XIXème siècle pouvaient éventuellement s’émerveiller devant des phénomènes de “physique amusante”, mais on ne leur donnait pas d’explications sur l’origine et le principe de ces phénomènes.
Elles savaient cependant se servir d’un thermomètre ... pour vérifier la température du bain de leur bébé !
Une épouse et une mère...
Pour comprendre les raisons d’être de cet enseignement, il faut avoir un aperçu de ce qu’était la place de la femme dans la société de l’époque.
Elle n’y était pas vue autrement que comme “une bonne épouse et une mère attentionnée”, et il était mal vu d’être un “bas-bleu” ou une “femme savante”, parce que ce type de femme était censé repousser les prétendants
(on cite souvent Henriette et Armande des Femmes savantes, justement) et donc rester “vieille fille”, un scandale dans la société du XIXème siècle.
L’éducation des filles ne visait donc qu’à faire d’elles de futurs archétypes de cette épouse idéale, et avait des programmes en conséquence :
dans tous les instituts destinés aux jeunes filles se tenaient des cours “d’art ménager”, de couture et de tricot, et quand il s’agissait de calcul, c’était essentiellement pour leur apprendre à tenir le budget de leur ménage (du moins quand on le leur permettait ...).
L’éducation mettait également l’accent sur les cours “d’usages” ou “de maintien” où des professeurs très stricts apprenaient aux élèves comment se comporte une femme “comme il faut”.
Il y avait quelques cours d’art, surtout pour les filles riches, mais cela se bornait à un peu de dessin, de chant et de piano.
Être une femme artiste était mal vu car la “vie de bohême” des artistes de l’époque était proverbiale, et bien entendu incompatible avec l’attitude d’une jeune fille bien élevée.
Préserver la morale “Une jeune fille bien élevée”, c’est le second but de cet enseignement, c’est pourquoi une grande partie de l’éducation des filles avait pour objet la MORALE
Les sujets d’histoire, de lecture expliquée ou de rédaction visaient toujours à inculquer aux jeunes filles la condition “inférieure” de la femme, l’importance des tâches ménagères, la soumission à leur futur devoir de bonne épouse et de bonne mère.
L’histoire traitait de célèbres mères exemplaires, et les sujets de rédaction étaient du type :
“Votre mère a fait une grande lessive ce vendredi, racontez comment vous l’avez aidée” ou “Faites le portrait de la jeune fille respectable”.
Les livres qu’elles lisaient étaient la Bible et le catéchisme, ainsi que des histoires de morale mettant en scène des jeunes filles bien élevées devenant de bonnes épouses, ou au contraire des filles “perdues” qui tournaient mal et finissaient par recevoir de la vie un “juste châtiment”.
Le comportement des jeunes filles faisait l’objet d’une surveillance rapprochée, à l’école mais aussi à la maison.
Il leur était interdit de lire des “mauvais livres” qui pourraient leur faire entrevoir une autre destinée que celle de bonne épouse, et elles étaient élevées dans l’ignorance et même le mépris de leur propre corps.
Si beaucoup d’entre elles, à cette époque, tenaient leur “journal intime”, elles n’y consignaient en fait pas leurs pensées les plus secrètes car ce journal n’avait souvent d’intime que le nom ; en effet, il était souvent relu par leur mère, leur gouvernante ou leur confesseur.
Parfois, c’était même sur l’ordre de ces derniers que la jeune fille écrivait dans son journal, qui devenait ainsi un autre moyen de surveiller son comportement.
L’idéal de la jeune fille (et plus tard de la femme) était d’être “jolie, douce, aimable, modeste et polie”, et il était attendu d’elles qu’elles se comportent ainsi en toutes circonstances en société.
Même une fille qui riait était mal vue, le rire étant censé “déformer le visage” ... et faire du bruit, alors qu’une femme “comme il faut” du XIXème siècle devait appliquer le célèbre principe
“sois belle et tais-toi”.
D’après Le Silence des filles par Colette Cosnier, éditions Fayard.
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Par Dona Rodrigue le 14 Juillet 2016 à 16:46
1953 - les "Barry sisters " et Beverly Lawrence lisent un article sur le rapport Kinsey
"il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles:
l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard"
Alfred Kinsey
Alfred C Kinsey, (1894-1956) est zoologue de formation, sa première publication porte sur les plantes comestibles d'Amérique du Nord, un sujet assez éloigné de celui qui fera de lui un des scientifiques les plus controversé dans l'Amérique des années 50.
Alfred Kinsey reçoit une éducation ultra conservatrice de son père, un pasteur méthodiste.
Il suit des études de psychologie et de biologie et en 1919, il sort diplômé d'un Doctorat es Sciences de l'Université de Harvard.
Dès 1920 Alfred Kinsey exerce comme professeur assistant en zoologie à l'Université d'Indiana, il consacre les 20 premières années de sa vie professionnelle à l'entomologie.
C'est à l'Université d'Indiana qu'il rencontre Clara McMillan qui deviendra sa femme et accompagnera toute sa carrière. Kinsey offre en apparence l'image du parfait représentant de l'américain moyen et de sa pruderie (on verra plus loin qu'en matière de sexualité il a savamment mêler curiosité scientifique et expérimentation personnelle), faisait preuve d'un totale tolérance pour les comportements sexuels. Il avait épousé la première femme avec laquelle il était sorti et passa toute sa vie avec elle et ses valeurs personnelles étaient on ne peut plus traditionnelles. Pater familias, Kinsey aimait réunir le dimanche collègues et étudiants pour écouter des disques de musique classique, tout en dégustant du café et des tartes faites maison. Pour avoir suggéré de plutôt passer un boogie-woogie l'épouse de l'un de ses assistants fut bannie de ces soirées dominicales. L'un de ses collègues Wardell Pommeroy le surnommait "La Mère supérieure". Mais en lui le scientifique restait toujours aux aguets, ainsi à un postulant à un poste d'assistant il répond : "vous venez de me dire que les relations sexuelles avant le mariage peuvent avoir un effet nocif sur celui-ci, que les relations extra conjugales brisent les mariages, que l'homosexualité est anormale et que l'idée de relations sexuelles avec des animaux est grotesque. Apparemment, vous connaissez déjà toutes les réponses. Pourquoi tenez vous autant à faire de la recherche ?"
1948 - Alfred C. Kinsey et ses assistants Wardell Pomeroy & Clyde E. Martin - Life C'est "accidentellement" qu'il change de discipline. En 1938 alors qu'il enseigne à 'université de Bloomington dans l'Indiana, un groupe d'étudiants réclame un cours sur la sexualité et le mariage c'est à Kinsey qu'il échoit. Il constate alors l'absence quasi totale de sources documentaires sur le sujet. Il questionne tout d'abord ses étudiants sur leurs comportements sexuels. Il dira plus tard que ces entretiens ont été pour lui une mine d'or; De plus en plus fasciné par son sujet, il y consacre de plus en plus de temps déclenchant une série de plaintes contre son cours de la part de parents, du clergé local et de quelques collègues conservateurs. Il renonce alors à l'enseignement pour se consacrer à la recherche. Cette nouvelle recherche comprend des milliers de questionnaires anonymes, ainsi que des « tests pratiques » menés par lui-même et ses collaborateurs. A la suite de ses travaux Kinsey constate l'abime qui sépare les pratiques sexuelles telles que la société les voudrait et les pratiques réelles. En 1943 il obtient un don de 23 000 dollars de la fondation Rockfeller. En 1948 en présentant son rapport sur "Le comportement sexuel de l'homme" ("Sexual Behavior in the Human Male") Kinsey constate que la sexualité des animaux est mieux connue que ele des hommes. Cinq mille trois cent américains blancs, différents par l'age, le niveau d'instruction, la profession, leur situation conjugale... ont répondu à cinq cents questions sur leur vie sexuelle. L'ouvrage est publié chez un éditeur d'ouvrages médicaux, pour éviter tut caractère sensationnaliste, il comptait huit cent quatre pages, Kinsley avait abandonné ses droits d'auteur au profit de son équipe de l'Institut de recherche sexuelle de l'Université d'Indiana "(Institute for Sex Research", rebaptisé plus tard rebaptisé plus tard "Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction" ). Ses conclusions peuvent sembler aujourd'hui banales : de bonnes relations sexuelles font un bon mariage, l'homosexualité est plus répandue qu'on ne veut bien le croire, la masturbation ne rend pas malade, les relations sexuelles avant le mariage donnent des couples mieux assortis... mais a replacer dans le contexte d'une Amérique où les censeurs interdisaient encore que l'on montre, au cinéma, un couple dans une chambre à coucher. Il examine avec un regard dépourvu de tout jugement de valeur les différentes pratiques sexuelle avec un seul critère : leurs représentativités statistiques. la personnalité psychique de l’individu importe peu pour cette comptabilité sociale.
1948 - Alfred Kinsey et sa femme chez eux - Life Au bout de 10 jours, de réimpression en réimpression l'ouvrage de Kinsley atteint 185 000 exemplaires, selon «Time Magazine»: «Les libraires n'ont rien vu de tel depuis "Autant en emporte le vent"!» «Le best-seller le plus sensationnel de la saison», avance «Newsweek». «Pour trouver un livre scientifique approchant les ventes de celui-ci, il faut probablement remonter à "l'Origine des espèces" de Darwin», note «Life». L'ouvrage bien accueilli dans un premier temps, dans les milieux scientifiques comme auprès de l'homme de la rue, il doit ensuite faire face à la réplique de ses adversaires face aux remise en cause qu'il déclenche. C'est une bombe atomique sociale«, écrit le Time. Bruce Bliven, journaliste au New Yorker, pense que le rapport Kinsey contient plus de dynamite qu’aucun autre document scientifique publié depuis le livre de Darwin sur l’origine des espèces. "Le rapport Kinsey nous révèle que 85 % des jeunes gens du pays sont théoriquement des “criminels” " notent M.L. Ernst et D Loth (l'adultère est alors un délit dans la plupart des états et l'homosexualité est durement réprimée, la Géorgie condamne la sodomie, ainsi que 13 États fédérés, situés en majorité dans le sud des États-Unis, le Texas, le Kansas, l'Oklahoma, le Missouri, condamnent, eux, la fellation.). Harolds Dodds, président de Princeton déclare "Il est bien possible que les journaux de bas étage qui ont fait le lien entre le rapport et les mots orduriers que les petits garçons écrivent sur les palissades aient révélé une vérité scientifique plus profonde que la surabondance de propos vulgaires accumulés dans le rapport lui-même". Les conservateurs chrétiens qualifient Kinsey de maniaque sexuel et lui reprochent d’inciter à l’homosexualité, la pédophilie et autres pratiques sexuelles « perverses ». Mgr Sheehy, de l'Université catholique de Washington, dénonce le «livre le plus antireligieux de notre époque». Margaret Mead, anthropologue célèbre, dénonce ce livre qui ne guide pas les jeunes gens et ne leur suggère «aucun moyen de choisir entre une femme et un mouton»... La fondation Rockfeller subit des pressions pour supprimer ses subventions à Kinsey, elle se voit menacée d'une enquête sénatoriale et est prise a partie par divers théologiens.
Nus de Platt Lynes En France "Jusqu’au début des années 1950, seuls la presse à sensation, les humoristes ou les amateurs de littérature érotique se sont emparés du premier rapport.
Pour Daniel Guérin, ce sont des « ânes qui s’imaginent qu’il suffit d’avoir tiré un coup pour comprendre l’amour, ils ont haussé les épaules et fait les marioles ».
L’allusion à Kinsey fonctionne alors comme un clin d'œil égrillard censé faire rire et surtout vendre. Avec un humour bon enfant, Roger Pierre et Jean Richard écrivent dans leurs « célèbres monologues » un sketch sur le rapport Kinsey, l’occasion est trop bonne de rire des choses du sexe : « quant aux bonnes femmes qui vous disent : “je suis frigide !” tiens mon œil ! Ça dépend de quel bois elles se chauffent ! » Propos qui ne trahissent d’ailleurs pas le point de vue de Kinsey.
Plus moralisateur, Jean-Bernard Luc tourne en dérision le rapport dans sa comédie en trois actes La feuille de vigne jouée au théâtre de la Madeleine en mars 1952 sous la direction d’André Brûlé. Dans son introduction, l’auteur joue le romantisme français contre la froide statistique : « persuadé pour ma part, que le pays de Rabelais et de La Fontaine n’est pas encore mûr pour le Kinsysme : ceux qui savent aimer le vin savent aussi respecter l’amour et souhaitent les tout premiers que les feuilles de vigne continuent à pousser partout où le désir trouve bon qu’elles poussent ». Le rapport Kinsey peut également parfois servir de prétexte à une littérature érotique tel ce livre au titre prometteur, Mon comportement sexuel, une Française répond au questionnaire Kinsey, où toutes les expériences sexuelles de la jeune femme sont racontées par le menu" "Kinsey en France" - Sylvie Chaperon En 1949 Kinsey, dans le cadre de sa recherche sur l'homosexualité et l'érotisme masculin gay entame une relation amicale et professionnelle avec le photographe Platt Lynes. Il lui achète plus de six cents tirages et plusieurs centaines de négatifs pour ses archives. A la m^me époque trouvant dans "Un tramway nommé Désir" de Tennessee Williams le pendant artistique de son travail, il écrit à Tenessee Wiliams : "Nous avons entrepris une étude extensive de l'érotisme dans l'art. Cela recouvre la peinture, l'écriture, la scène, etc. L'une des pièces que nous avons étudiées en détail est votre"Tramway". Nous avons eu le bonheur d'obtenir les confidences d'une bonne partie des acteurs des deux compagnies qui l'ont montée, ce qui nous a permis de mettre leur jeu en corrélation avec leur histoire personnelle sur le plan sexuel.. Il y a un très grand nombre de points de la pièce que nous aimerions discuter avec l'auteur...."
Révérend Billy Graham (1951) - le théologien Henry Van Dusen (1958)
Alfred Kinsey avec son équipe de l'université d'Indiana (1953) - Hulton Archive Le deuxième ouvrage "Le comportement sexuel de la femme" ("Sexual behavior in the human female") parait à l'automne 1953. Kinsey a parfaitement conscience du caractère encore plus subversif de ce rapport. Ce qui pouvait être (relativement) acceptable pour les hommes ne l’est pas pour les femmes. Entre autres, Kinsey réfute totalement l’orgasme vaginal en affirmant l'insensibilité presque complète de l’intérieur du vagin et du col de l’utérus, considérant le clitoris comme l'organe principal du plaisir sexuel féminin. Kinsey rapproche la sexualité féminine de celle des hommes, physiologiquement, il constate que l’excitation, l’acmé et la détumescence sont identiques pour les deux sexes Le tirage atteint 250 000 exemplaires et déclenche la tempête. Le révérend Billy Graham déclare "Il est impossible d'estimer les dégâts que fera ce livre sur la morale déjà si détériorée de l'Amérique", le théologien Henry P Van Dusen enfonce le clou "Les aspects les plus inquiétants sont l'absence du moindre écœurement éthique spontané devant les apriori de l'étude et l'incapacité, de la part des lecteurs, à mettre le doigt sur la fausseté de ces a priori; Car les présupposés du rapport Kinsey sont strictement bestiaux..." Ce deuxième rapport est plus que n'en peut supporter la fondation Rockfeller qui met fin à ses subventions. L'Amérique n'est pas prête à entendre que 62% des femmes interrogées se masturbent ou que 26% trompent leur mari, ni qu'une nymphomane pour Kinsey c’est tout simplement «quelqu’un qui fait l’amour plus souvent que vous». "Kinsey établissait, en outre, une échelle, allant de l’hétérosexualité exclusive à l’homosexualité exclusive, qui contredisait la théorie selon laquelle les homosexuels constitueraient un groupe à part à l’intérieur de la population, et remettait en cause l’assimilation de l’homosexualité à une pathologie. Ces conclusions allaient, de plus, à l’encontre des stéréotypes qui tendaient à associer homosexualité masculine et féminité, lesbianisme et masculinité, offrant une grille de lecture beaucoup plus complexe des relations entre genre et homosexualité." Florence Tamagne. «Presque toutes les prétendues perversions sexuelles relèvent de la normalité biologique», dit-il à ses étudiants, et «il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles: l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard».
Alfred Kinsey et sa famille en 1953, sa fille Joan Reid, sa femme, son fils Bruce, son gendre Warren Corning, sa fille Anne Corning et son autre gendre le Dr. Robert Reid. - Hulton archive Kinsey redouble alors d'efforts, «Depuis qu'il s'intéresse au sexe, c'est à peine si je vois mon mari le soir.» disait Clara Kinsey, mais souffrant de problèmes cardiaques il est hospitalisé à plusieurs reprises et il meurt, à 62 ans, le 25 aout 1956. Son courage et sa curiosité scientifique ont largement contribué à la libération des mœurs. En 1997 James Jones révèle, dans "Alfred Kinsey : A Public/Private Life" que Kinsey avait entretenu, des années durant, une relation homosexuelle avec l'un de ses assistants et que le réunions musicales du dimanche lui permettaient de filmer les ébats de ses collègues et de leurs épouses, dans le cadre de ses recherches, Kinsey lui même ou son épouse passant sans problème de l'autre côté de la caméra. Il adorait apparemment jardiner quasi nu, bien en vue. Son autre biographe Jonathan Gathorne-Hardy affirme que l'appétit de Kinsey pour le sexe hors norme et son dédain de la morale sexuelle traditionnelle de l'époque, l'ont incité à éliminer la culpabilité entourant le sexe et à miner la moralité traditionnelle. Mais comme le demande Eric Frassin dans Le Monde « pour faire œuvre de savant, un brevet de bonnes mœurs serait-il requis ? » 60 ans après Kinsey reste la cible des fondamentalistes et des franges les plus conservatrices de la société américaine, en guerre contre la libération des mœurs : «On ne peut certes pas attribuer la révolution sexuelle à une seule personne, mais pour ce qui est de fournir une excuse scientifique pour attaquer la moralité la plus élémentaire, Kinsey a montré le chemin», dit par exemple Robert Knight. «Ces attaques virulentes contre Kinsey montrent que les conservateurs sentent qu'ils perdent la partie. La controverse que Kinsey a précipitée en 1948 a exposé des lignes de fracture de notre société, sur la vie privée, qui n'ont pas changé depuis; ce qui a changé, ce sont les mœurs des Américains, qui se sont nettement rapprochés de Kinsey.» dit James Jones.
Alfred Kinsey et William Faulkner
Couverture du Time - aout 1953
Kinsey et sa femme à Paris
SOURCES
http://passionsetpartage.clicforum.fr/t1293-Alfred-Kinsey-et-la-revolution-sexuelle.htm
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Par Dona Rodrigue le 15 Juin 2016 à 00:03
Amour Courtois
Description
À partir du XIe siècle dans le sud de la France, et du XIIe siècle dans le nord, la société féodale ajoute une nouvelle valeur à l’idéal chevaleresque : le service d’amour, qui met les préoccupations amoureuses au centre de la vie.
Il est important de distinguer l'amour courtois de la courtoisie en effet, la courtoisie définit à la fois un style de vie et un idéal humain dont l'amour courtois n'est qu'une composante.La courtoisie se base en grande partie sur l'association du clergé (force morale) et de la chevalerie (force physique). De fait, le chevalier courtois n'est pas qu'une brute épaisse qui tue des dragons pour les beaux yeux de sa dame, il sait également lire et composer des poèmes!
Entre 1185 et 1200, André Le Chapelain rédige en latin un Traité de l'amour, présenté comme une enquête sur l'amour, ses bienfaits et ses dangers. Ce clerc érudit, contemporain d'Aliénor d'Aquitaine, attribue à la reine des jugements audacieux en matière d'amour courtois. Ce texte est à l'origine de la légende des cours d'amour.Avec l'idéal courtois, la société récuse le culte de la force brutale pour promouvoir un nouveau type de comportement social basé sur la noblesse de coeur, les manières bienveillantes, la générosité et le bon usage de la richesse. Cet idéal social, cet courtoisie, ne va pas sans une conception nouvelle de l'amour : La fin'amor est l’image de la pureté, de l'amour purifié. Célébrée depuis la fin du XIe siècle par les troubadours, il s'agit d'un rapport amoureux adultère unissant le poète à la dame qu’il aime.
Une série de poètes usent de cette théâtralisation du lien poète-dame pour illustrer le rapport de vassalité (vassal-suzerain).
Cet amour est bien évidemment secret et est fondé sur le cute du désir, essence de l'amour, autant que sur celui de la Dame. La satisfaction de ce désir va bien évidemment avec la mort de l'amour (C'est le cas dans Tristan et Yseult, par exemple, une fois seuls dans la forêt, le désir est passé et ils sont lassés l'un de l'autre.)Auparavant, le rapport amoureux était considéré comme une poésie individuelle mais maintenant, il apparaît comme une poésie extrêmement codifiée (rapport de vassalité).
Le rapport amoureux est presque stéréotypé.L’amant est pris de passion pour une dame qui est inaccessible pour plusieurs raisons :
- Soit la Dame est d'un rang social plus élevé, et souvent l'épouse du suzerain dont son amant est vassal (comme dans le cas de Lancelot et Guenièvre) ou d’un personnage socialement supérieur, ou est elle-même d’un rang supérieur.
- Soit la dame est loin.Par exemple, on peut citer Janfré Rudel qui est tombé amoureux de la Comtesse de Tripoli uniquement d’après les dires qu’il a entendus au sujet de sa beauté et de sa vertu. C’est l’image de la princesse lointaine et innaccessible : c’est l’amour de loin. Remarquons que ce dernier est très présent dans l’opéra. En langue d’oc, on dit « lon(h) », en langue d’oïl, on dit « loin ».
L'amant parfait, également appelé "fin'amant", n'a de cesse que de tenter de faire fléchir la Dame par la démonstration constante de ses qualités courtoises. Dans la poésie, c'est grâce à ses qualités de compositeur et à sa manière de chanter l'amour qu'il espère s'attirer les faveurs de la Dame; dans le roman, il doit manifester des qualités chevaleresques, en se montrant brave tant au cours de tournois que lors d'aventures où il tentera d'illustrer son nom et d'honorer ainsi sa Dame.
En effet, dans l'amour courtois, l'amour agit comme un moteur d'amélioration personnelle. L'expression didactique et poétique la plus achevée de cette doctrine de l'amour courtois est sans conteste incarnée dans Le Roman de la Rose.Cette thématique a glissé vers la thématique religieuse : la Vierge Marie remplace la Dame. On passe d’une tradition profane de l’amour à une application religieuse.
Dans la fin'amor, l’amour n’est pas désincarné. Il n’y a pas de désir caché : on trouve de fortes connotations sexuelles.Cependant, la tension ne réside pas dans l’accomplissement de cet amour mais dans l’inspiration (le désir) du poète.
Le poète ne demande en effet que deux choses à sa Dame :
- le guerredon : la récompense, la reconnaissance.
Par exemple, la récompense (physique) de Guenièvre donnée à Lancelot est une nuit d’amour. - la merci : la pitié de la dame pour l’homme qui l’aime en vain (donc la récompense spirituelle).
Remarquons que les aventures de Tristan (surtout la version de Thomas) est de la fin'amor mais a beaucoup de dimensions charnelles.
Thèmes annexes- Les Lauzangier
Les Lauzangier (ou jaloux) s’opposent à l’amour du troubadour.
Par exemple, on peut citer ceux qui sont autour de Tristan et Iseut. - La Reverdie
La reverdie est la manière d’incarner le sentiment, venant de l’intérieur du poète, qui l’attire vers la Dame. C’est l’image du printemps : une force monte en lui comme la sève remonte dans les arbres. - C’est donc la force de l’amour qui lui donne véritablement la vie.
Toutes les oeuvres font référence, dans la réflexion sur l’amour aux XIIe et XIIIe siècle, à la fin'amor.
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Par Dona Rodrigue le 14 Juin 2016 à 23:48
L'Occident médiéval est marqué par la domination sociale des hommes sur les femmes qui exercent tous les pouvoirs, aussi bien dans l'institution ecclésiastique(qui interdit aux femmes l'accès aux ordres et à la prédication)que dans le domaine laÏc, tandis que les femmes sont, au cours de leur vie, soumises d'abord à l'autorité de leur père, puis à celle de leur mari, auquel elles doivent fidélité, respect, obéissance, sans réciprocité véritable.
Trois préceptes sont au fondement de la vie monastique: renoncer à la sexualité,à l'argent et au pouvoir. Les règles les plus importantes sont aussi celles de Saint Benoît qui ont été conçues par et pour les hommes, puis adoptées par les femmes.
Selon ces règles, trois types d'exercices doivent occuper l'âme,l'esprit et le corps: la prière ou Opus Dei, avec sept offices qui scandent la journée depuis la première heure du jour jusq'aux matines en pleine nuit; la vie intellectuelle, qui consiste en lectures saintes et le travail manuel pour dompter le corps.
Le monastère est d'abord un domaine temporel: des bâtiments des terres, des droits et des revenus lui ont été octroyés par les laïcs en échange de bénéficies spirituels, de prières et de commémorations. Au Moyen Age les Filles sont obligées à devenir nonnes surtout par decision paternelle, choix qui pouvait intervenir avant même leur naissance. Le motif principal était que les parents ne voulaient pas leur donner de dot pour les marier.
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