L’hôtel de la Païva est un magnifique hôtel particulier du second empire construit entre 1856 et 1866 et ainsi nommé du fait de sa propriétaire : la marquise de la Païva.
La marquise de la Païva qui est en fait Thérèse Lachman, une polonaise mariée jeune avec un tailleur russe, qu’elle abandonne (enfant compris) pour aller vivre en France. Sur place, elle devient une cocotte de Lorette
(une pute près de Notre Dame de Lorette) puis épouse un premier protecteur peu riche, certes, mais avec un carnet d’adresse conséquent.
Quand celui-ci s’apercoit qu’à ses heures perdues elle continue
ses "activités mondaines" il la répudie.
Thérèse va alors en Angleterre d’où elle revient peu
de temps apres en ayant fait fortune.
Elle épouse ensuite un second homme :
Des cheminées remarquablement sculptées ornent les pièces de réception du rez-de-chaussée et celles des appartements privés, situés à l’étage et desservis par un escalier d’onyx qui fera écrire à Émile Augier :
« Ainsi que la vertu, le vice a ses degrés » !
Œuvre de Dalou, la cheminée monumentale de la salle à manger fait sans doute allusion à la carrière de la Païva. Dans la hiérarchie des courtisanes, celle-ci fut, en effet, une « lionne ».
Les dessus-de-porte sont ornés de peintures de Ranvier représentant les saisons.
le marquis de la Païva un diplomate portugais.
Celui-ci, sans le sous, lui emprunte toujours de l’argent et elle décide donc de faire annuler son mariage par le pape.
En quatrième noce, elle épouse le conte Henckel von Donnersmarck mais gardera bien sûr le titre de marquise de la Païva, tout de même bien plus prestigieux.
L’hôtel de la Païva a été construit par son dernier mari et appartient aujourd’hui au Travellers’ Club : un club select de gentlemen voyageur.
La première chose qu’on voit en pénétrant dans cet hôtel particulier, c’est un magnifique escalier en onyx massif avec un petit balcon au premier étage pour observer les visiteurs. Les pièces s’enchainent ensuite les unes après les autres :
Du lapis-lazuli est incrusté dans les boiseries marron et or du grand salon , dominé par une grande peinture de Baudry. Le grand salon, transformé en salle de lecture, a gardé son décor intact. Comme dans le reste de l’hôtel, les tableaux et les meubles ayant appartenu à la Païva ont été dispersés.
le petit vestibule en tissu rouge, noir et or pour sublimer la carnation de ces dames, le grand salon avec un plafond à l’italienne qui rappelle grandement celui de l’opéra Garnier et des muses au quatre coins de la pièce, le petit salon de musique avec sa surprenante cheminée sous la fenêtre et ses conduits d’aération pour le côté, le petit vestibule pour recevoir les fournisseurs, la magnifique salle de bain (très rare à l’époque, d’autant plus que l’eau courante n’existait pas à l’époque)….
Evidemment, il est interdit de prendre des photos dans l'hotel particulier, j'ai donc du prendre la photo d'une carte postal pour vous montrer l'escalier.
IL y a cependant plein d'autres photos, notamment de la salle de bain disponible en ligne,
En 1866, la Paiva, célèbre courtisane, inaugurait son hôtel particulier des Champs-Élysées. Celle qui, quelques années plus tôt, avait déclaré à son ami Théophile Gautier : « Je veux avoir un jour le plus bel hôtel de Paris », savourait enfin sa réussite.
Née à Moscou en 1819, dans une famille de réfugiés juifs polonais, Esther Lachmann (son vrai nom) a connu une enfance misérable. Mariée à 17 ans à un modeste tailleur français, Antoine Villoing, elle abandonne rapidement enfant et mari, pour faire fortune ailleurs. Son objectif, c’est Paris où elle arrive sous le nom de Thérèse. Jeune et belle, elle attire le regard des hommes… et fait ses débuts de prostituée dans le quartier des Lorettes. […]
Elle peut ainsi épouser son nouveau prétendant, le très fortuné Guido, comte Henckel von Donnersmarck, de onze ans son cadet.
Propriétaire de mines de zinc, de fer et de charbon en Silésie,le comte, très épris de la marquise, se montre d’une générosité sans limite.
Le destin que la Païva s’est forgé avec une extrême détermination connaît enfin son apothéose.
La Païva aurait servi de modèle au sculpteur Delaplanche pour cette allégorie de l’Harmonie ou de la Musique qui orne la cheminée en marbre rouge du grand salon.
Depuis 1855, la Païva possède aux ChampsÉlysées un terrain sur lequel elle fait bâtir l’hôtel de ses rêves. L’architecte Pierre Manguin – un contemporain de Charles Garnier – supervise les travaux et fait réaliser, dans l’esprit éclectique du second Empire, de somptueux décors sculptés néo-Renaissance.
De style mauresque, la salle de bains , avec sa baignoire en bronze argenté, doublée d’onyx, et ses carrelages de marbres rares, s’inscrit dans le luxe de l’ensemble de la demeure. On a beaucoup glosé sur le troisième robinet en bronze doré : champagne ? lait d’ânesse ? Il aurait plutôt servi à déverser de l’eau parfumée à base de décoction de fleurs.
Une pléiade d’artistes y travaille : les peintres Baudry, Picou, Gérôme, les sculpteurs Dalou, Carrier- Belleuse, Barrias…
Agissant en mécène, la comtesse, choisit des oeuvres,
achète des meubles de son époque et surveille l’avancement du chantier.
Un peu en retrait sur les Champs-Élysées, l’hôtel de la Païva est le dernier représentant sur l’avenue de ces hôtels luxueux du XIXe
À Paris, l’hôtel ne doit son sauvetage qu’à la création d’un restaurant de luxe en 1895. Revendu plusieurs fois, il est finalement acquis par le très select Travellers Club qui, depuis 1903, assure sa sauvegarde et mène régulièrement des travaux de restauration.
Des allégories de villes ornent la voûte de l’escalier .
La chambre de la Païva, avec son spectaculaire plafond à pendentifs néo-Renaissance, a été transformée en salle à manger pour le Travellers Club. Un jeu de miroirs multiplie à l'infini le décor de l'ancienne chambre de la Païva
Contigu à la salle à manger, l’ancien jardin d’hiver a été transformé en salon. Il donne sur une cour intérieure, aménagée en patio. Une nouvelle aile ferme désormais cette cour au fond de laquelle se trouvaient les écuries.
Partout dans l’hôtel, des allégories peintes ou sculptées chantent la femme. Inspirées par l’école de Fontainebleau, ces représentations privilégient des silhouettes allongées aux formes fines et sensuelles.
Pour visiter cet insolite hotêl de la Païva
25 avenue des Champs Elysées, Paris
une petite recherche sur Guideapolis et le tour est joué
http://lutetia.canalblog.
com/archives/2012/10/29/25456080.html
http://www.maison-deco.com/diapo/reportages/Visite-de-l-hotel-de-la-
Paiva-sur-les-Champs-Elysees/100775/(offset)/20