• Boule de Suif, un exemple littéraire...

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    Boule de Suif, un exemple littéraire...

    "La femme, une de celles appelées galantes, était célèbre pour son embonpoint précoce qui lui avait valu le surnom de Boule de Suif.

     

    Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes soucisses; avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir.

     

    Sa figure était une pomme rouge, une bouton de pivoine prêt à fleurir; et là-dedans s'ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques.

     

    Elle était de plus, disait-on, pleine de qualités inappréciables.

     

    Aussitôt qu'elle fut reconnue, des chuchotements coururent parmi les femmes honnêtes, et les mots de "prostituées", de "honte publique" furent chuchotés si haut qu'elle leva la tête. Alors elle promena sur ses voisins un regard tellement provocant et hardi qu'un grand silence régna, et tout le monde baissa les yeux à l'exception de Loiseau, qui la guettait d'un air émoustillé.

     

    Mais bientôt la conversation reprit entre les trois dames, que la présence de cette filles avait rendues subitement amies, presque intimes.

     

    Elles devaient faire, leur semblait-il, comme un faisceau de leurs dignités d'épouses en face de cette vendue sans vergogne; car l'amour légal le prend toujours de haut avec son libre confrère."

    "Tous les regards étaient tendus vers elle. Puis l'odeur se répandit, élargissant les narines, faisant venir aux bouches une salive abondante avec une contraction douloureuse de la mâchoire sous les oreilles.

     

    Le mépris des dames pour cette fille devenait féroce, comme une envie de la tuer ou de la jeter en bas de la voiture, dans la neige, elle, sa timbale, son panier et ses provisions."

     

    Ces passages de Boule de Suif nous montre qu'on porte un regard négatif et méprisant sur les prostituées. Les femmes mariées ne veulent pas entrer en contact avec Boule de Suif, une prostituée.

     

    Elles veulent éviter le phénomène de "contagion sociale".

     

    Elles méprisent Boule de Suif, en la considérant comme inférieure, sale, honteuse, pas fréquentable. Elle est synonyme de foyer d'infection, que l'on doit éviter; elle provoque même le dégoût chez ces dames. 

     

    Boule de Suif ne doit pas se mélanger à ces "femmes honnêtes" et ne doit pas atteindre "leurs dignités d'épouses".

     

    On constate donc par cette oeuvre, que les prostituées sont mises en retrait, rejetées par la société.

     

    http://prostituees-maisonscloses.e-monsite.com/pages/boule-de-suif-un-exemple-litteraire/

     

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